- moipioupiou
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Date d'inscription : 16/05/2024
La malédiction du pharaon
Jeu 16 Mai - 22:20
Scène 1
Respire. C’est ton moment de gloire ! Enfin… C’était bien beau de se dire ça mais j’étais tout de même terrorisée malgré moi. L’entrée du tombeau était là, face à moi. Une immense bouche béante d’un noir insondable qui n’attendait qu’une chose, m’avaler. Obligeant mes jambes à avancer, c’est d’un pas tremblant que je m’approchai de la brèche pour me glisser entre les pierres tranchantes des bordures. Des dents aiguisées qui me frôlaient avidement. Plus La pointe de mes pieds toucha le sol de pierres anciennes. J’y étais. Je venais d’entrer à l’intérieur du tombeau. Plus de retour en arrière. Une bouffée d’excitation remplaça rapidement la peur et je fis quelques pas. Il faisait vraiment froid… Un vent glacial s’engouffra dans les pans de ma veste dans un froissement inquiétant. Il me chuchotait à l’oreille. Approche… Fermant les yeux, je fis quelques pas de plus pour me décider à poursuivre. Il fallait que je le fasse.
Et lorsque je rouvris les yeux, toute once de peur s’était envolée. Devant moi se dressait un trésor inestimable. Gravés dans ces murs sans âges, des hiéroglyphes semblaient n’attendre que moi. Je trépignais devant une telle opportunité. Je n’avais pas le temps de trop m’y intéresser mais je ne pouvais pas laisser passer la chance. Ce serait un bonus pour ma thèse ! Alors faisant fi des répercussions potentielles, je m’approchai de la paroi à ma droite pour mieux l’éclairer, effleurant les inscriptions du bout des doigts.
Scène 2
Il me fallut un peu de temps pour parvenir à décrypter le début mais une fois lancée, la lecture fut beaucoup plus aisée. Un frisson parcourut tout mon corps. Un avertissement… Ce texte me mettait en garde ! Ramsès III avait ajouté des pièges dans le tombeau en renfort de la malédiction ! Je me rapprochai, une goutte de sueur froide coulant le long de l’arête de mon nez. Cette partie était un peu effacée et j’avais du mal à comprendre ce que l’auteur de ces mots essayait de me dire… Ce signe, c’était le Nil. Et celui-là… La mort ! Sa signification me sautait soudainement aux yeux ! Celui qui empruntera la voie du Nil subira les tourments de milles morts. Il fallait que je fasse très attention désormais. Je parcourus rapidement la suite des hiéroglyphes mais plus aucune mention des pièges. Ce n’était pas ici que j’allais trouver plus de précisions. Pas de temps à perdre, je devais continuer. Je repris ma route, me laissant guider par le son de mes pas frappant la pierre dans ce couloir interminable. Il n’y avait désormais plus rien sur les murs et toujours aucun signe de « la voie du Nil ». Je ne savais même pas ce que c’était ! Je pressai le pas, prise d’un mauvais pressentiment.
Quelques minutes plus tard, je fus coupée dans mon élan. J’étais face à une intersection. A droite, le couloir descendait en pente raide. Je devais faire attention à ne pas la dévaler. Et à gauche, la facilité. Le couloir continuait sur une surface plane et c’est naturellement que je commençai à m’y engager. Mais un détail attira mon attention. Ces murs aussi étaient gravés. Il y avait à nouveau des indications ! Je collai mon visage à la pierre pour y voir plus clair. Ce n’était pas des hiéroglyphes… Un nombre incalculable de vaguelettes ornait les murs partout où je tournais la tête. Qu’est-ce que cela voulait dire ? De l’eau ? Un nouveau piège peut-être ? Impossible je n’avais pas encore trouvé cette fameuse « voie du Nil ».
Mais voilà ! Cet avertissement m’était complètement sorti de la tête ! C’était ça la voie du Nil ! Que disait la phrase déjà ? Je fermai les yeux, cherchant dans ma mémoire. Mais après plusieurs minutes à réfléchir, toujours rien. J’aurais dû le noter, ou être plus attentive. Mais si j’étais persuadée d’une chose, c’était que la mise en garde à l’entrée annonçait un mauvais présage. Dans le doute, je me dirigeai à droite, en espérant que mon intuition était bonne, que ce n’était pas l’inverse. J’aurais peut-être dû choisir la voie du Nil pour éviter le danger, qui sait…
Scène 3
Je posai la pointe de mes pieds avec précaution sur le sol assez glissant, basculant le poids de mon corps vers l’arrière pour ne pas dégringoler tête la première. La lumière de mon téléphone oscillait dangereusement et éclairait mal mon chemin tellement je bougeais. Je ne voyais pas grand-chose et ma semi-cécité n’arrangeait pas l’affaire. Doucement… Un pas après l’autre. Lentement, je m’arrêtai pour regarder derrière moi. L’intersection était encore si proche ? Je jetai un œil au chemin parcouru avec déception. Je n’avais fait que quelques pas… Il me restait encore de nombreux mètres à parcourir ainsi, sur la pointe des pieds, en équilibre précaire. En me retournant, je fis tomber mon téléphone à mes pieds. La lumière éclairait le plafond alors ce n’était pas difficile de le repérer. Il fallait juste que j’avance de quelques petits pas, que je réussisse à m’accroupir, et je n’aurais plus qu’à tendre la main. Une véritable épreuve dans un couloir aussi pentu. Faisant attention, je me rapprochais, puis me penchais. Jusque-là, tout allait bien. Je tendis lentement la main pour ne pas être déséquilibrée. Mince… J’étais trop loin. Encore quelques tout petits millimètres. Je m’avançai un peu en avant, la langue coincée entre les dents, concentrée. Et au moment où mes doigts l’agrippaient, ma tête bascula vers l’avant puis ce fut tout mon corps qui la suivit, dévalant le corridor sur toute sa longueur, rebondissant sur les murs. Ma chute s’arrêta enfin et j’atterris lourdement sur une surface à nouveau plane. Je restai immobile quelques minutes, le corps perclus d’hématomes et d’égratignures. Qu’est-ce qu’il était long ce couloir ! Face contre terre, je reprenais ma respiration et tentai de retrouver un peu de ma dignité. Heureusement dans ma chute, je n’avais pas fait tomber mon téléphone, que je serrais toujours aussi vivement. Je n’avais pas perdu mon unique source de lumière, mais en relevant la tête, je m’aperçus que le flash s’était craquelé. La lueur qui me guidait depuis le début se répandait maintenant sur les murs par fragments, comme un miroir brisé. Super… Elle éclairait mal la salle soutenue par des colonnes et j’avais du mal à en voir les angles mais elle n’avait pas l’air si grande que ça.
Et alors que je me redressai tant bien que mal, un bruit retentit quelque part dans le tombeau. Je me figeai immédiatement, encore accroupie, et tendis l’oreille. Qu’est-ce que c’était ? Un autre piège ? Je n’avais même pas eu d’indications ! La panique m’empêchait de respirer correctement, mon souffle était instable et mes mains tremblotaient, la lumière du téléphone s’agitant en même temps. Je patientais, mais plus rien. Et soudainement le tapotis recommença. Assez étouffé, comme s’il était loin, mais assez fort pour que je le perçoive. J’avais déjà entendu ce bruit. Dans le couloir qui partait de l’entrée. Je m’étais laissée bercer par le bruit de mes propres pas, si particulier sur ces pierres étranges. Quelqu’un marchait dans le tombeau, alors que personne n’aurait dû se trouver ici. Quelqu’un qui me voulait peut-être du mal. Comme… Une momie ! Il ne pouvait y avoir que ça pour marcher dans le tombeau en pleine nuit. A cette idée, je frissonnais. Non, hors de question que je me retrouve face à une telle horreur ! Mon téléphone éclairait soudainement la pièce beaucoup trop vivement. Je l’éteignis et me glissai dans le noir. Sans rien pour m’éclairer, la chose qui approchait ne me verrait peut-être pas.
Scène 4
J’avançais prudemment mais sans perdre de temps. Mieux valait ne pas rester trop longtemps ici pour ne pas se retrouver face à cette chose ! Mais à chacun de mes pas, le sol craquait. Il était instable. J’étais en train de marcher sur des choses qui crissaient sous mes pas. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Chacun des bruits qui retentissait dans l’air me dégoutait toujours plus. C’était tellement bruyant ! Si la chose qui m’attendait était douée de conscience, elle aurait vite fait de me repérer ! J’entendais toujours son piétinement, mais plus je m’approchais, plus je percevais un bourdonnement. On aurait dit… Que quelqu’un marmonnait. Je n’allais tout de même pas me retrouver face à un genre de prêtre fou en transe tout de même ? Malgré la peur, j’avançais toujours, un pied devant l’autre.
Bientôt, j’atteignis une porte. Elle avait l’air scellée et était immense. Et mon regard glissant le long de la paroi, je tombai sur l’individu qui trépignait depuis tout à l’heure. Mais c’est… C’est Maurice ! Mais que fait-il là ? C’était lui qui marmonnait ainsi depuis tout à l’heure ? Il était là, à faire les cents pas devant un long texte de hiéroglyphes. Il tentait de nous voler le succès à tous ! Il était descendu cette nuit-là pour découvrir ce qui se cachait dans le tombeau avant que qui que ce soit ne puisse en réclamer la gloire. Il cherchait à annihiler toute concurrence. J’en étais certaine. Dès le début j’avais bien compris que s’il ne m’emmenait pas avec lui dans le tombeau, c’était pour s’attribuer tout le mérite. Evidemment… C’était trop de partager avec son élève.
La colère bouillonnait en moi. Je ne parvenais pas à détacher mon regard de lui et ne réussissais pas non plus à bouger. Tout mon corps était paralysé, en attente de voir ce qu’il allait faire. Lentement, je le vis poser sa main sur la serrure de la porte. Il allait la déverrouiller. Mais soudainement, tout se passa très vite. Du sang gicla partout sans que je puisse comprendre d’où il provenait et un cri abominable retentit dans l’air autour de moi. Mon regard se reposa sur Maurice. Il… Il avait perdu son bras ! Il avait été arraché et je ne savais même pas comment ! Ce tombeau était décidément très dangereux. Tout ça pour rien. Ou pas… Alors que je n’y croyais plus, la porte commença à s’ouvrir, lentement, grinçant sur ses gonds invisibles. Et derrière, un éclat que je reconnus même de loin, sans lumière. De l’or ! Le trésor était là ! Je dévisageai à nouveau Maurice un court moment, le temps de réfléchir. Il allait se vider de son sang si personne ne l’aidait. Il avait l’air complètement fou. Mais il avait essayé de ruiner tous nos efforts et toutes nos chances de célébrité pour s’accaparer cette découverte. Il ne méritait peut-être pas que je le guide jusqu’à la sortie. D’autant plus que le trésor était là, juste devant moi et que je pouvais devenir riche et terminer ma thèse !
Scène 5
Alors que je passai près de lui sans un seul regard à lui accorder, mon vieux professeur hurlait, me suppliait de l’aider. Moi aussi je l’avais supplié de m’aider maintes et maintes fois dans mon travail, mais il avait toujours refusé. Il se pensait trop bien pour ça. Il se pensait trop bien pour ne serait-ce que m’emmener dans les tombeaux avec lui. Le scintillement de l’or derrière la porte grande ouverte m’hypnotisait et j’avançai sans aucune hésitation, attirée par le trésor. Et une fois dans la salle, j’en restai bouche bée. Les richesses présentes dans ce tombeau étaient immenses ! Des montagnes d’or se dressaient partout où je tournais la tête. C’était incroyable. J’avais rêvé de ça toute ma vie. Enfin découvrir un héritage inestimable.
Un gargouillement derrière moi me fit me retourner. Je l’avais oublié celui-là… Mais Maurice était mort. Son sang s’était répandu sur la pierre qui le buvait avidement. Etrangement, je ne ressentais rien. C’était bien fait. Il l’avait mérité. Mon regard se tourna une dernière fois vers la montagne d’or et la voie à suivre se révéla immédiatement à moi. J’allais m’approprier la découverte. Comme Maurice le faisait avant. Après tout, je l’avais découvert en première, Maurice était mort avant même d’accéder à la salle du trésor. Je tendis la main, posant le bout de mes doigts sur une statuette qui m’attirait étrangement.
Scène 6
Pas terminé.
Respire. C’est ton moment de gloire ! Enfin… C’était bien beau de se dire ça mais j’étais tout de même terrorisée malgré moi. L’entrée du tombeau était là, face à moi. Une immense bouche béante d’un noir insondable qui n’attendait qu’une chose, m’avaler. Obligeant mes jambes à avancer, c’est d’un pas tremblant que je m’approchai de la brèche pour me glisser entre les pierres tranchantes des bordures. Des dents aiguisées qui me frôlaient avidement. Plus La pointe de mes pieds toucha le sol de pierres anciennes. J’y étais. Je venais d’entrer à l’intérieur du tombeau. Plus de retour en arrière. Une bouffée d’excitation remplaça rapidement la peur et je fis quelques pas. Il faisait vraiment froid… Un vent glacial s’engouffra dans les pans de ma veste dans un froissement inquiétant. Il me chuchotait à l’oreille. Approche… Fermant les yeux, je fis quelques pas de plus pour me décider à poursuivre. Il fallait que je le fasse.
Et lorsque je rouvris les yeux, toute once de peur s’était envolée. Devant moi se dressait un trésor inestimable. Gravés dans ces murs sans âges, des hiéroglyphes semblaient n’attendre que moi. Je trépignais devant une telle opportunité. Je n’avais pas le temps de trop m’y intéresser mais je ne pouvais pas laisser passer la chance. Ce serait un bonus pour ma thèse ! Alors faisant fi des répercussions potentielles, je m’approchai de la paroi à ma droite pour mieux l’éclairer, effleurant les inscriptions du bout des doigts.
Scène 2
Il me fallut un peu de temps pour parvenir à décrypter le début mais une fois lancée, la lecture fut beaucoup plus aisée. Un frisson parcourut tout mon corps. Un avertissement… Ce texte me mettait en garde ! Ramsès III avait ajouté des pièges dans le tombeau en renfort de la malédiction ! Je me rapprochai, une goutte de sueur froide coulant le long de l’arête de mon nez. Cette partie était un peu effacée et j’avais du mal à comprendre ce que l’auteur de ces mots essayait de me dire… Ce signe, c’était le Nil. Et celui-là… La mort ! Sa signification me sautait soudainement aux yeux ! Celui qui empruntera la voie du Nil subira les tourments de milles morts. Il fallait que je fasse très attention désormais. Je parcourus rapidement la suite des hiéroglyphes mais plus aucune mention des pièges. Ce n’était pas ici que j’allais trouver plus de précisions. Pas de temps à perdre, je devais continuer. Je repris ma route, me laissant guider par le son de mes pas frappant la pierre dans ce couloir interminable. Il n’y avait désormais plus rien sur les murs et toujours aucun signe de « la voie du Nil ». Je ne savais même pas ce que c’était ! Je pressai le pas, prise d’un mauvais pressentiment.
Quelques minutes plus tard, je fus coupée dans mon élan. J’étais face à une intersection. A droite, le couloir descendait en pente raide. Je devais faire attention à ne pas la dévaler. Et à gauche, la facilité. Le couloir continuait sur une surface plane et c’est naturellement que je commençai à m’y engager. Mais un détail attira mon attention. Ces murs aussi étaient gravés. Il y avait à nouveau des indications ! Je collai mon visage à la pierre pour y voir plus clair. Ce n’était pas des hiéroglyphes… Un nombre incalculable de vaguelettes ornait les murs partout où je tournais la tête. Qu’est-ce que cela voulait dire ? De l’eau ? Un nouveau piège peut-être ? Impossible je n’avais pas encore trouvé cette fameuse « voie du Nil ».
Mais voilà ! Cet avertissement m’était complètement sorti de la tête ! C’était ça la voie du Nil ! Que disait la phrase déjà ? Je fermai les yeux, cherchant dans ma mémoire. Mais après plusieurs minutes à réfléchir, toujours rien. J’aurais dû le noter, ou être plus attentive. Mais si j’étais persuadée d’une chose, c’était que la mise en garde à l’entrée annonçait un mauvais présage. Dans le doute, je me dirigeai à droite, en espérant que mon intuition était bonne, que ce n’était pas l’inverse. J’aurais peut-être dû choisir la voie du Nil pour éviter le danger, qui sait…
Scène 3
Je posai la pointe de mes pieds avec précaution sur le sol assez glissant, basculant le poids de mon corps vers l’arrière pour ne pas dégringoler tête la première. La lumière de mon téléphone oscillait dangereusement et éclairait mal mon chemin tellement je bougeais. Je ne voyais pas grand-chose et ma semi-cécité n’arrangeait pas l’affaire. Doucement… Un pas après l’autre. Lentement, je m’arrêtai pour regarder derrière moi. L’intersection était encore si proche ? Je jetai un œil au chemin parcouru avec déception. Je n’avais fait que quelques pas… Il me restait encore de nombreux mètres à parcourir ainsi, sur la pointe des pieds, en équilibre précaire. En me retournant, je fis tomber mon téléphone à mes pieds. La lumière éclairait le plafond alors ce n’était pas difficile de le repérer. Il fallait juste que j’avance de quelques petits pas, que je réussisse à m’accroupir, et je n’aurais plus qu’à tendre la main. Une véritable épreuve dans un couloir aussi pentu. Faisant attention, je me rapprochais, puis me penchais. Jusque-là, tout allait bien. Je tendis lentement la main pour ne pas être déséquilibrée. Mince… J’étais trop loin. Encore quelques tout petits millimètres. Je m’avançai un peu en avant, la langue coincée entre les dents, concentrée. Et au moment où mes doigts l’agrippaient, ma tête bascula vers l’avant puis ce fut tout mon corps qui la suivit, dévalant le corridor sur toute sa longueur, rebondissant sur les murs. Ma chute s’arrêta enfin et j’atterris lourdement sur une surface à nouveau plane. Je restai immobile quelques minutes, le corps perclus d’hématomes et d’égratignures. Qu’est-ce qu’il était long ce couloir ! Face contre terre, je reprenais ma respiration et tentai de retrouver un peu de ma dignité. Heureusement dans ma chute, je n’avais pas fait tomber mon téléphone, que je serrais toujours aussi vivement. Je n’avais pas perdu mon unique source de lumière, mais en relevant la tête, je m’aperçus que le flash s’était craquelé. La lueur qui me guidait depuis le début se répandait maintenant sur les murs par fragments, comme un miroir brisé. Super… Elle éclairait mal la salle soutenue par des colonnes et j’avais du mal à en voir les angles mais elle n’avait pas l’air si grande que ça.
Et alors que je me redressai tant bien que mal, un bruit retentit quelque part dans le tombeau. Je me figeai immédiatement, encore accroupie, et tendis l’oreille. Qu’est-ce que c’était ? Un autre piège ? Je n’avais même pas eu d’indications ! La panique m’empêchait de respirer correctement, mon souffle était instable et mes mains tremblotaient, la lumière du téléphone s’agitant en même temps. Je patientais, mais plus rien. Et soudainement le tapotis recommença. Assez étouffé, comme s’il était loin, mais assez fort pour que je le perçoive. J’avais déjà entendu ce bruit. Dans le couloir qui partait de l’entrée. Je m’étais laissée bercer par le bruit de mes propres pas, si particulier sur ces pierres étranges. Quelqu’un marchait dans le tombeau, alors que personne n’aurait dû se trouver ici. Quelqu’un qui me voulait peut-être du mal. Comme… Une momie ! Il ne pouvait y avoir que ça pour marcher dans le tombeau en pleine nuit. A cette idée, je frissonnais. Non, hors de question que je me retrouve face à une telle horreur ! Mon téléphone éclairait soudainement la pièce beaucoup trop vivement. Je l’éteignis et me glissai dans le noir. Sans rien pour m’éclairer, la chose qui approchait ne me verrait peut-être pas.
Scène 4
J’avançais prudemment mais sans perdre de temps. Mieux valait ne pas rester trop longtemps ici pour ne pas se retrouver face à cette chose ! Mais à chacun de mes pas, le sol craquait. Il était instable. J’étais en train de marcher sur des choses qui crissaient sous mes pas. Mais qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Chacun des bruits qui retentissait dans l’air me dégoutait toujours plus. C’était tellement bruyant ! Si la chose qui m’attendait était douée de conscience, elle aurait vite fait de me repérer ! J’entendais toujours son piétinement, mais plus je m’approchais, plus je percevais un bourdonnement. On aurait dit… Que quelqu’un marmonnait. Je n’allais tout de même pas me retrouver face à un genre de prêtre fou en transe tout de même ? Malgré la peur, j’avançais toujours, un pied devant l’autre.
Bientôt, j’atteignis une porte. Elle avait l’air scellée et était immense. Et mon regard glissant le long de la paroi, je tombai sur l’individu qui trépignait depuis tout à l’heure. Mais c’est… C’est Maurice ! Mais que fait-il là ? C’était lui qui marmonnait ainsi depuis tout à l’heure ? Il était là, à faire les cents pas devant un long texte de hiéroglyphes. Il tentait de nous voler le succès à tous ! Il était descendu cette nuit-là pour découvrir ce qui se cachait dans le tombeau avant que qui que ce soit ne puisse en réclamer la gloire. Il cherchait à annihiler toute concurrence. J’en étais certaine. Dès le début j’avais bien compris que s’il ne m’emmenait pas avec lui dans le tombeau, c’était pour s’attribuer tout le mérite. Evidemment… C’était trop de partager avec son élève.
La colère bouillonnait en moi. Je ne parvenais pas à détacher mon regard de lui et ne réussissais pas non plus à bouger. Tout mon corps était paralysé, en attente de voir ce qu’il allait faire. Lentement, je le vis poser sa main sur la serrure de la porte. Il allait la déverrouiller. Mais soudainement, tout se passa très vite. Du sang gicla partout sans que je puisse comprendre d’où il provenait et un cri abominable retentit dans l’air autour de moi. Mon regard se reposa sur Maurice. Il… Il avait perdu son bras ! Il avait été arraché et je ne savais même pas comment ! Ce tombeau était décidément très dangereux. Tout ça pour rien. Ou pas… Alors que je n’y croyais plus, la porte commença à s’ouvrir, lentement, grinçant sur ses gonds invisibles. Et derrière, un éclat que je reconnus même de loin, sans lumière. De l’or ! Le trésor était là ! Je dévisageai à nouveau Maurice un court moment, le temps de réfléchir. Il allait se vider de son sang si personne ne l’aidait. Il avait l’air complètement fou. Mais il avait essayé de ruiner tous nos efforts et toutes nos chances de célébrité pour s’accaparer cette découverte. Il ne méritait peut-être pas que je le guide jusqu’à la sortie. D’autant plus que le trésor était là, juste devant moi et que je pouvais devenir riche et terminer ma thèse !
Scène 5
Alors que je passai près de lui sans un seul regard à lui accorder, mon vieux professeur hurlait, me suppliait de l’aider. Moi aussi je l’avais supplié de m’aider maintes et maintes fois dans mon travail, mais il avait toujours refusé. Il se pensait trop bien pour ça. Il se pensait trop bien pour ne serait-ce que m’emmener dans les tombeaux avec lui. Le scintillement de l’or derrière la porte grande ouverte m’hypnotisait et j’avançai sans aucune hésitation, attirée par le trésor. Et une fois dans la salle, j’en restai bouche bée. Les richesses présentes dans ce tombeau étaient immenses ! Des montagnes d’or se dressaient partout où je tournais la tête. C’était incroyable. J’avais rêvé de ça toute ma vie. Enfin découvrir un héritage inestimable.
Un gargouillement derrière moi me fit me retourner. Je l’avais oublié celui-là… Mais Maurice était mort. Son sang s’était répandu sur la pierre qui le buvait avidement. Etrangement, je ne ressentais rien. C’était bien fait. Il l’avait mérité. Mon regard se tourna une dernière fois vers la montagne d’or et la voie à suivre se révéla immédiatement à moi. J’allais m’approprier la découverte. Comme Maurice le faisait avant. Après tout, je l’avais découvert en première, Maurice était mort avant même d’accéder à la salle du trésor. Je tendis la main, posant le bout de mes doigts sur une statuette qui m’attirait étrangement.
Scène 6
Pas terminé.
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