Une nuit futuriste

Alan est analyste sur les marchés des miettescoins, la nouvelle monnaie virtuelle qui a la cotte sur les marchés mondiaux. Il ne saurait dire pourquoi mais sa journée fut des plus complexes. Comme chaque soir il lui sembla être le dernier à quitter les lieux. N’ayant ni famille ni animal de compagnie, rien ne le motivait à rentrer chez lui et le bureau était comme son antre. Il n’en était pas sûr mais il lui semblait avoir verrouillé les locaux. La routine étant un obstacle à une bonne mémorisation des actes les plus simples, l’application Martatin n’aidait pas Alan en ce sens. Cette dernière permettait par une simple pression d’index sur un smartphone de sécuriser les lieux.
Il flâna quelques minutes devant les panneaux publicitaires lumineux qui permettaient d’acheter directement un bien qui serait livré chez lui en quelques minutes. Depuis un an maintenant l’ensemble des citoyens possédait un œil bionique permettant cette transaction. Cour circuité par un afflux constant de dopamine, son cerveau resta de longues minutes à scroller chaque catégorie d’objets à acheter. Cette session trop intense à une heure aussi tardive lui donna par ailleurs le tournis et sa vision se troubla quelque peu. Alan se sentit alors chanceler puis tomber.
Il rouvrit les yeux, pour ce qu’il lui avait semblé de simples secondes mais quelque chose clochait. Il était à présent dans un endroit bien plus sombre et son champ de vision s’était rétrécit. Alan avait l’impression que son œil bionique n’était plus fonctionnel. Il cligna des yeux à de nombreuses reprises dans un intervalle bien précis comme pour le redémarrer mais rien ne se passa. En dehors de son éventail visuel Alan se sentit tout engourdit. Son corps lui envoyait de multiples alertes mais il ne semblait pas les ressentir. Désappointé, il se pinça pour s’assurer de ne pas être dans un rêve mais bien qu’il ne ressente aucune douleur, la pression sur sa peau fut réelle. Ne pouvant compter sur sa vision nocturne qui était très mauvaise à force d’écran, il tenta de s’orienter avec les quatre sens restants. La bouche pâteuse il avança prudemment vers la pollution lumineuse de la métropole qu’il sembla percevoir. L’air frais qui lui fouetta le visage achemina à ses narines une odeur d’écorce. Une vieille sensation qu’il n’avait pas ressenti depuis son enfance. Il en déduit qu’il se retrouvait à présent aux abords d’un bois. Fort de ce constat Alan reconnecta quelques neurones à l’ensemble de ses nerfs. Le sol parsemé de caillasses diverses se mirent alors à mordre le dessous de ses pieds et il endura un véritable calvaire. L’habitude d’un sol goudronné et lisse avait déshabitué son corps à la dureté de la nature. Il faut dire que cette dernière avait perdu la bataille ces dernières années face à l’extension toujours plus croissante des grandes mégalopoles.  L’ensemble des éléments lui firent penser qu’il se trouvait sur l’ancienne voie ferrée qui amenait la résine de pin au centre-ville. Désaffectée depuis une trentaine d’années, cette piste servait de terrain de jeu aux randonneurs invétérés. Même s’il n’en était pas un, Alan découvrit de multiples courbatures, peu à peu sur l’ensemble de ces membres. Il décida de se mettre en mouvement pour détendre ces derniers.
Après quelques minutes de marche en direction d’un halo lumineux et de ce qui lui semblait être l’immeuble le plus haut de sa ville, un nouvel élément vint perturber ses sens. Un bruit de roulement électrique comme une soucoupe spatiale commença à faire vibrer ses tympans. Alan fit un demi-tour complet sur lui-même, non sans mal, pour identifier l’origine du signal mais en vain.
Quelques instants plus tard il perçut de nouveau ce bourdonnement mécanique mais de manière plus intense et ce dernier s’arrêta net lorsqu’il sembla tout proche. Il entendit ensuite deux claps comme un bruit de portière. Apeuré, il se mit à courir en direction du halo lumineux qui constituait son seul repère. Au fur et à mesure de son effort, un goût désagréable, comme s’il avait mangé une éponge remonta dans sa gorge. Il s’arrêta alors pour vomir toutes ses tripes derrière ce qu’il lui sembla au toucher, un buisson. S’essuyant le contour de la bouche avec un mouchoir en soie, il réussit à apaiser son esprit grâce à la douceur du contact et au silence à nouveau conquis.
Seulement ce répit fut très bref car le roulis mécanique se fit une nouvelle fois entendre et accompagné de bruits de pas. Alors qu’il allait à nouveau prendre ses jambes à son cou, une voix féminine l’arrêta. Très douce à l’oreille, elle lui parut cependant fausse et son inconscient lui dit de ne pas lui faire confiance.

-Attendez monsieur, vous semblez désorienté, je ne cherche qu’à vous aider.
Apeuré, Alan répondit avec un ton de voix totalement démesuré pour une conversation.

-Que…Que me voulez-vous ? Si vous souhaitiez m’aider, votre voiture se serait annoncée avec des phares !

-Pas bête l’analyste, ricana alors la voix féminine.
Alors qu’un flash éblouissant frappa Alan en pleine figure, il entraperçut le visage de l’inconnue qui lui faisait face. Il lui sembla une fraction de seconde apercevoir un colosse au volant du bolide. Ne sachant pas pourquoi son subconscient se focalisa également sur la marque de la voiture et sur son immatriculation alors qu’il ne pensait qu’à fuir.

-Ton œil n’était pas la clé mais c’est ton doigt qu’il nous faut, repris de plus belle la femme sur un ton sarcastique. Sois mignon et donne-le-nous, en échange nous t’offrirons le repos éternel dans ce magnifique sous-bois. C’est le dernier à des kilomètres à la ronde, ce serait un honneur, non ?

-Mais qui êtes-vous à la fin ? Repris de plus belle Alan haletant. Je ne suis qu’un simple employé.

-Un subalterne dis-tu ? Pourtant d’après notre boss Chimène, grâce à tes observations, le miettecoin a pris le dessus sur le marché et la crypto-grimaud est en chute libre ! Si nous arrivons à mettre la main sur ton ordinateur alors plus personne ne nous empêchera de dominer le marché !

A ce moment précis les phares s’éteignirent et Alan fut de nouveau plongé dans le noir. Un frisson lui parcouru alors l’échine et son rythme cardiaque s’affola transformant ces tempes en un réceptacle d’un concerto de tambour. Alors qu’il allait fuir une troisième fois, un choc électrique parcouru l’ensemble de ces muscles et une souffrance tétanisante le pris de court. Tous ces sens s’éteignirent les uns après les autres et le brouillard fut des plus total. Plongé dans le noir, il sentit son cœur continuait de tambouriner. Se sentant acculé il crut succomber à un malaise cardiaque. Les battements intenses de son cœur devenaient insupportables, une douleur naissante à son bras gauche et un étau crânien accentuèrent cette sensation.

C’est alors qu’une voix semblant s’adresser à lui, vint l’apaiser dans sa psychose. Une voix masculine qu’il semblait reconnaitre. Il sentit alors la pression autour de son crane s’allégeait délicatement. Le brouillard quant à lui s’apaisa et une douce lumière ainsi que trois visages bienveillants apparurent progressivement dans son champ de vision.
-Alan, Alan, n’ayez pas peur tout va bien. Je suis le docteur Bernie et vous subissiez une thérapie d’hypnose afin de servir une enquête judiciaire. Vous vous souvenez les enquêteurs Merlin et Raoul sont venus vous poser des questions un peu plus tôt dans la journée.

-Mais, mais ou suis-je ? Demanda l’analyste totalement désappointé.
L’un des hommes en manteau simili cuir lui adressa à son tour la parole.
-Vous avez été agressé Alan. Et pas par des débutants, un groupuscule de riches investisseurs, la Chimène Corp. Ils ont assassiné une dizaine d’analystes avant vous pour faire chuter les autres crypto-monnaies et garder le monopole. Par chance, nous passions tout prêt de votre position. Il semblerait qu’après vous avoir endormi sous sédatif, vous ayez réussit à vous échapper en roulant hors de leur véhicule.

-Le temps qu’ils s’en rende compte, poursuivit le second inspecteur. Vous aviez repris connaissance et tentiez déjà de regagner la ville. Votre témoignage à l’aide de ce casque de réalité virtuelle sous hypnose nous a été d’une grande aide ! Nous vous remercions encore d’avoir accepté. Reposez-vous maintenant, vous n’avez plus rien à craindre, une escorte de dix policiers vous protègent nuit et jours.
Rassuré de ce constat, Alan sombra dans un nouveau sommeil paradoxal qui lui parut bien plus apaisant.

J’écris de l’Heroic Fantasy d’habitude alors j’espère que ce bref policier science-fiction respecte les consignes et que ce n’est pas trop mal. Pour info j’ai à quelques minutes près respecté 45min d’écriture et je me suis plus ou moins relu.

Signé une miette cool.

J'aimerais pouvoir écrire aussi vite ça serais cool,
j'imagine l'entrainement en ai la clefs.
Forcement comme j'aime la SF je ne peut que apprécier l'histoire mais je suis pas compétant pour aller plus loin.  

cordialement Benlesagefou

ps: petit chose a rappeler pour les crypto" 80% des personnes perde 80% de leur capital en 80 jour."( il y a débat pour savoir si c'est 80% ou 90%)

Merci benlesagefou.
J'ai vu ta correction en live c'était marrant tout le monde stressait comme si la maîtresse corrigeait les copies
Je n'ai pas eu le temps de voir les textes des autres mais je vais essayer de prendre du temps dans la semaine
Pour la rapidité oui c'est de l'entraînement et j'avais déjà un peu réfléchi au sujet. Après j'ai la chance d'avoir une imagination débordante même si c'est un peu fouillis de temps en temps.

Ah oui je veux bien te croire. Je ne suis pas du tout attiré par tout ça mais j'avais envie de me lancer dans la SF et la cryptomonnaie servait mon intrigue.
Merci encore pour ton message et ta lecture cela fait chaud au cœur

Pendant la correction j'avais mes 2 enfant qui se disputais alors pas trop eu le temps de stresser lol
J'essai de temps en temps d'en lire un,
Ils sont d'ailleurs la entrain de m'empêcher d'écrire et il est temps d'aller les coucher.


cordialement Benlesagefou

Salut CoolRaoul ! J'ai apprécié ton texte ! Thriller SF sur fond humoristique, avec les miettes-coin et la cryto-grimaud, c'était une première pour moi ! (bon, en même temps, je suis pas une grande amatrice de thrillers, donc rien d'étonnant). La signature m'a fait rire aussi xD

Maintenant, on passe, au moins cool, les petites remarques que j'ai à te faire pour peut-être améliorer ton texte (j'ai pas du tout la prétention d'être une grande analyste )

Déjà, les fautes d'orthographes courantes, mais qu'on peut facilement éviter (maîtresse oblige)

"cotte" Cette orthographe, c'est pour la cotte de mailles, sinon c'est "côte" ^^

"Tous ces sens s’éteignirent les uns après les autres et le brouillard fut des plus total." Là, tu parles des sens d'Alan, déterminant possessif et non démonstratif, donc SES sens ^^

"Il sentit alors la pression autour de son crane s’allégeait délicatement." S'alléger, forme infinitive ^^ Remplace par un verbe du 3ème groupe comme "prendre", ça marche à tous les coups.

"Par chance, nous passions tout prêt de votre position." Près, contraire de loin; "prêt" c'est quand tu es "prêt" à faire quelque chose.


Ensuite, les autres petites remarques que j'ai à faire sur la structure.

"Il flâna quelques minutes devant les panneaux publicitaires lumineux qui permettaient d’acheter directement un bien qui serait livré chez lui en quelques minutes." La deuxième subordonnée est de trop pour moi, ça fait deux fois "qui" dans la même phrase, je trouve ça un peu lourd. Tu aurais pu tout simplement écrire, par exemple: "Il flâna quelques minutes devant les panneaux publicitaires lumineux qui permettaient d'acheter directement un bien, livré chez lui en quelques minutes."

"Depuis un an maintenant l’ensemble des citoyens possédait un œil bionique permettant cette transaction." De manière globale, j'ai trouvé que ton texte manquait de virgules. Prends le temps de poser la pause xD

"Il rouvrit les yeux, pour ce qu’il lui avait semblé de simples secondes mais quelque chose clochait." "pour", c'est quand on parle d'un but, or, là, on est bien d'accord que les simples secondes n'étaient pas la raison pour laquelle il a rouvert les yeux xD Tu pourrais dire "après ce qu'il lui avait semblé de simples secondes", bon, c'est pas terrible, mais au moins c'est une bonne utilisation des mots.

"Désappointé, il se pinça pour s’assurer de ne pas être dans un rêve mais bien qu’il ne ressente aucune douleur, la pression sur sa peau fut réelle." "Désappointé" est un synonyme de "déçu", je trouve ça bizarre dans le contexte de la phrase. Tu voulais peut-être dire "confus" ?

"L’ensemble des éléments lui firent penser qu’il se trouvait sur l’ancienne voie ferrée qui amenait la résine de pin au centre-ville." Alors, c'est peut-être que moi, mais j'ai toujours trouvé ça moche et lourd la formulation "faire (faire)" xD J'aurais plutôt dit "l'amenèrent à penser", on est d'accord que c'est la même chose, mais je sais pas, j'aime pas xD

"Le temps qu’ils s’en rende compte, poursuivit le second inspecteur. Vous aviez repris connaissance et tentiez déjà de regagner la ville." C'est vrai qu'en général, après les incises, on commence une nouvelle phrase, mais là je trouve ça bizarre, j'aurais plutôt mis une virgule.

Voilà, j'espère que tu ne prends pas mal toutes mes remarques, ce n'est pas du tout méchant, surtout que j'ai apprécié ton texte dans l'ensemble

Bonjour Daikitumichi
Merci beaucoup pour ton retour, ça me fait plaisir!
Pour les bons points, ravi que mon texte ait plu, je suis plutôt dans le genre Fantasy d'habitude.

Pour rebondir sur ta conclusion avant de revenir sur le reste.
Je ne prendrai JAMAIS mal une critique CONSTRUCTIVE Je suis une miette cool après tout
Que cela vienne d'un grand auteur ou de quelqu'un qui se lance !
Ce que je n'aime pas c'est que l'on me dise c'est nul. ou même c'est bien. Pourquoi cet avis ? ça m'intéresse !!!
Donc ton retour est très construit et j'apprécie.

Pour les fautes d'orthographe j'ai tellement honte! surtout que certaines sont vraiment bateaux
Après je dois avouer que j'ai très peu relu mon texte, vraiment un survol en mode rafale.
Pour la construction des phrases ton retour est salvateur (désolé si cela fait un peu fort comme terme) car j'ai parfois du mal.
En effet j'ai mal utilisé le terme, je souhaitais dire confus plutôt que déçu.

Merci encore pour ce retour et je ferai attention à l'avenir à ces remarques pour m'améliorer.

Coucou !

Désolée pour la réponse tardive :p Ravie d'avoir pu t'aider ! Je pense la même chose que toi: la critique constructive sans méchanceté ne peut que nous aider à progresser ! C'est grâce à ça que la painpauté devient un royaume de plus en plus fort XD

Bonjour Daiki

Pas de soucis chacun répond à son rythme.
Le taudis miette deviendra un jour une véritable forteresse

Hello !
Bravo pour ton texte et pour m'avoir donné l'idée des Miettecoins ! Je crois que c'est comme ça qu'on va appeler les points de chaîne sur Twitch maintenant ^^

Pour ton texte, j'ai trouvé le début un peu lourd (pas HYPER lourd, mais je pense que ça peut être allégé) : "il ne saurait dire pourquoi", "il lui sembla", "il n'en était pas sûr"... ça fait pas mal d'imprécisions, de trucs qui ne disent pas grand-chose, je trouve.
Aussi, tu dis qu'il s'aide des 4 autres sens lorsqu'il ne peut plus faire appel à ses yeux, mais ensuite tu dis qu'il se dirige vers la lumière de la ville. Il aurait dû s'aider de son ouïe ou de son odorat plutôt, sentir la puanteur de la ville, entendre les klaxons...
Attention aussi aux mots qui peuvent alourdir une phrase "Il faut dire que cette dernière", "par ailleurs", "ces derniers" (que tu répètes pas mal), "ce qui semblait être" (on peut en utiliser bien sûr, mais trop nuit à l'impact des phrases je trouve), les "qui"/"que", "alors que" et aux expressions maladroites "avec un ton de voix démesuré pour une conversation", "en dehors de son éventail visuel". Je suis aussi d'accord avec les remarques de Michi.

Merci pour ta participation et bravo pour ton texte !