Une mission comme une autre ?

(C'est ma première publication ici, donc je suis preneur de tous vos retours  )

Ma lame se plante dans sa peau flasque. Elle s’enfonce doucement, jusqu’à la garde. Toute l’après-midi, dans la quiétude de son appartement, j’ai longuement réfléchis à la manière donc j’allais tuer cet homme. Mon bras frissonne de plaisir en sentant ses organes se déchirer un à un. Ses paupières se ferment et se crispent. Mes yeux s’enflamment de l’ivresse de ce moment. Il devait souffrir un peu, et mourir : c’était l’ordre de mission. Sa main se referme sur mon avant-bras. D’un geste ferme, je retire mon poignard de son corps. Il me lâche en gémissant de douleur. Une giclée de sang jaillit de la plaie béante. Il s’affale sur le sol.

Ses pupilles expriment toute l’incompréhension et la peur qui saisi le commun des mortels en cet instant ultime. Une flaque de sang s’étale sur le parquet. Sa main tremblante tente de recouvrir la plaie. Je fronce un sourcil, incrédule. Même s’il se sait déjà condamné, une pulsion de vie le pousse à garder espoir. Je m’avance vers lui. Il tente de reculer en rampant. Il tend un bras pour se protéger. Je le repousse de mon autre main. Ma lame traverse encore son épiderme. De nouveaux spasmes font frémir son corps. J’ai frappé au niveau du foi. Il ne devrait plus résister longtemps.

J’arrache mon arme. La flaque de sang inonde le sol. Mon pantalon s’en imbibe. C’est un de mes préférés… Mes narines se dilatent et mes lèvres se plissent. Un petit râle agacé résonne dans ma gorge. Je pose une main contre son torse. Mon autre main se plaque sur sa bouche et son nez. Il tente de se débattre. Il ne va jamais mourrir le bougre… J’affermis mon emprise. Je sens progressivement sa force diminuer. Sa respiration halète contre ma paume. Les giclées se sangs deviennent irrégulières.

Ses yeux terrorisés me dévisagent. Je les fixe sans rien dire. Un petit sourire satisfait se dessine sur mon visage. On y est presque. Nous restons ainsi pendant quelques secondes qui paraissent durer une éternité. Une larme coule sur sa joue. Enfin, je perçois comme une résignation dans son regard. Ses mains se détendent. Ses bras retombe le long de son corps. Son dernier souffle vient réchauffer ma main. Ses pupilles se vident de toute vie.

J’attends encore quelques minutes avant de me redresser. Mes doigts sur sa carotide me confirme l’absence de pouls. Je me lève. J’observe le corps inerte sur le sol. Mes yeux s’humidifient. Mes muscles se raidissent. Ma gorge se serre. Je secoue la tête et ravale mes émotions. Ce n’était pas mon premier meurtre. Pourtant, quand l’euphorie du moment s’estompe, mon organisme me fais vivre ce que mon coeur refuse de ressentir. Dans ma tête, les questions ne cessent de résonner : qu’avait fait cet homme ? Pourquoi devait-il mourrir ? Aucune importance. Je ne suis pas payé pour penser. Je n’ai même pas l’outrecuidance de savoir ce qui est juste. Mon travail, c’est tuer. Alors je tue. Même si cela me semble parfois dénué de sens.

Une grande inspiration remplit mes poumons d’un air renouvelé. Une alerte automatique sonne sur mon téléphone. Les nettoyeurs vont arriver d’ici quelques minutes. Je laisse la mes vêtements tachés d’hémoglobine pour en enfiler de nouveaux. Mes yeux se posent une dernière fois sur le cadavre étalé sur le parquet. Plus aucune larme ne menace de couler. Tout est enfouit, bien profondément, dans mon inconscient. Mes rêves seront hantées par son visage, comme par tous ceux que j’ai éliminés avant lui. Mes nuits seront ponctuées de sueurs froides et d’angoisses refoulées. Cette malédiction aura-t-elle raison de moi un jour ? Je hausse des épaules et sors.

Coucou !

J'aime beaucoup que tu nous décris le point de vue du meurtrier, ça change un peu des autres textes ! En plus, je trouve que tu décris très bien les actions et que tu illustre bien les ressentis du personnages principales.

Bravo !

Merci pour ce super retour

S'il y en a d'autres, je suis preneur
(comme précisé en haut, c'est mon premier texte ici )

Le point de vue est original, c'est pas évident de se mettre à la place d'un tueur en série qui apprécie tuer. La description est bien faite, on visualise bien l'acharnement dans la lutte qui en soit est déjà gagné par le tueur. Résistante la victime d'ailleurs  . La répétition du mot "sang" m'a un peu gênée après vu la boucherie faut trouver des synonymes.
La cassure entre le plaisir sadique qu'il prend à s'acharner sur sa victime et son regret à en pleurer est peut-être un peu trop brutale pour le ressenti du lecteur mais c'est intéressant comme dualité.
Bravo !

Je commence par te dire bravo d'avoir franchi le pas et partagé ton texte, et je tiens à te dire qu'il est vraiment très bon. J'ai bien aimé cette scène du point de vue du tueur. J'ai même particulièrement apprécié le fait que tu lui donnes une part d'humanité sans en faire une simple machine à tuer. Ton tueur se pose quand même quelques questions même s'il va au bout de sa besogne, il est hanté par ses victimes et c'est ce qui le rend quand même un peu vulnérable même s'il se ressaisit très vite à la fin Sur la forme du texte, je n'ai rien à redire. Tu maîtrises parfaitement le rythme, ça se lit tout seul et c'est très agréable. Très jolie plume Merci à toi, au plaisir de te lire pour les prochains textes !

Les descriptions sont bien détaillées et réalistes, on a vraiment l'impression d'y être
Ce qui me gêne c'est la contradiction entre l'aspect psychopathique du tueur en série qui se délecte de la mort qu'il inflige à un inconnu, et les tourments qui l'assaillent la nuit dans son sommeil.
C'est contradictoire !  
Je ne suis pas sûre qu'une personne sans affect éprouve des regrets ou puisse être "torturée" émotionnellement plus tard par son acte de barbarisme.
Ou alors il n'est pas psychopathe, donc peut éprouver des regrets, mais dans ce cas il ne prend pas plaisir à son acte criminel sur l'instant "t" (exceptée peut-être s'il s'agit d'une vengeance).
Après ça reste que mon opinion de fan de Dexter Morgan

Galgazelle a écrit:Ce qui me gêne c'est la contradiction entre l'aspect psychopathique du tueur en série qui se délecte de la mort qu'il inflige à un inconnu, et les tourments qui l'assaillent la nuit dans son sommeil.
C'est contradictoire !
Je ne suis pas sûre qu'une personne sans affect éprouve des regrets ou puisse être "torturée" émotionnellement plus tard par son acte de barbarisme.
Ou alors il n'est pas psychopathe, donc peut éprouver des regrets, mais dans ce cas il ne prend pas plaisir à son acte criminel sur l'instant "t" (exceptée peut-être s'il s'agit d'une vengeance).
Après ça reste que mon opinion de fan de Dexter Morgan Wink

C'est sans doute mal exprimé ici, mais je ne pensais pas réellement décrire un psychopathe, juste un tueur professionnel

hello ! Bravo pour ta participation ! Ton texte est très bien, le vocabulaire est bon, je pense juste qu'à trop vouloir découper l'action avec des phrases qui se ressemblent, tu la rends trop hachée. Le texte manque de fluidité et ça casse le rythme.
Merci pour ta participation

Hello, bravo pour ton texte !
Je trouve également que les phrases sont hachées ce qui ne rend pas ma lecture fluide. En dehors de ça j'ai adoré ton texte et j'ai bien ressenti les émotions.
Bravo et merci =D

Bravo pour ton texte ! J'ai aimé l'ambiance que tu as installée. J'ai imaginé que le tueur ressemblait à ta photo de profil, et que la scène se passe dans une mine. XD

"Mes doigts sur sa carotide me confirme l’absence de pouls. " j'aime bien cette phrase, simple et efficace.

"Mes rêves seront hantées par son visage, comme par tous ceux que j’ai éliminés avant lui. Mes nuits seront ponctuées de sueurs froides et d’angoisses refoulées. Cette malédiction aura-t-elle raison de moi un jour ? Je hausse des épaules et sors." Bravo pour ce passage ! Tu montres bien les conséquences des actes du tueur à gages.
J'aime bien le fait qu'il prend plaisir à tuer, et aprés qu'il éprouve des regrets. Pour moi, ça donne de la profondeur au personnage.

Je trouves qu'à certains passages font suites d'action, surtout celui-ci: "Sa main tremblante tente de recouvrir la plaie. Je fronce un sourcil, incrédule. Même s’il se sait déjà condamné, une pulsion de vie le pousse à garder Ma lame traverse encore son épiderme. " Je trouve que ça donne un rythme saccadé. (Je rejoins l'avis de Christelle après visionnage du live)

J'aurais aimé un peu plus de dialogue: par exemple que la victime supplie son bourron, que le tueur s'énerve à voix haute sur sa victime (parce qu'il ne meurt pas assez vite).

J'aurais aimé une légère / sommaire description du lieu.