Elle était déjà morte en pénétrant dans cette pièce

Gabriel pénétra dans le hangar obscur. Heureusement, ses sens sur-développés lui permettaient de distinguer l’intérieur du lieu comme en plein jour. Qui avait bien pu lui envoyer ce « rendez-vous » ? En tout cas, son mystérieux hôte devait bien le connaitre, vu qu’il lui avait envoyé cette adresse par un message ultrason, qu’aucun être humain n’aurait pu percevoir.

À première vue, le lieu était désert… à moins que… son oreille hyper aiguisée lui indique un bruit sourd à l’autre bout du couloir… Des battements de cœur !
Aussi silencieux qu’un chat, le super-héros se faufila. Son sens infra-rouge lui indiquât une unique forme humaine visiblement assise. Précautionneusement, il tourna la poignée de la porte… Le lieu n’était pas fermé. Et si cela était un piège ?

La respiration de l’individu était calme et stable. Gabriel, inquiet, dégaina son double cimeterre, « Ascalon », et pénétra brusquement dans la salle presque vide. Face à lui se tenait une jeune femme blonde, inconsciente, étroitement ligotée et bâillonnée sur une chaise.

Pressentant un piège, Gabriel hésita. Pas de toute, la prisonnière était seule dans ce lieu. Lequel de ces ennemis avait bien pu lui jouer ce tour ? Qu’importe, il fallait sauver la victime ! D’un bond, le dhampire fonça aussitôt, et délivra la bouche de la captive qui commença à reprendre connaissance.

« Du calme, je vais vous sortir de là !
- Mais, que… »
En découvrant le visage de son sauveur, le visage de l’inconnue devint pâle.
« Vous êtes… ce Ghosto que la police cherche à coffrer. Je vous en prie, ne me faites pas de mal !
- Ne vous inquiétez pas, poursuivit Gabriel en tranchant les liens entravant les poignets de la jeune femme à l’aide de son arme, Je vais vous sortir de là. Vous êtes Sophie Moulin, la journaliste ?
- Oui !
- Que vous est-il arrivé ?
- Je… Je n’en sais rien. Je me suis rendu chez le milliardaire Constantin Zaros pour une interview, un type charmant...
- Quel ? Quel nom avait vous dit, paniqua Gabriel en entendant ce nom.
- Zaros… J’ai juste accepté une coupe de champagne, et j’ai perdu conscience. Mais qu’est-ce que je fais là, et où est mon caméraman ?
- J’en sais rien, mais je commence à comprendre, on doit sortir d’ici, vous êtes en très grand danger !
- Allons, Gabriel, lance une voix rauque et caverneuse derrière eux, vous n’allez quand même pas partir tout de suite ! »

Le dhampire, qui tenait la journaliste contre lui et l’aidait à se relever, se retourna brusquement, pour faire face à un homme en costume de diable rouge à motifs de flammes. Ses yeux, à la pupille intégralement noire, semblait pleurer des larmes d’ébène. Un gigantesque dragon à 7 têtes et 10 cornes de la même couleur était peint sur son torse, et un œil de Ra était placé au-dessus de son nez, ressemblant au bec d’un faucon. 2 tridents dorés étaient placés dans leurs fourreaux, dans son dos.

« Za… Seigneur Phénix, s’exclama Gabriel, bredouillant.
- Oh, tu utilises mon nom de guerre, maintenant, s’amuse l’étranger en caressant le corbeau accroché à sa main gauche. Voyez-vous, chère ami, Gabriel ici, il n’ose pas m’appeler « Zaros », car il craint que, vu que vous connaissiez mon identité, je serai dans l’obligation de vous tuer. Gabriel n’a pas compris que vous étiez déjà morte au moment où vous avez accepté mon invitation…
- Zaros, Bredouilla la jeune femme. C’est vous ? Mais, à quoi rime ce cirque ? C’est un bal costumé ?
- Oh, non, juste un diner entre ennemis !
- Pas fan de votre humour, où est mon caméraman ?
- Oh, vous voulez parler… de ce garçon… délicieux ! »

La créature ouvrit sa large bouche, révélant une langue gloutonne qu’il passa sur ses dents dont émergent 2 canines aiguisées !

« Arrête, Zaros, elle ne peut rien contre toi !
- Tu as raison, Gabriel. Elle ne peut rien contre moi. Mais je peux faire quelque chose contre toi. Je te connais, Gabriel. Nous sommes pareils. Après tout, nous avons même partagé la même femme ! Mais tu as un défaut. Tu aimes jouer les héros. Tu t’attaches aux jolies femmes, et tu as cette stupide culpabilité qui te ronge lorsque tu échoues à sauver quelqu’un. C’est ton point faible, Gabriel. C’est pour cela que je gagnerai toujours contre toi !
- Je ne la connais même pas !
- Mais tu continues à penser que la vie de parfaits étrangers vaut quelque chose. Tu as commis la pire erreur en essayant de me tuer, Gabriel, on ne s’attaque pas à un dieu ! Je te condamne, par conséquence, à la damnation éternelle !
- Bas toi plutôt contre moi !
- Oh, allons, Gabriel, Tu connais mes pouvoirs psychiques ! Tu sais que je peux, à l’instant, me trouver en Australie et toujours me tenir là, devant toi par projection mentale. Et tu sais que je pourrai la tuer depuis New York. Je te l’ai déjà prouvé ! Aucune personne, sur cette planète, n’est hors d’atteinte de mon courroux !
- Laisse là !
- Pourquoi ? Pourquoi, alors que je m’amuse follement en ce moment. Et puis, peut-être est-elle déjà morte, et n’est-elle qu’une de mes illusions psychiques !
- Qui est ce type, s’énerva la jeune femme, Je suis bien vivante…
- Oh, mais je ne me suis pas présenté, en effet, je manque à tous mes devoirs, veuillez m’en excuser ! Je suis le « Seigneur Phénix », aussi surnommé le « Seigneur noir de la damnation », dieu détenteur du pouvoir de la vie éternelle, et créateur et premier membre de l’espèce supérieur des vampires !
- Tu n’es pas un dieu, Zaros, tu n’es qu’un sociopathe rongé par la folie des grandeurs !
- Oh, tu vois, tu es toujours aussi désagréable ! J’aurais aimé partager un délicieux repas avec vous et échanger cordialement, mais tu n’as pas l’air d’en avoir envie ! Tant pis, Ciao Bello ! »

La créature s’évapora subitement dans le néant. Elle n’était, depuis le début, qu’une illusion projetée mentalement. Mais la jeune femme était saine et sauve, et c’est tout ce qui comptait… La jeune femme, non… Prise de convulsion, la prisonnière s’effondre au sol.

« Sophie, non, hurla Gabriel. Restez avec moi. Il essaye de pénétrer dans votre esprit. Luttez… Ne le laissez pas… »

Le souffle de la journaliste se faisait court. Son cœur s’emballait tandis que son regard ne fixait plus rien.

« Résistez, Sophie, je vous en prie ! »

La température de la jeune femme s’éleva, et son cœur se mit à battre toujours plus fort, jusqu’à ce qu’il lâche brutalement… tout était fini !

Gabriel resta là, impuissant. Tout cela était de sa faute. Son ennemi juré s’en était pris à cette pauvre fille et à son caméraman juste pour l’atteindre. Et, comme toujours, il avait réussi. Le monstre allait s’en prendre à toutes les personnes qui lui étaient chères. Mais comment stopper un télépathe pouvant tuer à distance ? Gabriel l’ignorait. Son esprit était entièrement tourné vers le cadavre de la victime qui se tenait face à lui. Elle était morte… et c’était entièrement de sa faute !

Premier texte que je lis pour cet atelier, j'ai bien aimé le ton de l'histoire. Le super-héros qui veut à tout prix sauver une innocente sans savoir qu'elle est déjà condamnée en quelque sorte. Bonne idée de base Sur la forme, j'allegerai peut-être certains bouts de phrases qui cassent un peu le rythme de ta narration. Le "Il craint que, vu que", par exemple. Quelques petites confusions au niveau des temps aussi, un mélange de présent et de passé simple mais ça c'est dur de s'en rendre compte dans le feu de l'action en 1h30, rien de grave ! Les réactions de Sophie m'ont parue cohérentes vu la situation, mais sa mort m'a laissé une question. A t-elle été empoisonnée en amont par son ravisseur ? Ou c'est vraiment un espèce de contrôle mental qui l'a tuée ? Merci à toi pour ce texte, j'ai passé un très bon moment

Merci Beaucoup de ton retour. Je suis totalement d'accord avec les phrases. C'est toujours mon éternel problème de vouloir en mettre trop. C'est pour cela que je relis et réécrit plusieurs fois pour épurer et lisser. Mais bon, pas eu le temps ici, hélas.

Quant à la question de sa mort, savoir si elle était déjà morte depuis le début, et que tout cela n'était qu'une illusion mentale ou pas, c'est tout à fait volontaire. C'est ce que je voulais que le lecteur ressente. Ce qui nous amène au méchant de l'histoire. Si celle-ci n'est pas autre chose qu'un exercice, et que ce texte ne servira à rien de plus, le méchant, lui, a vocation à devenir l'ennemi ultime du héros. Il était donc important que je teste un peu son effet sur les potentiels lecteurs.

J'avoue que ce qui est montré ici n'est qu'une infime partie de ce qu'il est. Pour moi, en tant qu'écrivain, j'avoue ressentir une double sensation un peu contradictoire. La première, c'est qu'il est infiniment drôle à écrire, de par son côté "no limit" et son extrême humour noir (et sadique). Il ne respecte rien, et c'est assez marrant.

Mais, d'un autre côté, ce côté "sans limite et sans respect de quelque loi, norme sociale ou vie des autres" est absolument malaisant. Le gars est un monstre total qui n'aime que lui-même, et n'a absolument aucun sentiment ni aucune empathie pour personne. C'est un type manipulateur qui utilise son charisme pour se servir des autres.

J'avoue m'être renseigné sur internet pour essayer d'approcher au plus près de la personnalité de ceux qu'on appelle les "sociopathes". Je sais que beaucoup est écrit sur eux, mais rare sont les œuvres à vraiment les retranscrire correctement (Dexter décrit, dans le premier roman et les premières saisons de la série, son héros de manière pas trop mal, cela dit)

Le sociopathe se différencie, par exemple, sur 2 points au moins du psychopathe. Le psychopathe l'est génétiquement, de naissance, là où le sociopathe l'est "par expérience" (ce qui me permet de mettre en parallèle ce méchant avec mon héros. Les 2 ont connu des expériences similaires, mais l'un a évolué du côté "tueur professionnel sans pitié" vers quelque chose de noble, protégeant les innocents, là où l'autre va devenir un monstre total. Il sont une image miroir l'un de l'autre) et, deuxièmement, le psychopathe ne ressent vraiment rien de rien, ce qui lui permet d'avoir bien plus de contrôle sur lui-même que le sociopathe qui, lui, ne va rien ressentir... à par la colère, qui est en revanche exacerbée chez lui, le rendant impulsif.

Ton texte est chouette, voilà longtemps que je n'avais plus lu de récit avec des vampires, ça m'a rappelé plein de souvenirs haha
J'ai beaucoup aimé ta narration et je me suis facilement représentée les scènes. La mort subite mais à laquelle on s'attend est super aussi dans le sens où j'ai bien ressenti que le tueur est une personne sans scrupule. Le héros confronté à une énième mort causée par son ennemi juré, je l'ai bien ressenti en tout cas.

Je n'aurais qu'une seule remarque qui concerne le tout début du dialogue :
"D’un bond, le dhampire fonça aussitôt, délivra la bouche de la captive qui commença à reprendre connaissance.
« Du calme, je vais vous sortir de là !
- Mais, que… »"

En fait, je trouve étrange que Gabriel lui dise directement "du calme" alors qu'elle ne fait que reprendre connaissance. Ou alors il aurait fallut spécifier qu'elle s'agite.

Voilà c'est du pinaillage, le reste est vraiment super, bravo !

Merci beaucoup

Super texte ! Je me suis bien représenté les scènes. Et surtout j'ai envie d'en savoir plus sur la relation entre Zaros et le héros
J'aurai préféré lire plus sur les émotions du héros lorsque la journaliste meurt, je trouve que c'était rapide.

Merci

Bravo pour ton texte. Je n'ai pas l'habitude de lire des textes sur les superhéros^^

Au niveau du fond, c'est presque dommage que la mort arrive aussi tard, je pense qu'il y aurait eu des choses à creuser, justement sur cette histoire de culpabilité. Peut-être sous forme de flashback? Avec un début qui laisse voir les sentiments de Gabriel.

Au niveau de la forme, quelques tournures de phrases sont peut-être un peu lourdes.

En tout cas, bravo

Hello ! Bravo pour ton texte. Encore une fois, on suit très bien l'action, c'est rythmé et j'apprécie l'originalité du super héros.

le super-héros se faufila. : se faufila où ? jusqu'où ?

Gabriel, inquiet, dégaina son double cimeterre, « Ascalon », et pénétra brusquement dans la salle presque vide. : attention aux virgules qui coupent le rythme de la phrase. Mieux vaut en faire une deuxième.

Le dhampire, qui tenait la journaliste contre lui et l’aidait à se relever, se retourna brusquement, pour faire face à un homme en costume de diable rouge à motifs de flammes. : là aussi, trop de virgules et trop de détails différents dans la même phrase

Un gigantesque dragon à 7 têtes et 10 cornes de la même couleur était peint sur son torse, et un œil de Ra était placé au-dessus de son nez, ressemblant au bec d’un faucon. : la description est mal organisée je trouve, ça aurait mieux de d'abord parler du tatouage sur le visage et ensuite descendre sur le torse

s’exclama Gabriel, bredouillant. : bredouilla Gabriel.

Voyez-vous, chère ami, Gabriel ici, il n’ose pas m’appeler « Zaros », car il craint que, vu que vous connaissiez mon identité, : virgules qui entrecoupent la phrase

… La jeune femme, non… : là, je trouve que tu laisses tout le travail au lecteur avec les points de suspension, c'est à toi de nous dire ce qu'il se passe.

son regard ne fixait plus rien. : son regard se perdait dans le vide ?

La température de la jeune femme s’éleva, et son cœur se mit à battre toujours plus fort, jusqu’à ce qu’il lâche brutalement… : je pense que tu aurais pu aller plus loin/fort dans les termes. La scène de mort est un peu rapide, pareil pour les émotions, et ça reste un peu en surface.

Merci pour ta participation !

Gabriel resta là, impuissant. Tout cela était de sa faute. Son ennemi juré s’en était pris à cette pauvre fille et à son caméraman juste pour l’atteindre.