La painpauté
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spiderrockeuse
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Date d'inscription : 30/07/2023

Un coup pour l'oubli Empty Un coup pour l'oubli

Dim 30 Juil - 16:05
Mon corps tout entier se balançait à un rythme irrégulier tandis que la nausée montait dans ma gorge. Ma tête, posée sur un revêtement dur, hurlait de douleurs. J'entrouvris les paupières et frissonnai. Aucune lumière n'arrivait à mes iris. Où étais-je ? Que s'était-il passé ? Ma mémoire semblait s'être évaporée en même temps que ma vue.
Et cette douleur lancinante qui martelait derrière mon front... Je m'assis avec difficulté, en appui sur mes mains. Une écharde se planta dans mon pouce gauche. Je tentai de me mettre sur mes jambes mais le sol bascula d'avantage avec mes mouvements. Des clapotis résonnèrent dans mes oreilles et une odeur nacrée envahit ma bouche asséchée. Je n'osai plus bouger de peur de tomber à l'eau.
Une vague plus bruyante que les précédentes souleva mon navire de fortune plus intensément. Un frottement suivit et la barque cessa de bouger. A tâtons, je me penchai par dessus le rebord et entrai en contact avec des grains humides qui s'apparentaient à du sable.
Mon bateau avait accosté. Mon corps trop lourd et faible pour me soutenir chavira sur la plage. Des larmes d’inquiétude imbibèrent un peu plus de sel le sol mouillé. L'effort avait augmenté la douleur de mon crâne. Je passai une main sur le sommet de ma tête et sentis un liquide visqueux et chaud collé dans mes cheveux. L'inquiétude montait.
« Eh oh ! Il y a quelqu'un pour m'aider ? »
Un silence de mort s'ensuivit, que seul le roulis des vagues brisait. Un flash de souvenirs m'éblouit : une femme blonde tenait une cross, menaçante. Impossible de me rappeler plus de détails pour le moment.
Je me déplaçai sur le sable à quatre pattes, au rythme d'une tortue. Le cri des oiseaux me soulageai : le lieu n'était pas sans vie. Mes doigts rencontrèrent une nouvelle sensation, plus rugueuse et diversifié. Des cailloux sans doute parsemés d'herbes et de plantes. Mes genoux souffraient de poursuivre leur route dans ce nouveau sol. Mes pieds tentèrent une fois encore de me soutenir mais la douleur à la tête reprit de plus belle et mon corps s'effondra dans les rochers. Un cri guttural brisa le silence. Je palpai mon bras droit qui semblait déformé en plus d'être douloureux. Sans doute cassé. De ma main droite, je malaxai le sol dans une tentative désespérée de trouver une quelconque aide. Mes doigts se refermèrent sur ce qu'il semblait être un bâton. Je pris appui dessus et me redressai tant bien que mal.
Grâce à ma canne de fortune, mes pieds me menèrent jusqu'à un autre sol, encore plus dur. La rencontre encore lui et le bâton rythmait ma marche de claquements. Sûrement du goudron. Le lieu était donc aménagé par des humains. Le courage m'envahit, on allait pouvoir m'aider.
Un moteur vrombissait non loin de moi.
« Ici ! A l'aide ! »
Le véhicule semblait s'approcher. Le crissement des freins, tout proche me donna raison. La portière s'ouvrit. Des bruits de pas précipités fusèrent dans ma direction.
Une voix forte masculine s'affola :
Mon dieu, mademoiselle. Je vais vous aider.
Des bras forts me couchèrent et me soulevèrent de terre. Les muscles de mon sauveur tremblaient sous l'effort mais aucune hésitation ne se faisait sentir.
Giulia, appelle les secours ou les gendarmes je ne sais pas trop. Il me semble reconnaître son visage.
La femme s'exécuta. Son téléphone sonna et elle expliqua la situation à son interlocuteur.
Mon visage ? demandai-je à l'homme alors qu'il m'allongeait dans la voiture.
Vous êtes recherchée, mademoiselle. Vous avez disparu depuis des jours.

Il claqua la portière. Le moelleux de la banquette avait un effet rassurant.

J'ai appelé les gendarmes, Marco. Nous devons la conduire à eux. Ils m'ont dit que l'enquête devait se poursuivre. Ils ne savent pas ce qu'il s'est passé et ne sont pas surs de sa sécurité au vu de son état.
La pauvre...
Le cahot tranquille de la voiture et la musique pop qu'écoutaient mes anges gardiens me bercèrent et un sommeil apaisé m'enveloppa.

« Cela fait des jours qu'elle sommeille. Mais son état semble en voie d’amélioration au vu des analyses. Nous vous appellerons quand vous pourrez l'interroger. »
La voix de la femme s'éloigna. J'ouvris les yeux mais le noir perdurait.
Des bruits de pas se rapprochèrent.
Ah vous revoilà parmi nous, Mademoiselle Cambri. Je suis désolée, les gendarmes ont quelques questions à vous poser. Je vais les chercher.

Les pas s'éloignèrent puis de nouveau, plus lourds vinrent vers moi et une forte odeur de vanille inonda la pièce.
Une voix d'homme empli d'un grain de compassion se mit à m'expliquer les faits qu'ils avaient découverts et me posa des questions sur mon passé.
Je ne pus que lui raconter l'image de la femme blonde, seul souvenir de plusieurs années de ma vie.
Vous pourriez la reconnaître ?
Sa question me choqua. Sans mes yeux, jamais il ne serait possible de l'inculper.
Il s'adressa à son collègue :
Tu ne crois pas que c'est la situation idéale pour tester ta machine, mon cher Gaëtan ?
Je suis entièrement d'accord, je vais la chercher. J'ai hâte de savoir si elle fonctionne et dans quelles mesures elle peut nous aider.
Une machine ? m'inquiétai-je.
Mon collègue a mis au point un prototype capable d’extirper des images au cœur même du cerveau humain, et de façon indolore. Un vrai bijou.  On va vous sortir de là, rassurez-vous. »

L'essai fut mené à bon port et ma tortionnaire fut incarcérée. Mon petit-ami, son ex, vint me voir chaque jour à l’hôpital, transportant son parfum floral avec lui, comblant mes joues du velours de ses mains. A mesure que l'hématome au sein de mon cerveau se résorbait je recouvrai peu à peu la vue et la mémoire. Chaque aube amenait avec elle une nouvelle victoire. Jusqu'au 25 septembre où je pus enfin retrouver ma vie d'avant, ou presque.

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Céhah
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Un coup pour l'oubli Empty Re: Un coup pour l'oubli

Dim 30 Juil - 16:40
Salut !

Bravo pour ton texte, dans l'ensemble j'ai bien aimé son atmosphère assez mystérieuse.  J'ai aussi aimé l'idée de la machine à extraire les images du cerveau, ça c'était une bonne idée ! Mais je trouve un peu dommage qu'elle arrive comme ça à la fin, un peu comme un cheveu sur la soupe.

Pour le reste, j'ai noté un problème assez récurrent dans ton texte concernant tes phrases. Elles ne sont pas mal écrites en soi, mais beaucoup sont en réalité assez lourdes inutilement. Quelques exemples :
- Des larmes d’inquiétude imbibèrent un peu plus de sel le sol mouillé.
- Mes genoux souffraient de poursuivre leur route dans ce nouveau sol. 
- Je palpai mon bras droit qui semblait déformé en plus d'être douloureux. 
- La rencontre encore lui et le bâton rythmait ma marche de claquements.

A chaque fois, la phrase est un peu trop longue car il y a souvent le mot ou la tournure de trop. Et aussi un côté un peu alambiqué sans vraiment de raisons (notamment sur la première phrase). Tu pourrais les simplifier sans que cela n'entache le style, au contraire même. Par exemple, pour la dernière de ces quatre phrases, je te proposerais "Les coups du bâton sur l'asphalte rythmaient ma marche." -> On réunit "la rencontre" et les "claquements" dans "les coups" qui permet de comprendre ces deux points, on met "asphalte'' pour diversifier un peu et ne pas tout le temps avoir "goudron" et on réduit la phrase pour la rendre mieux rythmée.

Et dernier point, "une odeur nacrée envahit ma bouche asséchée", là il y a deux soucis. Le premier, c'est l'odeur "nacrée". Nacré, cela renvoie à une couleur ou à un éclat, pas à une odeur. Peut-être que tu as voulu parler d'une odeur âcre, ce qui là se dit ? Mais dans ce cas, une odeur âcre, cela ne colle pas vraiment avec la mer. On emploie plutôt ce mot pour de la fumée, par exemple. Et aussi, une odeur qui emplit la bouche ? Est-ce que tu ne voulais pas plutôt parler du goût mais que tu t'es trompée ? Dans ce cas là, peut être un goût "iodé" vu que l'on est en pleine mer ?

En tout cas, j'espère que mes remarques te seront utiles pour la suite  Smile

spiderrockeuse aime ce message

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Un coup pour l'oubli Empty Re: Un coup pour l'oubli

Lun 31 Juil - 7:42
[merci beaucoup pour ton retour.
Je suis complètement d'accord avec les lourdeurs ces phrases me gênent aussi à la relecture.

Pour le nacré effectivement je me suis trompée. Iodé correspond mieux !

Pour la machine c'est que je n'avais plus de temps ni de place pour développer le concept et l'idée m'est venue soudainement haha.
Merci en tout cas

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Un coup pour l'oubli Empty Re: Un coup pour l'oubli

Ven 22 Sep - 14:25
Bravo pour ton texte ! il est rythmé, intéressant et devient vraiment dynamique avec le dialogue.

Aucune lumière n'arrivait à mes iris. : un peu too much les "iris". J'ai l'impression que tu vas pas utiliser les mots simples que tout le monde emploie comme malaxer le sol (qui est bizarre) au lieu de dire "tâtonner le sol".

une odeur nacrée envahit ma bouche asséchée. : pas trop compris l'odeur nacrée, mais déjà traité avec Cehah.

Merci pour ta participation !

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Un coup pour l'oubli Empty Re: Un coup pour l'oubli

Sam 23 Sep - 13:49
Merci beaucoup pour cet avis/ analyse.
Effectivement je ne m'étais pas rendu compte que certains mots ne sont pas très naturels 🤣🤣
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Un coup pour l'oubli Empty Re: Un coup pour l'oubli

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