- Flowright
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Date d'inscription : 30/07/2023
Le Réveil douloureux
Dim 30 Juil - 15:56
Le réveil fut plus douloureux que prévu. Tous mes muscles décidèrent de concert que le moment était bien choisi pour me faire regretter mes choix par la souffrance. Mes jambes me lançaient, mes bras me brûlaient et je pouvais presque entendre mon torse craquer à chaque respiration. Évidemment aucun d’eux n’acceptait de faire
un mouvement de plus d’un centimètre. Corps ingrat !
L’endroit était globalement silencieux, mais mon oreille attentive distinguait un bruissement étouffé. Des feuilles dans les arbres secouées par le vent, peut-être ? Ou alors les pages de dizaines de livres qu’on tournerait dans le silence ? Dans tous les cas je ne suis clairement plus dans les souterrains, c’est donc forcément une
bonne nouvelle.
Lorsque j’ouvris les yeux, ces derniers décidèrent de se joindre au reste de mon corps. Non pas en m’assaillant de douleurs, mais en refusant purement et simplement de fonctionner. Je sentais pourtant s’ouvrir mes paupières -je les sentais même un peu trop bien- mais ma vision restait nimbée de noir total. Pas celle d’une nuit sombre où les étoiles scintillent, ni celle d’une pièce obscure où vos pupilles se dilatent pour distinguer les contours des murs éclairés par le reflet des reflets de la lune, juste du noir.
"La magie a un coût" m’avait dit le vieux, "plus la magie est puissante et plus il est élevé". A l’époque je pensais qu’il exagérait, ou qu’il parlait du prix des parchemins. Il avait refusé de m’en dire plus. Vieil ingrat ! Tandis que je pliait piteusement mes bras, j’espérais néanmoins entendre sa petite voix criarde me dire "je t’avais prévenu !". Au moins j’aurais su que c’était un rêve. Et ce ne serait pas aussi douloureux, si c’était un rêve.
Je me recroquevillai en boule, péniblement. J’étais sûrement seul dans cette pièce, car personne n’était encore venu à mon aide. Je dis "pièce" parce que mon dos s’enfonçait dans quelque chose de moelleux, donc probablement un lit, et je n’imagine personne installer son lit au milieu de la forêt. Et je ne connais pas non plus de forêt qui sente vaguement l’infusion groseille-hibiscus. La groseille oui, l’hibiscus
pourquoi pas si on est en altitude, mais les deux à la fois, non.
Alors que je basculais sur le plus coopératif de mes bras, je sentis une surface s’effondrer brutalement sur moi. Mon cri de douleur a sûrement dû s’entendre dans tout le royaume, mais j’étais assourdi par les hurlements de mon propre corps. Je maudissais l’indélicate surface plane et solide, dont le toucher rugueux évoquait des lignes légèrement courbées, et qui avait eu l’outrecuidance de me tomber dessus. Ma raison m’expliquait que c’était sûrement le plancher, et que c’était moi qui lui était rentré dedans, mais je refusais d’avoir tort. Raison ingrate !
Après ce qui devait être de longues minutes, j’avais stabilisé mes paumes et mes genoux sur la surface -bon d’accord, le plancher-. Si les premières se moquaient bien des échardes, qui ne s’enfonceraient jamais assez pour être plus douloureuses que mes doigts, mes jambes peinaient à soulever mon poids.
Je m’efforçais de me tenir debout, les dents serrées, quand il se mit soudain à pleuvoir. Une pluie étrange, salée, et en intérieur qui plus est. Juste quelques gouttes que je sentais ruisseler sur mes joues et mes lèvres, avant de retomber sur mes mains. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre que de la pluie. Des larmes ? Certainement pas ! C’était forcément de la pluie. Pluie ingrate ! Sûrement l’œuvre d’un magicien espiègle. Peut-être celui-là même qui venait d’entrer dans la pièce, sans un bruit. En réalité j’ignorais encore si un magicien venait d’entrer, mais les infusions groseille-hibiscus se déplacent rarement seules. Et depuis quelques secondes, l’une d’elle embaumait la pièce.
un mouvement de plus d’un centimètre. Corps ingrat !
L’endroit était globalement silencieux, mais mon oreille attentive distinguait un bruissement étouffé. Des feuilles dans les arbres secouées par le vent, peut-être ? Ou alors les pages de dizaines de livres qu’on tournerait dans le silence ? Dans tous les cas je ne suis clairement plus dans les souterrains, c’est donc forcément une
bonne nouvelle.
Lorsque j’ouvris les yeux, ces derniers décidèrent de se joindre au reste de mon corps. Non pas en m’assaillant de douleurs, mais en refusant purement et simplement de fonctionner. Je sentais pourtant s’ouvrir mes paupières -je les sentais même un peu trop bien- mais ma vision restait nimbée de noir total. Pas celle d’une nuit sombre où les étoiles scintillent, ni celle d’une pièce obscure où vos pupilles se dilatent pour distinguer les contours des murs éclairés par le reflet des reflets de la lune, juste du noir.
"La magie a un coût" m’avait dit le vieux, "plus la magie est puissante et plus il est élevé". A l’époque je pensais qu’il exagérait, ou qu’il parlait du prix des parchemins. Il avait refusé de m’en dire plus. Vieil ingrat ! Tandis que je pliait piteusement mes bras, j’espérais néanmoins entendre sa petite voix criarde me dire "je t’avais prévenu !". Au moins j’aurais su que c’était un rêve. Et ce ne serait pas aussi douloureux, si c’était un rêve.
Je me recroquevillai en boule, péniblement. J’étais sûrement seul dans cette pièce, car personne n’était encore venu à mon aide. Je dis "pièce" parce que mon dos s’enfonçait dans quelque chose de moelleux, donc probablement un lit, et je n’imagine personne installer son lit au milieu de la forêt. Et je ne connais pas non plus de forêt qui sente vaguement l’infusion groseille-hibiscus. La groseille oui, l’hibiscus
pourquoi pas si on est en altitude, mais les deux à la fois, non.
Alors que je basculais sur le plus coopératif de mes bras, je sentis une surface s’effondrer brutalement sur moi. Mon cri de douleur a sûrement dû s’entendre dans tout le royaume, mais j’étais assourdi par les hurlements de mon propre corps. Je maudissais l’indélicate surface plane et solide, dont le toucher rugueux évoquait des lignes légèrement courbées, et qui avait eu l’outrecuidance de me tomber dessus. Ma raison m’expliquait que c’était sûrement le plancher, et que c’était moi qui lui était rentré dedans, mais je refusais d’avoir tort. Raison ingrate !
Après ce qui devait être de longues minutes, j’avais stabilisé mes paumes et mes genoux sur la surface -bon d’accord, le plancher-. Si les premières se moquaient bien des échardes, qui ne s’enfonceraient jamais assez pour être plus douloureuses que mes doigts, mes jambes peinaient à soulever mon poids.
Je m’efforçais de me tenir debout, les dents serrées, quand il se mit soudain à pleuvoir. Une pluie étrange, salée, et en intérieur qui plus est. Juste quelques gouttes que je sentais ruisseler sur mes joues et mes lèvres, avant de retomber sur mes mains. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre que de la pluie. Des larmes ? Certainement pas ! C’était forcément de la pluie. Pluie ingrate ! Sûrement l’œuvre d’un magicien espiègle. Peut-être celui-là même qui venait d’entrer dans la pièce, sans un bruit. En réalité j’ignorais encore si un magicien venait d’entrer, mais les infusions groseille-hibiscus se déplacent rarement seules. Et depuis quelques secondes, l’une d’elle embaumait la pièce.
- Kiyewan
- Messages : 21
Date d'inscription : 26/06/2022
Re: Le Réveil douloureux
Jeu 3 Aoû - 18:35
Beaucoup d'ingratitude dans ce texte. Sal corps, va.
Je trouve ton personnage pas mal arrogant, tout de même. Dans un texte plus long, ça annoncerait une bonne tarte à son égo.
Je trouve ton personnage pas mal arrogant, tout de même. Dans un texte plus long, ça annoncerait une bonne tarte à son égo.
Re: Le Réveil douloureux
Ven 4 Aoû - 16:18
Bravo pour ton texte ! le ton est chouette, l'idée est bonne et je pense que tu as de belles tournures. Juste, parfois je pense que tu es dans le too much qui fait qu'on est éloigné de l'action/de ce qu'il se passe.
Je trouve que le rythme et le ton marchent bien, mais le texte reste quand même alourdi par pas mal de mots de liaison. Je pense qu'en les retirant ça marcherait encore mieux : "Dans tous les cas je ne suis clairement plus dans les souterrains, c’est donc forcément une
bonne nouvelle.
Lorsque j’ouvris les yeux, ces derniers décidèrent de se joindre au reste de mon corps. Non pas en m’assaillant de douleurs, mais en refusant purement et simplement de fonctionner. Je sentais pourtant s’ouvrir mes paupières -je les sentais même un peu trop bien- mais ma vision restait nimbée de noir total."
Je dis "pièce" parce que mon dos s’enfonçait dans quelque chose de moelleux, donc probablement un lit, : j'aime le ton, mais là c'est trop lourd je trouve
je sentis une surface s’effondrer brutalement sur moi. / Je maudissais l’indélicate surface plane et solide, dont le toucher rugueux évoquait des lignes légèrement courbées, / j’avais stabilisé mes paumes et mes genoux sur la surface -bon d’accord, le plancher-: lourd je trouve
En réalité j’ignorais encore : fait beaucoup trop "tell", nous sort de la scène je pense.
Merci pour ta confiance
Je trouve que le rythme et le ton marchent bien, mais le texte reste quand même alourdi par pas mal de mots de liaison. Je pense qu'en les retirant ça marcherait encore mieux : "Dans tous les cas je ne suis clairement plus dans les souterrains, c’est donc forcément une
bonne nouvelle.
Lorsque j’ouvris les yeux, ces derniers décidèrent de se joindre au reste de mon corps. Non pas en m’assaillant de douleurs, mais en refusant purement et simplement de fonctionner. Je sentais pourtant s’ouvrir mes paupières -je les sentais même un peu trop bien- mais ma vision restait nimbée de noir total."
Je dis "pièce" parce que mon dos s’enfonçait dans quelque chose de moelleux, donc probablement un lit, : j'aime le ton, mais là c'est trop lourd je trouve
je sentis une surface s’effondrer brutalement sur moi. / Je maudissais l’indélicate surface plane et solide, dont le toucher rugueux évoquait des lignes légèrement courbées, / j’avais stabilisé mes paumes et mes genoux sur la surface -bon d’accord, le plancher-: lourd je trouve
En réalité j’ignorais encore : fait beaucoup trop "tell", nous sort de la scène je pense.
Merci pour ta confiance
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