La painpauté
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Celui-ci
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Atelier Ramsès III Empty Atelier Ramsès III

Jeu 16 Mai - 22:14
La lumière transperça l’obscurité profonde et la repoussa dans les entrailles du tombeau. Le battement frénétique du cœur de Charlie et son souffle chaud poussèrent ses pas dans la gorge inconnue de la demeure des spectres. Serrée suffisamment dans sa main droite pour ne pas laisser trace d’un tremblement, son téléphone sera son guide. Mais l’éclat qu’il émet crée des ombres encore plus terrifiantes que le noir complet. Ramsès III. Une telle découverte… Quelle révolution ce serait ! Il se voyait déjà adoubé par tous : « Charlie Delsol, l’archéologue qui changea l’Histoire à tout jamais. » Un souffle frigorifiant porta davantage ses pas dans le tombeau. Sa tête franchit la gueule inerte. Une odeur de vide pénétra alors ses narines haletantes. Déglutissement discret. Il n’a pas peur, il se le répétait en boucle, comme le font tout ceux qui au moindre craquement laisseraient leur vessie se vider. Charlie souffla, un souffle chaud pour effrayer les mauvais esprits.

Sa peur laissa place à la fascination lorsqu’il vit sur les murs les hiéroglyphes. Il n’en avait jamais vu d’aussi vrai, d’aussi près. Aucune idée de ce qu’ils pouvaient signifier, ce fut comme si toutes ces années d’apprentissage s’étaient envolées dans son souffle chaud, et que son rêve d’enfant avait repris le dessus. Ils étaient si beaux, si énigmatiques. Et puis, son guide n’était pas éternel.
Le jeune archéologue s’engouffra davantage dans le tombeau, qui n’appartenait désormais qu’à lui-même, et à ce Ramsès III, bien sûr. Il longea le couloir, la lumière de son portable droit devant lui, et s’arrêta soudain lorsqu’il fit face à la plus merveilleuse des obstacles : une intersection. Charlie en avait tant rêver de ces labyrinthes pharaoniques, de cette aventure digne des plus grands aventuriers. De tête, il ne put en citer un, mais il pouvait au moins ajouter le sien sur la liste. Gauche. Droite. Quel chemin emprunter ? Rien n’est une question de hasard, se disait-il en bon scientifique qui s’imaginait être. Il inspecta les deux couloirs, tous deux semblaient similaires, et si longs. Il se souvint alors d’un proverbe : « Le droit chemin n’est pas toujours celui qui mène à droite. » A moins qu’il ne venait de l’inventer pour se persuader de faire le bon choix. Finalement, il emprunta le chemin de droite, après quatre aller-retour entre les deux possibilités. Non, le chemin de gauche. Toujours se fier à son instinct.
Charlie avança lentement, presque glissant ses pieds sur le sol, et n’osant toucher les parois, de peur qu’un piège ne se déclenche. Certes, on ne voyait ça que dans les films. Il l’espérait du moins. Un frisson parcourut son dos soudainement. Il n’osa pas regarder derrière lui. Peut-être que la chose attendait justement qu’il se retourne. Non, il se faisait des idées, il n’y a rien. Tout de même, il pressa davantage le pas devant lui, sans oser jeter un œil, ne serait ce qu’un coup do’eil dans les ténèbres passées.

Son pied gauche s’abaissa. Une lance surgit d’une paroi, à une vitesse furieuse, et transsperça la jambe droite de Charlie. Un cri des enfers lui vomit par la bouche, tandis que d’autres fers venus du plafond se précipitent sur son crâne. Il crut voir son coeur exploser, sa main lâcha sa lumière, mais les armes venues du plafond ne semblèrent pas avoir fracasser son crâne. Il n’eut pas le temps de vérifier, la douleur fit rouler ses yeux et sa langue. Il sentait son sang gelé se déverser jusqu’à son pied. Il hurlait dans le vide. Il ne pouvait pas rester là à appeler sa mère davantage. Un aventurier digne de ce nom devait de trouver une solution le plus vite possible. Son portbale étant tombé du bon côté, éclairant encore le couloir, sans regarder sa souffrance, il voulut retirer la totalité de la lance, mais dans la précipitation, il ne réussissa qu’à casser le bois qui le retenait prisonnier.
La douleur s’intensifie, la plaie s’agrandit, et les cris se vuatrent contre les murs impassibles du tombeau. Charlie s’écroula. Son regard s’embruma. Il porta sa main à son portable. Il se sentit si stupide. Son reste de force lui permit de dévérouiller son smartphone, et d’appeler sa mère. Mais que croyait-il ? Que son smartphone allait le sauver ? Ici rien ne sort, pas même les ondes désespérées de son apparaiel.
Soudain, alors que ses cris de douleurs s’étaient apaisés, un hurlement déchirant surgit depuis l’entrée du couloir. Et des pas fantomatiques tapotent le sol. Est-ce donc là le dernier son qui pénetrera ses oreilles ? Les pas s’approchaient dangeureusement. Sa peur reprit le contrôle sur tout espoir d’abandon, et dans sa tentative d’échapper à la Mort arrivante, Charlie découvrit un tunnel étroit, qui semble guider vers le ciel. Pas le temps de réfléchir sur les raisons de la présence soudaine de cette entrée miraculeuse, l’archéologue emprunta cette voie.

Les cris devenait de plus en plus terribles et proches. Charlie rampa dans ce boyau d’espérance, voulant échappé à cet être cauchemardesque. Une main ensanglantée attrape le pied du garçon. Charlie tourna sa tête, le visage hurlant sa peur, et s’aperçut que cette main était celle de Maurice. Maurice n’avait plus qu’une main sur deux, l’autre bras s’est transformé en fontaine noirâtre. Il hurle à la mort, crie à Charlie de s’arrpeter, qu’il a trouvé le trésor. Mais la folie de l’homme presse davantage Charlie à poursuivre son chemin, si bien qu’il donne un violent coup de pied contre la face rouge de Maurice, lequel lâche son pied et disparaît dans les ténèbres. Un souffle frais cogne alors le visage en larmes du garçon. L’air frais se glissa dans ses narines. Enfin ! LA sortie ! Il sentait la sortie ! Et il hurlait à nouveau, par tant de joie et de douleur. Son bras levé vers le ciel, portant son smartphone comme une flamme de délivrance, ressentit un espace libre, puis une lumière solaire éclairé au bout du tunnel. Charlie s’activa jusqu’à sortir sa tête, puis tout son corps hors des entrailles infernales.

Là, un homme habillé des plus beaux colliers d’or, et autres bijoux dorés, se tenait. L’homme releva la tête. Charlie, dont la vision était encore trop floue, perçut tout de même qu’un feu brûlait devant cet être merveilleux. Étrangement, Charlie sentit la douleur dans sa jambe s’estomper. Il perçut alors l’homme lui tendre quelque chose, au bout d’une lame en fer. Une odeur de fumet pénétra les narines du garçon. Son regard se restabilisa. Une saucisse pendait devant son nez, et au pied de l’homme, un barbecue. Charlie croqua une bouchée. Il n’avait jamais mangé de saucisse aussi délicieuse. Tout autour de lui se révélèrent alors un jardin immense, et un soleil intense trônait dans l’espace. Des femmes montaient des chevaux blancs à la crinière éternelle, des enfants buvaient l’eau de cascades d’ambroisie, tandis que les hommes, ainsi que cet homme-ci, grillaient des saucisses. L’homme ouvrit alors la bouche, et prononça les mots suivant : « Bienvenue au royaume des Morts. »

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Orandis_
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Jeu 16 Mai - 23:36
Waw ta plume est incroyable ! Je suis une grosse fan de la fin ! Tu écris extrêmement bien, c'est fluide et imagé. Bémol pour la saucisse, parce que je suis végétarienne et que si Anubis me sert une entrecôte au paradis c'est lui qui finit sur le barbecue. Mais sinon c'est parfait ! J'ai hâte de te lire à nouveau !

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zebulon911
zebulon911
Messages : 118
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Localisation : pas loin

Atelier Ramsès III Empty Re: Atelier Ramsès III

Dim 19 Mai - 16:54
Beau texte avec de belles images.

"Un cri des enfers lui vomit par la bouche"
"les cris se vautrent contre les murs"
"portant son smartphone comme une flamme de délivrance"
"des chevaux blancs à la crinière éternelle"

La fin m'a donné faim Smile

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ninja-janine
Messages : 102
Date d'inscription : 29/01/2023

Atelier Ramsès III Empty Re: Atelier Ramsès III

Ven 24 Mai - 23:16
Entièrement d'accord avec Orandis_ et Zebulon.
Juste une image qui me semble un peu bizarre, mais bon pourquoi pas:
Il crut voir son coeur exploser

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Atelier Ramsès III Empty Re: Atelier Ramsès III

Ven 31 Mai - 17:07
Bravo pour ton texte ! Comme l'ont dit les autres, tu as plein d'imagination concernant tes images et ça enrichit vraiment un texte donc c'est top. Juste parfois, je ne pense pas que ça marche : "son souffle chaud poussèrent ses pas dans la gorge inconnue de la demeure des spectres." (là, ça fait un peu lourd). Ou " Une odeur de vide pénétra alors ses narines haletantes" (c'est bizarre des narines haletantes). Bref, attention à ne pas tomber dans le lourd, et à équilibrer ta narration autour de ça.

Bravo pour la fin, c'est une idée superbe !

Merci pour ta participation !

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