Magicien & voleuse contre poivrots

Kaya tomba au sol, l’impression d’avoir été percutée par un cheval. Son crâne heurta le pied de la table et elle resta un instant hébétée, le nez dans la poussière. Le brouhaha dans la taverne lui paraissait lointain et elle se demanda un instant où elle se trouvait. Sa langue portait encore le goût de la soupe, mais il fut vite remplacé par celui du sang. Elle cracha pour s’en débarrasser. Dans son dos, les chaises volaient d’un bout à l’autre de la pièce et les insultes pleuvaient comme un jour d’orage.
De colère, elle serra le poing et l’envoya dans la tête du premier abruti qu’elle croisa. Le type s’était retrouvé à ramper par terre lui aussi, les mains transpercées de tessons de bouteille. La jeune femme attrapa le plus gros et l’enfonça dans sa gorge. L’infâme gargouillis n’était pas encore fini qu’elle s’était déjà relevée, à la recherche de sa lame. Ses affaires n’avaient pas bougé, posées à côté de la place qu’elle occupait il y a deux minutes encore. La serveuse venait de déposer le plat de soupe au milieu des blagues graveleuses lorsque le premier sort avait été lancé. Quel crétin ce Borne ! Ils devaient pourtant rester discrets !
Les cheveux rouges du magicien restaient invisibles, sa silhouette se confondait avec toutes les autres qui s’agitaient en donnant des coups à gauche et à droite. Rapidement, Kaya fondit vers son sac, mais un ivrogne lui saisit le bras et s’écrasa sur elle. Un poignard dépassait de son dos tandis que l’auréole de sang lui salissait son froc. Elle essaya de s’en débarrasser, mais il lui bloquait la respiration et son corps lourd l’empêchait de bouger.
- Tu vas dégager, merde !
De colère, elle lui arracha les mèches blanches dégueulasses qu’il avait sur le crâne. Ses muscles avaient beau se bander, elle n’arrivait pas à soulever cette masse puante et pleine de graisse. Elle poussa encore et encore, jusqu’à s’en mordre la langue, mais ses bras cédèrent. De la bière dégoulinait encore de ses lèvres, et son haleine… C’était vraiment trop bête de crever comme ça.
Tout à coup, le poids disparut. Un éclair rouge, discret, s’était faufilé jusqu’à elle et avait réduit le corps en cendres. Borne. Le magicien était aux prises avec deux colosses, son bâton valsant entre ses mains comme une masse. Il éclata le nez d’un de ses assaillants avant d’enfoncer l’autre extrémité de son arme dans les testicules de son collègue. Le type tomba à genoux, les mains sur ses bijoux de famille. Pile à la bonne hauteur pour recevoir un nouveau coup dans la mâchoire. La moitié de ses dents volèrent dans une gerbe de sang. Le magicien sourit, fier de sa performance. Pratiquer la magie ne l’avait pas épuisé contrairement à d’habitude, son entraînement portait ses fruits, même si une pellicule de sueur glissait le long de son visage. En dépit de son entrain, il n’allait pas pouvoir se battre ainsi longtemps.
Kaya attrapa la lame qui était plantée dans le dos du soulard et fonça vers son ami. Ses talents de voleuse ne servaient pas à grand-chose dans ce genre de situation, seule son agilité pouvait l’aider. Elle bondit sur une table et s’en servit comme tremplin pour atterrir sur le dos d’une armoire à glace qui profitait d’un moment d’inattention du sorcier pour le prendre à revers. Le couteau s’enfonça dans sa tempe avec difficulté, la lame devait être émoussée. Le type hurla, la bave aux lèvres et un liquide gélatineux s’écoulant de la plaie. D’un coup d’épaule, il déséquilibra la jeune femme et la projeta contre un homme qui se tenait les boyaux, la panse ouverte d’un bout à l’autre du bide. Kaya rebondit contre le corps, atterrissant au milieu de ses viscères, mais son ennemi ne lui laissa pas le temps de comprendre ce qu’il se passait. Son poing droit fonça vers ses yeux et elle ne dut son salut qu’à ses réflexes. En se baissant, elle tendit le bras vers lui et réussit à lui découper la poitrine. Insuffisant. Il lui arracha son couteau des mains et lui envoya un coup de boule qui la fit tomber à la renverse. Le néant engloutit la voleuse avant même que sa tête touche le sol. Elle n’avait jamais été douée en combat, qu’est-ce qui lui avait pris ? Ses pensées se noyaient dans sa tête, mais alors que ses yeux se fermaient, un éclair rouge balaya l’air et elle sut qu’elle n’avait pas à s’en faire.

C ki "admin" ?

"C'est vraiment trop bête de crever comme ça !"
J'adore comment les ivrognes se font maraver la tronche haha

J'adore l'action mais aussi le côté un peu ridicule de la scène xD
"Il éclata le nez d’un de ses assaillants avant d’enfoncer l’autre extrémité de son arme dans les testicules de son collègue. Le type tomba à genoux, les mains sur ses bijoux de famille." J'ai beau ne pas être dotée de ces attributs, j'ai eu mal pour lui xD

J'étais tellement dedans que j'étais triste d'arriver à la fin ^^' j'aurais poursuivi ma lecture avec plaisir !

Ptdrrr t ki ? C tro bi1 aikri !

Et un equus caballus mentionné dès la première phrase, un !  

Plus sérieusement, j'aime bien ce mélange de gore et de ridicule/d'humour (j'arrive pas à trouver le bon mot désolée ^^'), un peu  
Les actions sont diversifiées, entre les coups de poing, la magie, les coups de couteau... On suit bien la progression de Kaya à travers la taverne.

Par contre, c'est possible de survivre à un coup de couteau dans la tempe ? Il est balèze, le type   Kaya a pas eu de chance de tomber sur lui  

J'aime beaucoup le texte, même si j'ai eu un peu de mal avec le côté gore x') (c'est pour ça que je reste à mes tartes, moi...). Naaaan, mais ça reste drôle, c'était super ^^

Hello,
J'ai adoré ce combat mené tambour battant : des tripes, du sang, de l'humour également, . Seul bémol : c'était trop court )

Je pense pas assez à commenter ici, mais c'est excellent ^^ Tout s'enchaîne bien, le rythme marqué par des moments critiques, et ce crétin de Borne qui semble aimer cramer plein de trucs... j'adore !

S'il y avait à pinailler, je pense qu'au début, la transition entre le moment où Kaya est étourdie et celui ou elle reprend ses esprits aurait pu avoir une étape de plus dans la progression. Par exemple, "dans sa bouche, le goût du sang se mélangea à celui de la soupe". Mais là-dessus, c'est peut-être subjectif.

Mais à côté, voilà, c'est bien viscéral, bien dégueulasse, ça donne bien envie de pas se retrouver dans cette baston générale, et ça marche super bien pour caractériser le personnage de Borne !