Un titre random

Des heures qu'il roulait, et sa voiture avait décidé de le lâcher au milieu de nulle part en fin d'après-midi, au milieu d'un orage. Personne à l'horizon et plus de batterie pour appeler une dépanneuse. Une fois la pluie calmée, il se décida à sortir de sa voiture pour chercher de l'aide. La lumière commençait à baisser, heureusement qu'il avait une vieille lanterne de camping dans son coffre ! Il s'était arrêté sur une route au beau milieu d'une forêt, et un sentier semblait débuter non loin. D'après sa carte, ce devait être un raccourci vers la ville la plus proche. Il pesta mais se mit en route.
Le chemin sinueux disparaissant par moment il ne savait trop où pour réapparaître quelques dizaines de mètres plus loin. Les arbres se faisaient de plus en plus denses, obscurcissant d'autant plus vite le ciel. L'orage avait laissé derrière lui une brume glaciale qui donnait à l'a forêt une teinte blafarde et s'infiltrait à travers ses vêtements. Il grelotait, de froid mais aussi d'inquiétude.
Le sol se fit moins ferme, et il se retrouva bientôt à devoir faire des détours pour éviter d'immenses flaques d'une eau putride et nauséabonde, pataugeant dans une terre détrempée, où s'enfonçaient ses souliers vernis. Chacun de ses pas s'accompagnait d'une espèce de bruit de succion écœurant. Un des rares sons qu'il entendait dans cette forêt étrangement calme. Il y avait certes le bruissement du vent dans les feuilles et quelques grincements de branches, mais tout semblait comme étouffé.
Pour ne pas perdre l'équilibre, il dû bientôt s'appuyer sur les troncs, écorchant ses mains sur leur écorce poisseuse. La pénombre progressait et il trébuchait de plus en plus souvent sur une racine qui émergeait du sol ou une vieille souche moisie dont l'odeur de putréfaction se mêlait à celle, tourbeuse, de la forêt.
L'orage se remit à gronder. Il songea à faire demi-tour, mais il cru deviner au loin la silhouette de ce qui lui semblait être une bâtisse. La lumière s'amenuisant, il lui était difficile de l'affirmer avec certitude, mais il lui sembla plus sûr de continuer vers cet abri potentiel plutôt que de tenter une retraite incertaine vers sa voiture. La retrouver dans la nuit lui semblait impossible.
En s'approchant, il constata avec soulagement qu'il ne s'était pas trompé, mais le bâtiment, imposant, avait connu des jours meilleurs. Cela avait probablement été un charmant manoir familial au temps de sa splendeur, mais cette époque était révolue depuis longtemps. Haut de trois étages, son crépi autrefois blanc étant rongé par une mousse noirâtre alors qu'ailleurs il laissait transparaître la pierre nue d'un mur lui même érodé par les intempéries. Le toit n'était pas en meilleur état, des pans entiers étaient dénués de tuiles, découvrant des poutres pourrissantes à la solidité toute relative. Les volets écaillés tenaient à peine sur leurs gonds, la rouille seule les empêchant de se détacher. Seul l'un d'eux possédait encore suffisamment de mobilité pour lancer un couinement lancinant au rythme des rafales de vents.
Le voyageur épuisé était déçu, mais se résolu à devoir passer la nuit ici.
Comme pour marquer son arrivée, le tonnerre retentit. Il pressa le pas autant qu'il pu, mais une boue collante qui lui arrivait à la cheville ralentissait sa progression. Enfin il atteignit le perron. Il était trempé, frigorifié, mais son estomac noué par l'angoisse lui évitait de ressentir la faim. La pluie se remit à tomber, devenant rapidement déluge. Il voulu entrer, mais la porte ne s'ouvrit pas. Il ne sut dire si elle était fermée à clef où simplement coincée, mais la texture spongieuse de son bois l'incita à tenter de l'enfoncer. Il se jeta dessus de tout son poids et la traversa comme rien. Surpris par son élan, il se retrouva au sol, un peu secoué. Il se releva en ôtant de ses cheveux les restes de son entrée fracassante, mais s'arrêta au milieu de son mouvement, stupéfait par ce qu'il découvrait à l'intérieur.

Hello ! Bravo pour ton texte, il est vraiment plaisant à lire et tu écris très bien. Si j'avais un truc à noter, ça serait le souci du rythme. Je pense que tu enchaînes un peu trop les phrases longues, surtout lorsque tu pars dans la description. Et aussi, là ça fait pas mal de narration sans qu'interviennent pensées ou dialogues, et je pense que là aussi au niveau rythme ça aurait pu apporter quelque chose.
Merci pour ta participation !