Justice (poème)

Je me n'y connais pas assez en poème pour trouver des remarques à faire. x) Mais j'aime beaucoup.

Merci beaucoup !

Coucou Fahlkro
Tout d'abord, je suis contente de voir de la poésie à un atelier d'écriture!
J'ai aimé beaucoup de choses dans ton texte : le rythme des figures de style qui crée des phrases percutantes, les images bien amenées, le fait que l'opposition des opinions se reflète dans l'espace physique, l'utilisation des sonorités ("dans le tumulte qui tue"), les thèmes abordés et les réflexions sur ces derniers (le système de la justice mais aussi la connaissance de soi et la gestion du regard des autres).
Compilation de mes phrases préférées :
"Je vous apparais, à présent, comme une bien misérable horreur."
"Moi seul connait mes émois."
"Face à l’épée, je me soumets"
"Et, avec quelque tissu de vérité, nous tentons vainement de concevoir, orgueilleux stylistes (<3), les draps de la Vérité."

gentle_beginner a écrit:Coucou Fahlkro
Tout d'abord, je suis contente de voir de la poésie à un atelier d'écriture!
J'ai aimé beaucoup de choses dans ton texte : le rythme des figures de style qui crée des phrases percutantes, les images bien amenées, le fait que l'opposition des opinions se reflète dans l'espace physique, l'utilisation des sonorités ("dans le tumulte qui tue"), les thèmes abordés et les réflexions sur ces derniers (le système de la justice mais aussi la connaissance de soi et la gestion du regard des autres).
Compilation de mes phrases préférées :
"Je vous apparais, à présent, comme une bien misérable horreur."
"Moi seul connait mes émois."
"Face à l’épée, je me soumets"
"Et, avec quelque tissu de vérité, nous tentons vainement de concevoir, orgueilleux stylistes (<3), les draps de la Vérité."

Merci énormément Gentle Beginner ! Tes remarques, très pertinentes et bienveillantes, me touchent beaucoup.
J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce poème qui, il me semble, est sans doute un - si ce n'est le - des plus aboutis que j'ai pu produire.
En tout cas, permets-moi de te remercier à nouveau pour ton retour des plus encourageants. ^^

Bravo pour ton texte ! Je suis pas la mieux placée pour tout ce qui est poétique, mais c'est bien écrit, les images sont chouettes et le vocabulaire est recherché.
J'ai l'impression que la première moitié n'est pas comme la deuxième au niveau du rythme (mais c'est peut-être fait exprès). Aussi, certaines phrases m'ont semblé un peu trop saccadées par les virgules :

Et moi, seul, face à Elle, je me tiens debout, en équilibre, funambule dans les protestations protectrices, dans le tumulte qui tue.

Mais c'est très bien Merci pour ta participation !

Admin a écrit:Bravo pour ton texte ! Je suis pas la mieux placée pour tout ce qui est poétique, mais c'est bien écrit, les images sont chouettes et le vocabulaire est recherché.
J'ai l'impression que la première moitié n'est pas comme la deuxième au niveau du rythme (mais c'est peut-être fait exprès). Aussi, certaines phrases m'ont semblé un peu trop saccadées par les virgules :

Et moi, seul, face à Elle, je me tiens debout, en équilibre, funambule dans les protestations protectrices, dans le tumulte qui tue.

Mais c'est très bien Merci pour ta participation !

Merci beaucoup Christelle pour ton retour !

Je suis désolé de ne pas avoir pu venir lors de cet atelier de béta-lecture : j'avais un rendez-vous important pour un projet qui me tient tout particulièrement à cœur. Mais j'ai pris le temps de regarder la rediffusion du live et je regrette sincèrement ne pas avoir pu être présent pour défendre mon poème et la poésie en prose en général.


Donc, qu'est-ce que la poésie en prose ? (oui ! de la théorie littéraire ! XD)
Tout d'abord, il nous faut définir la poésie: qu'est-ce qui la distingue d'une nouvelle ou d'un roman ? La poésie, contrairement au texte narratif, s'opposent tout d'abord thématiquement : la poésie porte davantage sur sa diction, c'est-à-dire sur la manière dont on va modeler le langage afin de donner tel ou tel effet ; les textes narratifs (nouvelles, romans, etc.), quant-à-eux, privilégient plus la fiction : on raconte l'histoire d'un personnage, fictif ou supposément réel. Bien-sûr, tout cela n'est qu'une question d'accentuation sur un des deux domaines : un poème peut raconter une histoire, mais celle-ci se trouvera au service de la forme, d'une esthétique voulue (i.e. à qui cela n'est-il pas déjà arrivé, en écrivant un poème, de devoir changer un mot par un autre totalement différent pour une question de rime ou de métrique ?) ; à l'inverse, si un romancier s'autorise une envolée lyrique, celle-ci se devra d'être au service de l'intrigue sans quoi le lecteur remarquera que l'écrivain s'égare.

La prose, en littérature, ce n'est pas quelque chose d'évident : les premiers romans, le théâtre classique, et je passe bien d'autres exemples, sont autant de textes narratifs... en vers ! Ainsi, nous constatons que "vers" et "narration" ne s'opposent pas de manière tranchée, et il en va de même pour "prose" et "poésie" : Apollinaire et Rimbaud, par exemple, sont tous des poètes qui ont notamment écrit en prose (un exemple parmi d'autres : "Après le Déluge" de A. Rimbaud). Ces deux deux dualités se distinguent ainsi de manière graduelle et polaire : autrement dit, c'est un spectre ! (pas les fantômes, hein ? XD)

Ainsi, la poésie en prose est un texte se concentrant sur des images poétiques, des effets de styles et grammaticaux tout en se libérant des contraintes de la versification. Il se distingue des autres textes en prose de par ses thèmes privilégiés ou encore de sa teneur en "images".



Revenons à présent à mon poème : "Justice", inspiré de la carte du tarot de Marseille portant le même nom, traite du thème de l'identité et de son rapport aux autres.

La première partie, chancelante de par ses phrases saccadées, ses rythmes binaire ou encore ses parallélismes, tentent de retranscrire le vacillement de la balance, celle jugeant du sort du je lyrique. Deux camps s'opposent : les alliés voulant le salut de ce dernier et les ennemis voulant l'anéantir (oui, ça fait très Jugement Dernier, une de mes inspirations).

"Des démons s’emparent de mes vertus, des anges s’éprennent de mes vices."

Et le je lyrique se trouve ainsi tiraillé entre ces deux partis, "debout, en équilibre, funambule dans les protestations protectrices, dans le tumulte qui tue".

Mais, dans la seconde partie, le je lyrique s'isole, se réfugie dans son intériorité, où il ne peut échapper à son dernier juge, le plus redoutable : lui-même. Les masques tombent : "Je suis moi, mais je n’est qu’un jeu.". Le vrai "moi" apparaît alors, sorti de son sommeil pour s'affirmer, se rebeller contre le jugement d'autrui et porter un enseignement : celui de voir au-delà des apparences, de ne pas juger trop hâtivement les autres car nous ne sommes pas omniscients.

"Nous ne savons, tout compte fait, en toute impartialité, que les costumes que nous autres portons. Et, avec quelque tissu de vérité, nous tentons vainement de concevoir, orgueilleux stylistes, les draps de la Vérité. Mais, dans cette entreprise, à trop vouloir tirer entre quatre épingles autrui, ne faisons-nous pas, en réalité, que la voiler ? "

Et vous remarquerez, qu'après l'affirmation du "moi", il n'y aura plus aucun "je" employé.


Voilà, j'espère que mon message, bien qu'un peu long, a pu vous être utile à mieux comprendre mon texte ainsi que la poésie, en prose d'abord, mais aussi en général.

Bien-sûr, mon poème est sans doute très loin d'être parfait. Je tenais simplement à expliquer ma démarche afin de pouvoir donner un jugement plus éclairé sur ma production. Peut-être qu'il y a trop de virgules à certains endroits ? Peut-être en manque-t-il à d'autres ? Je dois vous avouer que je n'ai, pour l'heure, pas suffisamment de recul pour évaluer cela.

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout et de vos retours. Cela me motive à continuer à perfectionner ma plume, en poésie comme dans mes projets romanesques ! ^^

Portez-vous bien !

Waouh! Merci pour le texte et la longue explication prose/poésie