La painpauté
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Sisuki
Sisuki
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Déambulation marécageuse Empty Déambulation marécageuse

Dim 29 Jan - 16:10
Cela faisait un moment qu’elle errait dans le marais. Elle ne savait pas combien de temps exactement. L’ululement d’une chouette en chasse lui signalait que la nuit était tombée depuis longtemps. Les branches d’arbres entremêlées au-dessus d’elle, l’enfermaient dans un dôme d’obscurité que la pâle lumière de la lune ne pouvait traverser. Seule sa lanterne lui permettait de voir devant elle. Mais la flamme vacillait dangereusement sous le vent. La femme avait complètement oublié la raison de sa venue. Elle tentait de se concentrer sur son objectif, sur sa survie. Mais le bruissement des feuilles et les cris des animaux distrayaient son esprit.

Elle fit un pas en avant et senti son pied s’enfoncer dans la vase. Un fort bruit de succion se fit entendre lorsqu’elle retira son pied en tirant un coup sec. Elle bascula en arrière en agitant les bras pour essayer d’éviter la chute. Sa main attrapa une branche qui céda immédiatement. Le bois sec ne pouvant résister à son poids. Les fesses de la femme heurtèrent violemment le sol et une racine s’enfonça dans son dos, lui arrachant un cri mêlant douleur et peur.
La lanterne vola de ses mains et s’écrasa dans la fange. L’objet s’enfonça lentement et la faible flamme vacilla encore un instant avant de s’éteindre. L’obscurité l’entouraient entièrement.

La malheureuse voyageuse se releva lentement. Par chance, elle ne semblait pas être blessée. A part une douleur atroce à la fesse gauche et une blessure profonde à son égo. Elle s’appuya contre l’arbre à ses côtés et chercha du regard où aller. Ses yeux s’étaient habitués aux ténèbres mais pas suffisamment pour la rassurer. Elle ne voyait que deux chemins possibles. Soit elle tentait sa chance en longeant les arbres dénudés, utilisant leurs racines et les cadavres de leurs congénères comme route. Soit elle traversait les flaques puantes du marais, au risque de s’y enfoncer et servir de nourriture aux crapauds.

L’eau s’agita fortement à sa droite. Un chant de batraciens paniqués emplit l’air avant de s’éteindre brusquement.

Elle devait se décider rapidement. Le vent froid s’engouffrait dans ses vêtements, la faisant frissonner. Le sifflement résonnait à ses oreilles comme une menace. Les battements de son cœur étaient assourdissants.
Elle choisit de rester le plus possible sur la terre ferme et enjamba la racine. Elle s’agrippa comme elle put au tronc rugueux et fit un pas hésitant. Le sol, bien que mou, ne céda pas. Elle avança encore un peu, tâtant à chaque fois la résistance de la terre sous ses pieds. Ses semelles écrasèrent quelque chose de mou, dans un splosh écœurant. La femme avança en tâtonnant, le haut de sa chemise posée sur son visage afin de la protéger de l’odeur putride. Les cadavres d’animaux flottaient dans les flaques ou servaient d’engrais aux joncs.

Les arbres étaient dispersés, comme posés au hasard. Seules leurs racines reliées par endroit, témoignaient de leur lien souterrain. Alors la femme devait parfois traverser une étendue vide, sans repères pour se rassurer. Ces quelques mètres lui paraissaient immenses. Les troncs, bien que couverts d’une mousse glaciale, cachaient les buissons et lui donnait un faux sentiment de sécurité. Des créatures erraient dans l’obscurité, remuant les feuilles et faisant craquer les branches au sol. Ses cheveux se hérissaient sur sa nuque au moindre bruit, son cerveau ne pouvant qu’imaginer les pires atrocités.

Un immense tronc gisait au sol un peu plus loin. Sa base était éclatée, comme frappée par un éclair ou une hache gigantesque.
La femme s’en approcha. En le traversant, elle allait pouvoir avancer de plusieurs mètres sans devoir entrer dans l’eau. Elle ignorait jusqu’où s’étendait ce marais et s’y enfoncer était certainement une très mauvaise idée. Peut-être ferait-elle mieux de rester sur place et d’attendre le lever du jour ?

Un grognement se fit entendre derrière elle, la faisant sursauter. Elle tourna sur elle-même, scrutant attentivement les buissons et arbustes qui l’entouraient. Ses yeux ne voyaient rien mais tous ses sens étaient en alerte. Elle écoutait attentivement le moindre bruit tentant de différencier le bruissement d’aile d’un oiseau du clapotis d’une créature marine.
Elle avança encore un peu en direction du tronc abattu, en prenant soin de ne pas trop s’approcher des buissons.

Un oiseau surgit brusquement de l’un d’entre eux. Dans son envol, il heurta la jeune femme avec son aile. Apeurée, elle poussa un cri et s’enfuit à toute jambe en direction du tronc, faisant fuir au passage un groupe de crapauds.
Elle ne fit pas trois pas avant de glisser. Le bois qui de loin paraissait sec, était en réalité trempé par la pluie et les allers-retours des batraciens.

Elle senti le froid avant de comprendre ce qu’il lui arrivait. La vase entoura ses chevilles, accrocha ses chaussures. Les filaments visqueux l’empêchaient de remonter. Le liquide puant s’engouffrait dans sa bouche et ses narines, remplissant sa gorge d’un goût indescriptible pour finir sa course dans ses poumons. Elle senti ses forces l’abandonner et son esprit se brouiller. Ses mains tentaient d’attraper le ciel au-dessus d’elle. Ses doigts se refermèrent sur le vide. L’eau trouble l’empêchait de discerner le haut du bas. Mais elle ne cacha pas les dents acérées de la créature fonçant vers elle.

Une queue émergea, ses écailles luisant sous la faible lumière. La créature retournait à ses profondeurs pour digérer son dernier repas. L’eau redevint calme. Le coassement des grenouilles combla le silence. La chouette se posa sur une branche et poussa un ululement victorieux.


Dernière édition par Sisuki le Ven 3 Fév - 14:48, édité 1 fois

zebulon911, Yoomise, Hypallage et Rambalh aiment ce message

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Rambalh
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Déambulation marécageuse Empty Re: Déambulation marécageuse

Mer 1 Fév - 20:00
J'ai beaucoup aimé la dégringolade de l'ambiance passant de la balade à la marche fatale Smile
Ta description suit ce rythme vers la chute finale et c'est vraiment bien tourné.

J'ai juste tiqué sur les passages où tu mets "La femme". Ton narrateur est interne et l'usage de "la femme" sans attribut casse cet aspect parce qu'on utilise plutôt ce détachement avec un narrateur externe. Alors c'est peut-être par habitude de lecture que j'ai buté sur ça mais ça me l'a fait à chaque fois alors que, lorsque tu as mis "La malheureuse voyageuse" ou encore "la jeune femme", ça collait bien avec la narration interne.

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Sisuki
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Déambulation marécageuse Empty Re: Déambulation marécageuse

Ven 3 Fév - 14:05
Merci pour ton retour !

J'aime pas trop non plus mais j'essayais de me concentrer sur les descriptions. Si je le reprenais, je changerais sûrement ça. ^^

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Déambulation marécageuse Empty Re: Déambulation marécageuse

Ven 3 Fév - 14:45
Hello ! Bravo pour ton texte, l'action est bien racontée et tu nous fais vraiment entrer dans ce marécage avec ton personnage. Je pense toutefois que tu tournes un peu en rond sur les descriptions/micro-actions.

Les branches d’arbres entremêlées au-dessus d’elle, l’enfermaient dans un dôme : attention à ne pas séparer sujet/verbe par une seule virgule.

Un fort bruit de succion se fit entendre lorsqu’elle retira son pied en tirant un coup sec. : répétition du verbe "faire" et je trouve la phrase un peu lourde.

Le bois sec ne pouvant résister à son poids. : je ne pense pas que ce soit la peine d'expliquer ce qui est induit.

La malheureuse voyageuse se releva lentement. / fortement : trop d'adverbes/participes présents, attention à la lourdeur des phrases

Les arbres étaient dispersés, comme posés au hasard. / racines liées entre elles : très confus ce passage.


La femme avança /fit un pas : tu tournes autour des mêmes micro-actions, il faut parler d'autre chose.


faux sentiment de sécurité / cheveux se hérissaient sur sa nuque : tu te contredis, mais ça fait partie du paragraphe où tout est un peu confus

goût indescriptible : si, il faut décrire Smile

Merci pour ta participation !

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Déambulation marécageuse Empty Re: Déambulation marécageuse

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