La painpauté
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Ptit_Fenouil
Ptit_Fenouil
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Date d'inscription : 26/03/2023

La papesse de la cité d’Artigas Empty La papesse de la cité d’Artigas

Dim 28 Mai - 16:08
J'avais tiré la papesse, l'arcane sans nom et l'empereur. J'ai essayer de montrer les deux aspect de la papesse (bienveillance et mystère).

Un cliquetis métallique me sorti de ma torpeur. Je tendis l’oreille, ça ne venait pas de ma porte. J’entendis les gardes ouvrir la cellule voisine : je serai le prochain. Mon estomac se noua et une brûlure acide remonta le long de ma gorge. Je ne savais même plus ce qui me torturait le plus, le jugement qui m'attendait ou le souvenir de ce que j’avais fait ?
Je me revoyais deux jours plus tôt sur le marché à vendre mes œufs. Il y avait ce gamin qui jouait au caïd. Rien qu’un gosse, qui voulait impressionner la galerie. Il faisait chaud, j’étais épuisé, mais ça ne justifie rien. Je le revois renverser l’étal et piétiner mes produits sous les rires de ses amis. Quand on a l’habitude de se battre avec des hommes bien bâtis, on ne pense pas à maîtriser la force de son point. J’entendais encore le craquement de sa nuque, et ressentais de nouveau ma fureur aveuglante quitter mon corps et ne me laisser que l’horreur et le dégout de mon propre acte.
Un haut le cœur. Une gerbe de bile éclaboussa le sol. Quel genre d’enflure continue de vivre après avoir tué un gamin ? Pas moi. Je n’attendais plus que la sentence de la papesse, et je l’espérais sans pitié.
Un deuxième cliquetis, c’était pour moi cette fois.
Je n’attendais pas la moindre compassion de la part de mes gardes qui me trainèrent jusqu’au tribunal. Voir les bancs pleins à craquer, et reconnaître quelques visages familiers me sembla pire que la mort. Ma famille, mes amis, tout le monde savait et tout le monde saurait que Johan Barlin avait tué un enfant. La honte me submergea une seconde fois tandis qu’on me traînait jusqu’au centre de la salle devant une grande estrade en bois. Une dizaine de sièges étaient disposés de part et d’autre de l’estrade, occupé par des magistrats parfaitement apprêtés. Tous savaient pourquoi je comparaissais. Dans leurs yeux, je pouvais lire un mélange de mépris et de répulsion. Et au centre, éclairé par la lumière chaude d’un vitrail coloré, trônait notre matriarche. Dans ses mains, sous la forme d’un livre défraichi, se trouvait la sagesse elle-même, transmis de papesse en papesse depuis la création de la cité. Mes yeux croisèrent les siens et le reste de la salle disparue.
Le jugement fût rapide. La peine de mort avait été décidé avant même que je n’entre dans la salle. J’aurais dû être terrifié, mais la figure bienveillante de notre représentante m’apaisait. Certaines de mes connaissances voulurent intervenir en ma faveur. J’aurais aimé leur crier de disparaitre. J’aurais aimé qu’ils me laissent disparaître. J’entendis à peine le discours larmoyant de ma propre mère, qui parlait de mon enfance et du bon garçon que j’étais. Mais il vaut mieux un fils mort qu’une telle honte sur notre famille, pensais-je alors. La papesse écoutait patiemment, et prit note de la vie exemplaire que je menais avant le crime. En compensation, elle me promit une mort rapide et sans souffrance. J’entendis un cri étouffé à ma droite, mais ne tournait pas la tête vers les visages défaits de mes proches. Le tribunal se leva et on me ramena dans ma geôle. La fin de la journée approchait et un rayon de soleil caressa mon visage à travers le soupirail. Je profitais de sa chaleur pour la dernière fois, soulagé de savoir que j’allais payer pour ma faute.
La nuit qui suivit, je fus tiré de mon sommeil par un groupe d’homme cagoulé. Je me laissais trainer à leur suite, en direction de l’échafaud. Je ne m’attendais pas à mourir en pleine nuit, mais après tout cela m’éviterai la honte de l’exécution publique. À mon plus grand étonnement, une fois arrivé à la cour centrale, où se situait le lieu des exécutions, mes ravisseurs m’entrainèrent dans le bâtiment nord. Ils me firent longer d’innombrables dédales de pierre, avant de m’abandonner dans une vaste salle, dont les fenêtre étaient occultés par d’épais rideaux de velours.
Un autre en aurait profité pour s’enfuir, mais je n’avais aucunement l’intention de revenir à mon ancienne vie. Aussi patientais-je, jusqu’à ce qu’un des pans de murs se dérobe, laissant entrevoir un passage d’où sortit celle qui m’avait condamné.
— Connaissez-vous les rumeurs que les enfants de la cité racontent à mon sujet, me demanda-t-elle, un sourire mystérieux sur les lèvres, tandis que le passage se refermait derrière elle.
— Mère bienveillante le jour, sombre et énigmatique la nuit. C’est ce qu’ils ont écrit sur les remparts de la cité.
— Les chenapans, ria-t-elle en s’asseyant. Dégrader ainsi notre belle cité.
Elle me désigna une chaise, attendant que je prenne place à ses côtés.
— Ce n’est un secret pour personne, la papesse accompagne son peuple et le soutient. Mais une part de ma tâche est malheureusement beaucoup plus sombre. Je ne pourrais garantir la paix de ma cité juste avec de beaux sourires vous comprenez ?
Je ne comprenais pas vraiment, mais je hochais la tête le plus sérieusement du monde.
— Mais vous devez vous demandez pourquoi je vous parle de ça, Johan ? s’exclama-t-elle.
Elle n’attendit pas ma réponse. Posant sa main sur mon bras et fixant ses yeux envoutant dans les miens elle me demanda :
— Si le prisonnier reçoit la condamnation qu’il désirait, pouvons-nous vraiment parler de punition Johan ?
— Eh bien, je suppose que non, bafouillais-je.
Elle me sourit, satisfaite de ma réponse malgré mon expression dubitative.
— Vous êtes officiellement mort ce soir Johan. Ravie de vous savoir à mon service.
Er c’est ainsi que je commençais ma carrière d’espion au sein de troupes de la papesse de la cité d’Artigas.

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ladyhana
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La papesse de la cité d’Artigas Empty Re: La papesse de la cité d’Artigas

Dim 28 Mai - 17:55
C'est original comme idée ! Le début de l'histoire est triste Sad J'aime bien la manière dont la papesse résout la situation. Au final, au lieux de mourir, il sera au service de la papesse mais son esprit ne sera jamais en paix tant qu'il vivra, et c'est sa véritable punition (c'est comme ça que je l'interprète).

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Sisuki
Sisuki
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La papesse de la cité d’Artigas Empty Re: La papesse de la cité d’Artigas

Dim 28 Mai - 19:18
Très beau texte. Au final est-ce qu'il vaut mieux mourir pour son crime, et soulager sa conscience, ou vivre dans la culpabilité ?

Je le trouve très bien écrit. Bravo pour ton texte. Smile

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Céhah
Céhah
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La papesse de la cité d’Artigas Empty Re: La papesse de la cité d’Artigas

Dim 28 Mai - 20:03
L'idée est vraiment sympa en effet, je rejoins totalement ladyhana là-dessus. Et j'aime bien le fait que la papesse soit un personnage secondaire et que l'on ne raconte pas l'histoire de son point de vue à elle, alors que c'est le genre de personnage que t'as envie de mettre en avant dans ton histoire (en tout cas, je crois qu'on a été nombreux à faire comme ça La papesse de la cité d’Artigas 1f606 )

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Deraguone
Deraguone
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Date d'inscription : 07/10/2021
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La papesse de la cité d’Artigas Empty Re: La papesse de la cité d’Artigas

Lun 29 Mai - 11:18
Très beau texte. Tu as su nous faire ressentir le coté protecteur et ange gardien de la papesse.

Bravo à toi. Very Happy

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Admin
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La papesse de la cité d’Artigas Empty Re: La papesse de la cité d’Artigas

Ven 9 Juin - 16:08
Bravo pour ton texte ! L'idée est très cool et tu l'as bien retranscrite. Le personnage de la papesse intrigue et on comprend bien les émotions qui traversent Johan.

caïd : fait un peu trop contemporain pour moi, mais le tchat est partagé.

J’entendais encore le craquement de sa nuque, et ressentais de nouveau ma fureur aveuglante quitter mon corps et ne me laisser que l’horreur et le dégout de mon propre acte. : je trouve le rythme de cette phrase pas top.

Je n’attendais pas : répétition

parfaitement apprêtés. : pas le bon mot, fait trop coquet
ravisseurs : ce ne sont pas vraiment des ravisseurs

Merci pour ta participation !
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La papesse de la cité d’Artigas Empty Re: La papesse de la cité d’Artigas

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