Cité perdue

Apolline commençait à avoir des vertiges, la chaleur était insoutenable et sa progression dans le désert devenait laborieuse. Les dunes de sable, à perte de vue, la terrifiaient. Cela faisait maintenant deux jours que Théodore et elle étaient perdus en plein Sahara, et l’eau allait bientôt leur manquer.
‒ Est-ce qu’on peut faire une pause ?
Théodore la dévisagea, excédé par ses faiblesses de plus en plus récurrentes. La fatigue et les privations avaient creusés leurs visages et éprouvé leurs corps, mais rien n’aurait pu émousser la détermination de Théodore.
‒ On ne peut pas, tu le sais bien…
Leur guide les avait détroussés avant de les abandonner au milieu de nulle part. Théodore était resté optimiste concernant leurs chances de découvrir la cité perdue qu’ils cherchaient, mais Apolline ne pouvait s’empêcher de voir la réalité en face. Ils allaient mourir ici, sans que leur exploration ne les ait menés à ce qu’ils cherchaient.
‒ S’il te plaît, je ne me sens pas bien, insista Apolline.
Épuisée, elle laissa tomber le matériel qu’elle transportait. Le sac s’effondra sur le sable dans un bruit mat. Le soleil, déjà au zénith, la faisait chanceler.
‒ Apolline, on ne peut pas s’arrêter ici, sinon on va mourir.
‒ Ça ne sert à rien de continuer, on est perdu, on ne trouvera jamais la cité antique, objecta Apolline, la voix cassée par la déshydratation.
Ses cheveux auburn étaient collés à son front par la transpiration. Théodore était venu ramasser son matériel, inquiet. La charge sur son dos était écrasante, mais il ne protesta pas.
‒ Attends au moins qu’on ait trouvé un rocher, ou un arbre, pour se mettre à l’ombre. S’il te plaît, ajouta-t-il en effleurant sa main du bout de ses doigts.
Ils reprirent leur progression en silence dans une atmosphère pesante. Lorsqu’un gommier se profila à l’horizon, Apolline sentit ses forces renaître tout doucement. Théodore progressait lourdement à ses côtés, rompu par le poids des deux sacs qu’il transportait.
‒ C’est la seule étape qu’on peut se permettre, déclara-t-il lorsqu’ils gagnèrent enfin l’ombre salvatrice de l’arbre. Il faudra qu’on marche sans interruption avant la tombée de la nuit.
Il avait tiré la carte de la poche de son pantalon, et la consultait tandis qu’Apolline essayait de reprendre son souffle. Étourdie et désorientée, elle s’étendit sur le sable brûlant, espérant reprendre des forces. Ils partagèrent les morceaux de viande séchée qu’ils leur restaient, avec un peu de pain rassis, et burent une lapée d’eau chacun. Leurs gourdes étaient déjà presque vides.
‒ Il faut qu’on y aille, déclara Théodore après une longue demi-heure, mais Apolline était incapable de se relever.
Les tripes nouées par l’angoisse, Théodore attendit qu’elle se sente mieux. Lorsqu’un crépuscule rouge nimba le ciel, il avait perdu tout espoir de voir Apolline se relever. Elle avait dormi un peu et commençait à avoir de la fièvre.
‒ Les mangoustes, dit Apolline dans un râle.
Pensant qu’elle délirait, Théodore ne fit pas attention à elle, le regard perdu dans le vague. Apolline se redressa tant bien que mal sur ses coudes pour regarder en direction du tronc du gommier.
‒ Qu’est-ce qu’elles font ?
Théodore les observa à son tour, intrigué. Trois mangoustes étaient apparues, émergeant d’une galerie souterraine, et furetaient dans le sable, non loin de leur campement provisoire. L’une d’elles, plus hardie que les autres, s’était approchée du sac d’Apolline, à la recherche des miettes laissées par leur repas.
Théodore s’était levé pour inspecter la galerie par laquelle étaient arrivées les mangoustes. Une dalle de pierre, sous une fine couche de sable, éveilla son intérêt.
‒ Il y a comme une dalle, dit-il tout en balayant le sable de son pied. C’est peut-être un puits !
Excité à la perspective de leur survie, il essaya de bouger la lourde stèle. Apolline s’était levée pour venir lui prêter main forte. La sueur luisait sur son visage.
‒ Oui ! hurla Théodore lorsque la dalle de pierre céda, laissant place à un souterrain.
‒ Ce n’est pas un puits, observa Apolline avec déception.
Des mosaïques d’une grande beauté recouvraient les murs, représentant des scènes de banquets fastueux.
‒ La cité ! On l’a enfin trouvé, exultait Théodore.

Texte très chouette ! J'aime beaucoup l'ambiance, on sent bien le danger du désert et la chaleur qui les écrase, et tu as bien réussi à caractériser les personnages !

Quelques corrections seraient à faire au niveau du style, mais en 1h30 compliqué de faire une relecture  

Par exemple j'ai relevé "d'une grande beauté", je pense que magnifiques ou éblouissantes ou n'importe quel adjectif fort irait mieux à la place.

Aussi il y a cette partie au milieu du texte qui contient 3 fois le verbe être, (j'ai hésité à le préciser parce que ça ne m'a pas dérangé à ma 1ère lecture).
Ses cheveux auburn *étaient* collés à son front par la transpiration. Théodore *était* venu ramasser son matériel, inquiet. La charge sur son dos *était* écrasante, mais il ne protesta pas.

Voilà voilà ! Pas grand chose d'autre à dire, si ce n'est merci pour la lecture ^^

Merci beaucoup pour tes remarques ! Le paragraphe avec la répétition du verbe "être" est vraiment désagréable à lire, maintenant que tu me l'as fait remarqué haha.
C'est gentil de m'avoir partagé tes corrections, merci !

Salut, c'est un chouette texte, il m'a bien plu. Comme dit précédemment il y a des maladresses dans l'écriture par moment mais on le fait tous, en si peu de temps ce n'est pas facile de bien se relire.
Tu as une belle plume
Deux remarques :
- Tes lignes de dialogue sont systématiquement séparée par des phrases descriptives. Cela coupe l'effet du dialogue qui n'apporte plus de dynamisme où d'informations pertinentes.

- Il y a des phrases qui sont correctes au niveau de la langue mais trop figées
exemple : Théodore la dévisagea, excédé par ses faiblesses de plus en plus récurrentes.
Il pourrait juste lui claquer un Non! tonitruant à la figure et le lecteur comprendrait de suite son état d'esprit.

Aaah ! Mais ton histoire pourrait presque être un parallèle à la mienne ^^
(moi qui pensais avoir une idée original )

Peut-être l'emploi du plus-que-parfait pour décrire certaines actions n'est pas forcément nécessaire à mes yeux...

Théodore s’était levé pour inspecter la galerie par laquelle étaient arrivées les mangoustes.
(...)
Apolline s’était levée pour venir lui prêter main forte.

Peut-être peut on trouver une manière plus direct de faire intervenir tes personnages...

Sinon, pas beaucoup plus de remarque à faire que d'autres n'ai déjà fait avant moi ^^

Super histoire et beaux personnages en tout cas !!

J'ai beaucoup aimé ton texte, ça se lit très bien !
Tu arrives à retranscrire la personnalité et les sentiments de tes personnages, l'entêtement de Théodore et l'épuisement d'Apolline.
Comme dis plus haut, il y a peut-être quelques petites maladresses mais franchement c'est des trucs faciles à corriger avec une relecture
Bravo à toi !

Hello ! Bravo pour ton texte, moi j'ai beaucoup aimé et a priori je n'ai rien à te reprocher. Les remarques des autres sont à réfléchir néanmoins, mais moi je trouve ça très bien.
Merci pour ta participation !