Atelier du 26/06 - Le cercle vicieux de la vengeance

Les débris de terre retombent lourdement sur le sol déjà creusé par les bombes. Les agriculteurs malchanceux meurent sous le choc. Les oreilles en sang, la bouche pleine d'hémoglobine, Laurent se relève tant bien que mal. Il fait dos aux champs de blé qui viennent de se faire bombarder. Irrité par l’air chaud et piqué par les rejets de gaz de l’obus qui vient de tomber à 3 kilomètres de chez lui, Laurent ne garde pas longtemps les yeux ouverts.
Soudain tiré en arrière par sa cheville, il crie de douleur alors que son corps se tourne pour faire face à son agresseur. Lançant son autre jambe sur une silhouette qu’il discerne entre plusieurs clins d'œil, il fait basculer une personne à côté de lui.
Encore sourd, Laurent se glisse sur lui et tente de lui attraper le cou. Mais trop faible pour se relever, il se fait arrêter par Elliot qui vient le plaquer contre le sol. Laurent reprit sa respiration au contact de celui-ci qui lui fit l’effet d’un électrochoc. Crachant du sang au visage d’Elliot, il possède dès lors quelques secondes pour pouvoir réfléchir. Recevant le poing d’Elliot contre sa joue, Laurent sentit l’une de ses dents tomber dans la flaque de sang de sa bouche. Il crache de nouveau au sol suite au coup. Ses cinq sens revenus après une longue attente, il remit son regard désormais net sur son ami d’enfance.
- Tu tapes toujours aussi mal.
- Et toi, tu es toujours aussi misérable ! Réplique Elliot.
Le poing d'Elliot arqué, Laurent fait basculer son bassin en arrière. Envoyant Elliot chuter par-devant, il se démène pour sortir passer de l'autre côté. Rampant d’abord à quatre pattes, il se relève avec difficulté. Les jambes tremblantes et le souffle coupé, il ne fuit pas pour autant le combat. Il se retourne vers son adversaire, la rage brûlant ses pupilles. Le feu et le chaos dansent en harmonie derrière Elliot.
Le visage plein de terre, son ami le toisa avec une animosité vengeresse. Passant sa main dans le tissu de sa veste, il sortit de sa poche un couteau qu’il lança vers les pieds de Laurent. Regardant l’arme en contrebas, Laurent la prit sans attendre une explication.

Les mots avaient déjà été dits. Aucune parole n’avait pu convaincre l’autre. Alors, armé d’une lame chacun. Ils emploient la force. Suivant les lignes d’un cercle, les deux commencent se rapprocher l'un de l’autre sans pour autant passer à l'offensive. Porter le premier coup peut être fatale si mal orchestrer. Ils l’avaient appris tous les deux, au même endroit. Ils connaissaient les techniques de l’autre, les points forts, mais également les points faibles. Anciennement compagnons, ils se complétaient. Mais désormais adversaires, ils se tueront.
Engageant sa lame contre l’épaule droite d’Elliot, Laurent commence le combat. Première esquive d’Elliot qui réplique avec un coup vif vers le bas, manquant de couper le flan de Laurent. Lançant de nouveau son couteau vers le visage d’Elliot, il toucha son adversaire à l’oreille, déséquilibré par la terre qui se dérobe sous son pied. Elliot manque de perdre un œil. Se laissant tomber en arrière, Elliot fait une roulade et se relève assez vite pour parer le prochain coup de Laurent. Celui-ci vise de nouveau son visage, les lames s'entrechoquent dans une étincelle. Jetant un dernier regard à l’autre, ils savent que les prochaines secondes seront décisives. Glissant jusqu’au bras de Laurent, la lame vient trancher son biceps. Serrant les dents, il se recule en prévisualisant le retour du coup d’Elliot qui atterrit contre sa mâchoire et l’écorche de peu.
Posant son pied dans la terre, il prit appui et bascule de tout son poids vers l’avant. Dans un élan acharné, se recroqueville, avance et plante sa lame près de l’aisselle d’Elliot.
Perdant son souffle, Elliot sentit son corps se contracter sous le coup. Comme pour garder la lame en lui, pour intégrer cette nouvelle partie à son organisme.

Mais Laurent retire le métal dans la seconde qui suit. Le feu des explosions antérieures atterrit jusqu’à la grange qui se tenait à leur gauche. Sentant le liquide nauséabond s’écouler petit à petit de son corps, Elliot serre les poings. L'adrénaline consume l’esprit de la victime qui attrape le poignet de Laurent avant qu’il ne s’échappe complètement de lui. Tordant sa peau, il pivote sur le côté, écrase son pied et donne un coups de coude dans son visage. Continuant son tournoiement, il se retrouve le dos contre son torse et renvoie sa tête en arrière pour assommer Laurent.
Celui-ci sentit son nez se briser sous le choc et entendit les craquement de son squelette alors que le liquide s'évade de cette zone de conflit. Son corps crie en lui tandis que sa bouche ne prolifère aucun son. Reprenant ses esprits, il passe son bras autour du cou d’Elliot. Mais son adversaire continue de mordre son poignet et Laurent tente un dernier coup de poignard dans son torse avant de lâcher sous la douleur. Étranglant Elliot, les dents encore présentes de celui-ci viennent se planter dans sa peau brûlante.
Le grange en feu commençait à se rapprocher dangereusement de la scène de combat et les deux survivants suer face à cette chaleur.
Pouvant résister aux dents tremblantes de Elliot, s’est la blessure faite précédemment à son bras qui le fait faiblir. Le sang de Laurent coulant jusqu’à la bouche d’Elliot, les deux s’écroulent à genoux. Celui-ci criant dans un râle et serrant son emprise, celui-là s'étouffant. Malgré le manque de sang dans son cerveau, Elliot réussit à planter son couteau profondément dans la hanche de Laurent, mais se coupe au passage en retirant la lame pour le faire saigner. Perdant ses forces au fur et à mesure, cette nouvelle blessure lui donne un vertige qui lui fait relâcher son emprise sur Elliot. S'écoulent chacun des deux côtés, Elliot tousse face contre terre alors que Laurent saigne allongé comme un cadavre.
Les deux sont à bout de force, presque morts. Ouvert, sale et suant, le corps continue de tenir en dépit de raison. Ce sont les sentiments qui permettent cet exploit.
Le cercle vicieux de la vengeance.
Serrant son couteau contre son torse, Elliot tourne son visage vers Laurent abattu derrière lui. Il rampe, la terre se mêlant à ses plaies. Le feu tombant à ses côtés.
Relevant son torse, il prend son couteau à deux mains et les relève au-dessus du corps tremblant de Laurent. Dans un dernier cri de douleur, il plante la lame. Mais Laurent attrape au même moment un bout de bout enflammé qu’il remonte jusqu’au visage d’Elliot.
La sensation de brûler était atroce. Le cri d’Elliot paraît fondre et il lâche sa lame en voulant repousser la source de chaleur que Laurent garder collé contre sa peau. Sa main brûlait, mais il restait en vie.
Dans un dernier élan, Laurent bascule sur le côté, attrape le col de la veste d’Elliot qui tente de fuir. Son visage fondant comme de la cire. Il plaque la planche en feu contre sa figure et pose ses deux mains dans le feu, maintenant la pression. Ses mains prennent feu, tout son corps s’allume de rage, de peur, de douleur. Mais cela n’est rien comparé à la satisfaction de voir Elliot se dissoudre sous les flammes. Son visage s’étale hors de la planche, se mélange à la terre, son sang brûle, sa figure fume. Les manches de Laurent prirent feu et sous l’extasie et la folie de son acte, il ne percute pas tout de suite. Il roule alors dans la terre, roule encore et encore. S’éloignant de la scène de crime, s’éloignant de son combat. S’éloignant du corps d’Elliot qui prend feu.
Regardant le spectacle des flammes, Laurent crache une dernière fois son sang. Les mains à moitié annihilées enfouies dans le sol fumant, le corps brûlé recouvert de terre et les ses plaies ouvertes.

Ohh, je vois ce que tu voulais dire sur mon texte. Tu en as en effet beaucoup développé ce corps à corps et c'était peut être l'objectif central du défi ! (je me suis focalisé sur "la guerre à la Tolkien") C'est ici réussi du coup, la lutte est longue et acharnée ahah

J'ai trouvé ça très intriguant le contexte des bombardements pendant qu'ils se battent entre eux !

réponse à Mitchole Bidou.

Merci beaucoup, c'est vrai que nos textes sont assez opposés. Mais j'avais vraiment aimé le tien. J'ai du mal à faire des vues d'ensemble et la tienne était vraiment bien écrite. Je pense d'ailleurs m'en inspirer. Tu as également écrit une bataille, mais pas de la même sorte. C'est tout .

Oh super texte ! J’aime beaucoup l’emploi du présent qui donne un côté très vif à ton texte, renforcé aussi par les phrases courtes qui sonnent vraiment comme des chocs ! La description est super précise, on visualise tout précisément, c’est top !

réponse à Scalenary.

Meric beaucoup !  
J'ai du mal à écrire au présent, donc j'ai voulue tenté quelque chose. Je suis contente que ça t'ait plu.

Hello ! J'aime bien ton texte, l'idée de deux frères d'armes qui se battent jusqu'à la mort est très intéressante à creuser, ça mêle toujours action et drame, ce qui rend très bien, surtout sur des textes courts ! ^^
Les images sont très visuelles et il y a de l'action, mais j'ai l'impression que le rythme a du mal à être dynamique, notamment parce qu'il y a un peu trop la même structure avec des participes présents en début de phrase ^^' Ca m'a un peu gêné à la lecture, car une fois qu'on le voit, on ne voit quasiment plus que ça. Hésite pas à varier la structure sur une prochaine scène, ça dynamiserait un peu plus ! (et les participes présents on peut s'en passer un peu plus en faisant des phrases plus courtes un peu plus souvent, mais je comprends l'envie d'en mettre partout, ça m'arrive aussi x') )
Bref, bravo pour ton texte quand même très cool et en plein dans la consigne, on sent le travail derrière !

réponse à Martatin.

Merci beaucoup ^^
Pour les participes présents j'avoue que je ne sais pas réellement ce que c'est. J'écris sans savoir les procédés, je devrais sûrement les apprendre .
Mais merci pour cette réflexions je vais travailler dessus du coup.

Ah je comprends, moi non plus je suis pas très technique, c'est surtout des trucs que j'ai appris grâce aux précédents ateliers et avec la chaîne de Christelle x')
Bah du coup c'est juste un verbe qui fini en -ant, genre "prenant", "réfléchissant", "avançant"
Voilà voilà, bonne journée ! ^^

Hello ! Alors déjà je trouve ton texte super ! Il nous happe dès le debut avec le contexte autour, et les scènes sont bien décrites ce qui permet aisément de s'imaginer et s'immerger dans l'histoire. Le combat fraternel est epic ! Comme dit dans un commentaire, le fait d'utiliser des parties présents (mots qui finissent par -ant) ajoutent un peu de lourdeur au récit avec la même structure de phrase. N'hésite pas à varier ces structures à l'aide de phrases courtes, mais qui ne possèdent pas de participes présents. Il y a aussi deux autres petites choses qui m'ont fait tiquer :
"Encore sourd, Laurent se glisse sur lui et tente de lui attraper le cou. Mais trop faible pour se relever, il se fait arrêter par Elliot qui vient le plaquer contre le sol."  Tu dis d'abord qu'il "glisse sur lui" alors pourquoi après parles-tu de se "relever" ? De mon point de vue, le fait de "glisser" n'implique pas une action de se lever mais plutôt de ramper, donc peut-être que le verbe ici n'est pas bien choisi ? En tout cas, l'enchaînement des actions ne me parassaient pas très clair. Et cela m'a perturbé que d'une silhouette inconnue, on est passé à Elliot sans même qu'il soit introduit d'une quelconque manière. Évidemment lors d'un atelier, on ne peut pas forcément développer, mais là aussi ça m'avait perturbé.
Malgré mes petits chipotages, ton texte est vraiment bien et prenant, et bravo pour ce texte !

Bonjour, j'ai bien aimé ton texte. J'ai trouvé ça bien l'idée de faire ta scène pendant la guerre. Il y a de très bonne description, j'avais l'impression d'être dans le texte. J'ai bien ressentie l'animosité entre les deux hommes. La scène de combat était top et la fin pareil.

Hello ! Bravo pour ton texte ! je pense que le vocabulaire est bon, tout comme le rythme. Mais j'avoue que je n'ai pas trop compris le texte ni ce qu'il se passait. J'ai eu l'impression qu'à vouloir trop bien faire, on s'éloignait de ce qu'il se passait concrètement et je suis passée à côté. J'ai trouvé le texte confus malheureusement.

Les oreilles en sang, la bouche pleine d'hémoglobine, : c'est pas parce que c'est un synonyme que ce n'est pas redondant

Soudain tiré en arrière par sa cheville, il crie de douleur alors que son corps se tourne pour faire face à son agresseur. Lançant son autre jambe sur une silhouette qu’il discerne entre plusieurs clins d'œil, il fait basculer une personne à côté de lui. : tout ce passage/enchaînement est confus je pense. ça vient sans doute des tournures de phrases pas très claires, de la volonté de trop bien décrire, mais je suis passée à côté.

il remit son regard désormais net sur son ami d’enfance. : je trouve que c'est maladroitement dit

Lançant de nouveau son couteau vers le visage d’Elliot, il toucha son adversaire à l’oreille, déséquilibré par la terre qui se dérobe sous son pied. : plus de rythme et c'est confus

Celui-ci criant dans un râle et serrant son emprise, celui-là s'étouffant. : c'est lourd et maladroitement dit

je pense que tu devrais revoir la structure de tes phrases et ne pas chercher à faire forcément compliqué.

merci pour ta participation !