Promenade dans le marais

Sarah avait toujours pensé qu’elle avait le meilleur groupe d’ami. Plus trop maintenant qu’elle traversait le marécage. Elle replia maladroitement ses bras contre elle-même, une main tendue pour balayer les environs de sa lampe torche. Elle avait froid, sa puait, tout était bien trop silencieux.
Crooooa !
Sarah bondit et son téléphone échappa de ses mains. Une chorale de grenouille se mirent à chanter et elle posa une paume contre son cœur. Elle expira un grand coup, se calma autant qu’elle le pouvait et repéra son téléphone… planté dans la boue. Avec un juron et des critiques sur leur prestation, elle ramassa du bout des doigts l’appareil. Elle ne distingua aucune des coupables, sans doute dissimuler dans le brouillard. Sarah ne s’amuserait pas à les trouver. Plus vite elle aurait fait une photo de ce foutu mur, plus vite elle pourrait retourner à la maison.
Elle continua sa route. Ses bottes s’enfonçant dans la boue avec un bruit de succion atroce. Chaque pas lui demandait de plus en plus d’effort. Elle poussa un cri quand son pied s’enfonça bien plus bas. L’eau glacé s’engorgea dans sa botte. Elle hoqueta en tentant de l’extirper. C’était un cauchemar. Elle fourra son téléphone dans sa poche, agrippant sa cuisse de ses deux mains tremblantes et tira. La botte fut enfin libérée et elle partit en arrière. Elle agrippa l’arbre près d’elle avant de ne finir dans l’immonde eau. Sa joue la brûlait, elle avait dû se griffer avec une branche d’arbre morte. Elle ferma les yeux. Ce gage était stupide. Elle était encore plus de l’avoir accepté. Ses ongles tentèrent de s’enfoncer dans l’écorce. Elle voulait juste hurler. Ce qui était le plus stupide c’est qu’elle allait le faire. Juste pour leur clouer le bec. Elle puisa dans sa rancune pour se redresser et continuer.
Plus elle s’avançait, plus le brouillard l’étouffait. Plus rien n’existait après les premières rangées d’arbres. Était-ce tous des arbres ? Les formes se distordait avec la distance et son cerveau y voyait des silhouettes. Elle secoua sa tête pour chasser ses pensées et décida de se focaliser sur son objectif.
La maison de Samcity s’élevait parmi le voile blanc. La nature avait déjà bien avancé son travail. La mousse avait envahi les murs, les nombreuses pluies avaient marquées ce qui avait été une façade immaculée. Les belles tuiles rouges étaient d’une couleur maussade, enfin, quand elle se trouvait encore sur le toit. Par endroit, le squelette de bois était à nu. Les nombreuses fenêtres étaient brisées. Quelques restes de volet, ci et là résistait encore à la décomposition. Sarah ne s’y attarda pas trop. Une petite voix irrationnelle l’avertissait qu’elle y verrait un esprit.
En s’approchant, elle remarqua des bouts de scotch jaune fluo sur la porte, le type qu’elle n’avait vu que dans les films.
Elle se stoppa nette au milieu de la flaque d’eau, ravalant sa salive, ne prenant conscience qu’à ce moment-là d’où est-ce qu’elle allait mettre les pieds.
La maison de Samcity n’était plus que les ruines pathétiques d’un passé glorieux. Le symbole de la réussite d’une famille et de sa descente aux enfers.

J'aime beaucoup l'alternance des descriptions entre celles de la forêt et celles des sensations physiques de ton personnage, ça donne pas mal d'impact à ton récit. On sent que le personnage est bien ancré dans la scène.

C'était chouette à lire !

Coucou ! Bravo pour ton texte ! Tu incorpore bien les éléments du décors dans la narration, ce qui fait que les descriptions ne semblent pas forcées et on ressent bien les émotions de ton personnage
Encore bravo !

Yo !
Bravo pour ton texte ! Il se lit très bien, le vocabulaire est bon, tu sais amener de la tension et nous immerger dans la scène.

Avec un juron et des critiques sur leur prestation, : je trouve que tu fais redescendre la tension avec ce genre de chose

Elle continua sa route. Ses bottes s’enfonçant dans la boue avec un bruit de succion atroce. Chaque pas lui demandait de plus en plus d’effort. Elle poussa un cri quand son pied s’enfonça bien plus bas. L’eau glacé s’engorgea dans sa botte. Elle hoqueta en tentant de l’extirper. C’était un cauchemar. : je trouve que la succession de phrases courtes avec plein d'actions n'aide pas le rythme ou la compréhension.

Merci pour ta participation !