La painpauté
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Rattis
Rattis
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Au détour d'un couloir Empty Au détour d'un couloir

Jeu 16 Mai - 21:57
Voilà, j’y suis enfin. Je suis sûre que mon moment est enfin venu. Les battements de mon cœur résonnent dans tout monde corps. J’ai peur que quelqu’un puissent les entendre. Je jette un dernier coup d’œil autour de moi et je me faufile à travers l’ouverture du tombeau.

Un frisson me parcourt de la tête au pied lorsque je pénètre à l’intérieur. Mes poils se dressent sur mes bras lorsqu’un courant d’air glacial vient s’enrouler autour de moi. Mon sourire exalté reste accroché à mon visage, bien que mon instinct soit sur le qui-vive. Aller ma grande, il faut faire vite ! Je ne sais pas combien de temps j’ai à ma disposition avant que le directeur de se réveil. Quelques heures tout au plus. J’effectue quelques pas plus en avant dans l’antre du pharaon avant de me rendre compte que les murs sont couverts de peinture. Je me rapproche de l’un d’eux et étouffe l’exclamation de joie qui a failli sortir.

Est-ce bien raisonnable pour moi de prendre le temps de déchiffrer ces hiéroglyphes ? Je jette un coup d’œil à mon portable. Fait chier, 25 % de batterie seulement. Mais il est encore tôt, ou tard, je ne sais pas trop. Tant pis, j’ai attendu trop longtemps pour me priver de mes connaissances ! Je m’approche du second mur et commence à lire. Ayant toujours été une élève assidue et attentive, je décrypte sans mal (du moins, je l’espère) les inscriptions. Mon sourire se fane quelque peu lorsque je tombe sur les mises en garde. Ce Ramsès III ne m’aspire aucune sympathie… Qu’est-ce qui peut bien m’attendre au fond de son tombeau ? Mon entrain perd de sa superbe lorsque je tombe sur une énigme ‟Celui qui empruntera la voie du Nil subira les tourments de mille morts”. Charmant. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Ce n’est peut-être qu’une mise en garde pour dissuader les curieux… J’espère… Bon aller, je dois avancer. Tout en continuant de m’enfoncer dans l’obscurité, la main posée sur l’un des murs afin de me guider, je tente de me rassurer.

— Bordel de… !

Je me masse le front énergiquement et étouffe les jurons qui affluent dans ma bouche. C’était sûr que c’était une mauvaise idée de marché sans lumière… Je vais écoper d’une putain de bosse.

Aller Charlie ressaisi toi ! Je tapote doucement sur mon front, la zone est douloureuse. Pourtant, ça va devoir attendre. Je ne vais pas renoncer à cette opportunité à cause d’un petit bobo. Je décide toutefois de dégainer mon téléphone et d’éclairer la zone. À droite ça part en zigzag et de l’autre les murs sont couverts de vaguelettes. L’énigme me revient en mémoire. Je déglutis et commence à réfléchir à cent à l’heure. Quelle voie dois-je prendre ? Les deux sont similaires au Nil… Je…

— Et puis merde !

Je n’écoute pas mon instinct en PLS qui m’exhorte de foutre le camp et je choisis de partir à gauche. Le chemin de droite ne m’inspirant pas confiance. Comme si le gauche inspirait davantage confiance… J’ignore ma petite voix intérieure et avance.

Je peux presque l’entendre me dire ‟je te l’avais bien dit”, lorsqu’un bruit reconnaissable entre mille dans ce silence de mort retenti. Clic. Je n’ai pas le temps de réagir. Tout va beaucoup trop vite. En moins d’une seconde, je sens un objet pointu me transpercer la cuisse. Je tombe à terre, un cri de douleur m’échappe. Par réflexe, je lève mon bras et le mord de toutes mes forces. Les larmes me montent aux yeux alors que la douleur irradie dans mon muscle. J’essaie d’effectuer des exercices de respirations pour calmer la douleur et me laisser la possibilité de réfléchir. Mon cerveau peine ne serait-ce qu’à calculer les autres armes qui gisent autour de moi. J’aurais pu mourir empalée. Cette phrase tourne en boucle. Ça, et la vision de l’espèce de lance qui me transperce manque de me faire tourner de l’œil.

Les larmes finissent par ruisseler sur mes joues et à me brouiller la vision. Qu’est-ce que je fais… qu’est-ce que je fais. Seigneur, je ne veux pas mourir ici.

— Aller Charlie… calme-toi. Respire et réfléchie !

Un sanglot me secoue. Puis un deuxième.
Non, non, non. Je ne dois pas m’effondrer maintenant. Je dois faire quelque chose. Et vite, je ne peux pas me laisser mourir ici. Je dois au moins essayer. Qu’est-ce qu’ils font dans les films déjà dans ce genre de situation ? Je force mon cerveau à fouiller ma mémoire, mais c’est le néant. Je déglutis lorsque des flashs me viennent. Tremblante, je pose mes mains sur le manche de la lance. J’inspire à fond et affirme ma prise. Je compte jusqu’à dix et je tire de toutes mes forces. Je serre les dents, mes larmes continuent de couler, mais je continue de tirer. Mon cœur se soulève sous la douleur et je commence à voir flou. Je pense que je n’y arriverai pas, quand tout à coup, le métal se déloge de mon muscle. Je ne m’y attends pas et me rétame face contre terre.

Je n’ai pas le temps de ressentir un immense soulagement en ne sentant plus l’intrus dans mes chaires, un nouveau cliquetis résonne à mes oreilles. Je crie de terreur en anticipant ma fin. Je reste prostrée et tremblante à terre quelques minutes. Je réussis à trouver le courage de relever la tête. Je ne suis pas morte. Mon téléphone gît à quelques centimètres, je le récupère et éclair tout autour de moi. Finalement, peut-être aurait-il mieux valu pour moi de mourir. Je me retrouve coincée derrière un mur de lances. Qu’est-ce que je vais pouvoir faire ?

Je me relève difficilement et titube contre un mur. J’ai tellement mal bordel… Je retire ma chemise et tente de me faire tant bien que mal un garrot. Je serre autant que possible, m’arrachant des gémissements. La sueur me dégouline sur le visage et dans le cou. Mes mains n’arrêtent pas de trembler. Mon cœur rate un battement lorsqu’un long hurlement résonne dans le silence. Je cesse de respirer, tourne lentement la tête en direction des lances. Faire demi-tour n’était déjà pas une option, mais maintenant ? Encore moins !

Mon instinct de survie essaie tant bien que mal de se faire entendre et me pousse à ne pas rester ici. J’éclaire désespérément les murs et lis les hiéroglyphes aussi vite que je le peux à la recherche de nouveaux indices pour me tirer de ce mauvais pas. La sueur et les larmes me ralentissent dans ma lecture, la douleur m’empêche de réfléchir correctement. Je relis plusieurs fois les inscriptions de peur de me tromper dans les significations, mais je ne tombe sur aucun indice utile. Je désespère et panique encore plus. Je n’en ai rien à cirer des champs, des embaumements ou encore de la meilleure recette par temps chaud ! Je veux une putain de solution !

Avec horreur, j’entends le bip fatidique de mon téléphone m’annonçant sa fin de vie prochaine. Je le déverrouille et manque de m’étouffer. 1 % de batterie restante. Je pensais ne plus en avoir, mais j’arrive encore à déverser des perles d’eau salées. Ma peau me tiraille à force. Ma jambe me fait souffrir le martyre. Je vais dans peu de temps être complètement aveugle. Je ne sais pas quoi faire. Les souvenirs du hurlement plus loin me poussent à ne pas m’arrêter et de continuer d’avancer coûte que coûte. Je ne pense pas que m’arrêter soit une bonne idée. Peut-être arriverais-je à semer ce qui me poursuit. En faisant suffisamment attention, je devrais pouvoir rebrousser chemin.

Je resserre une dernière fois mon garrot de fortune et je m’enfonce dans le tunnel. Je n’avance pas vite à cause de ma jambe, m'appuie sur le mur et m’y appuyer m’aide à garder l’espoir fou de ne pas me faire rattraper. Je m’exhorte à faire le moins de bruit possible. Même lorsque je me cogne dans des murs. Le plus difficile est de ne pas hurler lorsque mon petit orteil droit rencontre une surface plus dur que lui. Mes larmes se sont taris depuis un moment. Le sang a, lui aussi, arrêté de couler. Enfin, je crois. Je ne sens plus de liquide chaud. Liquide… je rêve de pouvoir boire quelque chose. Je rêve d’un bidon d’eau fraîche. Je rêve également d’une douche et de point de sutures.

Je finis par m’écrouler. Dans un couloir ? Au détour d’une intersection ? Je ne sais pas. Parfois, j'ai l’impression de m’être habituée à l’obscurité, mais ce n’est qu’un mirage. Par contre, les bruits qui persistent autour de moi sont bien réels. Je le sais. Je le sens. Mon esprit me hurle de me relever et de continuer d’avancer. Mon corps, lui, ne peut plus. C’est fini. Je ne pourrais pas faire un pas de plus. Je me laisse aller contre la paroi froide derrière moi. Je ferme les yeux en imaginant ce que je ressentirais après un bon verre d’eau. Un mince sourire étire mes lèvres. Puis je me laisse happer par le néant.

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Au détour d'un couloir Empty Re: Au détour d'un couloir

Ven 17 Mai - 23:35
Super texte ! Et le dernier paragraphe est vraiment captivant et bien rythmé.

J'aime beaucoup aussi l'image qu'on trouve au début du texte : "courant d’air glacial vient s’enrouler autour de moi."

Pour chipoter, par rapport à ces deux phrases suivantes : "J’aurais pu mourir empalée. Cette phrase tourne en boucle." ça aurait sans doute plus d'effet si tu répétais directement dans ton texte la phrase "j'aurais pu mourir empalée" plutôt que d'indiquer au lecteur que la phrase tourne en boucle.

En piste d'amélioration, tu réussis bien à nous retranscrire les émotions de Charlie mais tu pourrais peut-être davantage décrire le tombeau, j'ai trouvé que ça manquait un peu (et comme la consigne invitait à travailler la description) (alors il fait pas très clair dans le tombeau, j'en conviens, mais on peut jouer avec les ombres, les odeurs, les sensations du toucher, etc.)

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Au détour d'un couloir Empty Re: Au détour d'un couloir

Ven 24 Mai - 23:55
D'accord avec les remarques de Celui-ci spécialement pour le dernier paragraphe. Super texte, merci de l'avoir partager

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Au détour d'un couloir Empty Re: Au détour d'un couloir

Ven 31 Mai - 16:35
Bravo pour ton texte ! Il est vraiment bien écrit et plaisant à lire. Je suis impressionnée que tu as fait ça en 1h30 !! Tu décris très bien la douleur de Charlie.
Juste un petit souci comme : "Mon entrain perd de sa superbe lorsque je tombe sur une énigme" alors que tu disais déjà avant que son sourire se fanait lorsqu'elle tombait sur des mises en garde (fait un peu redite)
Mais c'est très bien, jusqu'au dernier paragraphe qui est top.

C'est dommage, tu es passée à peu de chose de tomber sur les archives secrètes du pharaon ! :O

Merci pour ta participation !

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