J'avais tué un homme

Un rideau de pluie s’abattaient devant mes yeux mais leur fracas assourdissant ne réussissait pas à couvrir la voix. Sa voix. La nuit me cachait son visage, cependant, je l’avais vu tant de fois que je pouvais l’imaginer, souriant posément et le regard brillant d’une flamme inextinguible.
Les gouttes d’eau glaciales se faufilaient entre les mailles de mon habit et me gelaient jusqu’aux os, ne m’empêchant pourtant pas d’avancer vers lui. Chaque pas représentait un effort considérable à cause de la fange de laquelle je devais constamment m’extraire.
- Tu savais que je te retrouverai, alors pourquoi as-tu fui ?
Il connaissait la réponse, mais jouait avec mes nerfs. Pas question de la lui donner, ce qui ne représenterait qu’un prétexte pour continuer son petit jeu.
- Tu veux te la jouer comme ça ? recommença la voix d’homme devant mon silence, comme si tu étais forte ? Comme si tu savais te battre autrement qu’en parlant ? Tu es sois stupide, sois suicidaire.
Je suis courageuse, se soufflai-je, en me rappelant de ces paroles, murmurées par Cammi autrefois « je voudrais que tu comprennes ce qu’est le vrai courage. C’est savoir que tu pars battu d’avance, et malgré cela, agir quand même et tenir jusqu’au bout ».
L’heure n’était plus au jeu, mais au combat. Je savais que même en frappant en premier, je n’aurais pas l’avantage. Pourtant je braquai mon revolver en direction de la tête de mon adversaire, qui avait été mon maître. Mais désormais, il ne nous acceptait plus comme nous étions, Cammi et moi et il allait payer.
Ce dernier se rapprochait doucement, pendant que je posais mon doigt sur la détente, vérifiant une dernière fois la position de la mire avant. Quand je le vis enfin fendre le rideau de pluie, la vision de Cammi, exsangue, s’imposa à moi. Cette réminiscence raviva le flamme en moi, la flamme de colère, de vengeance. Un flamme qui ne faisait que me consumait mais qui désormais me portait.
Ce sentiment bouillonnant monta en moi, obligea le tremblement de mes mains à cesser et mon doigt à appuyer sur la détente. J’accusai le recul sans même trébucher, ce qui m’arracha un sourire incongru dans cette situation.
Mon adversaire, bougea si peu qu’il me sembla que ce fut la balle qui l’évita et non l’inverse. Cet échec ne m’octroya aucun doute mais m’offrit une certitude : la flamme en moi deviendrait le bûcher de mon ancien maître. Alors je recommençai, comptant les coups qu’il me restait. A chaque fois la balle allait s’enfonçait dans la fange dans un bruit humide. Plus que quatre, trois, deux…
- Il ne te reste plus qu’une balle jeune fille, constata mon adversaire dont le sourire s’étira encore un peu plus.
Lui aussi avait compté.
- Réfléchis-bien avant de tirer. Je ne veux pas te tuer, seulement t’aider. Mais je ne le peux pas si ne le veux pas. Je pourrai sauver Cammi aussi…
L’entendre prononcer son prénom m’empli de rage. Le frémissement qui me parcourait l’échine n’était même plus qu’une simple colère, c’était une folie meurtrière qui désirait voir la lumière dans les yeux de cet homme éteinte.
Je me jetai sur lui, sortant de la boue qui montait désormais jusqu’aux genoux et frappant son torse rageusement de mes poings. Le craquement de ses os m’apportait une satisfaction que je ne pourrais décrire. Je tenais toujours mon revolver à la main, mais la dernière balle qu’il contenait, servirait à abattre cet homme.
Des mains enserrèrent mon cou, et j’eus juste le temps d’apercevoir le sourire figé sur le visage de mon adversaire, avant que les mains de celui-ci me plongent dans la fange. J’essayais en vain de reprendre ma respiration mais je ne pouvais qu’avaler de la boue. Je pensais à Cammi. Il ne fallait pas qu’elle soit morte pour rien.
Finalement mon maître avait raison, je ne savais pas me battre autrement qu’en parlant. Et pourtant, cela n’enlevait rien à la stratégie. Je n’allai pas battre mon ancien maître à la force de mes poings en sang mais en le prenant par surprise. J’appuyai une dernière fois sur la détente, ne visant rien.
Comme je l’espérais sa surprise au son de la détonation lui fit relâcher son étreinte durant quelques secondes. Un très petit lapse de temps qui me permit pourtant de sortir de la boue, reprendre ma respiration, crachant la boue restée dans ma bouche, et de lui frapper la tête à l’aide de la crosse de mon pistolet.
Il me tordit le poignet qui tenait le pistolet, mais je ne pouvais pas encore en ressentir la douleur. Aussi, je continuai à frapper, comme un fou, quand, enfin, j’entendis son dernier souffle. Sa mort ne m’apporta aucun soulagement.
Au contraire, je m’effondrai en pleurant. Je me sentais aussi vide que la plaine qui m’entourait. Mes larmes se mêlaient au sang et à la boue. Je pensais à Cammi. Et la culpabilité m’assaillait déjà.
J’avais tué un homme.

Hello, j'ai bien aimé ton texte ^^ Très dramatique, la pluie, la fange, on a bien l'ambiance "revanche crachat au visage de la vie", très bonne gestion de la tension ! Ce qui m'a un touuuut petit peu gêné, c'est la compréhension de certains passages (mais c'est peut-être du au temps limité de l'atelier ?). Genre sa meilleure arme habituellement c'est les mots et... elle parle jamais ? Ou son maitre est mort, et la personne en face parle de le ramener ? Mais c'est peut-être juste des trucs que t'as pas eu le temps de développer ou j'ai mal compris ^^'
En tout cas GG pour ton texte

Coucou ! Ton texte est très sympa, j'ai beaucoup aimé l'ambiance et la tension de la scène. Par contre j'ai trouvé certains passages un peu confus, j'avais du mal à me représenter l'action notamment à cause de la tournure des phrases et de leur longueur qui alourdissaient un peu l'ensemble. Mais sinon ton style est bon, c'est bien écris donc bravo à toi !

Super description au début, j'avais l'impression de lire un livre (et d'oublier que j'allais lire une seule scène de combat xD) !
Les descriptions des actions de la femme sont géniales !

Je n'ai pas compris cette phrase : "c’était une folie meurtrière qui désirait voir la lumière dans les yeux de cet homme éteinte", c'est la partie avec la lumière que je ne comprends pas, elle veut voir la lumière dans les yeux de l'homme par rapport à la mort ou raviver quelque chose en lui ?

"sortant de la boue qui montait désormais jusqu’aux genoux", elle était enfoncée bien plus qu'aux genoux avant ? Car j'avais compris que non.

Elle tire la dernière balle dans le vide alors que juste avant elle disait qu'elle allait l'utiliser pour le tuer, c'est assez contradictoire car j'ai ressenti sa puissante volonté de vouloir le tuer avec cette balle et elle y renonce très facilement.

"Je ne savais pas me battre autrement qu’en parlant", c'est un peu contradictoire alors que ses coups de poing sont ravageurs

Super texte !!

Merci beaucoup pour vos retours ! Ca me fait très plaisir parce que jusque là, personne n'avait lu mes histoires (je ne suis qu'au collège) et j'avançais un peu dans le flou. De surcroît, savoir que je ne fais pas n'importe quoi est très agréable…
Dsl pour les phrases confuses, voici qqs explications :
- La personne qui parle en face est son maître (je me rends compte que j'aurais mieux fait de le préciser)
- pour cette phrase : "c’était une folie meurtrière qui désirait voir la lumière dans les yeux de cet homme éteinte" La fille veut que la lumière dans les yeux de son adversaire s'éteigne
- "sortant de la boue qui montait désormais jusqu’aux genoux", elle est restée un long moment à cet endroit pour tirer et n'a pas arrêté de s'enfoncer

Pour finir, les contradictions ne sont pas, je pense, liées à un manque de temps mais plutôt un manque de recul.

Encore merci d'avoir pris le temps de lire mon texte et de m'avoir répondu !

Hello ! Bravo pour ton texte ! C'est bien il y a du vocabulaire, de bons réflexes de narration, mais attention aux phrases lourdes. Tu as tendance à utiliser beaucoup de mots pour ne pas dire grand-chose.

Les gouttes d’eau glaciales se faufilaient entre les mailles de mon habit et me gelaient jusqu’aux os, ne m’empêchant pourtant pas d’avancer vers lui : un début lourd, où tu restes sur les mêmes idées, les mêmes structures de phrase.

à cause de la fange de laquelle je devais constamment m’extraire : il y a une manière plus simple/légère de dire ça.

murmurées par Cammi autrefois « je voudrais que tu comprennes ce qu’est le vrai courage. C’est savoir que tu pars battu d’avance, et malgré cela, agir quand même et tenir jusqu’au bout » : phrase longue, on dirait que le discours de Cammi a été rajouté sans souci de rythme.

Cet échec ne m’octroya aucun doute mais m’offrit une certitude : la flamme en moi deviendrait le bûcher de mon ancien maître: lourd, on revient en plus sur la flamme dont l'idée a déjà été très (trop) appuyée avant.

Je me jetai sur lui, sortant de la boue qui montait désormais jusqu’aux genoux et frappant son torse rageusement de mes poings : il faudrait être plus dynamique

Comme je l’espérais sa surprise au son de la détonation lui fit relâcher son étreinte durant quelques secondes : lourd

Merci pour ta participation !