La painpauté
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Lady-Dawn
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Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT Empty Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT

Dim 17 Oct - 16:05
Envahie d’une joie intérieure, je passais le pas de la porte, la refermant derrière moi. Comme à mon habitude, j’y appuyais doucement mon dos de tout le poids de mon corps. J’écoutais attentivement le cliquetis du verrou me confirmant sa fermeture tout en regardant droit devant moi. J’inspirais profondément les yeux rivés sur le début de l’escalier, de l’autre coté de la rue. Bien que la nuit était déjà tombée, je pouvais distinguer ses rampes courbées à l’ancienne. Leur couleur vert mat ne se distinguait plus. Ce n’était plus qu’un gris foncé, une nuance spécifique que la nuit apportait. Et c’est ce que j’appréciais particulièrement lors de ma ballade quotidienne : le changement des couleurs. Au fur et à mesure que la nuit tombait, je ressentais presque ce halo qui enrobait les toits et les fenêtres, le linge étendu aux balcons, les murs des bâtiments ainsi que les voitures. Ce halo qui selon moi, loin de ternir leurs couleurs, les transformaient. Ils les adaptaient à leur nouvelle vie, celle de la nuit.

Je m’élançais plus que je ne marchais vers le trottoir, sautant la marche du perron de notre appartement. J’étais consciente de ne pas obéir aux règles, mais j’obéissais aux miennes et c’était plaisant. Oui, c’était ainsi que devait se faire la ballade. Je jetais un regard autour de moi, à droite et à gauche, plus par habitude que pour réellement les voitures arriver. Ils n’y avaient généralement personne à cette heure dans les rues, raison pour laquelle je pouvais sortir seule. Et puis on semblait me connaître dans ce petit village. Il était donc admis qu’il ne m’arriverait rien, malgré l’heure tardive.
Je traversais la rue pour rejoindre l’escalier qui débutait la ruelle piétonne, faisant de ce point de vue la plus belle vision que l’on pouvait avoir de la ville. Mes lèvres s étirèrent en un grand sourire.
Ça y est ! Le festival de nuances ! pensais-je excitée.

Je commençais ma descente, sautillant à chaque marche, les yeux posés alternativement sur tous les objets que je voyais autour de moi. Le chat dont la forme faisait une tâche grise sur le mur gris clair. L’arbre gris foncé dont les branches faisaient ressortir le gris bleuté du ciel. Le gris anthracite de la voiture de l’épicier qui contrastait avec le jaune-gris terne, presque délavé, de la devanture de son magasin. J’avais bien compris que les autres n’aimaient pas sortir le soir, qu’ils n’aimaient pas l’amas sombre que cela créait. C’était parce qu’ils voyaient tout en noir. Mais il n’y avait rien de vrai dans cette pensée. Il ne faisait pas noir, non. La nuit il faisait tout gris. Et je n’avais pas peur de tout ce gris. Il transformait les couleurs criardes qui m’agressaient en un pastel doux plein de nuances.
Et je ressentais alors mieux les choses de la vie : les sons étaient étouffés, le vent plus frais, les odeurs plus vraies. Tout existait mieux la nuit. Même moi.

Volontairement perdue dans ce monde qui devenait alors mien, je ratais une marche. Je sentis mon corps plonger doucement vers l’avant. Le battement de mon cœur tripla le temps nécessaire pour que mon corps se reprenne. De ma main gauche j’attrapais la rampe et la serrai de toute mes forces. Je fermais les yeux et attendis. Combien de temps ? Je ne savais pas. Mais assez pour que l’épicier fasse un mouvement vers moi, envoyant valser la chaise qui était sur son passage.
Devinant ce qu’il allait se passer ensuite, je me relevai rapidement. Je n’étais pas tombée finalement. J’avais réussit à me retenir. Du coin de l’œil je vis l’épicier s’arrêter, me regarder, puis se détendre. Il me fit un sourire suivi d’un hochement de tête avant de se retourner vers son magasin.
Je l’avais échappé belle. Ma ballade finissait mal. J’avais ce sentiment d’avoir été arraché à mon monde. Mais il était temps de rentrer de toute façon. C’était la règle. Ma règle.

Me retournant vivement, je me mis à gravir les marches au plus vite, ignorant tout autour de moi. Je courus jusque chez moi, ouvrant la porte avec grand fracas.
Pile poil 5 minutes, me dit papa en me faisant un clin d’œil.
Je me redressa, fermant la porte sur le bruit d’une conversation que je n’aurai pas pu percevoir, même avec la plus grande des volontés.
Qu’est ce qui se passe, mon Julo ? J’ai entendu du bruit !
- C’est rien Mamère, elle a failli tomber, je me suis précipité pour l’aider c’est tout !
- Elle ?
- Bah tu sais bien, l’autre… La fille de M’sieur Gillou !
- L’autiste ?
- Oui c’est ça !
- Ah…

Martatin, marie_jda et Ecrivain_escargot aiment ce message

Ecrivain_escargot
Ecrivain_escargot
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Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT Empty Re: Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT

Dim 17 Oct - 20:19
Hello Lady Dawn,

Des choses intéressantes dans cette histoire. On voit que tu y as mis beaucoup d'efforts surtout sur l'environnement. Tu donnes pas mal de détails.
En y regardant de plus près, je me dis que tu pourrais être plus efficace avec moins de mots. Par exemple, quand tu dis "Envahie d’une joie intérieure", "de tout le poids de mon corps", tu dis deux choses similaires. Ta joie ne peut pas être extérieure, c'est un sentiment. Et tu peux difficilement utiliser le poids du corps de quelqu'un d'autre. Pense que ton lecteur comprend très bien dans ce qui se cache entre les lignes. Fais-lui confiance ! Et tu y gagneras en fluidité.

Bon courage et à bientôt ^^

L'Escargot
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Lady-Dawn
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Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT Empty Re: Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT

Lun 18 Oct - 8:21
Merci beaucoup L'Escargot pour ton passage et pour ton retour sur mon texte.

Comme je n'écris que pour le plaisir, je n'avais jamais montré aucun de mes textes jusqu'ici. Et ce premier retour est vraiment pertinent. On voit que tu as l'oeil du félibre Wink !

Mon défaut principal est que je ne sais pas faire de phrase autre "qu'informative" (sujet verbe complément). Alors lorsque j'écris, j'essaye en relecture de rajouter des choses bien que ça ne fasse pas sens pour moi naturellement. D'où la lourdeur parfois et la redondance souvent.

En ce qui concerne la joie intérieure, j'essayais de faire le lien avec l'autisme, dire que la jeune fille était heureuse mais que ce n'était pas visible sur son visage. Mais je ne savais pas vraiment comment l'amener.

Pour ce qui est du poids du corps, j'avoue c'était un pur "brodage" afin de rester sur le thème des sensations XD !
Ecrivain_escargot
Ecrivain_escargot
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Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT Empty Re: Atelier du 17/10/21 LES STIMULIS DE LA NUIT

Lun 18 Oct - 18:01
C'est peut-être tout simplement ton style de faire des phrases courtes. En mettre plus juste pour le principe d'en mettre plus... je ne suis pas sûre que ce soit efficace.
Regarde un peu comment sont conçues les histoires que tu apprécies. Ça apprend beaucoup de choses.

Par exemple, la longueur de tes phrases va influer sur le rythme que tu donnes. Des phrases courtes quand ton perso est en stress, dans une scène d'action. Des phrases plus longues avec plus d'infos quand il contemple la forêt et se sent apaisé par exemple, ou pour montrer que le temps est long. Et l'enchaînement des deux, ça donne du rythme, ça maintient le lecteur dans l'histoire. Je sais pas si c'est clair ce que je te dis...

Bon courage et à bientôt ^^
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