Texte Atelier Ghosto1977

Le bruit de la sonnette retentit dans tout le petit appartement parisien. Isabelle sursaute dans son lit. Quelle heure cela pouvait-il être ? Cinq ou six heure ?
« Isabelle ? C’est la police, ouvre, s’il te plaît ! »
La jeune femme bondit hors de ses draps, enfile un pantalon, et se précipite vers la porte principale. La police ? Mais qu’est-ce que ces collèges pouvaient bien lui vouloir. Car, oui, depuis environ six mois, la jeune femme de vingt-sept ans aux cheveux de jais était devenu membre de l’INPS, la section scientifique de la police parisienne.
« Isa, tu es là ? »
Cette voix, elle la connaissait. C’était celle de l’Inspecteur Janvier de la Police Judiciaire.
« Oui, j’arrive, deux minutes ! »
Fébrilement, elle tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte blindée. Face à elle se tient un grand homme d’une quarantaine d’années aux cheveux blonds. Ce dernier tourne aussitôt ses yeux plein d’embarras visible vers elle.
« Raph’, qu’est-ce qu’il y a ? »
L’homme pousse un profond soupir, et son regard devient fuyant. C’était la première fois qu’elle le voyait dans cet état. Raphaël Janvier était déjà un policier expérimenté. Il en avait déjà vu des horreurs tout au long de sa carrière.
« Raph’, j’aime pas ton regard, que se passe-t-il ?
– Écoute, Isa, je ne sais pas quoi dire. On se connaît depuis si longtemps… »
Oh que oui qu’ils se connaissaient depuis longtemps. Il l’avait vu réussir son bac avec mention très bien, et elle l’avait vu devenir inspecteur. Il faut dire qu’Isabelle n’était pas rentrée dans la police par hasard. La police est une vieille affaire familiale. Sa mère était secrétaire du commissariat lorsqu’elle rencontra le jeune et brillant inspecteur qui devait par la suite devenir le Commissaire Bernard Clairant. Ce dernier avait toujours rêvé d’avoir un fils qui lui aurait succédé, mais la nature en avait décidé autrement et, s’il s’était très bien accommodé d’une fille surdouée, il était hors de question pour elle de devenir autre chose qu’une femme en uniforme bleu. Alors, après avoir rêvé de devenir une brillante illusionniste, la jeune femme férue de sciences avait pragmatiquement opté pour la police scientifique.
« Raph’, qu’est ce qui se passe ? »
La voix de l’homme se fait tremblante, et son regard se fait fuyant.
« J’étais en patrouille toute la nuit… Je sais pas comment te le dire…
– Mais, qu’est-ce qui se passe ? »
Le cœur de la jeune femme bat désormais la chamade.
« Est-ce que tu sais si ta mère va bien ?
– C’est pas la forme en ce moment, heureusement que Papa est là…
– Justement, comment dire, des collègues en patrouille sur les quais ont repéré un truc il y a moins d’un quart d’heure. Est-ce que tu sais si le Commissaire avait un rendez-vous ? Ou s’il devait rencontrer quelqu’un ?
– Tu connais papa, tu sais qu’il ne dit jamais rien à personne. En tout cas, il ne m’a pas prévenu.
– Je sais pas comment te dire ça. »
Le regard de l’homme se fait sombre et il semble retenir ses larmes.
« On a retrouvé un corps ce matin, quai de la Tournelle. J’ai jamais vu une horreur pareille.
– Tu as besoin de moi pour les prélèvements, c’est ça !
– Non, Isa, dit-il en lui barrant le chemin de son bras. Il ne faut pas que tu vois ça, « il » ne le voudrait pas. Les collègues l’ont facilement identifié grâce à sa carte de police.
– Qui ?
– On ne sait pas trop ce qui est arrivé. Ton père était pourtant aguerri. On pense donc qu’il devait connaître son agresseur, et qu’il devait avoir rendez-vous avec lui.
– Non ! »
La jeune femme explose en larmes et se réfugie dans les bras de son collègue.
« Je suis désolé, il était tout pour nous à la PJ aussi. »
Les pensées se bousculaient dans la tête d’Isabelle. Elle allait devoir prévenir sa mère, s’occuper des papiers administratifs, de l’enterrement et de la succession…
« J’ai pourtant l’habitude de ces annonces, déclare l’homme, et je pensais que ce serait mieux si c’était moi qui te l’annonçais, mais j’étais pas préparé. C’est la première fois que je dois faire ça pour un collègue… Si tu as besoin de quoi que ce soit, hésite pas ! »
La jeune femme ne bougeait pas, elle n’y arrivait pas. Aujourd’hui était le jour où son monde venait de s’écrouler.

Arf, c'est presque dommage que la tristesse n'arrive qu'a la fin, j'aurai bien aimé la voir se développer un peu plus tôt, ou la ressentir un peu plus chez Janvier.

Néanmoins très bonne lecture, merci !

Par contre j'ai l'impression que tu as tendance à t'avachir sur certains détails sans importance ou hors contextes : "Il l’avait vu réussir son bac avec mention très bien", "après avoir rêvé de devenir une brillante illusionniste". Ca a tendance à alourdir le récit si ce n'est pas spécialement développé je trouve.

Il y a beaucoup de contexte et la tristesse est au final très peu développée, c'est dommage.
Je ne sais pas si tu t'es laissé allé à écrire le contexte de l'histoire et que tu as manqué de temps à la fin pour ajouter un peu de sentiment mais sinon, l'idée était bonne :-)
Petit détail : Raphaël qui se présente comme étant "la police" lors de son première ligne de dialogue, ça fait bizarre. Surtout qu'il appelle ton héroïne par son prénom dans le même temps.

Tristesse. Mais par contre c’est dommage que celui qui annonce exprime plus ou plus tot l’émotion.
Très sympa, comme texte.

Hello, bravo pour ton texte et ta participation.
Je pense que tu as tiré la tristesse comme émotion. Mais je rejoins les précédents avis: il y a beaucoup de contexte et l'émotion est finalement assez peu développée, presque expédiée. Peut-être as-tu manqué de temps à la fin de l'atelier? C'est dommage car la plume est plutôt fluide.
Sur la forme, on retrouve quelques problèmes de concordance des temps, notamment quelques passages entre le passé et le présent, mais ce sont des détails qui se corrigent vite à la relecture.