La painpauté
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Retour en stock du coffret Pokémon Zénith Suprême – ...
Voir le deal

Aller en bas
avatar
YannTwitch
Messages : 2
Date d'inscription : 01/10/2023
Age : 17

Texte atelier émotion YannOtakuu Empty Texte atelier émotion YannOtakuu

Dim 1 Oct - 16:03
Andrea était face à cent portes. Cent portes de couleurs différentes, mais aucune indication sur la pièce sur laquelle elles ouvraient. Malgré tout, Andréa savait où elle voulait aller, et partit nonchalamment vers une porte jaune au fond du couloir. Sans une once d'émotion, elle déposa sa main sur la poignée, et la tournait doucement, tout doucement, mais avec assurance.
Dès que la poignée était tournée, une volute de fumée épaisse, dense embrouilla l’esprit d’Andrea, et elle se réveilla dans son lit, en sursaut. Le temps qu’elle reprenne ses esprits, de nouveaux coups à la porte retentirent dans le petit appartement de la ville calme de West City, ils s’intensifiaient. C’était encore le matin, et Andrea se demandait qui pouvait alors frapper à la porte à cette heure-ci.
Elle se dirigea vers la porte en bois ornant un petit salon relativement vide, et l’ouvrit, doucement, tout doucement, l’assurance ayant quitté son corps. Elle se retrouva en robe de chambre, face à deux hommes plutôt jeunes, assez droits et arborant un air sérieux et décomposé. L’un était grand, l’autre était plus petit, mais ils étaient imposants. Ils étaient affublés de combinaison de police, une arme à la ceinture, de quoi déstabiliser la propriétaire.  
Elle leur fit signe d’entrer après qu’ils lui firent comprendre qu’ils venaient en paix, et les policiers s’asseyèrent sur des sièges vides, en faisant mine à Andrea de faire de même. Ils la regardaient avec un regard inflexible, de quoi lui faire imaginer le pire.
– Nous nous excusons pour cette entrée assez imprévue, mais c’était assez urgent, commença l’un des policiers, le plus grand. Nous faisions notre contrôle de routine sur le trafic de connexion de cette tour, et il semblerait qu’un vol ait été prévu pour l’un des membres de votre famille il me semble, pour Monsieur Cyril, propriétaire de cet appartement avec vous. Pourtant il semble qu’il ne s’est pas présenté à l’aéroport ce jour-là, et qu’il ai même décidé de faire un tour dans la rue 34, malgré l’interdiction de cette balade au vu de votre revenu mensuel trop moyen.
Le policier plus petit montra une silhouette avançant rapidement sur l’écran de sa tablette. Elle se déplaçait dans une grande rue pavée commerciale. Andrea reconnu immédiatement son mari à l’écran. La rue 34 était une rue en hauteur, à laquelle on ne pouvait accéder que par l’intermédiaire d’un ascenseur réservé aux habitants déclarant un revenu de plus de cinq-mille euros. Les habitants à revenu moyen n’avaient accès qu’à la basse rue, devenue le terrain de dealers de drogue et de violences en tout genre, obligeant les citoyens passifs à rester chez eux et commander leurs produits nécessaires sur internet. Mais les revenus mensuels de Cyril et Andrea était bien inférieur à celui des cinq-mille euros, alors par quel moyen Cyril avait pu accéder à cette rue ?
– Nous avons également détecté une faille dans le système de l’ascenseur 34, repris le policier, avant-hier midi, quelques minutes avant que ce passage ne soit filmé. Il en a été convenu que l’ascenseur avait été piraté, mais nous avons réussi à dégoter les images des caméras de l’ascenseur.
Le deuxième policier, toujours sans dire un mot montra une deuxième vidéo, filmée dans l’ascenseur, où l’on pouvait voir le visage de Cyril, impassible, trifouillant les câbles du fameux ascenseur. Depuis l’arrivée des agents, Andrea essayait de rester impassible, mais elle était de plus en plus abasourdie et choquée de ce qu’elle entendait et ce qu’elle voyait.
– Je ne peux pas croire que cela est réel, monsieur l’agent, répondit simplement Andrea.
– Nous savons qu’une telle nouvelle peut...
– Non ! Je soutiens que c’est impossible monsieur. Cyril n’avait pas de vol prévu. Autant qu’il ne pouvait pas pirater l’ascenseur. Il ne savait même pas se servir d’un ordinateur. Mais pas seulement pour ça. 
Le deuxième policier, le plus petit, pris la parole : 
– Malgré votre réticence madame, l’attitude de votre mari n’est pas correcte. Si nous avons fixé un seuil pour accéder aux rues supérieures, c’est pour protéger les habitants aisés des mal-fréquentations de rues. Si tout le monde empruntait l’ascenseur comme la fait M. Cyril, nos règles ne serviraient à rien. Et puisqu’il n’est plus ici, nous devrons vous demander un dédommagement. Une recherche à son encontre à été débutée, une fois que vous aurez payé, nous vous le ramènerons ici.
Les yeux d’Andrea s’écarquillèrent encore plus que ce qu’ils ne l’étaient déjà, et elle rétorqua :
– Mon mari n’a pas pu aller dans la rue 34. Pas avant-hier. Ni cette année même.
– Pourquoi donc, partagez-nous ce que vous savez sur la situation, répondit le premier policier, qui commençait à en avoir marre de ces citoyens dans le déni, où qui cherchaient juste à protéger leur famille des forces de l’ordre. 
– Mon mari est mort, monsieur. Il y a deux ans.
Les deux policiers se regardèrent, avec une mine décomposée, puis reportèrent leur attention sur Andrea. 
– Vous avez un acte de décès, une preuve de cérémonie d’enterrement ou quoi que ce soit qui puissent le prouver, auquel cas c’est vrai - et encore j’en doute -, j’en serais désolé.
La propriétaire de l’appartement reprit calmement.
– Non je n’ai pas d’acte spécifique, parce que dans votre foutu monde de merde contrôlé par tout et n’importe qui, je n’ai même pas pu voir mon mari avant de mourir. Je n’ai jamais eu d’acte ; on m’en a seulement fait part, et il n’est simplement jamais rentré. Mais avec votre foutu monde surcontrôlé, j’ai pu le relocaliser, merci à vous.

La tête d’Andrea, plus vieille de 30 ans désormais, émergea du bloc de plexiglas rempli d’eau. Un employé de l’entreprise spécialisé en retrouvaille matrimoniale interdimensionnel lui apporta une serviette pour se sécher, puis Andrea dit, à voix-basse, plus abasourdie que jamais de ce qu’elle venait de voir :
– Je l’ai enfin retrouvé après 30 ans. Terre, Univers 54, “la Porte jaune”. Je savais qu’il n’avait pas disparu. Pas dans tous les Mondes

Celui-ci et Krissa Danos aiment ce message

Céhah
Céhah
Messages : 94
Date d'inscription : 25/09/2022
Age : 24
Localisation : Loire-Atlantique

Texte atelier émotion YannOtakuu Empty Re: Texte atelier émotion YannOtakuu

Dim 1 Oct - 23:18
Salut !

Ton idée de base, un peu à la Everything Everywhere All At Once, est vraiment pas mal, mais je ne suis pas totalement certain qu'elle soit adaptée à l'atelier pour le coup. Je pense qu'on aurait juste pu avoir l'histoire d'Andrea et de Cyril, sans avoir le premier et le dernier paragraphe, et que cela aurait fonctionné quand même (voire mieux). Ton idée colle plus pour une "vraie" nouvelle, voire pour un roman. Je pense que ça pourrait être intéressant de la développer d'ailleurs, tu tiens peut-être un bon filon là  Wink

Pour l'émotion que tu as tirée, j'hésite entre la colère et la surprise. La colère collerait parfaitement avec le passage où Andrea s'énerve contre les flics, mais dans l'ensemble de ton texte, c'est plutôt la surprise qui prédomine (à la fois de voir son mari mort sur une vidéo, mais aussi de le retrouver comme on le lit à la toute fin du texte). Donc, gros doute pour moi, même si je partirais plus sur la colère.

ninja-janine et YannTwitch aiment ce message

Celui-ci
Celui-ci
Messages : 61
Date d'inscription : 07/10/2021
Age : 21
Localisation : La Mie-sous-croute

Texte atelier émotion YannOtakuu Empty Re: Texte atelier émotion YannOtakuu

Lun 2 Oct - 15:13
Hey!

Rentrons direct dans le sujet de l'émotion, eh bien je perçois pas vraiment quelle émotion tu as tiré au sort. J'hésite en surprise et colère, mais dans les deux cas l'émotion n'est pas assez développée. C'est dommage parce que tu développes et décris bien ta scène mais l'expression de l'émotion reste timide. Et cela s'explique car tu as voulu montrer de ton personnage un air "impassible", "sans une once d'émotion" comme tu l'écris dans le texte. Pourquoi pas faire que le perso ne montre pas ses émotions, mais ça aurait été intéressant de le montrer dans son intériorité, qu'est-ce qu'elle ressent en elle et qu'elle ne montre pas.

Pour revenir à une expression de son émotion que j'ai relevé :
"elle était de plus en plus abasourdie et choquée de ce qu’elle entendait et ce qu’elle voyait." tu explique sa surprise mais cela aurait était plus impactant et plus convaincant de montrer par ses actions, son comportement concret qui découle de sa surprise plutôt que de dire qu'elle était surprise. (show don't tell)

Smile

ninja-janine et YannTwitch aiment ce message

avatar
ninja-janine
Messages : 102
Date d'inscription : 29/01/2023

Texte atelier émotion YannOtakuu Empty Re: Texte atelier émotion YannOtakuu

Sam 7 Oct - 13:03
Super ton texte. D'accord avec les remarques de @Céhah et de @Celui-ci

YannTwitch aime ce message

Contenu sponsorisé

Texte atelier émotion YannOtakuu Empty Re: Texte atelier émotion YannOtakuu

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum