Le choix du Chasseur.

Le poids du produit de sa chasse pesait sur ses épaules alors qu'il se traînait lentement vers le village. Il avait hâte de revoir Osham, imaginant déjà sa réaction en voyant la magnifique peau de renard qu'il lui ramenait. Elle fera un manteau parfait pour l'hiver, qui ira avec ses cheveux de feu.
Lorsque le village apparu enfin à l’orée de la forêt, il s'arrêta un instant avant qu'un grondement sourd ne s’élève de sa gorge. Il reprit son chemin d'un pas rapide, poussant sa fatigue de côté. Heureusement qu'il ramenait beaucoup de viande, ils allaient en avoir besoin pour compenser les pertes de nourriture. Il arriva à la maison du chef et cogna plusieurs fois à la porte en bois. Finalement, le chef ouvrit.

_ Ren ! Tu es rentré !
_ L’Enfoiré est passé, pas vrai ? Et tu l'as encore laissé prendre ce qu'il voulait.

Le chef eut le culot de soupirer en entendant son accusation plus que légitime.

_ Ren, tu sais qu'on ne peut pas échapper aux taxes.
_ Tu appelle ça des taxes ?! C'est du pillage ! L'hiver arrive et on avait à peine assez de nourriture pour y survivre ! Comment est-ce qu'on va faire, maintenant ?
_ Ils n'ont pas pris tant que ça de nourriture, on se débrouillera.

Ren se renfrogna, le chef lui cachait quelque chose. Il refusait de le fixer dans les yeux et triturait son bracelet de mariage. Et « pas pris tant que ça de nourriture » ? Les pillards prenaient toujours plus que ce qu'ils pouvaient donner. Alors pourquoi changer soudainement ? Le chef s'écarta de la porte en lui faisant signe d'entrer.

_ Et si tu allais poser tes affaires ? Il faut préparer cette viande avant qu'elle ne tourne mal.

Il entra sans un mot en ne faisant aucun effort pour ne pas le bousculer. Il allait juste déposer ses affaires et aller voir Osham.
Il ressortit de là une vingtaine de minutes plus tard et se dirigea à grand pas vers la maison de son oncle. Sur le chemin, il remarqua qu'on l'observait en coin et murmurait sur son passage. Il eut un claquement de langue irrité. S'ils avaient quelque chose à dire, qu'ils le lui disent en face ! Tous des lâches, comme le chef ! S'ils n'étaient pas aussi chiffe molle, alors ils pourraient se rebeller et ne plus avoir à se prosterner devant l'autre Enfoiré. Ils pourraient construire des défenses et protéger leur village eux-mêmes ! Mais non, il fallait qu'il soit entouré de lâche, le plus grand d'entre eux étant le chef et sa stupide idée de paix. Pour un guerrier aussi puissant, c'était du gâchis.
Il frappa plus poliment à la porte de la maison et sa tante vint lui ouvrir. Il remarqua aussitôt qu'elle était mal à l'aise, comme son père. Elle le regardait comme le reste du village, à la différence près que ses yeux étaient rougis par les larmes. Qu'est-ce qu'il se passait ?

_ Ah, Ren. Venu voir Osham ?
_ Oui, tante Oshra. Est-ce qu'elle est là ?

Elle se recroquevilla, sa main se resserrant sur le battant de la porte et essaya de lui sourire.

_ Ah non, elle est partie jouer.

Il leva un sourcil, sceptique.

_ Vraiment ? Bizarre, si c'était le cas, elle aurait entendu la nouvelle de mon retour et serait immédiatement venue me voir. Où est-elle vraiment, tante ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle ferma les yeux et il pouvait voir la douleur et la tristesse dans tout son langage corporel. Est-ce que l'Enfoiré avait fait du mal à sa cousine ? Il saisit le battant par réflexe avant qu'elle ne puisse le lui fermer au visage. Il s'avança vers elle et elle recula en secouant la tête, des larmes coulant sur ses joues et ses mains tremblant violemment.

_ Tante ?! Qu'est-ce qu'il se passe ?! Où est Osham ?
_ Elle... Elle... Oh Isis je suis désolée.
_ Désolée de quoi ? Où est-elle ?!

Il allait s'avancer de nouveau lorsque son oncle arriva dans l'entrée et la saisit dans ses bras en lui jetant un regard noir.

_ Si tu n'en avais pas faite une rebelle, comme toi, ça ne serait pas arrivé.
_ Qu'est-ce qui ne serait pas arrivé ? Où est-elle ?

Est-ce qu'elle était morte ? Est-ce qu'elle était blessée ? Comment osait-il le blâmer ?! Osham était la seule qui comprenait ! La seule à toujours le suivre et à avoir un minimum de bon sens.

_ Le Seigneur l'a emmenée avec lui, fit son oncle d'un ton sec. Pour en faire une concubine.

Il se figea. Non... Non. Non ! Sa cousine, son Osham, sa seule alliée et amie... Comment osait-il ?! Comment osait-il lui faire ça ? Et eux ! Comment osaient-ils ne pas s'être battu pour la garder ?!
Il courut jusque chez lui et ouvrit la porte avec force. Le chef était assit dans la cuisine, à préparer la viande. Il se précipita vers lui avec fureur.

_ Comment as-tu pu le laisser faire ?! Je savais que tu étais un lâche, mais ta propre nièce ?!
_ Ren, c'était la seule chose à faire. Elle ira bien et aura une vie confortable, et on aura moins de taxes.
_ Tu l'as vendue !
_ J'ai fais ce qui était nécessaire pour le village !

Il le fixa avec dégoût. Nécessaire ? Vendre sa cousine était nécessaire ? Il se détourna et se rendit dans sa chambre. Il avait un sac à faire.

_ Ren, qu'est-ce que tu fais ?
_ Je vais la chercher. Par Seth, je jure de la récupérer.
_ Ren, non. Tu vas tous nous mettre en danger !

Il se redressa et lui jeta un regard noir emplit de haine.

_ Je m'en fiche.

Le village avait fait son choix. Il allait sauver la seule qui comptait sur lui, qu'importe les sacrifices à faire.

J'ai adoré ton texte, on ressent bien la colère du personnage envers le seigneur qui gouverne leur terre ainsi que son père et le reste du village. J'adorerais lire la suite!

Oh j'aime beaucoup l'idée ! Ren parti sauver Osham qui a été emmenée par le Seigneur et Olen qui a laissé faire. C'est à la fois révoltant et hyper intéressant ! Pour le coup, je trouve que tu as bien réussi la caractérisation c'est vraiment top ! Deux petites remarques de rien du tout : "Ils n'ont pas pris tant que ça de nourriture" j'aurai plutôt formulé en "Ils n'ont pas pris tant de nourriture que ça", l'ordre des mots sonne bizarre. Également "son oncle arriva dans l'entrée et la saisit dans ses bras" le verbe "saisir" ici me semble un peu violent pour l'action. Tu peux prendre enlacer qui résume tout ou serrer dans ses bras pour exprimer davantage le réconfort de l'action. Mais bon là je chipote. J'ai vraiment adoré Bravo à toi ! J'aurais bien voulu avoir la suite

Bravo pour ton texte ! Il est dynamique, tu rends bien la personnalité de Ren, surtout en narration. Les dialogues marchent bien et ta plume est bonne.

Le poids du produit de sa chasse pesait sur ses épaules alors qu'il se traînait lentement vers le village. : sujet un peu long, la phrase fait un peu trop lourde.

Il reprit son chemin d'un pas rapide, poussant sa fatigue de côté. : un peu rapide après sa pause. Je pense qu'une petite description avant, de pourquoi la vue du village le met en colère aurait été la bienvenue.

Le chef eut le culot de soupirer en entendant son accusation plus que légitime. : un peu lourd et induit.

Il entra sans un mot en ne faisant aucun effort pour ne pas le bousculer. Il allait juste déposer ses affaires et aller voir Osham.
Il ressortit de là une vingtaine de minutes : dommage la succession des "il", casse le rythme des phrases.

il pouvait voir la douleur et la tristesse dans tout son langage corporel. : trop lourd, mieux vaut décrire je pense.

Il allait s'avancer de nouveau : un peu redondant la répétition

Il courut jusque chez lui et ouvrit la porte avec force./ s'avança vers elle / se précipita sur lui : ne pas toujours décrire les déplacements

Merci pour ta participation !