atelier d'écriture : les émotions

Anna s’éveilla en sursaut, des coups forts retentirent encore et encore et elle entendait une voix forte sans pour autant en distinguer les mots. Quelqu’un était à sa porte. Un coup d'œil au chiffres lumineux qui se reflétaient au plafond lui arrachèrent un grognement. Elle ferma les yeux à nouveau mais aussitôt les coups reprirent. Grommelant, Anna se dirigea tant bien que mal dans l’obscurité vers sa porte d’entrée et jeta un œil par le judas : deux hommes en uniforme bleu nuit.
Elle fit tourner d’un coup sec les clefs dans la serrure et se retrouva nez-à-nez avec deux agents de police.
- Mademoiselle Richard ? quémanda un homme barbu, auquel elle répondit d’un simple hochement de tête, ne parvenant pas à déterminer pourquoi deux agents se trouvaient devant sa porte à 4 heures du matin. Celui-ci reprit : Je suis le commandant Dupont et voici l’agent Lepelletier, nous aimerions discuter avec vous d’un sujet délicat, nous permettez-vous d’entrer ?
La jeune femme s’écarta et leur fit signe de se diriger vers la petite table où ils prirent place en silence.
- Mademoiselle Richard, nous avons trouvé votre frère errant dans les rues, il semblait désorienté. expliqua le commandant d’une voix basse et prudente. Elle sentit une bulle éclater dans son ventre, lui coupant le souffle et ses yeux s’arrondirent. Je dois vous avertir qu’il était très amoché et en sous-nutrition. L’inspecteur fit une pause alors que la jeune femme commençait à se balancer, le regard dans le vide. Il était également très agité et n’arrêtait pas de répéter votre nom, mademoiselle. Il a été conduit à l’hôpital où les médecins ont effectué des examens et les premiers constats semblent faire état de sévices. Cependant, nos agents n’ont pas pu l’interroger car il s’est aussitôt renfermé dans son mutisme.
A mesure que l’officier avançait dans son récit, un frisson lui parcourrut l’échine. Son cerveau peinant à intégrer les informations qui lui parvenaient.
- Mais… mais… comment ? Béguéya-t-elle alors qu’elle peinait à mettre ses idées en place.
- Mademoiselle, respirez calmement. intervint l’agent Pelletier.
Sur ses conseils, elle prit deux grandes inspirations mais son cerveau semblait figé.
- Donc, commença-t-elle d’une voix tremblante avant de prendre une grande inspiration. Vous l’avez retrouvé ? murmura-t-elle puis son ton se fit pressant. Vous avez retrouvé Nicolas ? C’est lui ?
- Oui, mademoiselle. Votre frère est vivant. Affirma le plus haut gradé en joignant ses mains. La jeune femme, bien que toujours sonnée, rassembla le peu de rationalité qu’elle avait. Cela faisait tellement longtemps…
- Comment ? Comment en êtes-vous sûr ? Parvint-elle à leur souffler alors que son cerveau rejouait en boucle les mots de l’inspecteur.
- Il est exactement comme vous l’avez décrit, mademoiselle, et la seule chose qu’il ait dit à part votre nom c’est son prénom. lui révéla l’agent Pelletier alors que le commandant fouillait dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir une feuille de papier glacé qu’il posa sur la table.
- Cette photo a été prise à son arrivée à l’hôpital militaire de Marseille. Y a-t-il encore un doute pour vous, mademoiselle ?
Anna sentit l’intégralité de l’air contenu dans les poumons s’extirper et se retrouva à haleter alors que ses pupilles s'écarquillaient. Elle reconnut les yeux bleus nuit et la cicatrice en forme d’étoile au coin de l’oeil qu’il avait depuis petit. Elle attrapa précipitamment la photo entre ses doigts tremblants puis se figea. Seuls ses yeux bougeaient avec frénésie, détaillant inlassablement les traits du visage de son frère. Aucun doute possible, c’était bien lui. Il avait grandit mais malgré tout elle pouvait affirmer que c’était lui malgré la maigreur de son visage, les ecchymoses et les cernes sous les yeux. Elle sentit les traits de son visage se tendre sous le choc et ses yeux se figer.
Après un long moment, elle releva des yeux brillants vers les officiers.
- C’est lui. Affirma-t-elle.
Les officiers hochèrent la tête d’un seul homme.
- Bien, mademoiselle. Nous pouvons vous conduire à son chevet. Il aura besoin de soutien émotionnel après ce qu’il a vécu. annonça le commandant en se levant, imité par son subordonné.
- Je vous remercie.
Elle attrapa à la va-vite un manteau, des chaussures et son sac à main et suivit les officiers jusqu’à leur véhicule.

Salut ! Visiblement, ce sont tes débuts ici donc d'emblée : bienvenue parmi nous !   

Ensuite, je sais pas si t'as remarqué, mais ton texte est en doublon   

Pour en venir au texte en lui-même, il est vraiment bon ! Les phrases sont, dans l'ensemble, bien écrites et bien rythmées et l'histoire, bien qu'assez simple, tient bien en haleine. Pour l'émotion, je pense que la tienne est la surprise, non ? C'est celle qui me paraît le mieux coller ici. 

J'ai juste trois reproches à te faire. D'abord, j'ai pas vraiment aimé la manière de parler de Dupont, qui est très impersonnelle et assez "fade." Il se contente de dire ce qu'il à a dire, pour le bien de l'histoire, sans y apporter quoi que ce soit. Alors, ça peut être juste son trait de caractère, mais il aurait peut être mieux fallu le faire comprendre, si c'est le cas. Ensuite, toujours sur les dialogues, fais attention à mettre des tirets : là, il n'y a rien qui les distingue de la narration. Et enfin, j'ai trouvé la phrase "Anna sentit l’intégralité de l’air contenu dans les poumons s’extirper et se retrouva à haleter alors que ses pupilles s'écarquiller." vraiment lourde, pour pas grand chose. Je te conseillerais plus quelque-chose de plus simple, comme "Anna eut le souffle coupé. Elle se mit à haleter et sentit ses pupilles s'écarquiller."

Voilà pour ce que j'avais à dire  

Bonjour, merci beaucoup pour ton retour bienveillant.

Je n'avais pas vu, je vais voir si je peux supprimer le doublon.
En effet, c'était mon premier défi ! Et je viens de reprendre l'écriture après une pause de quelques années, je tâtonne encore pour trouver mon style.
L'émotion du texte était bien la surprise.
En ce qui concerne le policier, c'était, en effet, voulu qu'il ne s'étale pas et ne reflète pas ses émotions, dû à sa fonction. Tu as raison j'aurai dû en faire mention.
Les tournures que tu m'as proposé font plus de sens par rapport au texte.
Merci pour tous tes conseils,

Merelie

Merci encore Céhah, j'ai ajouté les tirets pour plus de compréhension et supprimé le doublon (normalement). Je tiens compte de tes conseils et retravaillerai le texte de mon côté afin de respecter le temps impartis.
Peut-être que je posterai la réécriture en commentaire de ce sujet s'il y a beaucoup de changements et si certains sont intéressés.

Merelie

Rien à ajouter, bravo pour ton texte fluide à la lecture mêlant surprise et joie. Je serai plus nuancée que @Céhah concernant les propos du policier car c'est le propre de la fonction de policier d'être impersonnel, cela ne m'a pas semblé inapproprié.

Bonjour @ninja-janine merci pour ton retour bienveillant et très encourageant. Je te remercie d'avoir également partagé ton opinion sur le policier. Je prends note de vos avis pour la suite.