La painpauté
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annaickautrice
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La malédiction de Ramsès 3 Empty La malédiction de Ramsès 3

Jeu 16 Mai - 22:17
Charlie souffla pour se donner du courage. La porte du tombeau, gigantesque ombre dans la nuit, semblait déjà se refermer sur elle. Elle repensa un instant à sa thèse, au professeur Lebon qui n’arrêtait pas de lui mettre des bâtons dans les roues et fis quelques pas dans la pyramide. Les quelques étoiles de la nuit égyptienne disparurent en quelques secondes. Elle sorti son portable poussa un juron. Il ne s’était pas rechargé correctement !
Il faudrait qu’elle fasse vite. Elle n’avait que quelques minutes pour explorer le tombeau et en découvrir ses secrets. L’archéologue cliqua sur le bouton lampe torche de son appareil et avança de quelques pas. Les murs épais lui donnaient la chair de poule. Quelle idée d’avoir des tendances claustrophobes quand on était archéologue ! Et cette malédiction dont les ouvriers n’arrêtaient pas de parler n’était pas là pour la rassurer. Un souffle glacial lui fouetta le visage. Les poils de ses bras se dressèrent. Elle se retourna en sursaut, mais il n’y avait personne, et le vent du désert n’avait rien de glacial, même en pleine nuit…Ce souffle venait donc de l’intérieur du tombeau.
Charlie secoua la tête et leva un peu plus son téléphone pour se raisonner. Elle était une scientifique, elle ne croyait pas aux malédictions, encore moins aux fantômes. Elle balaya les murs de sa lampe torche, et toute sa peur disparue. Elle s’approcha au plus près des murs, inspecta minutieusement les inscriptions. Un sourire fleuri sur son visage buriné par le soleil et le sable. Des hiéroglyphes. Des centaines de milliers de hiéroglyphes recouvraient entièrement les murs.
Le pharaon devait être un sacré farceur. Les signes parlaient évidemment de la malédiction, mais aussi de plusieurs pièges disséminés dans le bâtiment. Un peu plus loin se trouvait un message aux allures d’avertissement : Celui qui empruntera la voie du Nil subira les tourments de mille morts. Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?
Charlie préféra ne pas s’attarder. Sa batterie déclinait. Elle s’enfonça encore plus dans le tombeau. Au bout de plusieurs minutes, elle arriva devant un croisement. L’un des chemins plongeait en diagonales et l’autre poursuivait tout droit mais les murs étaient parsemés de vaguelettes. Cela puait le piège façon noyade. C’était par là qu’il fallait aller. Pour trouver des pharaons, toujours suivre le chemin le plus dangereux, disait le professeur Lebon. Elle décida de se fier à lui pour mieux pouvoir le doubler.
Les murs du chemin de gauche semblaient rétrécir à chacun de ses pas. D’un coup, La dalle à ses pieds s’enfonça de quelques centimètres en émettant un clic. Déséquilibrée, Charlie ne vit pas arriver les armes. Une lance fusa à sa gauche. Elle tenta de reculer, mais il était trop tard. Elle hurla quand la lame transperça sa jambe. Elle tomba à genoux. Son monde n’était plus que douleur. Et le cliquetis des armes qui s’entrechoquaient ne s’arrêtaient pas. Incapable de bouger, Charlie se roula en boule et leva ses bras au-dessus de sa tête dans une vaine tentative de se protéger. Les lames entamaient sa chair. C’était fini. Elle allait être vaincue par un piège vieux de trois mille ans, et, demain, le professeur Lebon retrouverait son corps et saurait qu’il avait gagné.
La panique passée, elle remarqua qu’elle était encore en vie. Les armes avaient cessé de pleuvoir. Elle en pris une en main, elle ne coupait plus, érodée par l’âge. Charlie cligna des yeux. Elle voyait flou. Sa jambe brulait. L’odeur du sang la rendait nauséeuse. Elle avisa la lance en bois qui ressortait. Il fallait qu’elle casse la tige, sinon elle ne pourrait pas marcher, et l’enlever totalement risquerait de provoquer une hémorragie.
Charlie serra ses doigts tremblants autour du bois. Elle tira vers le bas pour le casser ce qui lui provoqua un cri qui resonna entre les murs du tombeau. Elle n’avait pas le choix. Elle mordit dans son écharpe et poussa encore le bois. Il était résistant, pour un vieux de trois mille ans. Pas le choix. Les yeux embués par les larmes, elle tira et poussa sur le manche de la lance. Chacun de ses mouvements la foudroyaient de douleurs. Et elle, elle serrait les dents. Que pouvait-elle faire d’autre ? Enfin, la lance céda. Elle recracha le bout de son écharpe et essaya de calmer sa respiration erratique. Elle devait sortir d’ici.
Elle se releva avec difficulté et reparti en s’appuyant contre les murs par le chemin d’où elle était venue. La lumière de son téléphone tremblait en même temps que sa main. Il n’y avait aucun reseau dans ce tombeau. Il fallait qu’elle sorte pour appeler à l’aide. Elle avançait pas à pas, ignorant l’odeur de fer de plus en plus prégnante autour d’elle. Elle se vidait de son sang.
Sa vision était floue. Elle fini par glisser, probablement sur une flaque de sang. Elle tenta de se relever, mais la douleur était si forte à présent et la tête lui tournait tellement qu’elle s’étala par terre. Son téléphone lui glissa des mains.
- Non ! hurla-t-elle alors que sa lumière rassurante s’éloignait inexorablement.
Elle glissa brusquement sur une bonne dizaine de mètres sur le chemin qu’elle avait ignoré un peu plus tôt. Ses ongles raclèrent les pierres du tombeau, en vain. Elle percuta brusquement un mur.
- Et bien et bien qu’avons-nous là ?
Elle sursauta quand la vielle tête ridée du professeur Lebon apparu au-dessus d’elle. Elle aurait dû s’en douter ! Il n’avait pas resisté à l’idée d’être le premier à faire une grande découverte.
- Vous tombez bien, j’ai besoin de vous, Charlie.
Son sourire lui donna la chair de poule. Le professeur l’attrapa et la força à se lever.
- Lâchez moi ! tenta-t-elle de hurler. Mais elle ne réussit qu’à émettre qu’un ridicule gémissement.
Elle tenta de se dégager, mais il avait de la force ce vieux bougre. Il la traina sur de longs mètres. L’odeur de sang devenait de plus en plus forte et se mélangeait avec le parfum rance des tombeaux qui n’avaient pas été ouverts depuis des siècles. Elle avait envie de vomir.
- Nous y voilà ! déclara le professeur en s’arrêtant devant une immense porte de pierre. Elle remarqua vaguement les hiéroglyphes gravés sur la porte.
- la voilà, murmurait Lebon à coté d’elle. La voilà enfin.
Charlie cligna des yeux et se redressa un peu en comprenant ce qu’il s’imaginait. Ce devait être la porte du tombeau.
- Je vais devenir un homme riche ! ria Lebon.
Elle frissonna. Ce n’était pas le rire d’un homme qui accomplissait un rêve. C’était un rire hystérique. Un rire de fou. C’était le moment.
Elle resserra sa main sur la pointe de la lance qu’elle avait extraite de sa jambe et garder sans même s’en rendre et la planta dans le bras du professeur. Le sang lui gicla sur le visage et le cri de Lebon lui explosa les oreilles. Qu’importe, il fallait fuir tant qu’il en était encore temps.
Elle s’éloigna le plus vite dans le noir, longeant les murs, seuls repères dans ce noir infini. Les cris du professeurs s’évanouirent bientôt, engloutis par le silence millénaire des pyramides. Quand ses jambes ne purent plus la porter, elle se laissa tomber à terre et compris. Elle était perdue dans un tombeau. Un vrai labyrinthe. Elle n’avait plus aucune force. Elle allait mourir ici. Elle rejoindrait les fantômes qui hantaient ces lieux.
Elle tomba, ses forces la quittant en même temps que ce qui lui restait de sang. Ses paupières se fermaient sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle ne sentait déjà plus ni ses jambes ni ses bras. Dans un dernier soupir, elle murmura la malédiction du Pharaon, espérant que son dernier souffla la porte jusqu’au professeur et le pousse, lui aussi, dans la tombe.
- Celui qui empruntera la voie du Nil subira les tourments de mille morts.
Ah, le Nil, bien sûr. Elle aurait dû comprendre. Ramsès III : 1 ; Charlie Delso : 0
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La malédiction de Ramsès 3 Empty Re: La malédiction de Ramsès 3

Jeu 30 Mai - 12:14
Bravo pour ton texte ! Ta narration est super et on prend plaisir à te lire. C'est fluide, bien écrit, tu as incorporé plein de détails. La lance à la fin n'était pas prévue, mais tu t'en es vraiment bien sortie.
Je n'ai rien à te reprocher, bravo et merci pour ta participation !
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