La lettre

-Tu es vraiment sûre qu’il faut se marier ? s’interroge Raymond.
-J’ai les alliances dit Armelle.
-Personne ne va croire qu’on est mari et femme.
-Mais si. Il suffit juste de mettre d’accord sur notre version. Où on s’est rencontré ? Des choses comme ça. Personne n’investiguera plus. Tout sera heureux pour nous.
-Ah oui ! C’est mal connaître ma famille de fouines. Ils veulent toujours tout savoir. L’intimité est un concept étranger. Et si les versions ne correspondent pas. Ils nous mettront la pression jusqu’à nous craquions.
-Vraiment ? Tu es toujours aussi dramatique ? Fais moi confiance pour une fois. Je sais ce que je fais.
-Je sais ce que je fais déclare Raymond d’un ton sarcastique en imitant la voix d’Armelle. Tu es bien sûr de toi. Nous ne pouvons pas nous rater. C’est bien trop important.
-Je sais bien. Ma vie est aussi en jeu Raymond.
Je sortais de la demeure de l’amie de Raymond. Le soleil est insensible à ma douleur. La ciel d’un bleu pure sans nuage est l’annonce d’un jour parfait pour un pique-nique. Je descendais de la colline. La vue d’ici est splendide tel un rêve éveillé. Le port est pièce de théâtre avec de nombreux protagonistes à la recherche d’un bon metteur en scène. Ce n’est pas M. Talbot, l’armateur véreux sur lequel ils pourront comptés. Il me salue avec un sourire faux. Je le salue aussi. Dès qu’il arrive le visage des marins se ferment comme huitre. La brise me carre le visage. Le chant des mouettes si agressif à mon arrivée me berce désormais. Je me suis découvert un amour pour la mer. Je ne sais pas si Raymond va avoir les nerfs pour tenir jusqu’au mariage. Il est tétanisé. Si sa famille se présente comme un obstacle à notre union. Je saurai les charmer. Je suis prête à tout pour me libérer de la coupe de père. Imaginer épouser Magda est pensable. Dans ce pays, cela n’existe pas pour les personnes comme nous. L’envisager est même interdit. Je ne sais pas si je vais pouvoir aller jusqu’au bout. Mais quel choix ai-je ? Ma famille n’acceptera jamais que je quitte la maison si je ne marie pas avec un homme de bonne famille. Il faut cette union marche. C’est mon seul espoir. C’est notre seul espoir. C’était déjà exceptionnel que père accepte que je quitte Sandham House. Il se plait à abuser de la largesse de M. Davenport. Il en oublie ma condition de femme non mariée Je rentre à la demeure. J’ai dû courrier. J’ouvre la lettre. Non, ce n’est pas possible. Magda ne peut pas être morte.

Un texte mystérieux avec une fin surprenante.

Je n'ai pas compris le sens de cette phrase : "La brise me carre le visage".

Oui, merci de l'avoir remarqué. Je voulais écrire "caresse mon visage" mais j'ai été interrompue par le chrono. J'ai mal relu.

Hello ! Bravo pour ton texte, il colle très bien avec le sujet ! J'aurais aimé en savoir plus sur cette jeune femme si décidée, tu rends bien son caractère ! Peut-être dommage d'expliquer en narration ce que tu aurais pu nous montrer, mais tu as de bonnes idées de description (comme celle du port) ;D
Merci pour ta participation !