Je voulais juste prendre un verre
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- blueplanetree
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Je voulais juste prendre un verre
Jeu 31 Oct - 22:15
Par les tétons du loup-garou en résine de Mamie, qu'est-ce que je foutais là. Ce fut ma première pensée en pénétrant dans le bar où Irène m'avait forcé, euh, fortement incité à aller. Depuis ma rupture, Camille et elle faisaient tout pour me remonter le moral, mais je crois que je préférais les sorties bibliothèque et salon de thé du premier. En plus, aucun des deux n'avait voulu m'accompagner ici, les gros lâches ! En plus, qu'est-ce que c'était que cette mise en garde de dernière minute sur le tueur en série qui n'avait toujours pas été retrouvé ? Comme si j'avais besoin de ça pour me sentir en forme. Bah, je ne voyais pas pourquoi cette info aurait dû m'inquiéter – je chassai cette pensée d'un haussement d'épaules. Il y avait un tas d'autres endroits en ville où un criminel aurait pu traîner un soir d'Halloween. La situation à elle seule me rendait suffisamment nerveux comme ça.
Une ambiance enfumée, des leds tremblotantes oranges et violettes dans des citrouilles grimaçantes qui plongeaient la pièce dans une ambiance tamisée... Les gérants n'avaient pas lésiné sur le décorum. Tout y était, depuis les bougeoirs dégoulinant de cire jusqu'au squelette branlant posté à l'un des murs. Et parmi les ombres mouvante et la fausse toile d'araignée... du monde. Trop de monde. Juste un peu trop pour que mon pouls reste serein.
Du calme, Charlie. J'en avais fait, des soirées au bar, dans ma vie : c'était quand même pas une petite soirée qui allait me faire peur. Prenant une grande inspiration, je me dirigeai vers le comptoir. Commencer par un verre m'aiderait sans doute à redevenir maître de moi.
>> Je vais au bar commander quelque chose à boire
Il fallait se contorsionner pour avoir le moindre espoir d'approcher du bar. Mais en me contorsionnant pour éviter le dos d'un viking déjà bien éméché, je me pris un coup de coude dans le flanc.
— Pardon ! Vous allez bien ?
Celle qui venait de me rentrer dedans se confondait en excuses ; mais à son regard qui me déshabilla de bas en haut en un éclair, je sentis qu'autre chose se jouait. Ok, Charlie, pense à ce que t'a dit Irène. C'était peut-être le moment. Je tentai de la détailler, moi aussi, mais entre la semi-pénombre et le mouvement, il était difficile d'y voir clair.
— 'Pas de mal.
— On sait jamais, je crois que je vous ai touché en plein vers la vésicule biliaire, ça peut faire mal, à cet endroit-là. Lucie, et vous ?
Wow. C'est qu'elle parlait vite, un train filant sur ses rails ; et son regard qui papillonnait en tous sens, ses pommettes agitées de tics. Même ses doigts semblaient jouer une partition à mesure que les mots se déroulaient de ses lèvres.
— Euh... Charlie.
— Je travaille en pharmacie. Pour l'affichage, mais je sais ce que c'est, de veiller à sa santé. Je vais prendre un verre, tu veux quelque chose ?
J'écarquillai les yeux, et me contentai de hocher la tête. Je dus marmonner quelques syllabes quand elle me demanda ce que je voulais, mais elle s'était déjà éloignée ; quand je fus certain qu'elle ne me voyait plus (le viking s'était remis entre nous), je m'enfuis dans la direction opposée.
>> Je fuis aux toilettes
Fiouf. C'était moins une. Je venais de localiser le couloir des toilettes ; un peu plus, et elle aurait aspiré mon âme, l'autre hypocondriaque. Mais alors que je repérais la seule porte des WC homme, faisant silencieusement le deuil de mon verre d'alcool, je m'arrêtai devant une vision tout droit sortie de mon écran de télé.
Des cheveux comme une nuit sans lune qui flottèrent un instant en apesanteur alors qu'il pivotait pour une faire face. Un visage blafard au-dessus de sa cape plus noire qu'un lac dans ce paysage nocturne. Mais ces lèvres souples et écarlates. Ces doigts longs et fin, presque arachnéens, qui reposaient sur le pommeau de sa canne.
— Vladislav, décréta la voix grave alors qu'une main sertie d'une chevalière se tendait vers la mienne.
Et les souvenirs de mes premières amours devant Lestat d'Entretien avec un vampire remontaient en moi avec tant d'intensité que je mis un instant à comprendre qu'il s'agissait de son nom.
Je lui rendis sa poignée d'une main tremblante ; mais la façon dont sa main saisit la mienne me paralysa aussitôt. Sa poigne était juste un peu trop forte pour que je puisse reculer, juste assez forte pour me faire sentir comme un mulot entre les serres d'un faucon, sans pour autant que cette impression ne paraisse justifiée – et pourquoi fixait-il mon pendentif de cette façon...?
Mais alors que je baragouinais je ne sais quelle bêtise pour me présenter, une jeune femme tout aussi vampirique surgit de nulle part et attrapa le bras de Vladislav avec fermeté.
— Il est avec moi, cracha-t-elle.
— Nous ne faisions que discuter... reprit le sinistre éphèbe d'une voix suave.
— Jolis costumes, marmonnai-je en me forçant à rire. Et oui, on... On peut quand même faire connaissance, non ?
Je ne m'attendais pas à me prendre si vite au jeu d'Irène, mais pour une fois que je croisais quelqu'un d'intéressant – et qui, en plus, avait l'air d'aimer Halloween – j'espérais bien prolonger un peu la discussion !
>> Je parlemente avec Klaire
Mais Klaire n'avait pas l'air de vouloir plaisanter. Elle se mit à me traiter de tous les noms, en oubliant même son homme qu'elle défendait pourtant contre tous les séducteurs de la Terre. Mais qu'est-ce que je lui avais fait, à celle-là ? Mince, c'était bien ma veine d'être tombé sur une foldingue ! Et voilà qu'en plus, Vladislav, visiblement tout aussi ennuyé par le comportement de sa dulcinée, prétexta un nouveau cou à devoir mordre pour s'éclipser. Par tous les balais de sorcière. En fait, j'étais tombé sur les deux fous du bar : ils étaient encore plus fanas de vampires que moi. En plus, j'étais en train de me rendre compte qu'ils... se ressemblaient physiquement beaucoup trop, pour un simple type et sa nana. C'était légal, ça ?
— OK. Alors ça fait quoi d'être une vampire ? lançai-je, nonchalamment, à Klaire, histoire de la faire redescendre en tension – ce serait plus facile de m'en aller quand elle serait calmée que tant qu'elle voulait m'étriper avec ses faux ongles acérés comme des griffes.
Et ma tentative fonctionna – beaucoup plus, même, que je ne l'escomptais. Klaire commença à me raconter son quotidien fantasmé de vampire, avec beaucoup plus de lyrisme que je ne m'y attendais pour une simple historiette autour d'un déguisement d'Halloween. Elle ne pouvait pas avoir improvisé tous ces détails aussi vite : elle était quoi, écrivain ? C'était son roman qu'elle me récitait comme ça ? Au fil de son discours, je me surpris à distinguer en elle des notes plus fragiles que sa furie initiale ne le laissait présager. Elle s'interrompait fréquemment, pour s'excuser, dire qu'elle devait m'ennuyer... Je la rassurais chaque fois. Et c'était fou comme, dans les mouvements de son corps, dans ses lèvres charnues, elle ressemblait à son frère, euh, pardon, à Vlad.
Mais alors que j'hésitais à tenter un rapprochement...
« Dance to the beat
Wave your hand together
Come feel the heat
Forever and forever... »
— Oh, pardon !
L'air de CaramellDansen s'interrompit alors qu'elle dégainait son portable pour prendre l'appel ; elle fila dans la salle principale du bar. Et je ne la vis plus.
Un peu sonné par cette fuite soudaine, j'hésitai sur la suite des événements ; je venais d'ailleurs de remarquer une porte dans le fond du couloir. Mais j'aurais aimé poursuivre ma discussion avec Klaire, et d'ailleurs, si je restais autour d'elle, je finirais peut-être par revoir Vlad. Je me décidai donc à la suivre : qui sait, peut-être les deux vampires seraient-ils ouverts à un plan à trois ?
>> Je retourne moi aussi dans la pièce principale
La pièce était bien moins bruyante qu'à mon arrivée au bar. Des couples avaient commencé à se former, et l'heure semblait être aux mignonneries davantage qu'à la danse endiablée. Klaire avait l'air bien occupée par son appel, et je ne voyais pas trace de Vladislav (ni de la folle de tout à l'heure, ouf). Peut-être que j'allais enfin pouvoir prendre un verre ?
Non loin du comptoir, je croisai le regard d'un homme qui semblait aussi perdu que moi. Il était plutôt pas mal, brun, un peu maigrichon, avec une mâchoire prononcée tout à fait à mon goût, mais ce qui me décida fut son pull à l'effigie d'un personnage de mon jeu d'ordi préféré – tenue tout à fait adaptée à un bar de rencontres par une soirée d'Halloween, d'après moi.
— Hey. Je devine que t'as romancé Kamell dans l'acte II, toi aussi ?
Mon approche décontractée eut l'air de fonctionner : même s'il sembla paniqué au premier abord, il prit le fil de la conversation. Il se mit rapidement à parler musique, pour me raconter avec passion les morceaux qu'il composait à l'ordinateur. Mais dès que je tentais d'élargir la discussion, je voyais qu'il pataugeait.
— T'as pas trop l'habitude de ce genre de soirées, pas vrai ?
— En... En fait, c'est ma... Non, pas trop.
Il était vraiment mignon, quand il bégayait, mais c'était dommage qu'il manque autant de confiance en lui. Il avait l'air plus jeune que moi : peut-être qu'un peu d'alcool et quelques sourires de ma part aideraient à le décoincer ? Je me proposai de lui payer un verre. Mais quand la serveuse me tendit – ENFIN ! – ma vodka-jus de pêche... J'en renversai sur le t-shirt de Peter.
Qui râla.
Et râla.
— Ça va, c'est quand même pas la fin du monde, marmonnai-je, en cherchant autour de moi comment me sortir de ce bourbier.
Il fallait vraiment qu'il sociabilise, le garçon. Mais je n'étais pas sûr de vouloir continuer à faire l'effort. En plus – je vérifiai rapidement – mon téléphone était complètement déchargé (c'était sa batterie que la nana de tout à l'heure avait aspirée, en fait), et l'heure tournait... Il fallait que je trouve quelqu'un pour me raccompagner.
J'apercevais toujours Klaire dans un coin de la pièce : elle avait retrouvé Vladislav, était passée de groupe en groupe, mais semblait maintenant seule. On avait quand même sympathisé, tout à l'heure : peut-être pourrais-je envisager quelque chose avec elle... ?
>> Je vais voir Klaire
Elle n'était pas seulement seule. En fait, elle s'était isolée. Ses yeux s'illuminèrent quand elle me vit approcher, elle avait l'air sincèrement heureuse de me voir, ce qui me flatta un peu, d'ailleurs. Mais elle vacillait sur ses jambes ; elle avait l'air encore plus pâle que tout à l'heure, si ça se pouvait.
— Tout va bien ? Tu veux que je t'accompagne aux toilettes ?
Je me demandais si elle avait trop bu ; mais ses gestes étaient trop nerveux, et sa voix, quoique fluette et éraillée, semblait claire. Elle me proposa de sortir. Je commençais à m'inquiéter que quelqu'un ait versé quelque chose dans son verre, et n'était que trop content de quitter les vapeurs enfumées du bar pour retrouver l'air extérieur, surtout une belle vampire à mon bras.
— Je suis garée par là-bas.
— ...On n'attend pas Vlad ?
J'étais un peu surpris qu'elle s'éloigne sans son compagnon après en avoir fait tout un plat ; mais elle garda le silence en m'entraînant à sa suite. Ah. Est-ce qu'ils s'étaient embrouillés ? Ça aurait expliqué les espèces de tremblements qu'elle avait depuis tout à l'heure et ses traits tirés, comme si elle avait pleuré.
Nous atteignîmes enfin sa voiture. Elle ouvrit la porte d'un geste brusque. Par ce mouvement, un instant, je sentis son parfum de freesias, je vis la peau translucide de son bras, aussi claire que son visage – claire comme ce que j'avais pris pour du maquillage.
Son front se pencha vers moi : je crus qu'elle allait m'embrasser. Je lui tendis mes lèvres.
Ce fut dans mon cou que plongèrent les siennes.
Une ambiance enfumée, des leds tremblotantes oranges et violettes dans des citrouilles grimaçantes qui plongeaient la pièce dans une ambiance tamisée... Les gérants n'avaient pas lésiné sur le décorum. Tout y était, depuis les bougeoirs dégoulinant de cire jusqu'au squelette branlant posté à l'un des murs. Et parmi les ombres mouvante et la fausse toile d'araignée... du monde. Trop de monde. Juste un peu trop pour que mon pouls reste serein.
Du calme, Charlie. J'en avais fait, des soirées au bar, dans ma vie : c'était quand même pas une petite soirée qui allait me faire peur. Prenant une grande inspiration, je me dirigeai vers le comptoir. Commencer par un verre m'aiderait sans doute à redevenir maître de moi.
>> Je vais au bar commander quelque chose à boire
Il fallait se contorsionner pour avoir le moindre espoir d'approcher du bar. Mais en me contorsionnant pour éviter le dos d'un viking déjà bien éméché, je me pris un coup de coude dans le flanc.
— Pardon ! Vous allez bien ?
Celle qui venait de me rentrer dedans se confondait en excuses ; mais à son regard qui me déshabilla de bas en haut en un éclair, je sentis qu'autre chose se jouait. Ok, Charlie, pense à ce que t'a dit Irène. C'était peut-être le moment. Je tentai de la détailler, moi aussi, mais entre la semi-pénombre et le mouvement, il était difficile d'y voir clair.
— 'Pas de mal.
— On sait jamais, je crois que je vous ai touché en plein vers la vésicule biliaire, ça peut faire mal, à cet endroit-là. Lucie, et vous ?
Wow. C'est qu'elle parlait vite, un train filant sur ses rails ; et son regard qui papillonnait en tous sens, ses pommettes agitées de tics. Même ses doigts semblaient jouer une partition à mesure que les mots se déroulaient de ses lèvres.
— Euh... Charlie.
— Je travaille en pharmacie. Pour l'affichage, mais je sais ce que c'est, de veiller à sa santé. Je vais prendre un verre, tu veux quelque chose ?
J'écarquillai les yeux, et me contentai de hocher la tête. Je dus marmonner quelques syllabes quand elle me demanda ce que je voulais, mais elle s'était déjà éloignée ; quand je fus certain qu'elle ne me voyait plus (le viking s'était remis entre nous), je m'enfuis dans la direction opposée.
>> Je fuis aux toilettes
Fiouf. C'était moins une. Je venais de localiser le couloir des toilettes ; un peu plus, et elle aurait aspiré mon âme, l'autre hypocondriaque. Mais alors que je repérais la seule porte des WC homme, faisant silencieusement le deuil de mon verre d'alcool, je m'arrêtai devant une vision tout droit sortie de mon écran de télé.
Des cheveux comme une nuit sans lune qui flottèrent un instant en apesanteur alors qu'il pivotait pour une faire face. Un visage blafard au-dessus de sa cape plus noire qu'un lac dans ce paysage nocturne. Mais ces lèvres souples et écarlates. Ces doigts longs et fin, presque arachnéens, qui reposaient sur le pommeau de sa canne.
— Vladislav, décréta la voix grave alors qu'une main sertie d'une chevalière se tendait vers la mienne.
Et les souvenirs de mes premières amours devant Lestat d'Entretien avec un vampire remontaient en moi avec tant d'intensité que je mis un instant à comprendre qu'il s'agissait de son nom.
Je lui rendis sa poignée d'une main tremblante ; mais la façon dont sa main saisit la mienne me paralysa aussitôt. Sa poigne était juste un peu trop forte pour que je puisse reculer, juste assez forte pour me faire sentir comme un mulot entre les serres d'un faucon, sans pour autant que cette impression ne paraisse justifiée – et pourquoi fixait-il mon pendentif de cette façon...?
Mais alors que je baragouinais je ne sais quelle bêtise pour me présenter, une jeune femme tout aussi vampirique surgit de nulle part et attrapa le bras de Vladislav avec fermeté.
— Il est avec moi, cracha-t-elle.
— Nous ne faisions que discuter... reprit le sinistre éphèbe d'une voix suave.
— Jolis costumes, marmonnai-je en me forçant à rire. Et oui, on... On peut quand même faire connaissance, non ?
Je ne m'attendais pas à me prendre si vite au jeu d'Irène, mais pour une fois que je croisais quelqu'un d'intéressant – et qui, en plus, avait l'air d'aimer Halloween – j'espérais bien prolonger un peu la discussion !
>> Je parlemente avec Klaire
Mais Klaire n'avait pas l'air de vouloir plaisanter. Elle se mit à me traiter de tous les noms, en oubliant même son homme qu'elle défendait pourtant contre tous les séducteurs de la Terre. Mais qu'est-ce que je lui avais fait, à celle-là ? Mince, c'était bien ma veine d'être tombé sur une foldingue ! Et voilà qu'en plus, Vladislav, visiblement tout aussi ennuyé par le comportement de sa dulcinée, prétexta un nouveau cou à devoir mordre pour s'éclipser. Par tous les balais de sorcière. En fait, j'étais tombé sur les deux fous du bar : ils étaient encore plus fanas de vampires que moi. En plus, j'étais en train de me rendre compte qu'ils... se ressemblaient physiquement beaucoup trop, pour un simple type et sa nana. C'était légal, ça ?
— OK. Alors ça fait quoi d'être une vampire ? lançai-je, nonchalamment, à Klaire, histoire de la faire redescendre en tension – ce serait plus facile de m'en aller quand elle serait calmée que tant qu'elle voulait m'étriper avec ses faux ongles acérés comme des griffes.
Et ma tentative fonctionna – beaucoup plus, même, que je ne l'escomptais. Klaire commença à me raconter son quotidien fantasmé de vampire, avec beaucoup plus de lyrisme que je ne m'y attendais pour une simple historiette autour d'un déguisement d'Halloween. Elle ne pouvait pas avoir improvisé tous ces détails aussi vite : elle était quoi, écrivain ? C'était son roman qu'elle me récitait comme ça ? Au fil de son discours, je me surpris à distinguer en elle des notes plus fragiles que sa furie initiale ne le laissait présager. Elle s'interrompait fréquemment, pour s'excuser, dire qu'elle devait m'ennuyer... Je la rassurais chaque fois. Et c'était fou comme, dans les mouvements de son corps, dans ses lèvres charnues, elle ressemblait à son frère, euh, pardon, à Vlad.
Mais alors que j'hésitais à tenter un rapprochement...
« Dance to the beat
Wave your hand together
Come feel the heat
Forever and forever... »
— Oh, pardon !
L'air de CaramellDansen s'interrompit alors qu'elle dégainait son portable pour prendre l'appel ; elle fila dans la salle principale du bar. Et je ne la vis plus.
Un peu sonné par cette fuite soudaine, j'hésitai sur la suite des événements ; je venais d'ailleurs de remarquer une porte dans le fond du couloir. Mais j'aurais aimé poursuivre ma discussion avec Klaire, et d'ailleurs, si je restais autour d'elle, je finirais peut-être par revoir Vlad. Je me décidai donc à la suivre : qui sait, peut-être les deux vampires seraient-ils ouverts à un plan à trois ?
>> Je retourne moi aussi dans la pièce principale
La pièce était bien moins bruyante qu'à mon arrivée au bar. Des couples avaient commencé à se former, et l'heure semblait être aux mignonneries davantage qu'à la danse endiablée. Klaire avait l'air bien occupée par son appel, et je ne voyais pas trace de Vladislav (ni de la folle de tout à l'heure, ouf). Peut-être que j'allais enfin pouvoir prendre un verre ?
Non loin du comptoir, je croisai le regard d'un homme qui semblait aussi perdu que moi. Il était plutôt pas mal, brun, un peu maigrichon, avec une mâchoire prononcée tout à fait à mon goût, mais ce qui me décida fut son pull à l'effigie d'un personnage de mon jeu d'ordi préféré – tenue tout à fait adaptée à un bar de rencontres par une soirée d'Halloween, d'après moi.
— Hey. Je devine que t'as romancé Kamell dans l'acte II, toi aussi ?
Mon approche décontractée eut l'air de fonctionner : même s'il sembla paniqué au premier abord, il prit le fil de la conversation. Il se mit rapidement à parler musique, pour me raconter avec passion les morceaux qu'il composait à l'ordinateur. Mais dès que je tentais d'élargir la discussion, je voyais qu'il pataugeait.
— T'as pas trop l'habitude de ce genre de soirées, pas vrai ?
— En... En fait, c'est ma... Non, pas trop.
Il était vraiment mignon, quand il bégayait, mais c'était dommage qu'il manque autant de confiance en lui. Il avait l'air plus jeune que moi : peut-être qu'un peu d'alcool et quelques sourires de ma part aideraient à le décoincer ? Je me proposai de lui payer un verre. Mais quand la serveuse me tendit – ENFIN ! – ma vodka-jus de pêche... J'en renversai sur le t-shirt de Peter.
Qui râla.
Et râla.
— Ça va, c'est quand même pas la fin du monde, marmonnai-je, en cherchant autour de moi comment me sortir de ce bourbier.
Il fallait vraiment qu'il sociabilise, le garçon. Mais je n'étais pas sûr de vouloir continuer à faire l'effort. En plus – je vérifiai rapidement – mon téléphone était complètement déchargé (c'était sa batterie que la nana de tout à l'heure avait aspirée, en fait), et l'heure tournait... Il fallait que je trouve quelqu'un pour me raccompagner.
J'apercevais toujours Klaire dans un coin de la pièce : elle avait retrouvé Vladislav, était passée de groupe en groupe, mais semblait maintenant seule. On avait quand même sympathisé, tout à l'heure : peut-être pourrais-je envisager quelque chose avec elle... ?
>> Je vais voir Klaire
Elle n'était pas seulement seule. En fait, elle s'était isolée. Ses yeux s'illuminèrent quand elle me vit approcher, elle avait l'air sincèrement heureuse de me voir, ce qui me flatta un peu, d'ailleurs. Mais elle vacillait sur ses jambes ; elle avait l'air encore plus pâle que tout à l'heure, si ça se pouvait.
— Tout va bien ? Tu veux que je t'accompagne aux toilettes ?
Je me demandais si elle avait trop bu ; mais ses gestes étaient trop nerveux, et sa voix, quoique fluette et éraillée, semblait claire. Elle me proposa de sortir. Je commençais à m'inquiéter que quelqu'un ait versé quelque chose dans son verre, et n'était que trop content de quitter les vapeurs enfumées du bar pour retrouver l'air extérieur, surtout une belle vampire à mon bras.
— Je suis garée par là-bas.
— ...On n'attend pas Vlad ?
J'étais un peu surpris qu'elle s'éloigne sans son compagnon après en avoir fait tout un plat ; mais elle garda le silence en m'entraînant à sa suite. Ah. Est-ce qu'ils s'étaient embrouillés ? Ça aurait expliqué les espèces de tremblements qu'elle avait depuis tout à l'heure et ses traits tirés, comme si elle avait pleuré.
Nous atteignîmes enfin sa voiture. Elle ouvrit la porte d'un geste brusque. Par ce mouvement, un instant, je sentis son parfum de freesias, je vis la peau translucide de son bras, aussi claire que son visage – claire comme ce que j'avais pris pour du maquillage.
Son front se pencha vers moi : je crus qu'elle allait m'embrasser. Je lui tendis mes lèvres.
Ce fut dans mon cou que plongèrent les siennes.
Yoomise, ninja-janine et Irinadas aiment ce message
- Yoomise
- Messages : 79
Date d'inscription : 30/01/2022
Re: Je voulais juste prendre un verre
Ven 1 Nov - 11:19
Super, bravo pour ton texte ! Ca s'enchaine bien et on comprend facilement les personnages
Juste, la conversation avec Lucie est vite expédiée, du coup on a du mal à comprendre pourquoi Charlie s'enfuit comme si c'était horrible. En plus il la désigne comme "hypocondriaque", mais rien (dans la conversation que tu décris), nous laisse supposée qu'elle le soit, c'est dommage.
Et puis c'est dommage aussi qu'on ai pas le gros des autres conversations ne sont pas montrés. On se contente de les deviner là où il aurait peut-être était plus intéressant de les entendre. Pour mieux identifier les personnages par leurs paroles, plutôt que par des dire rapportés plus neutre.
Juste, la conversation avec Lucie est vite expédiée, du coup on a du mal à comprendre pourquoi Charlie s'enfuit comme si c'était horrible. En plus il la désigne comme "hypocondriaque", mais rien (dans la conversation que tu décris), nous laisse supposée qu'elle le soit, c'est dommage.
Et puis c'est dommage aussi qu'on ai pas le gros des autres conversations ne sont pas montrés. On se contente de les deviner là où il aurait peut-être était plus intéressant de les entendre. Pour mieux identifier les personnages par leurs paroles, plutôt que par des dire rapportés plus neutre.
ninja-janine aime ce message
- manisage
- Messages : 5
Date d'inscription : 16/05/2024
Age : 23
Re: Je voulais juste prendre un verre
Ven 1 Nov - 15:57
Ton texte est bien rythmé, tout s'enchaîne bien !
La personnalité de Charlie ressort bien, il m'a fait rire ses pensées qui montre sa perplexité face à ses rencontres haha
Et je suis d'accord avec Yoomise, ça mériterait plus de lignes de dialogue pour faire transparaître la personnalité des personnages plutôt que de le faire passer dans des description. Show don't tell comme on dit haha
Mais sinon c'est top
La personnalité de Charlie ressort bien, il m'a fait rire ses pensées qui montre sa perplexité face à ses rencontres haha
Et je suis d'accord avec Yoomise, ça mériterait plus de lignes de dialogue pour faire transparaître la personnalité des personnages plutôt que de le faire passer dans des description. Show don't tell comme on dit haha
Mais sinon c'est top
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- ninja-janine
- Messages : 107
Date d'inscription : 29/01/2023
Re: Je voulais juste prendre un verre
Ven 1 Nov - 16:23
Rien à ajouter aux deux précédents commentaires. Bravo pour ton texte, rien n'est parfait dans un temps aussi limité, le tout c'est d'écrire
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