- MJ
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Date d'inscription : 11/10/2021
Atelier L'atmosphère obscure - Au détour d'une ruelle sombre
Dim 17 Oct - 17:18
Bonjour
Voici mon petit texte pour l'atelier d'écriture "L'atmosphère d'un lieu". J'ai pris un peu plus de temps que les 40min. J'en étais à peine à la moitié à la fin du temps imparti.
C'est la première fois que j'écris un texte en entier, et la première fois que je participe à un atelier d'écriture
(J'ai l'impression d'avoir perdu la mise en page word, donc je ne sais pas ce trop ce que ça va donner)
Au détour d’une ruelle sombre
La Taverne du port se vidait peu à peu. Quelques clients s’attardaient dans la rue, trop alcoolisés pour trouver leur chemin. La porte du bar s’ouvrit une dernière fois pour laisser sortir un petit groupe de personnes.
La soirée avait été longue pour Millie. La mer déchaînée avait une fois de plus empêché les bâteaux de sortir. Les hommes s’étaient donc réfugiés au bar. Millie détestait ce genre de journée, contrairement à son patron. Trop de clients, trop d’esprits échauffés par le manque d’activité, et la bière qui coulait à flot pour ne rien arranger. La serveuse se retourna pour saluer ses collègues avant de traverser la rue.
Le gel avait déjà envahi la chaussée. Sa vieille cape et ses souliers ne lui tenaient guère chaud. Elle en avait pour une vingtaine de minutes pour aller jusqu’au quartier populaire où elle vivait. Le trajet à travers les petites rues était agréable en journée. Mais les rares lampadaires n’offraient que peu de lumière la nuit. Plus que cinq blocs avant d’arriver.
Le claquement de sabots sur le pavé se fit entendre au loin. Bientôt, seul le bruit de ses talons se fit entendre dans les ruelles désertes. Dommage que Fiona n’habite plus de ce côté de la ville. Faire la route seule était angoissant. Les nouvelles du matin n’avaient rien arrangé. Une nouvelle femme avait été tué dans le quartier de Century. La police n’avait toujours aucune piste et la colère montait parmi la population de Cardiff. Plus que quatre blocs.
Maddie accéléra. La lune voilée faisait danser les ombres sur les murs, lui donnant l’impression d’être observée. Cela lui rappelait les histoires effrayantes que lui racontait sa mère quand elle était enfant. Elle les avait entendues à chaque fois qu’elle rentrait trop tard après avoir joué avec ses amis. Si tu traines dehors dans le noir, le púca t'emmènera. C’était le monstre que chaque enfant craignait une fois la nuit tombée. Elle avait grandi depuis, ces contes ne l’effrayaient plus. Mais une nuit d’encre comme celle-ci ravivait les peurs. Plus que trois blocs.
Au moment où elle dépassait l’herboristerie, un craquement rompit le silence. Maddie jeta un coup d'œil effrayé par-dessus son épaule. Rien, la rue était déserte. Elle resserra sa cape autour d’elle et pressa le pas en tendant l’oreille. Il lui semblait entendre des bruits de pas calqués sur les siens. Les paroles horrifiées d’Eloise lui revinrent en mémoire. L’égorgeur de femmes se rapproche du port, image si on le croise en rentrant chez nous. L’égorgeur de femmes, le nom donné par la presse au tueur en série. Maddie avait trouvé que sa collègue exagérait comme à son habitude. Il y avait des milliers de femmes dans toute la ville. Quelle chance avaient-elles, petites serveuses du port, de tomber dessus. Plus que deux blocs.
Un nouveau craquement résonna. Accélérant encore, la jeune femme regarda à nouveau derrière elle. L’unique lampadaire de la rue l’empêchait d’apercevoir quoi que ce soit. Elle dérapa sur une plaque de verglas avant de se rattraper de justesse. Cette partie du trajet était la moins éclairée depuis que des gamins avaient cassé les ampoules au lance pierre. Une odeur de pain atteint ses narines. Elle ne devait plus être loin de la boulangerie de Loudoun Streat qui lançait ses premières fournées. Plus qu’un bloc.
Un nuage passa devant la lune, cachant ses faibles rayons. Elle courait presque lorsqu’elle tourna au coin de la rue. Elle regarda à nouveau par-dessus son épaule, et percuta quelqu’un. Sonnée, elle vit un homme dans un grand manteau noir, debout, devant elle. L’égorgeur de femmes. Eloise avait raison. Il était venu jusque dans leur quartier. Elle allait devenir sa quatrième victime. Son corps exsangue ne serait retrouvé qu’au matin. Elle ne reverrait plus son mari, ni ses parents. Elle ne reverrait plus Fiona, ne se plaindrait plus des clients grossiers de la Taverne. Son cœur battait à tout rompre. L’homme tendit la main vers elle.
- Maddie ?
La voix masculine qu’elle connaissait si bien la sortit de sa terreur. Tristan. Son mari.
- Je suis venu te chercher à la fin de mon service. Tu vas bien ? Tu as l’air terrifiée.
Maddie essayait de reprendre son souffle après sa course folle. Tristan l’aida à se relever.
- Pourquoi courrais-tu ?
- J’ai cru … J’ai cru voir quelque chose, commença-t-elle en regardant à nouveau derrière elle.
- Avec cette nuit noire, ce n’est pas étonnant. Je n’aime pas te savoir seule dans les rues aussi tard.
Il lui prit la main et se mit en marche en direction de leur maison.
- Tu te rappelles de l’article de ce matin sur l'égorgeur de femmes ? Un de mes collègues a un frère policier. Apparemment ils ont arrêté le tueur cet après-midi. Ils en ont mis, du temps !
Maddie acquiesça simplement. La lune perça à travers les nuages.
- Tu as dû te prendre une belle frousse sur le chemin pour être aussi silencieuse, continua Tristan
La jeune femme sourit légèrement tandis qu’il lui embrassait la main.
- Rentrons vite à la maison, tu es gelée. Je meurs de faim, les restes de ton ragoût d’hier me donnent déjà l’eau à la bouche.
Il l’attira vers lui en accélérant le pas. Une brise de vent souffla dans les arbres qui bordaient la chaussée, faisant craquer les branches. Le couple entra dans une petite maison, à l’abri de la nuit.
Voici mon petit texte pour l'atelier d'écriture "L'atmosphère d'un lieu". J'ai pris un peu plus de temps que les 40min. J'en étais à peine à la moitié à la fin du temps imparti.
C'est la première fois que j'écris un texte en entier, et la première fois que je participe à un atelier d'écriture
(J'ai l'impression d'avoir perdu la mise en page word, donc je ne sais pas ce trop ce que ça va donner)
Au détour d’une ruelle sombre
La Taverne du port se vidait peu à peu. Quelques clients s’attardaient dans la rue, trop alcoolisés pour trouver leur chemin. La porte du bar s’ouvrit une dernière fois pour laisser sortir un petit groupe de personnes.
La soirée avait été longue pour Millie. La mer déchaînée avait une fois de plus empêché les bâteaux de sortir. Les hommes s’étaient donc réfugiés au bar. Millie détestait ce genre de journée, contrairement à son patron. Trop de clients, trop d’esprits échauffés par le manque d’activité, et la bière qui coulait à flot pour ne rien arranger. La serveuse se retourna pour saluer ses collègues avant de traverser la rue.
Le gel avait déjà envahi la chaussée. Sa vieille cape et ses souliers ne lui tenaient guère chaud. Elle en avait pour une vingtaine de minutes pour aller jusqu’au quartier populaire où elle vivait. Le trajet à travers les petites rues était agréable en journée. Mais les rares lampadaires n’offraient que peu de lumière la nuit. Plus que cinq blocs avant d’arriver.
Le claquement de sabots sur le pavé se fit entendre au loin. Bientôt, seul le bruit de ses talons se fit entendre dans les ruelles désertes. Dommage que Fiona n’habite plus de ce côté de la ville. Faire la route seule était angoissant. Les nouvelles du matin n’avaient rien arrangé. Une nouvelle femme avait été tué dans le quartier de Century. La police n’avait toujours aucune piste et la colère montait parmi la population de Cardiff. Plus que quatre blocs.
Maddie accéléra. La lune voilée faisait danser les ombres sur les murs, lui donnant l’impression d’être observée. Cela lui rappelait les histoires effrayantes que lui racontait sa mère quand elle était enfant. Elle les avait entendues à chaque fois qu’elle rentrait trop tard après avoir joué avec ses amis. Si tu traines dehors dans le noir, le púca t'emmènera. C’était le monstre que chaque enfant craignait une fois la nuit tombée. Elle avait grandi depuis, ces contes ne l’effrayaient plus. Mais une nuit d’encre comme celle-ci ravivait les peurs. Plus que trois blocs.
Au moment où elle dépassait l’herboristerie, un craquement rompit le silence. Maddie jeta un coup d'œil effrayé par-dessus son épaule. Rien, la rue était déserte. Elle resserra sa cape autour d’elle et pressa le pas en tendant l’oreille. Il lui semblait entendre des bruits de pas calqués sur les siens. Les paroles horrifiées d’Eloise lui revinrent en mémoire. L’égorgeur de femmes se rapproche du port, image si on le croise en rentrant chez nous. L’égorgeur de femmes, le nom donné par la presse au tueur en série. Maddie avait trouvé que sa collègue exagérait comme à son habitude. Il y avait des milliers de femmes dans toute la ville. Quelle chance avaient-elles, petites serveuses du port, de tomber dessus. Plus que deux blocs.
Un nouveau craquement résonna. Accélérant encore, la jeune femme regarda à nouveau derrière elle. L’unique lampadaire de la rue l’empêchait d’apercevoir quoi que ce soit. Elle dérapa sur une plaque de verglas avant de se rattraper de justesse. Cette partie du trajet était la moins éclairée depuis que des gamins avaient cassé les ampoules au lance pierre. Une odeur de pain atteint ses narines. Elle ne devait plus être loin de la boulangerie de Loudoun Streat qui lançait ses premières fournées. Plus qu’un bloc.
Un nuage passa devant la lune, cachant ses faibles rayons. Elle courait presque lorsqu’elle tourna au coin de la rue. Elle regarda à nouveau par-dessus son épaule, et percuta quelqu’un. Sonnée, elle vit un homme dans un grand manteau noir, debout, devant elle. L’égorgeur de femmes. Eloise avait raison. Il était venu jusque dans leur quartier. Elle allait devenir sa quatrième victime. Son corps exsangue ne serait retrouvé qu’au matin. Elle ne reverrait plus son mari, ni ses parents. Elle ne reverrait plus Fiona, ne se plaindrait plus des clients grossiers de la Taverne. Son cœur battait à tout rompre. L’homme tendit la main vers elle.
- Maddie ?
La voix masculine qu’elle connaissait si bien la sortit de sa terreur. Tristan. Son mari.
- Je suis venu te chercher à la fin de mon service. Tu vas bien ? Tu as l’air terrifiée.
Maddie essayait de reprendre son souffle après sa course folle. Tristan l’aida à se relever.
- Pourquoi courrais-tu ?
- J’ai cru … J’ai cru voir quelque chose, commença-t-elle en regardant à nouveau derrière elle.
- Avec cette nuit noire, ce n’est pas étonnant. Je n’aime pas te savoir seule dans les rues aussi tard.
Il lui prit la main et se mit en marche en direction de leur maison.
- Tu te rappelles de l’article de ce matin sur l'égorgeur de femmes ? Un de mes collègues a un frère policier. Apparemment ils ont arrêté le tueur cet après-midi. Ils en ont mis, du temps !
Maddie acquiesça simplement. La lune perça à travers les nuages.
- Tu as dû te prendre une belle frousse sur le chemin pour être aussi silencieuse, continua Tristan
La jeune femme sourit légèrement tandis qu’il lui embrassait la main.
- Rentrons vite à la maison, tu es gelée. Je meurs de faim, les restes de ton ragoût d’hier me donnent déjà l’eau à la bouche.
Il l’attira vers lui en accélérant le pas. Une brise de vent souffla dans les arbres qui bordaient la chaussée, faisant craquer les branches. Le couple entra dans une petite maison, à l’abri de la nuit.
Martatin et Celui-ci aiment ce message
- Celui-ci
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Date d'inscription : 07/10/2021
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Re: Atelier L'atmosphère obscure - Au détour d'une ruelle sombre
Dim 17 Oct - 18:14
Rien à redire, j'adore ! Ton texte m'a emporté du début à la fin !
MJ aime ce message
- MJ
- Messages : 7
Date d'inscription : 11/10/2021
Re: Atelier L'atmosphère obscure - Au détour d'une ruelle sombre
Dim 17 Oct - 18:57
Merci beaucoup !
- Laura_Lang
- Messages : 1
Date d'inscription : 17/10/2021
Age : 32
Re: Atelier L'atmosphère obscure - Au détour d'une ruelle sombre
Dim 17 Oct - 19:36
J'aime beaucoup. Le récit est bien rythmé avec le décompte "plus que deux blocs...", ça fait monter le suspens. Malgré le final qui se termine bien, on garde une certaine inquiétude par empathie avec le personnage principal.
MJ aime ce message
- MJ
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Date d'inscription : 11/10/2021
Re: Atelier L'atmosphère obscure - Au détour d'une ruelle sombre
Dim 17 Oct - 22:06
Merci
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