Un retour difficile

Elle avait mal. Les liens commençaient à entamer sa peau. Le sang commençait à couler. Les trois autres n’étaient pas en meilleur état. L’ecchymose sur l’œil de celui qui était à sa gauche commençait à devenir bleue. Arriverait-il jusqu’à la ville ? Elle ne savait pas son nom, ni aucun de celui de ses compagnons d’infortunes. Inutile de les connaître, aucun d’eux ne survivraient plus de quelques jours dans les mines.
Assise par terre le temps d’une courte pause, elle remua les mains pour tenter de trouver une position plus confortable. C’était pire. Le jeune garçon en face avait une plaie à sa jambe droite. La fille à ses côté coupa un morceau de son pantalon pour qu’il puisse s’en faire un bandage. Un frère et sa grande sœur ? Peut-être.
Elle se détourna. Ils ne pouvaient pas encore voir la ville. Rien que de repenser à cet endroit elle avait la nausée. Elle avait tout fait pour en partir. Cette enclave à flanc de montagne était déjà une prison en soi, devenue la capitale d’un immense territoire par force de conquête débuté deux siècles auparavant. Point névralgique du pays, y naître était un privilège en soit. Pas pour elle. La douleur la rattrapa, elle décrispa ses mâchoires et ses mains. Ressasser le passer la tendait.
- Ouvre la bouche !
Elle accueillit avec ravissement la gorgée d’eau tiède qu’on lui versa dans le gosier. Elle en aurait voulu plus. Inutile de réclamer. Son voisin osa tendre la main, il n’eut droit qu’à un regard méprisant. Pas de coup supplémentaire pour sa faiblesse, il devait être ramener vivant pour être condamner.
D’où venaient ces gens ? Même si la ville ne comptait que vingt mille âmes, elle ne pouvait se targuer de connaître tout le monde. Peu d’élu montait en grade pour obtenir un habitat. Elle pouvait reconnaître l’un des siens au premier coup d’œil. La façon de parler, de marcher, la condescendance envers tout les autres se décelait en quelques secondes pour certains. D’autres arrivaient à s’extraire des codes inculqués pendant des années. Dans ces conditions difficiles à deviner.
Ils se remirent en route. Elle grimaça quand les liens lui écorchèrent de nouveau les poignets quand elle se leva. Ce fut encore pire quand elle soutint son voisin pour l’aider à se relever.
Après deux heures de marche, ils arrivèrent en vu de la cité. Elle du se décrisper de nouveau à sa vue. Construite, voir sculpter à flanc de montagne,  sous la lumière chaude du soleil couchant, elle paraissait paisible.
L’ironie de l’immense statue de la déesse si accueillante contrastait avec les conditions actuelles de son retour. Une main dans son dos, une main vers le ciel, elle se dressait en bas de la cité. Une main levée vers le firmament pour en faire profiter ses adeptes. Elle avait entendu dire que jadis, beaucoup de gens venaient se faire soigner de bien des maux ici. Si c’était vrai, ce n’était plus le cas.
Il était question de la détruire et de la remplacer par sa sœur guerrière. Plus adéquat avec la politique menée depuis longtemps. Avant qu’elle ne fuit, elle avait elle même proposé un dessin et une maquette pour ce projet. Elle avait été si fière de faire partie des dix derniers en lice malgré son jeune âge.
Ils passèrent sous l’imposant arc de triomphe pour entrer dans la ville. Elle admira le profil de la déesse, espérant un miracle. Elle leva la tête à sa droite vers le temple, un des plus haut bâtiment de la ville, pour lui adresser une prière silencieuse. Elle ne put s’empêcher de chercher la maison de ses parents.

J'ai adoré ton texte, vraiment ! Dès les premières lignes j'ai été transportée. Tu maîtrises particulièrement bien le rythme tout s'enchaîne à la perfection. On sent toute la détresse et l'impuissance de ton héroïne en captivité. Son amertume aussi est flagrante. J'avais l'impression d'être plongée dans un roman que j'avais très envie de continuer. Énorme bravo à toi et merci d'avoir partagé ton texte !

Hello,
Très beau texte, tout en émotion. On comprend la détresse de ton personnage, sa souffrance et sa rancœur. Les descriptions sont habilement mêlées au récit.
Bravo !

Bonjour,
Merci beaucoup pour vos encouragements !! C'est mon premier atelier, c'était bien sympa comme expérience.

Coucou !

Pas grand chose à dire de plus. Le texte est court mais impactant ! À la limite, le seul regret serait que la description est trop légère.

Bravo en tout cas, ça se lit très bien et je suis d'accord avec les autres en ce qui concerne l'émotion du personnage, c'est très réussi

Hello ! ^^ D'abord bravo pour ton texte, ça fait beaucoup de travail en très peu de temps ! Perso j'ai bien aimé ton texte, il était bourré d'idées très intéressantes (le retour en esclave, ça permet de donner des infos, décrire et ajouter de l'enjeu en même temps, c'est plutôt cool). Par contre j'ai trouvé que y avait pas mal d'informations qui étaient données, parfois pas toujours très utiles (la blessure à la jambe du garçon, que ce soit droite ou gauche, ça apporte pas grand-chose et ça alourdit le texte). ça fait aussi très info-dumping par moment, ça m'a perdu un peu, mais ça montre que t'avais énormément d'idées sur le fonctionnement de l'univers donc c'est plutôt un trop-plein de créativité sur le moment (c'est peut-être le manque de temps qui fait ça aussi, on a tendance à écrire vite et pas forcément relire derrière x') )
En tout cas bien joué pour ton texte !

Hello Loz !
Bravo pour ton texte, j'aime beaucoup l'idée de l'esclave qui revient dans la cité, mais j'avoue que je n'ai pas tout compris à propos de son background. Je pense que tu aurais pu être beaucoup plus claire, en moins de mots et en organisant mieux ton fil narratif

Aussi, je pense que certaines phrases sont mal formulées. Je t'en ai listé quelques unes :
"L’ecchymose sur l’œil de celui qui était à sa gauche commençait à devenir bleue.
Elle du se décrisper de nouveau à sa vue.
L’ironie de l’immense statue de la déesse si accueillante contrastait avec les conditions actuelles de son retour.
devenue la capitale d’un immense territoire par force de conquête débuté deux siècles auparavant"

Aussi, au début, attention aux répétitions et à la succession de phrases courtes :
"Elle avait mal. Les liens commençaient à entamer sa peau. Le sang commençait à couler. Les trois autres n’étaient pas en meilleur état."

Ici aussi le propos se répète au lieu d'avancer et de proposer quelque chose de nouveau
"une main vers le ciel, elle se dressait en bas de la cité. Une main levée vers le firmament pour en faire profiter ses adeptes."

Je trouve ensuite le paragraphe suivant assez confus, je ne vois pas bien ce que tu veux dire :
"D’où venaient ces gens ? Même si la ville ne comptait que vingt mille âmes, elle ne pouvait se targuer de connaître tout le monde. Peu d’élu montait en grade pour obtenir un habitat. Elle pouvait reconnaître l’un des siens au premier coup d’œil. La façon de parler, de marcher, la condescendance envers tout les autres se décelait en quelques secondes pour certains. D’autres arrivaient à s’extraire des codes inculqués pendant des années. Dans ces conditions difficiles à deviner."

Et attention à la fin, aux phrases qui sont similaires et du coup donnent une lecture hachée :
"Elle admira le profil de la déesse, espérant un miracle. Elle leva la tête à sa droite vers le temple, un des plus haut bâtiment de la ville, pour lui adresser une prière silencieuse. Elle ne put s’empêcher de chercher la maison de ses parents."

Merci beaucoup pour ta participation !