En quête d'eau

Une rafale projeta du sable sur mon visage. J'eus le temps de fermer ma bouche, mais pas de protéger mes yeux. Je hurlais de douleur. Réflexe stupide. Les grains s’infiltrèrent, irritant ma gorge asséchée. La toux qui me saisit me fit perdre l’équilibre. Je n’eus pas le temps de me reprendre, mon pied s’enfonça dans un monticule et je m’écroulais.

Le sol brûla mes bras découverts, je gémis. Marcher était une épreuve. Se relever à chaque chute : un enfer. Et si je restais là ? L’image d’Alice, étendue dans l’ombre d’un rocher, m’assailli. Elle avait besoin d’aide. Au moins d’eau. Je lui avais promis d’en ramener. Il fallait reprendre la route.

L’atmosphère entre nous avait été tendue depuis notre départ. Tout ça à cause d’une histoire de miettes sur les sièges de la voiture. Si seulement je pouvais revenir en arrière. M’excuser. Trop tard. Merde, mais à quoi est-ce que je pensais ? Non, pas trop tard ! Quel connard laisserait mourir la femme qu’il aime ?

En se redressant, le sable collé par ma transpiration, irrita ma peau brûlée. Ma tête tambourinait. J’avais cherché à la protéger du soleil, mais le seul tissu à ma disposition était mon t-shirt. Je m’en étais servi un moment pour couvrir mon crâne, mais la démangeaison provoquée par le soleil contre mon dos était devenue insoutenable. Je l’avais donc remis. Et maintenant, je regrettais. Ma vision se troublait.

C’est à ce moment qu’elle apparut. Une grande ombre floue qui avançait vers moi. Bien que son allure fût lente, son grognement ne laissait aucun doute : j’étais sa proie.

Pas de mouvement brusque, me répétais-je en approchant ma main du poignard accroché à ma ceinture. Je ralentis au maximum ma respiration. La bête ne devait pas percevoir ma peur.

L’arme en main, je m’approchais. Un pas après l’autre. Les jambes arquées, prêtes à bondir au moindre mouvement de mon adversaire. La sueur qui perlait dans mon dos n’était plus liée à la chaleur.

Elle s’élança. Je me jetais sur le côté, évitant une blessure fatale. Les griffes avaient arraché la peau de mon flanc. La bête se retourna, et toisa mon corps affalé. Sa deuxième attaque fût tout aussi rapide. Dans un ultime réflexe je tendis la lame sur laquelle vient s’empaler l’animal. Son corps s’effondra.

La chance me souriait. Je tirai sur le manche, déchirant la chair de son abdomen. J’enfonçait mes mains dans la blessure, fouillant dans les entrailles. Je tirais les boyaux hors de la carcasse, rempli mes mains de sang et but goulûment. Une fois rassasié, je rempli ma gourde du liquide chaud et nourrissant. J’allais pouvoir rentrer au camp.

Porté par l’euphorie de mon combat, j’oubliais ma douleur. J’avançais vite, sans détours. Je me mis même à courir, niant la fatigue de mon corps. J’étais victorieux, intouchable. Et j’allais sauver Alice ! Je ris bêtement, soulagé à cette idée.

J’aperçus enfin les blocs de roches où je l’avais laissée. Je criais son nom. Mon appel resta sans réponse. Elle n’avait pourtant pas bougé d’un pouce. Je caressais son front pour la réveiller. Elle n’ouvrit pas les yeux. Trop tard.

J'aime beaucoup ton texte dont les problématiques liés au soleil montent crescendo, entre sa peau brûlée, sa tête prête à exploser, ses démangeaisons… Tu l'as bien mis en avant et on ressent vite que c'est un obstacle de taille pour ton personnage ! Et dommage qu'il ne soit pas arrivé à temps pour sauver sa femme. Conclusion : ne faites pas de miettes sur le siège

Hello !

Attention concordance des temps, par exemple : J'eus le temps de fermer ma bouche, mais pas de protéger mes yeux. Je hurlais de douleur. Réflexe stupide. Les grains s’infiltrèrent, irritant ma gorge asséchée. (l'action au présent = au passé simple, pas à l'imparfait)

Le rythme des phrases se succède très très bien au 3e paragraphe ! Bravo.

=> Tu utilises pas mal de fois le mot mais alors que si tu l'enlèves, la phrase s'allège et crée un meilleur rythme.
=> Tu utilises aussi pas mal la négation dans tes phrases, en les rendant à la positive, tu accentues davantage l'action/description :-) Christelle en parle dans ses vidéos Moi ça m'avait beaucoup aidé !

Exemple : Pas de mouvement brusque // La bête ne devait pas percevoir ma peur. // Elle n’ouvrit pas les yeux.

Après le combat, je suis resté bouche bée face à la résolution de ton intrigue, ce qui est bien et le rythme est plutôt bon, saccadé parfois, mais bon. Ensuite, il y a des mots moins nécessaire dans tes phrases, comme le "mais" ou le "pourtant".


Bravo pour ton texte

Bravo pour ton texte ! le ton saccadé est intéressant, c'est sûr qu'il y a du rythme et le vocabulaire/la narration sont bons. Mais je trouve qu'à être trop saccadé/rapide, tu passes à côté des choses qui auraient sans doute besoin d'un peu plus de temps pour être amenées. La bête n'a pas de description, on ne mesure pas tellement le danger qu'elle représente. Le combat est très rapide aussi. Et à la fin, même si tu as montré qu'Alice était importante pour le héros, le dernier paragraphe est un peu rapide et la tension autour de sa possible mort passe à la trappe.


mon crâne, mais la démangeaison  : tu mets deux "mais" à la suite, attention




Merci pour ta participation !