La painpauté
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Escalyer
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Beaucoup trop long (désolée X) Empty Beaucoup trop long (désolée X)

Dim 26 Juin - 16:08
Le concert assourdissant des armures retentissait sur les immenses collines couvertes de blé, d’habitude si silencieuses. L’air sentait encore la douce et réconfortante odeur du foin, mais il n’était plus qu’une question de temps avant que le sang, le feu et les pleurs ne viennent la remplacer. Chacune des deux armées avançaient à découvert, se scrutant l’une et l’autre, profitant de ce dernier instant de calme et d’observation. Les cliquetis, les roulements, les craquements de leurs équipements étaient devenus routiniers pour ces soldats partis en guerre depuis maintenant des mois. La bataille qui s’annonçait n’en était que sa fatale finalité, dont aucun des camps ne savait si elle allait leur être favorable.

Le roi Philippe était à la tête de son armée, l’air fier et déterminé. Avançant à côté de son étendard bleu ciel, couleur de sa patrie, il savait ce qui l’attendait. Ces yeux d’homme n’étaient pas assez puissants pour le distinguer directement parmi cette marée de soldats, mais il sentait son ennemi avancer devant lui, à des dizaines de lieues. Il l’avait côtoyé pendant tant d’années qu’il était capable de capter sa présence, et bientôt, il serait devant lui. Toutefois, seuls les dieux connaissaient l’issue de ces retrouvailles. Philippe était sûr de lui, sûr de sa légitimité, sûr de son pouvoir, comme il était sûr d’avoir son épée accrochée à sa taille. Il était né pour être roi, tel l’ont décidé les Dieux lorsqu’il fut le premier de sa fratrie à naître, vingt-cinq ans plus tôt. Son père l’avait formé pour ce rôle si important, si fondamental, il n’avait pas à être honteux de sa place. C’était la sienne.

Bientôt, les esprits des plus téméraires commencèrent à s’échauffer, lorsque l’ennemi ne fut plus très loin devant eux. Bientôt, le roi ordonna à ces troupes de se stationner sur une longue et vaste plaine. Philippe n’était même pas convaincu qu’il y aurait un combat. Après tout, ceci n’était rien d’autre qu’une affaire personnelle, et y ajouter la vie de milliers d’hommes n’était pas tellement à son goût, ni quelque chose de rationnel. Même s’il n’avait pas fait part de ce plan à ses conseillers, le jeune homme savait que l’affaire ne devait se régler que d’une seule manière : un duel. Selon lui, cela était la meilleure solution, et de loin. Il préférait largement payer le prix de sa vie et voir son ennemi prendre sa place, plutôt que de le vaincre dans une marée de sang et de cadavres et de revenir sans gloire.

Soudain, l’estomac de Philippe se noua. Désormais, l’armée adverse était assez proche pour qu’il puisse distinguer les visages de ceux qui étaient en première ligne. Il avait imaginé cette scène des centaines de fois, ces dernières semaines. Cependant, rien n’avait égalé cette dure réalité, qui le frappa cruellement d’une envie de sangloter. Philippe ne pleurait jamais, il ne montrait pas ses sentiments. Mais pour la première fois depuis ce fameux jour, il eut envie de s’effondrer, de pleurer toutes les larmes de son corps. Ce chagrin qu’il avait accumulé, réprimé pendant tant d’années lui revenait en pleine figure comme un boomerang lancé à pleine puissance. Le jeune roi reprit ses esprits, gonflant fièrement la poitrine sur la selle de sa monture. Et enfin, il plongea son regard dans celui de son adversaire.

Le prince Richard était couvert de son armure étincelante, scintillante, aveuglante. Contrairement à Philippe, la visière de son heaume était fermé, de sorte qu’on ne pouvait même pas deviner la forme de ses yeux. Tant mieux, pensa le roi. Il avait l’air moins humain ainsi, comme une sculpture animée ou une machine en marche, et donc plus facile à battre. Il faisait avancer son cheval d’un pas décidé, presque impatient, comme s’il attendait ce moment depuis des années – ce qui était probablement vrai.

Après ce qui sembla une éternité, les deux armées furent enfin stabilisées, si immobiles et pourtant si animées. Chaque troupe avait une folle envie d’en découdre, le fruit de leur longue attente défilant en face de leurs yeux. Toutefois, aucun des deux adversaires ne donna le signe de départ. Philippe s’avança d’un pas, se détachant de la forme unie de son armée. Il avait besoin de se détacher de cet ensemble, de se détacher de cette guerre. Son adversaire fit de même. Toutefois, il n’eut pas sa patience. Il s’approcha de lui, lui exhortant d’un signe du bras de l’approcher. Désormais, ils n’étaient plus que tous les deux.

L’homme sauta de sa monture, dégaina son épée, se mit en position de garde.

- Qu’est-ce que tu attends ? lança enfin Richard. Amène-toi, si tu es si sûr de toi !

Une haine brulait dans sa voix, fendant le cœur de Philippe. Comment étaient-ils tombés si bas ? Le roi s’exécuta, descendant prudemment de son cheval. Il eut à peine le temps de sortir son épée que son adversaire se rua sur lui, la lame en l’air.

Philippe esquiva de justesse son coup, glissant suffisamment loin sur le côté pour reprendre ses marques. Enragé, son ennemi se tourna à son tour et fonça vers lui. Ils commencèrent ainsi à entrechoquer leurs épées, Richard abattant sans pitié son arme sur le roi. Celui-ci contrait les coups avec un calme impressionnant, reculant parfois de quelques mètres, sous la pression de son adversaire féroce. Il n’avait pas d’autre choix. Le prince faisait tournoyer sa lame à toute vitesse, visant tantôt la tête, les jambes ou les bras. Il allait vite, il allait fort, à tuer son adversaire.

- Allez ! Montre ce que tu as dans le ventre ! Mauviette ! hurla Richard.

Le roi esquivait, se pliait, tordant son corps dans tous les positions que lui permettait son armure, perdant parfois l’équilibre sous son poids. Il devait trouver un moyen de reprendre le dessus. Il devait trouver la force de l’attaquer. Il devait trouver le courage de le battre, à mort. A cet allure, ils n’allaient rien obtenir de plus que de fatiguer inutilement.

- Mais bordel, tu vas te battre, oui ?

Richard se rua une fois de plus vers lui, criant de toutes ses forces, l’épée tendue devant lui, prêt à embrocher son ennemi. Philippe profita de cet élan pour rouler sur le côté, s’éloignant assez pour se remettre debout et pouvoir examiner son adversaire. Il se mit à marcher autour de lui, son sabre en position de garde. Lentement, il décida d’enlever son heaume, découvrant ainsi son visage. Cela n’était tactiquement pas une bonne idée, mais il espérait que la vue de sa tête provoquerait une émotion chez son ennemi.

- Toujours aussi impétueux, à ce que je vois, finit enfin par dire Philippe. Tu n’as pas changé.

- Si tu crois que la vue de ton affreux visage changera quelque chose à ce combat, tu te fourres le doigt dans l’œil, cracha Richard.

Décidé à en découdre, l’homme se précipita à nouveau vers le roi. Toutefois, ce dernier choisit de répondre, contrant fermement son attaque. Les deux savaient qui était le plus fort, le plus expérimenté d’entre eux. Hélas, Richard avait fait son choix, malgré ses nombreuses tentatives de l’en dissuader. Philippe passa en mode ouragan, déchaînant toutes ses émotions à travers ses coups de lame. A chaque attaque de son adversaire, il frappait plus fort encore. Les cliquetis des épées se firent de plus en plus rapprochés, les mouvements de plus en plus rapides, leurs souffles de plus en plus courts. Les deux hommes se livrèrent bataille acharnée, tournoyant devant les yeux ébahis de leurs troupes enragés, manifestant leur soutien par des cris presque bestiaux.

Progressivement, Philippe prit le dessus, faisant reculer son adversaire face à la dureté de ses coups. Contrairement à lui, il calculait chaque frappe avec minutie. Richard voulait une boucherie, lui souhaitait en finir au plus vite. Le roi accéléra la cadence, essayant de toucher le flan de son ennemi, qui arrivait encore à le contrer. Il voulait que sa propre furie finisse par l’épuiser… cela n’aurait pas été la première fois qu’il fasse cette erreur. Richard n’avait pas changé, il était jeune, colérique, secouait son arme comme un forcené, assoiffé par le pouvoir, assoiffé par la victoire. Philippe, quant à lui, faisait son épée avec grâce, marquant son acte d’un geste dur, ferme définitif.

En bref, Philippe fondit son ennemi, et finit par briser sa résistance. D’une rotation du poignet, il envoya promener son arme au loin, le désarmant complètement. Toutefois, il n’en avait pas fini avec lui. Il ne voulait se cacher derrière une carapace froide et sans âme. Soit. Il allait le faire sortir de sa cachette. Il abattit toujours aussi précisément son arme sur son armure, encore, et encore, et encore. Richard hurla de folie, enragé d’avoir été si honteusement mis en échec. Il essaya de lui saisir les poignets, de le désarmer à son tour, oubliant que le sabre pouvait lui trancher les mains, mais Philippe était trop rapide. Il prit un long élan, tendant son arme en arrière, et jeta un dernier coup sur son heaume. Le coup fatal.

Le casque se brisa, laissant apparaître ce que le roi tenait tant à faire apparaître : son visage. Ce visage qu’il avait tant aimé, des années en arrière. Le visage de son frère.

Martatin et marie_jda aiment ce message

Sam Rory Vega
Sam Rory Vega
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Beaucoup trop long (désolée X) Empty Re: Beaucoup trop long (désolée X)

Dim 26 Juin - 22:47
Oh là là, même si je m'en doutais, la façon dont tu amènes la révélation finale ferait presque pleurer ! Bien joué !

Dis donc, encore une Miette très prolifique, je ne sais pas comment vous faîtes pour écrire autant ^^.

Je n'ai pas énormément de choses à dire, j'ai aimé ton texte et l'ai trouvé beau. Il y a quelques maladresses, mots manquants et problèmes de concordance des temps, mais rien qui ne puisse facilement disparaître à la relecture. On ressent vraiment bien les émotions de Philippe.

Pour ce qui est du combat en lui-même, il captive bien le lecteur et apparaît réaliste.

Juste une petite chose, cela m'a fait bizarre de lire "en bref", au début de l'avant dernier paragraphe. D'une part car ça m'a semblé trop familier, d'autre part car justement le combat n'a rien de "bref".

Voilà pour moi Smile
Martatin
Martatin
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Beaucoup trop long (désolée X) Empty Re: Beaucoup trop long (désolée X)

Mar 28 Juin - 13:17
Un très beau duel que tu nous offres là ! J'aime beaucoup comment tu as utilisé les actions pour caractériser les personnages, l'un mesuré et l'autre enragé, ça marche très bien ! Et un combat fratricide, ça marche toujours pour les émotions, donc on est dedans ^^ Sinon je pense pas avoir décelé de problèmes (si ce n'est peut-être une répétition avec des "bientôt" à un endroit, mais soit c'est fait exprès, soit c'est un truc qui partirait à la relecture et vu la contrainte de temps, on s'en balek x') )
En tout cas un texte très long et très réussi pour autant ! Félicitations à toi, c'était très sympa à lire ^^
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Escalyer
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Beaucoup trop long (désolée X) Empty Re: Beaucoup trop long (désolée X)

Mar 28 Juin - 13:59
Merci pour vos gentils retours!
Ah c'est mon grand défaut, je suis tellement prise dans mon récit que je veux aller trop vite et que j'oublie des mots X/
Effectivement, je ne me suis pas relue du tout, il y a très certainement des fautes et des répétitions involontaires... J'ai parfois l'impression de manquer de vocabulaire !
En tout cas, ravie que vous ayez apprécié !

Martatin et Sam Rory Vega aiment ce message

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marie_jda
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Beaucoup trop long (désolée X) Empty Re: Beaucoup trop long (désolée X)

Mer 29 Juin - 16:58
Bravo pour ton texte, j'ai beaucoup aimé !
La partie contexte/pré-combat est très intéressante, le combat est fluide et on ressent bien les émotions tout du long.

Juste deux petites remarques :
Comme Sam Rory Vega, le "En bref" m'a fait un peu bizarre, c'est peut-être pas le connecteur logique le plus adapté ici.
Et je comprends que tu aies mis "sabre" de temps en temps pour éviter de répéter "épée" trop souvent, mais un sabre c'est pas semblable à une épée. Je pense qu'on galère tous (ou en tout cas qu'on est beaucoup dans ce cas Beaucoup trop long (désolée X) 1f605 ) pour trouver des synonymes pour les armes. Pour "épée", ce qui me vient sur le coup ce n'est effectivement que les mots "lame" et "arme", que tu as déjà utilisés. Mais à mon avis il vaut mieux se répéter un peu que de mettre quelque chose qui n'a rien à voir. Après si tu prends un type d'épée vraiment particulier, tu auras des termes spécifiques, mais là clairement Google est ton ami pour trouver ça Beaucoup trop long (désolée X) 1f605

En tout cas encore bravo pour ton histoire !
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