- karigrrym
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Date d'inscription : 31/10/2024
Charlie cherche âme sœur – pas un psychopathe svp
Jeu 31 Oct - 22:22
Charlie cherche âme sœur – pas un psychopathe svp
SCENE 1
J’entre dans le bar, les yeux écarquillés, fascinée par les décorations d’halloween. Des toiles d’araignées dans tous les coins, des cranes, des citrouilles et plein de monde déguisé ! Mon cœur se serre légèrement d’anxiété. On ne respirait pas très bien dans l’atmosphère lourde, chargée par les vapeurs d’alcool et de transpiration.
Je rajuste d’une main mon tee-shirt (orné de la tête de krokmou car je suis trop fan) et piétine un peu dans mes bottes afin de trouver un peu de courage. La tête de mon dragon préféré apportant un peu de rigidité à mon haut, je n’ai pas pris la peine d’enfiler un soutien-gorge aujourd’hui. Je n’en ai aucun vraiment confortable et j’avais envie de profiter de la soirée, pas de mourir étouffé. Je porte un pantalon en tissu large qui me garantit de garder un peu de fraîcheur autour des jambes.
Je décidais de longer la pièce pour me trouver un coin tranquille et analyser la situation. J’agrippais d’une main la pierre de lune pendant à mon cou, confiante en mon intuition pour trouver la bonne personne dans la foule.
SCENE 2
- Salut !
Surprise, je sursaute violement avant de diriger un regard noir vers la statue d’orc qui me faisait coucou de la main.
- Salut…
- Je m’appelle Azorh, je viens de la convention runes et potions, s’explique-t-il en rigolant.
- Moi c’est Charlie, je suis ravie de faire ta connaissance.
- Grnnn…
Je gratifiais l’homme d’un regard froid et il arrêta son manège aussi vite qu’il l’avait commencé.
- Pardon. Sinon, est-ce que tu sais pourquoi Hitler s’est suicidé ?
Je soupirais discrètement, décidée à survivre à cet instant. Après tout, j’étais venu pour voir du monde, non ? D’autant plus que celle-là, je la connais.
- Voyons voir, fis-je en lui coupant la parole, parce qu’il a reçu la facture de gaz ?
Stupéfait, il me regarde avec des yeux ronds puis éclate de rire. Je souris poliment (mon petit frère avait traversé une période d’humeur noire, courte, pour mon plus grand soulagement).
- J’ai vu quelqu’un là-bas, je l’informe, j’y vais !
- D’accord !
L’homme grogna tout bas et je m’empresse de m’enfuir.
SCENE 3
Je décide de roder encore un peu. Ma pierre de lune reste sans réaction à mesure que mon regard parcoure la foule, je croise toutefois celui d’une grande et sèche femme qui semble très mal-à-l’aise. Son tailleur gris lui va plutôt bien, elle a de belles jambes… Et son côté perdu la rend un peu craquante, je dois bien me l’avouer.
Décidée je me dirige vers elle.
- Bonjour ! Je suis Charlie.
- Bonjour, je m’appelle Bernadette.
- Enchantée de vous rencontrer.
J’ai baissé la voix sans m’en rendre compte, elle-même parlant tout bas.
- Que faites-vous ici ? Vous allez bien ?
- Je… (elle hésite, triture son tailleur gris, passe une main sur son chignon), c’est mon fils, il m’a assuré que je pourrais faire des rencontres… intéressantes mais je dois avouer que je trouve l’atmosphère un peu trop étouffante.
Elle se rapproche un peu plus à chaque mot et je recule d’un pas, l’air de rien. Je n’apprécie pas qu’on me colle. D’ailleurs, le bracelet en howlite blanche à mon poignet droit s’est refroidi, signe que cette personne n’est pas faite pour moi. Et puis, elle a quand même l’air très hétéro, d’autant plus qu’elle a un fils.
- Je suis secrétaire, continue de murmurer la femme, dans l’édition. Mon Jo’ a dû se dire que j’allais croiser ici des gens qui me seraient familiers, vu tous les textes bizarres qui peuvent me passer sous le nez à longueur de temps !
- Hum… oui…
Je tente à nouveau de reculer mais mes hanches butent contre une table. Moi-même écrivaine, je dois avouer que je ne porte pas le personnel des maisons d’édition dans mon cœur, vu tous les refus et les vents que j’ai pu me prendre ces dernières années.
- Je n’en peux plus de cet air, c’est si malsain ! Je vais passer aux toilettes, pouvez-vous m’attendre ? Je suis assez ravie de croiser enfin quelqu’un de normal, je dois vous avouer.
- Hum… je pensais passer au comptoir, vous n’aurez qu’à m’y retrouver.
Elle ne cache pas son air déçu et se perd dans la foule à la recherche des toilettes. Je soupire, je regretterais presque l’orque ! Bah, je voulais faire un maximum de rencontre pour sortir un peu de ma coquille. Je me tourne, l’air décidé vers le comptoir. Il me semble sentir mon collier vibrer, c’est donc la bonne chose à faire.
SCENE 4
Je repère aussitôt une charmante elfe au comptoir. Je m’installe et demande un spritz (j’aime l’amertume).
- Bonjour ! Je suis Charlie et vous ?
- Bonjour, Azel.
Elle s’arrête là, l’air renfrogné. Je trouve qu’elle plisse le front d’une manière trop craquante. Je descends mon spritz, frissonne sous le coup de l’amertume et retente ma chance.
- Vous n’avez pas l’air d’une elfe très heureuse d’être ici.
Je croise les bras devant moi, sachant pertinemment que je fais ainsi ressortir mes seins. Je me sens toujours plus à l’aise avec les femmes. Les hommes sont trop… hommes. Les femmes sont plus à l’écoute en général et, en étant une moi-même, je sais mieux comment les prendre…
- Je… (son regard glisse vers l’arrondi du tee-shirt avant de remonter) je ne mange pas de ce pain-là, je vous remercie. Vous devriez plutôt vous demandez pourquoi vous ressentez ainsi le besoin de draguer la première venue.
- Pardon ?
J’avoue que là, je suis scotchée. On n’avait jamais réagi ainsi à mes avances ! Je suis outrée et… intriguée.
- Vous êtes psy ou un truc du genre ?
- Psychologue, oui.
- Vous devez bien vous y connaître en fauteuils confortables, celui-là par exemple (je montre du doigt l’un des rares à ne pas être complètement encombré), il m’a l’air plutôt pas mal.
Mon bracelet est chaud bouillant, je perçois le moindre des mouvements de cette petite elfe. Azel (quel beau prénom) ouvre la bouche puis la referme, l’air choqué. Lui ferais-je de l’effet ?
- Je… (elle bredouille). Non, je reçois mes patients à mon bureau, figurez-vous que les consultations aujourd’hui sont loin des stéréotypes. Je peux passer des heures à discuter d’autres choses que de leurs problèmes avec mes patients.
- Je vois… alors, chacun passe par son propre chemin pour aller mieux, c’est bien ça ?
- Oui.
Son regard s’est illuminé un bref instant, je sens que je l’ai ferré. Elle consulte soudain sa montre et je sens qu’elle va m’échapper.
- Je dois y aller, on m’attend (inutile d’être psy pour savoir qu’elle vient d’inventer son rendez-vous).
- Non… vous êtes intéressante, j’aimerai plus discuter d’autre chose que de mes problèmes avec vous… s’il-vous-plait ?
- Non ! Laissez-moi tranquille !
- Mais…
- Elle vous a demandé de la lâcher.
Mon regard suit la direction de la voix et là, je dois admettre, que je trouve son porteur plutôt séduisant. Pourtant, je sais que les hommes sont sources de beaucoup d’embêtements… Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas très à l’aise avec eux. Toutefois, celui-ci est plutôt mignon, avec juste ce qu’il faut de muscle et de rembourrage pour être confortable. Je décide de m’expliquer avec lui, histoire de voir s’il est fréquentable et de tenter quelque chose.
Azel se dégage et s’éloigne à grands pas. J’espère avoir gagné au change.
SCENE 5
- Désolée, je m’empresse de m’exclamer, je suis désolée, je peux être lourde parfois.
- Hum…
Il m’observe d’un air circonspect. Son regard me met mal à l’aise, il est trop insistant. Je me dis qu’il vaut mieux m’éclipser avant qu’il décide de me jeter dehors. Je ressens soudain une grande fatigue en regardant tout ce monde flirter de danser. Azel, la seule qui me plaisait est partie. J’aperçois du coin de l’œil Bernadette qui me cherche et décide de rentrer. Assez de rencontres pour ce soir ! J’ai hâte de pouvoir rentrer et me blottir au chaud sous ma couette. Ah, et prendre une bonne douche aussi.
Je me dirige vers la sortie, le regard baissé. Un homme fend la foule et me percute l’épaule.
- Oh ! Pardon !
Je grogne et profite de ces quelques secondes pour le détailler de la tête aux pieds. Plutôt mignon, je dois dire.
- Je suis vraiment désolé ! Vous allez bien ? Mademoiselle ?
- Oui oui, pas de problème, je suis juste un peu fatiguée.
La sortie est toute proche mais je reste figée sur place.
- Je comprends, c’est difficile de rester longtemps ici quand on n’est pas habitué !
- Je… comment savez-vous que je viens pour la première fois ?
- Maintenant, je le sais, me répond-il avec un clin d’œil.
Je me détends. Je dois dire que je n’aime pas trop les hommes qui se donnent des grands airs, mais d’un autre côté, celui-ci dégage quelque chose de très doux. Mon bracelet s’est nettement réchauffé, pas autant qu’avec Azel, mais c’est déjà ça.
- Ah, au fait, je m’appelle Tom ! Je suis informaticien, j’ai l’habitude de faire des hypothèses et puis de prier pour qu’elles fonctionnent !
- Charlie, je réponds en serrant sa main tendue, je suis graphiste.
Je sens son regard descendre et je referme un peu les bras pour faire ressortir ma poitrine. Ce garçon me plait de plus en plus et j’ai l’intuition que lui aussi.
- Tom ! Tu nous quittes déjà ? demande une inconnue surgie de nulle part.
Le jeune homme discute un peu et j’en profite pour réfléchir. La fatigue s’est dissipée pour laisser place à de l’excitation, je dois bien l’avouer. Toutefois, Tom n’a pas l’air décidé à partir. Je décide de prendre les choses en mains.
SCENE 6
Je profite qu’un homme passe pour m’écarter, trébucher et atterrir sur le jeune homme.
- Houla ! Tu m’as l’air crevée ! Est-ce que tu as besoin d’aide pour rentrer ?
- Non, non… je crois… je crois que ça ira.
Je tente de me relever (il est musclé sous sa chemise, le bougre) et pose une main tremblante sur ma tête.
- Taratata ! s’exclama-t-il, je ne te laisserai pas sortir dehors comme ça ! Je suis venu en voiture, je peux te raccompagner si tu veux.
Je le suis dehors, attentive à ne pas paraître trop enjouée. Nous ne mettons à marcher vers un parking. La discussion est légère, tranquille. J’apprends qu’il est spécialisé dans les réseaux de neurones et qu’il travaille, en autres, pour une boîte qui fabrique des robots pour aider les personnes âgées au quotidien. Je suis charmée !
Durant la marche, je me rapproche de lui, trop contente de prétendre avoir besoin de m’appuyer contre lui.
- … mais je parle, je parle ! Et toi, qu’est-ce que tu fais en tant que graphiste ?
- Je dessine pour tous ceux qui en ont besoin ! J’ai un site internet et une tablette graphique.
- J’ai quelques amis dessinateurs, ils me disent tous qu’ils réfèrent le papier à l’écran et toi ?
Je réponds et profite d’une plaque d’égout que je dois éviter pour effleurer ses fesses. Je le sens tressaillir contre moi mais sa voix ne change pas d’un iota alors que je poursuis moi-même la discussion, l’air de rien.
Nous arrivons finalement devant un SUV qu’il déverrouille. Je m’installe sur le siège passager. Le moteur ronfle et nous démarrons. Je suis occupée à regarder ses mains et son profil au fil de la conversation lorsque je me rends compte que je ne lui ais pas donné mon adresse. Tous mes sens se mettent aussitôt à hurler. Je reste pourtant impassible. Je me mets franchement de côté, n’ais-je pas entendu un bruit venant de la banquette arrière ? Ma main droite cherche la poignée de la portière, ma bouche fait la discussion, mes oreilles et mes yeux sont aux aguets.
- Dis-donc, tu n’essayerais pas de me conduire chez toi, par hasard ? Je te préviens, je suis du genre à m’endormir comme une masse !
- Ne t’inquiète pas, fut sa seule réponse.
Le bruit de la portière verrouillée que je tente d’ouvrir jette un froid sur la discussion.
Je me jette contre le tableau de bord pour déverrouiller les portières, me maudissant de ma bêtise, mais la ceinture me coupe la respiration en plein vol. Des bras surgissent derrière moi, Tom accélère violement, le visage soudain sévère.
On tente de m’étrangler, je réalise, paniquée.
Je tourne la tête sur le côté, rentre le menton, mes bras luttent pour écarter ceux qui m’étouffent.
- Coriace, celle-là ! lance une voix de femme derrière moi.
Tom grogne puis pile.
Mes yeux s’agitent en tous sens. Nous sommes dans un parking désert. Tom défait sa ceinture calmement puis attrape mes poignets et me regarde dans le fond des yeux. Les avant-bras de la femme se referment sur ma gorge et je sens le souffle me quitter. Les yeux de Tom ne décrochent pas des miens un seul instant et j’articule, vainement et faiblement :
- Pourquoi ?
Ma vue s’assombrit et je sens ma gorge céder sous les assauts puissants de la femme derrière moi. Ma pierre de lune s’agite follement contre ma poitrine, un peu tardivement, songe avant de rendre mon dernier souffle.
SCENE 1
J’entre dans le bar, les yeux écarquillés, fascinée par les décorations d’halloween. Des toiles d’araignées dans tous les coins, des cranes, des citrouilles et plein de monde déguisé ! Mon cœur se serre légèrement d’anxiété. On ne respirait pas très bien dans l’atmosphère lourde, chargée par les vapeurs d’alcool et de transpiration.
Je rajuste d’une main mon tee-shirt (orné de la tête de krokmou car je suis trop fan) et piétine un peu dans mes bottes afin de trouver un peu de courage. La tête de mon dragon préféré apportant un peu de rigidité à mon haut, je n’ai pas pris la peine d’enfiler un soutien-gorge aujourd’hui. Je n’en ai aucun vraiment confortable et j’avais envie de profiter de la soirée, pas de mourir étouffé. Je porte un pantalon en tissu large qui me garantit de garder un peu de fraîcheur autour des jambes.
Je décidais de longer la pièce pour me trouver un coin tranquille et analyser la situation. J’agrippais d’une main la pierre de lune pendant à mon cou, confiante en mon intuition pour trouver la bonne personne dans la foule.
SCENE 2
- Salut !
Surprise, je sursaute violement avant de diriger un regard noir vers la statue d’orc qui me faisait coucou de la main.
- Salut…
- Je m’appelle Azorh, je viens de la convention runes et potions, s’explique-t-il en rigolant.
- Moi c’est Charlie, je suis ravie de faire ta connaissance.
- Grnnn…
Je gratifiais l’homme d’un regard froid et il arrêta son manège aussi vite qu’il l’avait commencé.
- Pardon. Sinon, est-ce que tu sais pourquoi Hitler s’est suicidé ?
Je soupirais discrètement, décidée à survivre à cet instant. Après tout, j’étais venu pour voir du monde, non ? D’autant plus que celle-là, je la connais.
- Voyons voir, fis-je en lui coupant la parole, parce qu’il a reçu la facture de gaz ?
Stupéfait, il me regarde avec des yeux ronds puis éclate de rire. Je souris poliment (mon petit frère avait traversé une période d’humeur noire, courte, pour mon plus grand soulagement).
- J’ai vu quelqu’un là-bas, je l’informe, j’y vais !
- D’accord !
L’homme grogna tout bas et je m’empresse de m’enfuir.
SCENE 3
Je décide de roder encore un peu. Ma pierre de lune reste sans réaction à mesure que mon regard parcoure la foule, je croise toutefois celui d’une grande et sèche femme qui semble très mal-à-l’aise. Son tailleur gris lui va plutôt bien, elle a de belles jambes… Et son côté perdu la rend un peu craquante, je dois bien me l’avouer.
Décidée je me dirige vers elle.
- Bonjour ! Je suis Charlie.
- Bonjour, je m’appelle Bernadette.
- Enchantée de vous rencontrer.
J’ai baissé la voix sans m’en rendre compte, elle-même parlant tout bas.
- Que faites-vous ici ? Vous allez bien ?
- Je… (elle hésite, triture son tailleur gris, passe une main sur son chignon), c’est mon fils, il m’a assuré que je pourrais faire des rencontres… intéressantes mais je dois avouer que je trouve l’atmosphère un peu trop étouffante.
Elle se rapproche un peu plus à chaque mot et je recule d’un pas, l’air de rien. Je n’apprécie pas qu’on me colle. D’ailleurs, le bracelet en howlite blanche à mon poignet droit s’est refroidi, signe que cette personne n’est pas faite pour moi. Et puis, elle a quand même l’air très hétéro, d’autant plus qu’elle a un fils.
- Je suis secrétaire, continue de murmurer la femme, dans l’édition. Mon Jo’ a dû se dire que j’allais croiser ici des gens qui me seraient familiers, vu tous les textes bizarres qui peuvent me passer sous le nez à longueur de temps !
- Hum… oui…
Je tente à nouveau de reculer mais mes hanches butent contre une table. Moi-même écrivaine, je dois avouer que je ne porte pas le personnel des maisons d’édition dans mon cœur, vu tous les refus et les vents que j’ai pu me prendre ces dernières années.
- Je n’en peux plus de cet air, c’est si malsain ! Je vais passer aux toilettes, pouvez-vous m’attendre ? Je suis assez ravie de croiser enfin quelqu’un de normal, je dois vous avouer.
- Hum… je pensais passer au comptoir, vous n’aurez qu’à m’y retrouver.
Elle ne cache pas son air déçu et se perd dans la foule à la recherche des toilettes. Je soupire, je regretterais presque l’orque ! Bah, je voulais faire un maximum de rencontre pour sortir un peu de ma coquille. Je me tourne, l’air décidé vers le comptoir. Il me semble sentir mon collier vibrer, c’est donc la bonne chose à faire.
SCENE 4
Je repère aussitôt une charmante elfe au comptoir. Je m’installe et demande un spritz (j’aime l’amertume).
- Bonjour ! Je suis Charlie et vous ?
- Bonjour, Azel.
Elle s’arrête là, l’air renfrogné. Je trouve qu’elle plisse le front d’une manière trop craquante. Je descends mon spritz, frissonne sous le coup de l’amertume et retente ma chance.
- Vous n’avez pas l’air d’une elfe très heureuse d’être ici.
Je croise les bras devant moi, sachant pertinemment que je fais ainsi ressortir mes seins. Je me sens toujours plus à l’aise avec les femmes. Les hommes sont trop… hommes. Les femmes sont plus à l’écoute en général et, en étant une moi-même, je sais mieux comment les prendre…
- Je… (son regard glisse vers l’arrondi du tee-shirt avant de remonter) je ne mange pas de ce pain-là, je vous remercie. Vous devriez plutôt vous demandez pourquoi vous ressentez ainsi le besoin de draguer la première venue.
- Pardon ?
J’avoue que là, je suis scotchée. On n’avait jamais réagi ainsi à mes avances ! Je suis outrée et… intriguée.
- Vous êtes psy ou un truc du genre ?
- Psychologue, oui.
- Vous devez bien vous y connaître en fauteuils confortables, celui-là par exemple (je montre du doigt l’un des rares à ne pas être complètement encombré), il m’a l’air plutôt pas mal.
Mon bracelet est chaud bouillant, je perçois le moindre des mouvements de cette petite elfe. Azel (quel beau prénom) ouvre la bouche puis la referme, l’air choqué. Lui ferais-je de l’effet ?
- Je… (elle bredouille). Non, je reçois mes patients à mon bureau, figurez-vous que les consultations aujourd’hui sont loin des stéréotypes. Je peux passer des heures à discuter d’autres choses que de leurs problèmes avec mes patients.
- Je vois… alors, chacun passe par son propre chemin pour aller mieux, c’est bien ça ?
- Oui.
Son regard s’est illuminé un bref instant, je sens que je l’ai ferré. Elle consulte soudain sa montre et je sens qu’elle va m’échapper.
- Je dois y aller, on m’attend (inutile d’être psy pour savoir qu’elle vient d’inventer son rendez-vous).
- Non… vous êtes intéressante, j’aimerai plus discuter d’autre chose que de mes problèmes avec vous… s’il-vous-plait ?
- Non ! Laissez-moi tranquille !
- Mais…
- Elle vous a demandé de la lâcher.
Mon regard suit la direction de la voix et là, je dois admettre, que je trouve son porteur plutôt séduisant. Pourtant, je sais que les hommes sont sources de beaucoup d’embêtements… Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas très à l’aise avec eux. Toutefois, celui-ci est plutôt mignon, avec juste ce qu’il faut de muscle et de rembourrage pour être confortable. Je décide de m’expliquer avec lui, histoire de voir s’il est fréquentable et de tenter quelque chose.
Azel se dégage et s’éloigne à grands pas. J’espère avoir gagné au change.
SCENE 5
- Désolée, je m’empresse de m’exclamer, je suis désolée, je peux être lourde parfois.
- Hum…
Il m’observe d’un air circonspect. Son regard me met mal à l’aise, il est trop insistant. Je me dis qu’il vaut mieux m’éclipser avant qu’il décide de me jeter dehors. Je ressens soudain une grande fatigue en regardant tout ce monde flirter de danser. Azel, la seule qui me plaisait est partie. J’aperçois du coin de l’œil Bernadette qui me cherche et décide de rentrer. Assez de rencontres pour ce soir ! J’ai hâte de pouvoir rentrer et me blottir au chaud sous ma couette. Ah, et prendre une bonne douche aussi.
Je me dirige vers la sortie, le regard baissé. Un homme fend la foule et me percute l’épaule.
- Oh ! Pardon !
Je grogne et profite de ces quelques secondes pour le détailler de la tête aux pieds. Plutôt mignon, je dois dire.
- Je suis vraiment désolé ! Vous allez bien ? Mademoiselle ?
- Oui oui, pas de problème, je suis juste un peu fatiguée.
La sortie est toute proche mais je reste figée sur place.
- Je comprends, c’est difficile de rester longtemps ici quand on n’est pas habitué !
- Je… comment savez-vous que je viens pour la première fois ?
- Maintenant, je le sais, me répond-il avec un clin d’œil.
Je me détends. Je dois dire que je n’aime pas trop les hommes qui se donnent des grands airs, mais d’un autre côté, celui-ci dégage quelque chose de très doux. Mon bracelet s’est nettement réchauffé, pas autant qu’avec Azel, mais c’est déjà ça.
- Ah, au fait, je m’appelle Tom ! Je suis informaticien, j’ai l’habitude de faire des hypothèses et puis de prier pour qu’elles fonctionnent !
- Charlie, je réponds en serrant sa main tendue, je suis graphiste.
Je sens son regard descendre et je referme un peu les bras pour faire ressortir ma poitrine. Ce garçon me plait de plus en plus et j’ai l’intuition que lui aussi.
- Tom ! Tu nous quittes déjà ? demande une inconnue surgie de nulle part.
Le jeune homme discute un peu et j’en profite pour réfléchir. La fatigue s’est dissipée pour laisser place à de l’excitation, je dois bien l’avouer. Toutefois, Tom n’a pas l’air décidé à partir. Je décide de prendre les choses en mains.
SCENE 6
Je profite qu’un homme passe pour m’écarter, trébucher et atterrir sur le jeune homme.
- Houla ! Tu m’as l’air crevée ! Est-ce que tu as besoin d’aide pour rentrer ?
- Non, non… je crois… je crois que ça ira.
Je tente de me relever (il est musclé sous sa chemise, le bougre) et pose une main tremblante sur ma tête.
- Taratata ! s’exclama-t-il, je ne te laisserai pas sortir dehors comme ça ! Je suis venu en voiture, je peux te raccompagner si tu veux.
Je le suis dehors, attentive à ne pas paraître trop enjouée. Nous ne mettons à marcher vers un parking. La discussion est légère, tranquille. J’apprends qu’il est spécialisé dans les réseaux de neurones et qu’il travaille, en autres, pour une boîte qui fabrique des robots pour aider les personnes âgées au quotidien. Je suis charmée !
Durant la marche, je me rapproche de lui, trop contente de prétendre avoir besoin de m’appuyer contre lui.
- … mais je parle, je parle ! Et toi, qu’est-ce que tu fais en tant que graphiste ?
- Je dessine pour tous ceux qui en ont besoin ! J’ai un site internet et une tablette graphique.
- J’ai quelques amis dessinateurs, ils me disent tous qu’ils réfèrent le papier à l’écran et toi ?
Je réponds et profite d’une plaque d’égout que je dois éviter pour effleurer ses fesses. Je le sens tressaillir contre moi mais sa voix ne change pas d’un iota alors que je poursuis moi-même la discussion, l’air de rien.
Nous arrivons finalement devant un SUV qu’il déverrouille. Je m’installe sur le siège passager. Le moteur ronfle et nous démarrons. Je suis occupée à regarder ses mains et son profil au fil de la conversation lorsque je me rends compte que je ne lui ais pas donné mon adresse. Tous mes sens se mettent aussitôt à hurler. Je reste pourtant impassible. Je me mets franchement de côté, n’ais-je pas entendu un bruit venant de la banquette arrière ? Ma main droite cherche la poignée de la portière, ma bouche fait la discussion, mes oreilles et mes yeux sont aux aguets.
- Dis-donc, tu n’essayerais pas de me conduire chez toi, par hasard ? Je te préviens, je suis du genre à m’endormir comme une masse !
- Ne t’inquiète pas, fut sa seule réponse.
Le bruit de la portière verrouillée que je tente d’ouvrir jette un froid sur la discussion.
Je me jette contre le tableau de bord pour déverrouiller les portières, me maudissant de ma bêtise, mais la ceinture me coupe la respiration en plein vol. Des bras surgissent derrière moi, Tom accélère violement, le visage soudain sévère.
On tente de m’étrangler, je réalise, paniquée.
Je tourne la tête sur le côté, rentre le menton, mes bras luttent pour écarter ceux qui m’étouffent.
- Coriace, celle-là ! lance une voix de femme derrière moi.
Tom grogne puis pile.
Mes yeux s’agitent en tous sens. Nous sommes dans un parking désert. Tom défait sa ceinture calmement puis attrape mes poignets et me regarde dans le fond des yeux. Les avant-bras de la femme se referment sur ma gorge et je sens le souffle me quitter. Les yeux de Tom ne décrochent pas des miens un seul instant et j’articule, vainement et faiblement :
- Pourquoi ?
Ma vue s’assombrit et je sens ma gorge céder sous les assauts puissants de la femme derrière moi. Ma pierre de lune s’agite follement contre ma poitrine, un peu tardivement, songe avant de rendre mon dernier souffle.
Emma Jynn et Yoomise aiment ce message
- Yoomise
- Messages : 79
Date d'inscription : 30/01/2022
Re: Charlie cherche âme sœur – pas un psychopathe svp
Ven 1 Nov - 13:25
Tu as eu le temps d'écrire tout ca en 1h30 ?! Bravo !
On comprend bien les personnalités de chacun et le texte est fluide à lire, c'est agréable.
En tout cas ta Charlie sait très bien se vendre, elle sait ce qu'elle veut et sait comment l'avoir
On comprend bien les personnalités de chacun et le texte est fluide à lire, c'est agréable.
En tout cas ta Charlie sait très bien se vendre, elle sait ce qu'elle veut et sait comment l'avoir
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