Texte atelier émotions

Titre: Eliott

Les coups donnés contre la surface de bois se firent plus insistants. Ayant été vivement tiré de mon sommeil paisible par d’étranges frappes contre ma porte alors qu’il était près de minuit, je peinais à tenir debout. J’arrachai mes couvertures chaudes et moelleuses me couvrant le corps, j’allumai ma lampe de chevet en grommelant de mécontentement et me dirigeai vers la porte en manquant de m’étaler au sol après m’être pris les pieds dans le tapis rouge à carreaux de l’entré.

Ce furent deux visages, l’un parfaitement rond et joufflu, l’autre au menton proéminent et au nez camus, qui se présentèrent à moi lorsque je poussai la lourde porte grinçante. Ils portaient tout deux de larges uniformes bleu roi munis de ceintures auxquelles pendaient divers objet, parmi lesquels un révolver et une matraque, ainsi que des casquettes également bleues. Pas de doutes, c’était la police. Dès que leurs regards croisèrent le mien, je sentis comme un cube de glace me descendre dans l’estomac. À présent, j’étais parfaitement réveillé. Je les saluai d’un bref signe de tête, mon esprit étant trop embrumé par le sommeil pour dire quoi que ce soit.

-Eliott Liers ? s’enquit le premier. Je suis le commissaire Arthur Bear. N’ayez crainte, nous sommes là pour vous aider.

Je déglutis avec difficulté, et fit signe aux policiers d’entrer, et de s’installer dans le salon munit d’un canapé rouge un peu délavé, puis refermai la porte en me demandant ce qui se tramait.

-Bien, s’exclama le commissaire Bear en croisant les bras tout en me dévisageant étrangement. Ce que je dois vous annoncer n’est pas la nouvelle la plus joyeuse.

-De quoi s’agit-il ? interrogeai-je, plein d’appréhension.

-Votre père, monsieur Aumaric Liers, vient d’être retrouvé à son domicile, victime d’une overdose.

-Il... il est mort ? demandai-je d’une petite voix, à la manière d’un enfant qui demanderait à sa mère de lui acheter un jouet d’une voix pleine d’espoir.

-Hélas, me répondit le commissaire.

Je sentis ma peur disparaître, mes mains se contracter, et ma conscience redevenir tranquille. Enfin, pensai-je. Enfin.

-Eliott... vous n’êtes pas triste ? me demanda le collègue du commissaire.

-Non, répondis-je sans réfléchir.

-Non ? répéta-t-il.

-Non, confirmai-je.

Un poids venait de prendre son envol. Mon cœur battait à nouveau au rythme de la vie, libre de l’oppression dans laquelle il avait toujours vécu, et un sourire nouveau, vrai, qui ne mentait pas, se dessina sur mon maigre visage aux oreilles décollées. Sous les regards inquisiteurs des deux policiers, je portai ma main droite à mon cou, pour sentir une zone bosselée sous mes doigts.
Je fus alors plongé dans l’abîme tumultueux des souvenirs, et revoyais la lumière orangée grésillant au plafond, et mon père, large d’épaule, son affreux visage déformé en une expression cruelle et satisfaite. Dans sa main droite était placée sa ceinture noire de cuir, celle qui avait le bout le plus dur de toute son infâme collection, puis je pus ressentir à nouveau la douleur de la partie métallique de la ceinture s’abattre sur mon dos dans un effroyable claquement résonnant autour de moi. Je pus également à nouveau sentir les larmes brûlantes dévalant mes joues, et une liqueur écarlate couler le long de ma colonne vertébrale. Même ses paroles me revinrent à l’esprit.

-Alors, on fait moins le malin, petit ?

Les cris que je poussait se mêlant aux phrases vociférées de mon père me firent revenir à la réalité. À nouveau, je pouvais ressentir cette étrange sensation, étrange mais vivifiante, libératrice et agréable. Pour la première fois depuis vingt longues années, je pus respirer. Pour la première fois depuis vingt longues années, je pus me sentir bien. Soulagé. Vivant.

Et donc, nous avons à nouveau la joie !
L'émotion est très présente dans ton texte à travers le soulagement manifeste de ton protagoniste. Et ça marche très bien.

Juste deux petites remarques: le tout début du texte est assez lourd: beaucoup d'adverbes et de descriptions qui n'apportent rien de très concret à l'histoire. Quand tu évoques un uniforme de policier dans un monde contemporain, on n'a pas forcément besoin d'en savoir plus parce qu'on va visualiser d'office l'uniforme du policier qu'on peut croiser dans la rue. Si, par contre, on est dans un monde de fantasy ou de SF ou historique ou à l'étranger façon récit de voyage, là oui, il faudra peut-être une description pour qu'on puisse se représenter le personnage. Ou alors, dans un polar, souligner le fait qu'il manque un détail. En dehors de ça, la description de l'uniforme me semble superflue.

Le reste marche bien. Bravo pour ton texte

Wow ! Magnifique ! Jolie plume !
En émotions, ce qui me vient c’est libération (j’ai la chanson dans la tête maintenant, lol)… le soulagement, sinon par déduction la joie.

Coucou @emmajynn,
Quelle surprise d'avoir des retours! Je suis extrêmement touchée, merci infiniment! J'irais voir ton texte aussi je pense.
Merci encore pour ta lecture et oui, c'est la joie!

Hello @ginevra,
Merci infiniment pour ton retour, c'est la première fois que j'ai des retours extérieurs, et pas seulement sur ce qui va, et j'en suis super contente!
Merci encore infiniment

D'accord avec Ginevra, ton texte est un peu lourd au début à cause de descriptions qui n'apportent rien à ton texte. Sinon bravo on ressent bien le soulagement puis la joie de ton personnage.

Merci beaucoup Ninja-Janine,
Je suis super contente d'avoir ton retour!