Le Trésor Oublié

Je marche depuis deux jours, seul. J’ai beau tenter de me repérer, les dunes jaunâtres des terres arides s’étendent jusqu’à l’horizon. Par moment un minuscule coup de vent fait virevolter un petit nuage de sable qui disparait presque aussitôt dans le bleu immaculé du ciel.

Je savais pourtant que c’était une idée absurde. Mais ces histoires de trésor et de magie ont eut raison de mon objectivité. Dès le premier jour de l’expédition, rien ne s’est déroulé comme prévu. Mes guides m’ont conduit dans une ruelle invisible de Tombouctou et m’ont rué de coup. Je me suis réveillé au milieu du désert pieds nus, la chemise déchirée. Mon téléphone satellite, mon argent et ma montre à gousset avaient disparu. Pour tout accessoire, une outre d’eau et un morceau de tissu blanc avait été déposé à coté de moi.

Mes pieds s’activent par instinct, comme pour ignorer les douleurs de mon corps déshydraté. Le soleil à déjà carbonisé le moindre petit bout de chair non recouverte par ce qu’il me reste de vêtements. A chaque respiration, la brulure de l’atmosphère irradie mes poumons et je retiens des quintes de toux insupportables. Au début je les calmais en buvant une gorgée d’eau, mais mon outre est vide depuis ce matin.

L’estomac douloureux, des images de pain, de fromage et de fruits inondent mon esprit. Pour mes entrailles assaillies par la faim, l’humble sandwich englouti avant cette aventure est devenu un véritable festin. Que n’aurais-je pas donné pour une miette de mon dernier repas ? Quelques gouttes de salive parcourent ma bouche et je savoure ce liquide visqueux comme une eau désaltérante.

J’inspire longuement pour reprendre contact avec la réalité. Devant moi, au loin, une forme floue danse au gré des ondes chaudes. Je secoue la tête et scrute a nouveau l’horizon. Ma vision est toujours là. Une petite voix dans ma tête me murmure qu’il s’agit surement d’un mirage, mais peut m’importe. Je suis perdu et je ne le serais pas davantage si j‘avance dans cette direction. Animé d’une énergie nouvelle, mes jambes se déplient et mes pieds glissent sur le sables. Au vu de mon état physique, on pourrait presque dire que je suis en train de courir.

La forme floue devient de plus en plus nette. Elle s’élève comme une sorte de minuscule colline de roche. Une source semble jaillir de son sommet pour remplir une petite étendue d’eau. Mon coeur bat et mes boyaux se tortillent à l’idée d’apaiser la sécheresse qui les fait souffrir.

Je ne peux contenir un petit cri de soulagement alors que ma vision s’inscrit bien dans la réalité. Une fine larme coule le long de ma joue. Je n’attends pas un instant de plus et plonge mon corps tout entier dans l’eau. Je voudrais lever les mains au ciel et chanter mon bonheur, mais mon besoin primaire occupe tout mon esprit. Je bois jusqu’à ce que mon estomac ne puisse plus rien avaler.

« Bien. Je vois que tu as trouvé le chemin. »

Je sursaute et regarde autour de moi la bouche pleine d’eau. Debout sur un rocher, une silhouette humaine m’observe en souriant. J’avance vers lui à petit pas. Son visage de plus en plus distinct me semble familier. Je secoue la tête en continuant mon approche et j’ouvre alors de grand yeux. C’est l’un de mes guides ! Je commence à reculer de peur, mais l’homme éclate de rire et s’accroupit pour fouiller dans sa besace. Il en sort un magnifique pain rond et doré. Il le pose à coté de lui et me le désigne du doigt.

« Je suppose que tu as faim. »

Incrédule, je reste figé dans l’eau aussi perdu que dans le désert. Je lève les yeux en direction de l’inconnu. Il cesse alors de rire et se penche vers moi.

« Tu viens de vivre la première étape sur le chemin vers le Trésor Oublié. »

Histoire très intéressante. Tu as bien su mettre en valeur l'environnement et les mots imposés. Ca se lit facilement.

Seul bémol, la toute dernière phrase qui a un problème de tournure, à mon avis. Au vu du contexte de l'atelier, je te dit quand même bravo.

Bravo pour ce texte ! Les difficultés du personnage se ressentent vraiment, et la fin est intrigante. J'ai juste une petite remarque : sur certains paragraphes (le 2e par exemple) tu as tendance à faire des phrases de même longueur. Mélanger des phrases courtes, longues et moyennes permet de rendre le rythme plus intéressant. Mais hormis ça, ton écriture est très agréable à lire. Encore bravo !

Texte très sympa ! C'est bien écris, tu as un bon style, un bon choix de vocabulaire et l'atmosphère est bien retranscrite.
J'ai la même remarque que Marie : tes phrases sont pour la plupart de longueur similaire et ça rend le rythme un peu saccadé.
Et aussi, je ne sais pas si tu écris à la première personne d'habitude ou si c'est juste pour cet atelier mais dans certains paragraphes, beaucoup de phrases commencent par "je" :

"Je ne peux contenir un petit cri de soulagement alors que ma vision s’inscrit bien dans la réalité. Une fine larme coule le long de ma joue. Je n’attends pas un instant de plus et plonge mon corps tout entier dans l’eau. Je voudrais lever les mains au ciel et chanter mon bonheur, mais mon besoin primaire occupe tout mon esprit. Je bois jusqu’à ce que mon estomac ne puisse plus rien avaler."

Peut être faire attention à ça et trouver des tournures différentes, ça améliorerait aussi le rythme je pense

Sinon rien à dire, bravo pour ce texte !

Merci tous les trois pour vos retours !

Pour la taille des phrases, je bosse la dessus oui ^^
La dernière fois que j'ai proposé un truc ici, j'avais que des phrases courtes, là j'ai que des phrases longues, je vais bien finir par trouver un juste milieu

Et sinon, j'écris souvent en "je", mais là j'ai manqué de temps pour me relire. Effectivement, ce paragraphe en particulier, ça fait beaucoup. C'est le genre de truc que je modifie en relecture

Hello ! Bravo pour ton texte ! l'idée est chouette, même si en narration on voit que tu hésites un peu.

Par moment un minuscule coup de vent fait virevolter un petit nuage de sable qui disparait presque aussitôt dans le bleu immaculé du ciel. : Bcp de "petit"/"presque"/sembler... tous ces petits mots qui traduisent un style qu'on diminue volontairement. Attention à affirmer davantage ton style.

ont eut raison de mon objectivité. : un petit peu lourd, m'ont convaincu ?

Pour tout accessoire, : un peu trop vague

par instinct : par automatisme plutôt ?

mes jambes se déplient : ce n'est pas une tente quechua

une sorte de/ Une source semble jaillir de son sommet pour remplir une petite étendue d’eau. : là encore, traduit l'hésitation de la narration

Mon coeur bat : encore heureux ! Attention à dire des vrais trucs

boyaux se tortillent à l’idée d’apaiser la sécheresse qui les fait souffrir. : petit doute sur la pertinence de faire référence aux boyaux ici

mais mon besoin primaire occupe tout mon esprit. : un peu lourd pour dire qu'il a soif

Merci pour ta participation !

Très chouette ton histoire !
C'est drôle qu'on ait écrit sur le même sujet haha. Le fait que tu ais ajouté de la magie rend l'histoire encore plus intéressante je trouve !