Lettre à Ma Mie

Ma Mie,

Le temps m’est cher, mais il se fond dans les ténèbres. Ici, les jours passent sans que le soleil ne montre, ne serait-ce, qu’un morceau de ses rayons. O Ma Mie, laisse-moi te dire mes soucis.

O ma mie, je pense à toi chaque moment de ma vie. Je ne peux me retenir de sentir ton parfum planant au-dessus des tranches desquelles nous luttons, qui se mêle à l’odeur de la confiture, qui comme tu le sais, coule à flots en ce monde. La moisissure se répand comme le lait froid s’était hier déversé dans une tranche voisine. Les interminables pépites de chocolat chutent comme le sable s’écoule du sablier.

Mon seul faux moment de répit reste mon sommeil, celui qui me rappelle toujours ta fatalité et me refait part des malheurs de maintenant. Ah ! Il ne me reste plus, pour espoir, que ma plume. Et l’oiseau s’en ira.

Ma Mie, Ma Mort, attends-moi ! Il ne me reste plus qu’un seul mot à écrire.