Rencontre au café

Texte réalisé dans les mêmes conditions que l'atelier. J'ai essayé de respecter les consignes, je ne sais pas si j'y suis arrivée ou non.

– Est-ce que tu es arrivée au café ?
Je regarde la vitrine à l’ancienne de l’endroit où le rendez vous avait lieu et soupire un grand coup.
– Je suis devant. Pourquoi est ce que j’ai accepté que tu organises un rendez-vous pour moi ?
Ma meilleure amie pouffe à travers mon téléphone portable.
– Parce que je suis la meilleure pour jouer les cupidons. Je sais qui pourrait te plaire et tu me remercieras lorsque l’amour t’aura frappé. Entre. Il est arrivé avant toi. Tu le reconnaîtras lorsque tu le verras.
Elle me raccroche au nez et je la maudis en rangeant mon portable dans mon sac à main. Je passe la porte vitrée du petit café et salue le patron très occupé derrière son comptoir. Il n’y a que quelques clients et je remarque Benjamin. Il est installé à une petite table dans le fond. Je deviens aussi rouge que mes cheveux roux et me rapproche. Il m’a aussi remarqué et me fait signe, un sourire qui semblait illuminer le café et ma journée, aux lèvres.
– Quand Tamara m’a proposé de rencontrer quelqu’un, je ne pensais pas que ce serait avec toi.
– Je pourrais dire pareil. C’est la reine des cachottières.
On se fait la bise, puis je m’installe en tremblant un peu. On commande tous les deux, avant qu’il ne me demande ce que je suis devenue depuis le lycée.
– Toujours un rat de bibliothèque, au point d’en faire mon métier. Et toi ? Qu’est-ce que tu deviens ?
Il fait la grimace. Zut.
– J’ai demandé quelque chose qu’il ne faut pas ? Désolée.
– Non, je ne suis plus aussi sportif qu’au lycée. Je me charge de la communication d’un festival sur l’environnement. Ils sont très portés sur l’écologie et ce qui va avec. Je gère les différents compte de l’association sur les réseaux sociaux, je contacte les journaux locaux pour faire parler de l’évènement… C’est prenant.
Il s’écarta un peu de la table pour que le serveur pose nos commandes. Deux autres clientes demandent la note avant de partir en faisant grincer leurs chaises sur le sol. Je grimace malgré moi à cause du bruit jusqu'à ce qu'elles paient leur note.

Je serre les mains autour de la grande tasse de chocolat chaud, profitant du calme de la salle. Un couple se tenait la main, serrés sur la même banquette et le regard dans le vague.
– Kiara.
Je me tourne vers lui.
– Désolée…
– Arrête de t’excuser. Tu n’arrêtais pas de le faire lorsqu’on traînait ensemble, même lorsque tu n’avais rien fait de mal. Dommage qu’on ait perdu le contact après le bac...
Après la fin des épreuves du bac et la fête de la musique, je ne pouvais plus le voir. Il ne se souvenait plus de ce que je lui avais dit. Les deux verres de whisky-coca m’avaient aidé à lui avouer, mais elles l’avaient empêché de se rappeler de ma déclaration. Mais impossible de le lui dire maintenant. C’était trop tard.
– Dommage, mais heureusement qu’on a tous les deux gardé le contact avec Tamara, d’une façon ou d’une autre.
Il ne me répond pas, perdu dans ses pensées. Bon sang Benjamin, dis quelque chose ! J’avale en deux goulées la moitié de la tasse avant qu’il m’attrape la main. Je n’ai pas la force et l’envie qu’il me lâche.
– Kiara, est ce que tu te souviens de la dernière fête de la musique qu’on a passé ensemble avec le reste de la bande ? Des concerts, et du reste.
Je hoche la tête, la gorge sèche. Qu’est-ce qu’il veut me dire ? Je ne sais pas si je dois rester là ou partir en courant pour ne pas entendre. Pas de bol, mes jambes ne veulent pas bouger et je dois attendre qu’il finisse sa phrase.
– Je ne sais pas si j’ai inventé ou si c’est vraiment un souvenir… On était devant la mairie, à écouter ce groupe de rock et tu m’as dit que tu m’aimais.
Il rougit en terminant sa phrase. Parce qu’il est gêné ou pour une autre raison ?
– Est-ce que j’ai imaginé à cause de l’alcool ?
Je secoue la tête et plonge le regard dans ma tasse. Croiser ses yeux maintenant serait trop dur. Je l’entends soupirer.
– J’ai cru que je l’avais inventé. Impossible de t’en parler parce qu’on avait perdu le contact. J’aimerais te donner ma réponse. Elle n’a pas changé depuis ce jour-là. Je t’aime aussi, chuchote-t-il.
Est-ce que j’hallucine ? Je le fixe, essayant de comprendre ce qu’il se passe, ne sachant pas si je devais croire ce que j’avais entendu. On se regarde dans les yeux et je me rends compte que je ne rêve pas. Je l’aime, il m’aime. Bordel, on a perdu plusieurs années pour rien ! Mes joues me chauffent.
– Est-ce qu’on pourrait aller ailleurs ?
Il lit dans mes pensées ou quoi ?
– Oui.
Il termine son café en vitesse et je fais la même chose avec mon chocolat chaud. Il me paye ma boisson malgré ma grimace, puis nous sortons du café, main dans la main… Mon portable sonne alors que nous marchons côte à côte dans la rue. Je me retiens de jurer, surtout lorsque je vois le nom de Tamara. Je range mon portable aussitôt, un petit sourire aux lèvres.
– Un problème ?
– C’est Tamara. Elle peut attendre avant de savoir si tout s’est bien passé… Non ?
Il me fait un grand sourire et serre ma main.

Hello ! Bravo pour ton texte, il est plaisant à lire, la scène est mignonne. Bien écrit, bien rythmé. Tu rends bien le caractère des deux personnages.

Je regarde la vitrine à l’ancienne de l’endroit où le rendez vous avait lieu et soupire un grand coup. : confus, lourd.

Mais : attention à ne pas répéter le "mais"

Je n’ai pas la force et l’envie qu’il me lâche. : souci ici, "la force qu'il me lâche"

Merci pour ta participation !