Je ne l'aime pas lui

Je la détestais. Le trône me revenait mais ma sœur se l’était accaparé. Elle n’en avait pas le droit. J’allais reprendre ce qui m’appartenait de gré ou de force. Je me postais alors devant ce portail lourdement gardé. Ce n’était pas ça qui allait m’arrêter : je faisais parti de la famille royale, mes pouvoirs étaient bien plus puissants que ceux de chacun des pouilleux de cette planète.

- Qui êtes-vous ? me demanda un des gardes, pointant sa lance sur moi.

Je les toisais de sous ma capuche. Ils avaient beau avoir fière allure dans leur armure royale, ils ne faisaient pas le poids contre moi. Ne m’abaissant pas à leur répondre, je laissais les effluves de ma magie parcourir mon corps. Ils allaient payés. Tous sans exception. De larges volutes noires apparurent dans mes paumes et je les lançais sur eux. La noirceur pénétra par tous les pores de leur peau. Ils s’étouffaient et essayant de combattre ce mal intérieur, certains enlevaient leurs armures, tandis que d’autres se lacéraient la peau dans l’espoir de se libérer de la douleur qui les assaillaient. Je savais pertinemment ce qu’il se passait dans leurs têtes : l’inquiétude avait fait place à la peur et à la douleur, et bientôt, le désespoir les envahirait. Les abandonnant à leur sort, je passais devant eux et pénétrait dans le domaine royal. Ces jardins m’avaient tant manqué. Cette odeur si caractéristique de mon enfance me remémorait les après-midis que j’avais passé à les parcourir. Dans peu de temps, tout ceci sera à moi. Ma sœur, cette reine illégitime ne régnerait plus sur cet endroit. Le peuple de cette terre m’obéira et je la gouvernerais en maître. Je traversais ainsi, laissant ma magie engloutir quiconque se dressait sur mon chemin. Je faisais fi de leurs cris d’agonie. Les gardes gardant la porte menant au château subirent le même sort que tous les autres. Les serviteurs parcourant le hall s’enfuirent en courant. Je pris le temps d’admirer ces murs que j’avaient finis par oublier. Leur couleur et leurs teintures avaient changés depuis que j’étais parti. Ce lieu ne respirait même plus la grandeur. Des changements allaient devoir s’opérer à commencer par les couleurs. Ma sœur ne savait vraiment pas gouverner un pays. Les femmes n’étaient bonnes qu’à servir de décor et certainement pas à prendre des décisions. Je soupirais : encore une mentalité de ce pays à changer. Décidément, il était contaminé jusqu’à la moelle.
Je décidais de continuer mon chemin pour en finir au plus vite. Marchant jusqu’à la salle du trône je croisais une femme qui avait un air familier. Sa peau était ridée et ses cheveux étaient devenus gris, mais j’aurai pu la reconnaitre entre mille. Ma nourrice était plantée devant moi, les mains sur les hanches, avec l’air sévère qu’elle arborait lorsque plus jeune j’avais fait une bêtise. Dans ces moments-là, je baissais la tête et l’écoutais s’énerver. Mais plus aujourd’hui. Je n’étais plus un petit garçon a sermonné. Je fixais ma mère de substitution, attendant qu’elle s’enlève de mon chemin. Après tout elle était comme les autres, elle n’avait rien fait lorsque mon père m’avait chassé du royaume.

- Tu as bien changé, déclara-t-elle calmement. Mais je sais que tu n’arriveras jamais à faire ce que tu as pour projet, tu as un trop grand cœur pour ça.

- Tu te trompes vieille femme ! m’écriais-je énervé par ses propos. Je tuerais cette gourgandine que je dois appeler ma sœur s’il le faut ! Rien ne m’arrêtera, même pas toi ! Alors enlève toi de ma route inconsciente !

Voyant qu’elle ne bougeait pas, j’appelais mon pouvoir et le laisser se déchainait. Cette vieille peau n’aura eu que ce qu’elle méritait. Sans aucun remords, j’entrais dans la salle du trône où la prétendue reine et son pouilleux de mari attendaient. Ce pauvre être de classe inférieure était terrifié mais ma sœur avait, comme toujours l’air digne. Je m’avançais lentement vers eux, un sourire carnassier assombrissant mon visage.

- Je sais ce que tu souhaites Midrillon, déclara solennellement la principale tête couronnée. Et je refuse de te céder cette couronne. Il faudra que tu me tues pour ça.

- Que ton souhait soit alors réalisé.

Mon pouvoir alla heurter celui de ma sœur, violet comme le lilas. Sa magie avait beau être puissante, la mienne l’était plus encore. Ma noirceur envahissait désormais tout l’espace et empiétait désormais sur celui du pouvoir de ma sœur. Lentement, ma magie les engloutit tout entiers. Leurs cris résonnèrent délicieusement contre mes oreilles.

- Au revoir pouffiasse, dis-je d’un air satisfait alors que leurs hurlements s’éteignaient.

Rappelant ma magie, je m’avançais jusqu’à leurs pauvres corps désormais dénués de vie. Je récupérais la couronne et m’en coiffais.

- Ce royaume est enfin à moi ! m’exclamais-je dans un rire machiavélique.

Ah ben là, le trait de caractère est clair ! La cruauté et la rancoeur de ton héros ne font aucun doute. Je trouve la scène bien rythmée, on se l'imagine facilement. On comprend très vite que rien n'arrêtera ton personnage, l'heure de sa vengeance a sonné. C'est même assez bien vu de nous faire vivre la scène à travers ses yeux, mine de rien on aime toujours se mettre dans la peau des méchants x) Ma seule remarque concerne la fin et le "Au revoir pouffiasse" qui m'a sorti un peu de la scène. Toute la classe qui se dégage de ton héros maléfique se casse un peu avec une insulte si familière, je pense qu'une insulte dans un langage un peu plus soutenu aurait été plus cohérente avec l'idée qu'on se fait de ton personnage. Mais c'est ma seule petite critique, autrement j'ai beaucoup aimé ! Merci à toi

Hello, bravo pour ton texte.
Toute cette rancoeur chez ce magicien, et cette cruauté ! Je n'aimerais pas l'avoir pour frère. En plus, ce n'est même pas sœur qui l'a chassé (en tout cas, de ce que j'ai compris), mais bien son père qui l'a foutu dehors à grands coups de pied dans le train !
Mais finalement, il ne rencontre que très peu de résistance. C'est dommage, j'aurais bien vu un combat épique contre la soeur

Une petite remarque: au niveau de la forme, je trouve qu'il y a quelques adverbes en trop qui alourdissent la narration.
Encore bravo pour ton texte

Coucou Ambre !
Déjà, bravo pour ton texte ! Je trouve ça super satisfaisant de lire une vengeance menée à son terme... ><

Si je peux me permettre de te donner un conseil : fais attention à bien soigner la forme du texte. J'ai repéré pas mal de petites erreurs qui auraient pu être évitées. Si tu y accordes plus d'attention, tes textes n'en seront que meilleurs <3

J'ai repéré plusieurs fois de petites redondances de ce style...
"Les gardes gardant la porte menant au château"
"Ma sœur, cette reine illégitime ne régnerait plus"

... et pas d'erreurs de conjugaison aussi. Attention aux terminaisons avec le son [e] et à la concordance des temps.
"j’appelais mon pouvoir et le laisser se déchainait"
"Le peuple de cette terre m’obéira et je la gouvernerais en maître."

Pour finir, même remarque que Sayuri pour :
"Au revoir pouffiasse"
Un peu dommage, mais pas dramatique non plus ! Attention aux différents niveaux de langage choisis pour les personnages.

Encore bravo pour ta participation ! J'espère te lire au prochain atelier <3

Merci pour vos retours !

@sayuri.K : pour le "Au revoir pouffiasse" je ne l’aime pas trop non plus mais, je n’avais plus le temps de trouver autre chose sans répéter ce que j’avais déjà dit, donc j’ai écris la première chose qui m’est venue en tête

@ginevra : oui oui c’est bien le père qui l’a chassé ! Le combat épique contre la sœur était de base prévu… mais par manque de temps j’ai dû drastiquement raccourcir quitte à supprimer cette scène. En fait il y’a beaucoup d’éléments que j’aurai aimé développer plus mais j’ai essayé d’aller au plus court pour pouvoir tout écrire ! Merci pour ta remarque j’essayerai de faire attention aux adverbes désormais !

@rosario_gnd : merci pour tes conseils ! Je n’avais pas remarqué ces petites répétitions même si j’ai essayé d’en éviter beaucoup !
J’ai en effet toujours eu un petit problème de temps avec le passé simple ect. Un de mes buts est désormais de faire attention à ça. Malheureusement par manque de temps je n’ai pas pu me relire (j’ai déjà dû me dépêcher pour pouvoir écrire une pseudo fin alors me relire n’a absolument pas fait parti de mes priorités…)
Pour la dernière réplique, comme je l’ai dit plus haut, je ne savais pas quoi dire d’autre. Et j’avais remarqué que l’insulte n’allait pas au niveau de langage du personnage mais c’était celle la moins vulgaire que j’avais sous la main à ce moment-là.
(Malheureusement je ne participerai sûrement pas au prochain atelier d’écriture : j’ai déjà peur des histoires d’horreur alors si je commence à en écrire une moi-même mon coeur va lâché de terreur je pense ! mais le suivant sera réalisé avec plaisir !)

Hello ! bravo pour ton texte ! il se lit bien, mais je pense que tu as mal amené l'idée de la vengeance sur la soeur. Tu le dis de manière trop directe en narration, sans faire monter la tension ni chercher à susciter des questionnements chez le lecteur :

Je la détestais. Le trône me revenait mais ma sœur se l’était accaparé. Elle n’en avait pas le droit. J’allais reprendre ce qui m’appartenait de gré ou de force. / Ma sœur, cette reine illégitime ne régnerait plus sur cet endroit. Le peuple de cette terre m’obéira et je la gouvernerais en maître. : je pense que tu aurais pu amener ces réflexions de manière plus détournée, en montrant au début qu'il était énervé. Puis, quand il est aux jardins, tu parles de la soeur avec qui il jouait et on se demande si c'est lié. Et enfin, on découvre la famille royale. Et pendant tout le texte, tu auras fait monter la tension sans expliquer en narration ce qu'il se passe.

Ils s’étouffaient et essayant de combattre ce mal intérieur, certains enlevaient leurs armures, tandis que d’autres se lacéraient la peau dans l’espoir de se libérer de la douleur qui les assaillaient. : je pense que tu parles de trop de choses différentes dans la même phrase pour qu'on ressente ce qui leur arrive.

Cette odeur si caractéristique de mon enfance : pourquoi ne pas développer ? ça aurait pu amener un contraste sur son évolution de méchant

gourgandine/pouffiasse : on n'est pas dans le même registre, il faut choisir

Gros paragraphe où on suit le personnage dans les jardins, qui tue les gardes : très confus, avec plein d'idées différentes qui s'enchaînent, sur lesquelles on revient parfois plus tard (le couplet sur la soeur). Je trouve que c'est trop brouillon pour qu'on suive correctement.

Merci pour ta participation !