Les larmes de la Lune

Cartes tirées : Lune, chariot, soleil
Carte choisie : Lune
Inspiration par l’image.

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Assis dans l’herbe, nous contemplions le reflet de la pleine lune dans le lac. Cléïa se réfugia contre mon corps. Sa chaleur me fit frissonner d’amour. Le guide esquissa un sourire après nous avoir jeté un regard, puis il nous proposa une histoire du soir. Je m’attendais à ce qu’il nous en raconte une effrayante, mais le vieux préféra narrer une légende, celle de la Lune et de ses larmes, que personne d’entre nous ne connaissait ce qui le surprit beaucoup. Cléïa se blottit plus encore contre moi comme un enfant prêt à écouter son histoire avant de dormir. Les autres membres du groupe, quant à eux, calment leur discussion, les oreilles attentives.

« Pourquoi les loups hurlent-ils à la lune ? On dit de la Lune qu’elle influence les marées. Mais selon une légende qui, ma foi, tend à se perdre, le lien entre l’astre des ombres, les eaux de la Terre est bien plus proche que cela. Et en ce qui concerne les loups, essayez juste de ne pas vous endormir avant la fin.
Cette histoire remonte il y a bien longtemps, à une époque oubliée, une époque où la vie n’existait même pas sur Terre, seules des silhouettes erraient sur cette planète glacée. En ce temps là, la Lune et le Soleil se ressemblaient en tout point et tous deux tournaient côtes à côtes autour de la Terre. Le Soleil n’était pas aussi brûlant qu’aujourd’hui, il y faisait un temps aussi doux que ce soir. Quant à la Lune, elle n’était pas aussi terne que maintenant, elle avait le vert de ces arbres qui nous entourent. Les deux astres s’aimaient d’un amour absolu, si bien que la Terre en dessous d’eux se retrouvait seule avec elle-même et ses silhouettes. Aucun de ces astres ne lui adressait la parole, leurs visages étaient toujours tournés vers leur moitié.
La Terre, qui passait des siècles à les regardait, tomba finalement amoureuse de la Lune, et haït le Soleil, malgré leur parfaite similarité. Hormis la Terre, personne n’aurait pu distinguer de différences. La solitaire envoya alors une de ses silhouettes errantes porter un message à la Lune. L’ombre s’envola vers le ciel jusqu’à atteindre le dos de la Lune puis lui délivra un message : « Sous les yeux de soleil, quelqu’un t’aime ». Cependant, la Lune n’entendit pas le message, ou du moins, elle n’en avait que faire puisqu’elle aimait déjà le Soleil, et ses yeux étaient si envoûtants. La Terre dut attendre un an. Un an sans que la Lune ne pose le moindre regard sur elle. Alors, la planète solitaire envoya une seconde ombre sur la Lune, laquelle porta un nouveau message : « Je suis le soleil et je t’aime, c’est pourquoi j’ai déposé sous toi un présent. ». La Lune, qui entendit des paroles du Soleil pour la première fois, n’en crut pas un mot, mais ce murmure l’enthousiasma si fort et ne voulant pas contrarié le soleil si ces paroles étaient véritables, elle baissa les yeux un instant, apercevant sous elle une planète glaciale, laide et irrégulière.
Le Soleil abaissa à son tour ses yeux et vit avec effroi que sa Lune contemplait un nouveau visage. Dévoré par la jalousie, le Soleil se mit en rage et sa rage prit la couleur du feu. Il devint brûlant et frappa la Lune de son feu. Celle-ci tournoya jusqu’à l’hémisphère opposé, et perdit sa couleur verdoyante. Sa peau devint couleur cendre, et une marque noire la tacha à tout jamais. La Lune fut si blessée qu’elle en pleura de grosses larmes qui se déversèrent sur la Terre. Des milliards de milliards de larmes de la taille de montagnes replissèrent les creux de la planète que des océans, des mers et des fleuves se créèrent. La cascade de pleurs transporta les deux silhouettes jusqu’à la Terre, sur laquelle, grâce à l’eau et à la chaleur du Soleil, elles prirent vie. Ces ombres devinrent animaux, et ces premiers animaux à fouler la terre se révélaient être des loups.
La Lune souhaitait reconquérir le Soleil mais chaque fois qu’elle le retrouvait, celui-ci l’ignorait. Depuis cet évènement, à chaque pleine lune, les loups honorent celle qui fut victime de la Terre et du Soleil, en espérant un jour regagné ces terres lunaires. »

La légende terminée, Cléïa dormait déjà. Le lac reflétait encore la pleine lune. Je n’avais jamais su pourquoi nous hurlions à la lune. Sans doute que cette légende dit vrai et que, sans le savoir, nous honorons celle qui nous a donné la vie. C’est étrange tout de même. Pourquoi honorer un astre qui nous déteste ? C’est de la faute de ces silhouettes si la Lune fut rejetée. Et pourquoi la Lune se cache-t-elle sous une ombre pour reparaître un mois plus tard ? Le sommeil me prit soudain. Je glissa alors mon museau sous celui de Cléïa. Mais sans cette coulée d’eau, je n’aurais sans doute jamais pu sentir la chaleur de son corps. Quelle triste histoire que celle de la vie.

Histoire très poétique. La pauvre Lune qui n'a rien demandé. Je vais être triste pour un caillou à cause de toi. x)

Oh oui, une veillée de loups
Le soleil, c'est un connard de toute façon, il fait tout cramer, il ne mérite pas la lune !
Sinon, j'ai adoré ^^

Histoire toute mignonne
En même temps, comme Lupinae, j'ai toujours eu un peu de mal avec le soleil et surtout avec ses coups !
En tout cas, merci pour ce petit moment de poésie

Je rejoins les autres, c'était très beau, mignon comme tout

J'ai juste une remarque: "Des milliards de milliards de larmes de la taille de montagnes replissèrent les creux de la planète que des océans, des mers et des fleuves se créèrent." J'ai saisi l'idée mais je trouve la structure de la phrase un peu bancale

Bravo, très beau texte !

Merci pour vos messages ^^

Par contre j'ai vu une 'tite coquille, je voulais écrire *remplissèrent et pas replissèrent mais je viens de me rendre compte qu'on dit "remplirent", oups xD

Très joli texte, parfaitement imaginé et très bien raconté. L'idée d'écrire une légende plutôt qu'une "véritable" histoire a le mérite très plaisant de changer un peu, surtout qu'elle est vraiment belle celle que tu as créé. Je l'imaginerais très bien sur un petit film d'animation, avec une esthétique qui lui est propre. Donc vraiment, grand bravo pour ça !

Par contre, j'ai quelques remarques. Déjà, j'ai pas du tout saisi que la légende était racontée à des loups dans le premier paragraphe et ça surprend quand on comprend le truc. Je vois ton idée d'en faire des loups et ce que cela explique pour eux, mais il manque l'explication de ce point au début. Après, peut-être que tu as voulu en faire une chute, mais de mon point de vue ça fonctionne pas vraiment, tout simplement car c'est pas un texte qui se prête à une chute je trouve (surtout qu'on la comprends un peu dès que le guide parle d'hurler à la lune).

Et aussi, il y a deux phrases qui me paraissent pouvoir être améliorées (mais on est sur du pinaillage, honnêtement) :

"Je m’attendais à ce qu’il nous en raconte une effrayante, mais le vieux préféra narrer une légende, celle de la Lune et de ses larmes, que personne d’entre nous ne connaissait ce qui le surprit beaucoup." Pour moi, le "ce qui le surprit beaucoup" est en trop. La phrase est déjà longue et tu l'alourdis par cette précision qui n'a pas son importance dans la suite de l'histoire.

"le lien entre l’astre des ombres, les eaux de la Terre est bien plus proche que cela. " Plutôt mettre un "et" entre "ombre" et "eaux'' à la place d'une virgule.

Salut, j'ai tout simplement adoré ton texte. La légende était vraiment génial ! J'étais à fond dedans. C'était vraiment sympa à lire et original ! Mais n'empêche pauvre lune qui n'avait rien demandé à personne.

Bravo pour ton texte ! L'idée est très chouette, la légende est vraiment belle. Tu mets du bon rythme dans certaines phrases.

que personne d’entre nous ne connaissait : qu'aucun d'entre nous

entre l’astre des ombres et les eaux de la Terre

essayez juste de ne pas vous endormir avant la fin. : empêche le rythme de l'histoire de prendre son envol, interrompt le récit.

, seules des silhouettes erraient sur cette planète glacée. : en trop dans la phrase, aurait été mieux dans une autre, avec un petit détail à la fin pour équilibrer le rythme.

ressemblaient en tout point : tu te contredis attention

malgré leur parfaite similarité. Hormis la Terre, personne n’aurait pu distinguer de différences. : tu insistes un peu trop lourdement sur l'idée

et ses yeux étaient si envoûtants. : ne marche pas comme petit bout de phrase

Un an sans que la Lune ne pose le moindre regard sur elle. : le crois que tu te contredis

Un an sans que la Lune ne pose le moindre regard sur elle. : àa fait plus qu'un an qu'elle ne l'a pas regardé, elle ne l'a JAMAIS regardé.

La Lune, qui entendit des paroles du Soleil pour la première fois, n’en crut pas un mot, mais ce murmure l’enthousiasma si fort et ne voulant pas contrarié le soleil si ces paroles étaient véritables, elle baissa les yeux un instant, apercevant sous elle une planète glaciale, laide et irrégulière. : un peu long, avec beaucoup d'informations

rage et sa rage prit la couleur du feu. Il devint brûlant et frappa la Lune de son feu. : je trouve que les répétitions ne marchent pas ici.

et perdit sa couleur verdoyante. Sa peau devint couleur cendre, et une marque noire la tacha à tout jamais. : peut être mieux dit, dans un ensemble plus joli

Des milliards de milliards de larmes de la taille de montagnes replissèrent les creux de la planète que des océans, des mers et des fleuves se créèrent. : problème de construction

sous celui de Cléïa. Mais sans cette coulée d’eau, : tu sautes d'une idée à l'autre sans lien.

Merci pour ta participation !