Rien d'alarmant, c'est halloween

Hey ! je n'avais plus écrit depuis plusieurs mois donc j'étais un peu rouillée puis j'ai clairement bâclée la fin.  soyez gentil svp XD    

Je filais sur la départementale avant qu’une marée grise ne s’étale sur tout le pays.

C’était vraiment une idée de merde, de prendre la route aujourd’hui.

Les trombes d’eau martelaient la carrosserie de ma vieille berline à la peinture écaillée, créant un vacarme assourdissant dans l’habitacle.

Calme-toi, tout ira bien. On va juste essayer de capter les infos pour savoir ce qu’il se passe.

Une main sur le volant et l’autre tendue vers la radio, j’essayais de trouver une fréquence mais le signal restait noyé. Les essuis-glaces, à bout de souffle, balayaient frénétiquement l’eau qui s’accumulait en flots sur le pare-brise, déformant la route déjà floue.

Bordel, c’est de pire en pire.

Sur la réserve de carburant, tout dans ma voiture indiquait qu’elle avait atteint ses limites. L’urgence de quitter la route devenait de plus en plus pressante. Après avoir enchaîné quelques kilomètres de conduite chaotique, une enseigne, presque éteinte, émergea au loin. La lumière vacillante se débattait pour persister à la tempête.

Un motel ? C'est peut-être ma meilleure chance.

L'extérieur de l’établissement, à l’image de ma propre apparence, n’était pas des plus engageants.

Mieux vaut un abri douteux que d'être coincé ici. Espérons juste qu'ils aient une chambre de libre... Et j'ai besoin de carburant, le témoin n'arrête pas de clignoter.

À peine entré, un parfum étrange imprégnait l'air.

Argh… On dirait un mélange de vieux meubles et de moquette fatiguée.

J'avançais péniblement à travers le hall, détrempé, mes vêtements collant à ma peau. M’affalant presque sur le comptoir, le réceptionniste m'accueillit avec un sourire crispé.

-- Bonsoir, monsieur. Vous avez l’air d’avoir été pris au dépourvu, dit-il en pointant du doigt, les flaques que j’avais provoquées sur le sol.

J'acquiesçai, à bout de souffle, incapable de prononcer un mot. Il me tendit le formulaire et j’entrepris de le compléter. Mes doigts engourdis par le froid avaient du mal à saisir le stylo et des gouttes tombaient, venant tâcher le bout de papier. Une fois l'enregistrement terminé, l'employé me tendit la clé sans échanger un mot.

Le numéro 210 ? parfait.

Je la saisis, me traînant jusqu'à l'ascenseur. Sans la force ni l'énergie pour me dévêtir, je me fondis dans le canapé de ma chambre, à la recherche d'un bref répit. Un vieux climatiseur bourdonnait dans la pièce, luttant pour réguler la température. Mon regard se posa brièvement sur la pancarte épinglée au mur, avertissant de la politique anti-tabac à l’intérieur de l’établissement.

Orgh… et puis merde.

Je sortis une cigarette qui s'embrasa au contact de l'allumette. La première bouffée avait à peine atteint mes poumons qu'une plainte aiguë, suivie d’un tumulte de cris, déchira le silence du couloir.

Rien d’étonnant, c’est Halloween aujourd’hui.

Demeurer dans ma chambre, lumière éteinte, était la meilleure décision pour ne pas me faire emmerder. Alors que j’écrasais honteusement le mégot contre la table de chevet, le téléphone se mit à sonner.

Bon sang, qui pourrait bien appeler en pleine tempête ?

Une vague d'anxiété me saisit alors que l'odeur persistante du tabac m'emplissait les narines.

Et si c'était un employé contrarié par la fumée de cigarette ?

Ma main s'approcha du combiné pour répondre à l'appel.
S'il vous plaît, aidez nous… disait une fillette d’une voix brisée par les sanglots.
La communication fut brutalement interrompue.

Sûrement une mauvaise blague, le numéro vient de l'accueil. Cette fête n’a donc aucune limite ? Je vais me plaindre.

Je descendais, lassé du vacarme qui avait envahi les dernières heures de la soirée.  Une fois sur place, mes pas s'arrêtèrent net. La scène qui se déroulait devant mes yeux me glaça d'effroi. Des hommes aux visages distordus avaient encerclé une famille venue s’abriter de la pluie elle aussi. La terreur était peinte sur leurs visages tandis qu’un corps jaillissait sur le sol. Il y avait du sang, du vrai sang partout. Le regard paniqué d’une petite fille cachée derrière le comptoir semblait me crier à l’aide, mais la peur me submergea.

Je ne suis pas un héros. C'est pas mon combat. Je dois me protéger, c’est ça, me protéger !

De retour devant ma porte, je la referma brusquement derrière moi, m'empressant de la verrouiller à double tour.

Aller souffle un bon coup… C’est juste un mauvais rêve, c’est juste un mauvais rêve

Ma respiration saccadée fut coupée par un second appel qui cette fois-ci me glaça le sang. C'est à ce moment que j'entendis des pas précipités résonner de l'autre côté de la porte, suivis de poings tambourinant le bois. La peur me nouait l'estomac. Et si j’avais fait le mauvais choix en me réfugiant ici ?

C'est pas vrai, c'est pas vrai, il faut que je reste en sécurité !

La pression constante exercée sur la porte m'indiquait que sa résistance touchait à sa fin.

La fenêtre de la salle de bain, la fenêtre de la salle de bain, vite !

C’était un saut dans le vide. L'impact brutal m’arracha un hurlement. Les hommes difformes se rapprochèrent avec une faim vorace, avides de déchirer ma chair en d'innombrables morceaux. Au milieu de cette débâcle, une silhouette fuyant au loin. Mes cris s’évanouissent. La mort s'est avancée, insatiable, me happant avant que je ne puisse distinguer cette silhouette fuyante.

C’est très bien écrit ! Bravo !

J'aime bien le vocabulaire et le rythme ! Et j'aime aussi le côté un peu "macho" du protagoniste qui décide finalement de fuir la queue entre les jambes : J'ai été surprise
On sent que tu as commencé tranquillement en détaillant tout, puis que tu as eu peur de ne pas avoir assez de temps pour finir l'exercice : La fin semble un peu précipitée (J'extrapole ptete un peu ?) Mais ca correspond aussi bien au fait que les évènements s'enchainent à un rythme effréné, alors ce n'est peut-etre pas un soucis ?

Hello ! Pas mal du tout le texte ! J’aime beaucoup tes descriptions, tu les lies très bien à l’action et ton texte est vraiment plaisant à lire

Juste, je trouve que les pensées sont un peu trop présentes, au lieu de me faire entrer davantage dans la scène j’ai eu l’impression que ça me coupait de ce qu’il se passait à chaque fois. Peut-être en mettre un peu moins pour laisser la narration se développer serait chouette ?

Et la fin est un peu rapide oui, mais ce n’est pas grave.

Concernant la forme, j’ai juste trouvé : « les flaques que j’avais provoquées sur le sol. » un peu maladroit, on dirait que ton personnage a dit des méchants trucs sur les flaques et qu’elles vont l’embrouiller après ahah

Bravo à toi !