Le choix d'un être qui aime

Avertissement : Mon texte parle de sujets sensibles, je préfère prévenir en cas où.

C'est la première fois que je fais un texte dans ce style. Au présent et à la première personne, n'hésitez pas à me dire si ça passe ou pas.

Carte tirée : Le Bateleur, Le Chariot, Le Pendu

Carte choisie : Le Pendu



Je gambade avec ma mère, mes frères et sœurs, dans un vaste terrain. C’est une belle journée ensoleillé pour découvrir et jouer.

Je m’éloigne un peu trop, curieux de voir ce qui ce cache derrière une caisse en bois. Je trébuche maladroitement et atterris dans une flaque d’une substance collante, m’empêchant de me déplacer.

Ma mère, entendant mon miaulement, accourt à mon secours. Elle tente de me libérer en m’attrapant par la nuque, mais rien n’y fait. Je suis prisonnier. Je la vois regarder ses autres chatons, déchirée entre la volonté de me sauver et sa responsabilité de maman.

Avec un dernier regard rempli de chagrin, elle s’éloigne. Je cri, désespéré, mais elle ne se retourne pas.

J’entends des bruits, des voix. Des humains. Le rire d’une petite fille, résonne dans l’air comme une mélodie. Dans un dernier souffle de vie, je rassemble mes forces et miaule aussi fort que je le peux. Le rire cesse et ses petits pas approchent.

Elle m’a retrouvé. Je lève la tête, fixant ces yeux larges et curieux qui me scrutent.

Les humains me sortent de cette flaque et m’amène dans leur maison. Ils prennent soin de moi, me lave et nourrisse, puis me caresse doucement jusqu’à que je me sente mieux. Ils possèdent une grande maison avec beaucoup de pièces pour jouer, courir et sauter. Je vis une nouvelle aventure.

Mon humaine préféré est la petite fille nommé Mélanie. Elle est douce et affectueuse, et chaque fois qu’elle me voit, ses yeux s’illuminent de joie. Elle rit toujours quand je cours après ma queue, et elle adore quand je me faufile dans les boites. Elle me gratte juste derrière la tête, là où j’aime le plus.

Mais mon moment préféré est lorsque qu’elle s’assoit pour travailler. Dés qu’elle s’installe, je grimpe sur ses genoux. Je me blottis contre elle, sentant la chaleur de son corps et l’odeur familière qui m’apaise. Je ronronne de tout mon être, un doux bourdonnement qui remplit la pièce.

Et c’est ainsi que nous grandissons ensemble, Mélanie et moi. Nous jouons, nous restons blottis l’un contre l’autre, pour toujours...

Mais quelque chose a changé. Mélanie à une odeur différente, une odeur qui m’inquiète. Je donne des coups de pattes contre son bras, essayant de communiquer avec elle.

Elle me sourit et me caresse la tête, me disant des mots que je ne comprends pas vraiment. Mais je peux discerné l’anxiété dans sa voix, voir la fatigue dans ses yeux.

Les jours passent et l’odeur devient plus forte. Mélanie semble de plus en plus fatigué. Elle reste assise pendants de longues périodes, et parfois, elle pleure. Je ne comprends pas pourquoi, mais je sais qu’elle est triste, alors je m’approche et me frotte contre elle, essayant de lui apporter un peu de réconfort.

Je l’entends dire des mots qui me sont inconnus, comme : cancer, tumeur, chimiothérapie. Les autres humains semblent inquiets aussi, leurs visages sont tristes et ils parlent doucement. Quelque chose ne va pas, je le sens.

Quand Mélanie s’assoit sur sa chaise, je monte sur ses genoux et je ronronne aussi fort que je le peux. Elle me prends dans ses bras et commence à pleurer, ses larmes tombant sur mon pelage. Je lèche doucement sa main, essayant de la calmer.

Elle a besoin de moi maintenant plus que jamais. Alors je reste avec elle, je serais toujours là, comme elle été là pour moi.

Mélanie change encore. Ses beaux cheveux, avec lesquels j’aimais tant jouer, ont disparu. Elle est devenue très mince et reste au lit presque tout le temps, trop fatigué pour bouger. Je reste à ses cotés, ronronnant pour elle, à jamais.

Mélanie n’est plus là. Je la cherche dans toute la maison, je miaule, mais elle ne réponds pas. Elle a disparu et je ne comprends pas où elle est passé. Les deux autres humains pleurent  tout le temps, ils semblent si tristes et si perdus. Ils parlent de quelque chose qu’ils appellent un enterrement, Je ne sais pas ce cela signifie, mais j’entends le nom de Mélanie être mentionné plusieurs fois. Est-ce qu’elle sera là ? J’ai besoin de le savoir, j’ai besoin d’être avec elle.

Je m’échappe de la maison et je suis les deux humains. Ils mènent vers un endroit que je n’ai jamais vu auparavant. C’est un vaste espace ouvert avec des rangées de pierres dressées. Il y a des fleurs partout et de grand arbres qui fournissent de l’ombre.

Il y a beaucoup de gens ici, certains d’entre eux pleurent, d’autre se tiennent simplement en silence. Le nom de Mélanie est mentionné encore et encore, comme une litanie. Je m’approche, en me faufilant entre les jambes des gens, passant inaperçu. J’arrive a l’endroit où tout les regards sont tournés. Elle est ici, je le sens ; pourtant je n’arrive pas à la voir.

Leur cérémonie terminée, les humains partent et je m’allonge sur la pierre froide. J’attends Mélanie, mais elle ne viens pas.

Je crois que commence à comprendre. Alors je fais un choix.

Je cesse de me nourrir.

Au fil des jours mon corps devient malingre. Ma faiblesse est telle que j’ai du mal à bouger. Allonger sur la pierre, j’arrive une dernière fois à contempler un lever de soleil. Et mon cœur s’arrête...

Le monde autour de moi a changé. Il est rempli de lumières et de teintes que je n’ai jamais vues auparavant. Des fleurs apparaissent et changent constamment de couleurs, chaque nuance émettant une note musique différente. C’est comme dans un rêve.

Mais une seule chose attire mon attention. Une odeur familière qui réchauffe mon cœur. C’est Mélanie, je commence à courir vers elle.

Elle est là, devant moi, son visage est éclairer par son sourire. Ses cheveux flamboyants brillent de mille couleurs. Chouette, je vais pouvoir jouer avec ses mèches pour l’éternité.

Elle me tend les bras et je me précipite vers elle, elle m’attendait. Son parfum me remplit les narines, son amour m’entoure.

Mais plus que tout...

Le plus important...

Je saute sur ses genoux, je me blottis contre son corps...

Et je ronronne...

Je suis vraiment touchée, c'est un texte à la fois très mignon et très triste Au départ, j'ai cru que Mélanie, mal dans sa peau, voulait se suicider et puis j'ai découvert le cancer. Je suis très sensible avec ce sujet , rapport à des moments difficiles vécus et des proches que cette saloperie de maladie a emportés, j'ai senti la larme perler. Ça veut dire que tu as très bien réussi ton texte et que les émotions que tu voulais faire passer sonnent vraies, je ne peux que te féliciter Mention spéciale pour les réactions du chat qui ne comprend pas la disparition de Mélanie et son émerveillement de la retrouver après en mentionnant ses mèches de cheveux avec lesquelles il adore jouer. Un vrai petit bijou cet atelier Merci pour ce moment en tout cas !

Merci beaucoup. J'avais justement peur de ne pas réussir à faire passé ses émotions. Ton message me fait très plaisir, merci à toi.
Et désolé pour tes proches.  

Si ça parle d'animaux je deviens trop sensible. On ressent vraiment bien les émotions du chaton. Surtout son incompréhension sur le changement de Mélanie, puis sa tristesse.

Très beau texte.

Merci Sisuki.  

Coucou !

Personnellement, je ne suis pas fan de la 1ere personne et du présent, mais ton texte se lit plutôt bien. Après j'ai eu cette impression que tes phrases étaient comme trop "découpées". Une sorte de successions d'actions, mais je sais pas si je suis très claire. Donc je n'ai pas vraiment pu ressentir les émotions à 100% :/

Toutefois, j'ai beaucoup aimé l'originalité de ton texte ! Voir à travers les yeux du chaton, imaginer son incompréhension de ce qui se passe autour de lui. Vraiment c'est appréciable !

Je l’entends dire des mots qui me sont inconnus, comme : cancer, tumeur, chimiothérapie. Pour le coup, je pense que ce n'était pas nécessaire de l'ajouter. Ça aurait eu plus d'impact sans, car on comprend très bien de quoi il s'agit ^^. C'est mon avis.

Bravo

Après j'ai eu cette impression que tes phrases étaient comme trop "découpées"
Oui, tout a fait d'accord. Le truc c'est que je n'arrive pas à faire une histoire en seulement 1000 mots. Donc, du coup j'enlève et je raccourcie des phrases. Ce qui donne cet aspect à mon récit.

Merci à toi.

J'ai l'impression de venir comme un cheveu sur la soupe, car je n'ai pas été touchée par ton texte. Je pense que c'est le fait que tes phrases soient très hachurées, j'ai l'impression qu'on est éloignés du protagoniste, en dépit de la 1e personne. La forme me donne l'impression que tu étais assez pressé en écrivant. On se doute qu'un chaton est plus un témoin qu'un acteur dans cette histoire, mais du coup ça donne un texte où le protag est très passif et distant. D'ailleurs l'introduction m'a laissée perplexe, car je n'ai pas vu de lien avec la suite du texte.

Par contre je ne vois pas le lien entre la carte que tu as choisie (Le Pendu) et le texte, ni sur le visuel ni sur la signification.

Merci pour ta participation, j'espère que mon commentaire n'était pas trop brutal, car je coinçois que des personnes plus sensibles à ces thèmes soient touchées en lisant ce texte, avec la mort brutale de la petite fille

Merci pour ton texte !

Le faite qu'il soit hachurée et pressé est comme je l'ai dit le fait est qu'il soit un texte d'atelier. Je veux trop condensé une histoire en seulement 1000 mots.
Le fait que le héros soit un protagoniste passif et distant est totalement voulu, je voulais écrire quelque chose que je n'avais jamais fait avant. Moi personnellement, j'aime bien. Cela permet de voir une histoire d'un point de vue extérieure et très précis.

Voici la définition du pendu :

Cette carte attribut des missions douloureuses, des sacrifices très durs qui, souvent, ne sont pas compris. Celui qui tire cette lame ou la possède dans sa ligne de vie doit, de son plein gré, se dépouiller pour poursuivre sa route. Le Pendu a accès au monde du visible et de l’invisible par ses sentiments, ses désirs.

Dans mon histoire, le chat a du faire le sacrifice de sa vie pour continuer sa route avec Emilie.

Merci d'avoir partager ton avis.

Coucou, désolée je ne lis pas les commentaires des autres quand je commente, donc forcément je n'avais pas vu l'explication que tu as donné aux autres Je comprends mieux ton parti-pris. Oui, tu montres l'impuissance du protagoniste par cette distance par rapport aux événements ^^

Au sujet de ton interprétation de la carte, je comprends mieux aussi tes choix. C'est vrai qu'il y a une notion de sacrifice dans la carte, mais attention ce n'est pas l'interprétation principale qu'on en fait La carte signifie davantage l'attente et le blocage. Elle indique une situation où l'on ne peut pas progresser et où il faut prendre son mal en patience et s'arrêter pour prendre une autre perspective

Merci de m'avoir répondu ^^

Bravo pour ton texte ! Le rythme est bon, l'idée est originale et on prend plaisir à le lire. Je pense qu'avec un style différent, on aurait pu ressentir plus de choses, mais suivant ton idée du chat ta proposition est cohérente.

La répétition du 'je" dans le 2e paragraphe est dommage car casse le rythme.

m’empêchant de me déplacer. : un peu trop rapide comme conclusion, fait trop résumé le début.

Ma mère, entendant mon miaulement, accourt à mon secours. : vraiment rapide tout cela, manque les émotions et la montée en tension je trouve.

Dans un dernier souffle de vie : paraît un peu trop précipité par rapport à la situation

jouer, courir et sauter. : attention aux listes de verbes qui ne permettent pas de développer vraiment une idée

Merci pour ton texte !

D'accord avec la plupart des commentaires précédents.

Quel beau texte... si fluide et si triste! Et tu as très bien réussi à faire passer l'émotion.
Ton texte a embué mes yeux, tu as su trouvé les mots juste et ton texte se lit aisément. Je suis plus spécialement d'accord avec tout ce que Sayuri a commenté, ton texte me touche personnellement et cette saloperie se ballade encore parmi certains de mes proches.