Balade nocturne sous alcool

La nuit est enfin tombée, je me balade avec ma bouteille de whisky à la main. Personne ne me voit, ou personne ne me regarde, je ne sais plus trop.
Je commence à perdre toute notion du temps. Tout ce que je sais c’est qu’il fait noir.
La musique de la boite de nuit retentis dans mes oreilles. Des adolescents de mon âge vont et viennent à l’intérieur, mais contrairement à eux, je ne vais pas dans ce genre d’endroit.
Le bruit me donne mal à la tête. Je m’éloigne et me dirige vers un parc. Les barrières autour sont là pour empêcher tous ces clochards d’aller dormir sur des bancs.
Je m’en approche et escalade le grillage, il y a tout juste la place pour que je passe ma chaussure entre les grilles. Je passe ma jambe par dessus et me laisse retomber de l’autre côté. Je perds l’équilibre et heurte quelque chose de dur.
— Pardon m’sieur, j’crois que j’ai un peu trop bu, bégayais-je en portant ma bouteille à la bouche.
Pas de réponse, les gens sont vraiment malpolis ici !
Je relève la tête. Ah. Un arbre. Évidemment qu’il est malpolis. Je reprends ma route. Un panneau « interdiction de marcher dans la pelouse » juste devant moi. Je shoote dedans. Et puis quoi encore ? On ne va bientôt plus avoir le droit de sortir de chez nous à ce rythme là.
Je crois que boire me rend plus nerveux. Une lumière devant moi qui bouge. Elle ne me voit pas, mais moi je la vois. Putain de cercle vicieux encore.
Je marche dans la si belle pelouse. Elle est humide, et froide. Je m’y assois un instant et ferme les yeux. C’est calme ici, seulement des bruits de craquements de temps en temps. J’ouvre les yeux et bois un coup. Ma bouteille est de plus en plus légère à chaque gorgées. Ça m’énerve, j’aimerais qu’elle ne se vide jamais !
Je me relève maladroitement. C’est quand même très compliqué de bouger quand on commence à être bourré. Encore cette lumière. Elle n’est plus seule. Il faudrait que je bouge avant de me faire attraper. Il y en a maintenant 2 ou 3, je n’arrive pas trop à voir.
Je retourne auprès de ma barrière. Mon pied glisse, je n’arrive pas à passer au dessus… J’ai dû grossir à boire tout cet alcool.
Je longe la grille. Enfin plutôt, je me tiens à elle pour avancer. Je ne tiens presque plus debout. C’est très dur et j’ai de plus en plus sommeil.
Un trou plus bas. Je ne sais pas qui l’a fait, mais cette personne me sauve la vie, les lumières sont de plus en plus nombreuses et la nuit de moins en moins noire. Je passe, quelque chose agrippe mes vêtements. Les fils de fer déchirent mes vêtements et ma peau, mais j’arrive a passer.
Je m’éloigne en courant comme je peux, et je retrouve mon petit chez moi. J’enfile un pull et je m’endors.
Je me réveille lorsque le jour est levé. Les passants viennent de droite et gauche. J’interpelle une dame :
— Bonjour m’dame, une p’tite pièce s’il vous plaît.
Pas de réponse. Merde.
Voilà désormais 2 ans que je répète cette phrase à tout bout de champs. Ou peut-être 5 ans, ou 7, je ne m’en souviens plus…

Salut!

Très bon choix, la narration en première personne. J'ai trouvé certaines tournures de phrases intéressantes donnant un réalisme certains aux pensées de ton personnage.

La nuit est enfin tombée, je me balade avec ma bouteille de whisky à la main. Personne ne me voit, ou personne ne me regarde, je ne sais plus trop.
Je commence à perdre toute notion du temps. Tout ce que je sais c’est qu’il fait noir.

Tu aurais pu continuer sur la lancé. Dans le sens : "Personne ne me voit, ou personne ne me regarde, je ne sais même plus quelle heure il est ? Minuit ? Une heure ? Tous ce que je sais c'est qu'il fait noir."

Je shoote dedans. Et puis quoi encore ? On ne va bientôt plus avoir le droit de sortir de chez nous à ce rythme là.

Oui! J'aurais fais pareil. Ce moment où on est convaincu d'avoir raison, mais qu'on est complètement con au final.

Ok! Je valides complètement la chute, je m'y attendais pas ! Well done!

En revanche je trouves l'étalement du fait qu'il est bourré un peu redondant. J'aurais aimé qu'il peste sur les raisons de ses déboires/malheur, mais de manière suffisamment légère et parcimonieuse pour ne pas révéler la chute mais au contraire la renforcée.
Après, c'est surement compliqué d'imaginer aussi loin pour un exercice de 45m, surtout si c'est le premier! En tout cas, bien joué.

J'ai aimé, je valide!

Très chouette texte !