La gloire et la richesse

Je lutte pour marcher le plus silencieusement possible, mes pieds s’enfoncent dans la terre et le bruit se répercute dans la nuit. Je ne peux contenir mon sourire, ça y est, je vais enfin le voir ! Le téléphone serré entre mes dents, le flash m’aveugle mais tant pis, je m’approche et pousse la porte du tombeau. Ma mâchoire s’ouvre lorsqu’un vent glacial me fait presque tomber sur les fesses. Je rattrape in extremis mon portable. Je vérifie quand même qu’il n’a rien pour découvrir la batterie presque vide. 25%. Merde alors ! Je me mord la lèvre, devrais-je renoncer ? Je fais quelques pas à l’intérieur et, éclairer faiblement, j’aperçois des hiéroglyphes sur la surface de pierre. Mon sourire revient. Renoncer ? Quelle idée ! Et laisser le vieux Maurice faire la découverte d’une vie ? Jamais ! Mes doigts tremblent alors que je parcours les symboles incrustés dans le mur. Je traduis, murmurant des essais de traduction dans un souffle. Regardez moi ça, une mise en garde ! Je braque la lumière sur chaque symbole, un à un, pour être sûr de bien le comprendre. Ce pharaon avait un sale caractère ! En plus de tout un tas de malédiction, il a bourré son tombeau de piège en tout genre. S’il vous plaît, faites qu’il n’y ai pas d’énigme ! Je continu de lire… Premier piège… … … Une énigme ! Mon visage se tord d’exaspération. Pourquoi ?! Je serre les dents et me concentre sur la phrase.
« Celui qui empruntera la voie du Nil subira les tourments de milles morts »
Pas très rassurant. Je soupire et passe une main entre mes cheveux. Je jette un coup d’oeil à l’entrée, il est encore temps pour faire demi tour. Mais quand même ! J’en ai rêvé de ce tombeau. Je remet mon téléphone entre les dents et attache mes cheveux. Je me secoue, c’est pas le moment de se défilé ! Commençons par faire le tour de la pièce. Je ne dois manquer aucun détail. J’examine murs, sol et plafond. Cherchant le moindre indice supplémentaire. Je balaie un dernière fois du regard l’entrée avant m’enfoncer un peu plus loin. Les murs se rapprochent de plus en plus. Je me vois obligé de marcher sur le coté pour continuer d’avancer. Au bout de quelques minutes, je fais face à un choix. Gauche ou droite ? Je me lèche les lèvres et remonte mes lunettes. D’un côté, un couloir qui semble normal mais quand j’approche mon portable, le flash dévoile des centaines de petites vaguelettes gravés sur les murs. De l’autre, le sol est en diagonale descendante vers une obscurité totale. Je ferme les yeux, prend une profonde inspiration et fais un pas. J’ai toujours pensé que la droite portée chance. Je me maintiens avec les murs pour descendre lentement. La pente est vraiment raide. J’ai beau faire attention, mes pieds s’emmêlent et me voilà à dévalais sans pouvoir m’arrêter. Je me cogne au mur, glisse et roule presque jusqu’à atterrir durement. Je me relève en tanguant, je tousse et bât les bras dans l’air pour évacuer la poussière. Et merde ! J’éclaire là d’où je viens, impossible de remonter. Mon téléphone n’est plus qu’à 9% d’autonomie. Si je sors d’ici, vivant, je ne ferais plus jamais confiance à la droite. La chute ne sembla pas m’avoir fait de gros dégât, à peine quelques égratignures. J’observe alors la salle dans laquelle j’ai atterris. Un peu plus grande que l’entrée, la pièce est pourvue d’épaisse colonne de pierre. Je n’ai pas le temps de regarder plus en détail que mon attention est attirée ailleurs. Par un son. Plus précisément, c’est comme si, j’entendais quelqu’un marchait au loin. Impossible, cet archéologue ringard n’aurait jamais sacrifié son précieux sommeil. Un ouvrier m’aurait suivi ? Bien sûr que non, ils étaient tous effrayer par les malédictions encourus et par les fantômes. Les fantômes ? Non, pas dans un tombeau, ce serait plus le lieu idéal pour des momies. Je me fige. Des momies. Celle du grand pharaon Ramsès III ? Il faut que j’aille voir ! J’éteins la lumière de mon téléphone et me précipite vers la source des bruits. Je travers la salle à tâtons, maudissant dans ma barbe de trois jours le bruit que font mes chaussures. Quand même, je me demande bien ce sur quoi je marche et parfois, écrase. Vaut mieux ne pas savoir. Je me rapproche de plus en plus, l’adrénaline dans les veines pour retomber pire qu’un soufflé. Maurice Lebon ! Finalement, lui non plus n’as pas su résister à l’attrait de la découverte. Dire qu’il s’est introduit avant moi. Je serre les dents. Il ne semble pas m’avoir remarqué. J’en profite pour regarder ce qu’il éclaire. Une grande porte scellée, recouverte d’inscription. Il maudit en marmonnant, essayant de les comprendre. Je souris, il se prend pour un grand scientifique, quel imbécile ! Je m’apprête à le faire sursauter en soufflant ‘bouh’ derrière lui quand il prend la décision de mettre sa main dans la serrure de la porte. Je tend la main mais trop tard. Son cri résonne dans le tombeau. Du sang gicle partout. Je recule dans un état second pour l’éviter, purement par réflexe. Je cligne des yeux écarquillés face au spectacle. Le bras arraché, déchiqueté, le vieil archéologue hurle de douleur, se recroquevillant au sol. Un véritable carnage. Finalement, après plusieurs minutes, Maurice finit par se taire. Je secoue la tête et m’approche pour voir de plus près les symboles. C’est alors que je le voit. Un filet de lumière. La porte est légèrement ouverte.
– Aide moi !
Je sursaute en entendant la supplication essoufflée de Maurice. Il n’était pas mort lui ? Tant pis, le trésor est à porté de main ! Ce serait stupide de l’aider maintenant, à ma place, il ne l’aurait jamais fait. Je pousse la porte de toute mes forces et me retrouve face à cette fois, le plus beau spectacle de ma vie. Je n’en crois pas mes yeux, des montagnes et des montagnes d’or et d’antiquité ! Le plus grand héritage antique découvert ! Enfin ! Gloire et richesse sont à moi ! Du calme, du calme. Ne t’emballe pas. Il reste à peine quelques heures avant que le reste de l’expédition ne se réveille. Je sors de la pièce. Bien, l’archéologue ne respire plus. Son cadavre laisse l’impression qu’il est mort de ses blessures. Je m’éloigne et traverse à nouveau l’obscurité pour m’asseoir en bas de la pente. J’ai qu’à donné l’impression de m’être évanoui et je pourrais m’accréditer la découverte.

Je poste dans ce commentaire la fin que je n'ai pas réussi à écrire dans les temps.


***

Charlie Delsol. Ce nom est entré dans l’histoire. Après ma découverte dans le tombeau de Ramsès III, j’ai pu avoir le financement nécessaire pour parcourir le reste du tombeau.

Des années plus tard, je suis devenu une légende. J’ai survécu à la malédiction du grand pharaon maudit. Et pas le pauvre vieux Maurice Lebon. Mon directeur de thèse est mort atrocement et personne ne m’a posé de question.

Malgré le temps passé, je ne ressens aucune culpabilité. C’est étrange, j’aurais juré qu’avant d’être entré dans le tombeau, j’avais un cœur. J’ai gagné gloire et richesse mais j’y ai perdu mon âme.

J’apporte maintenant mon expertise aux quatre coins du monde. Découvrant toujours plus de secret enterré.

Quand finalement, j’ai cédé à la sensation dans ma poitrine, m’appelant inlassablement à retourner en Égypte.

Avec mes vieux os, je descendis lentement par le chemin aménageait menant à la salle du trésor. Le souffle court, je m’écroula sur le sol dure. Mes yeux se fermèrent pour la dernière fois. Je suis peut-être devenu fou avec l’âge, mais je crois apercevoir des rictus narquois sur les statues de pierre.

Ce tombeau à fait ma légende, il me paraît normal que j’y repose pour l’éternité.

Bravo pour ton texte Jenny !
J'ai adoré ! c'est super bien écrit et tu as mis énormément d'émotion et de détail. La fin est vraiment top !

Bravo pour ton texte ! Tu retransmets très bien l'impatience de ton personnage au début et ça lui donne tout de suite plein de vie.
Peut-être aurais-tu pu davantage développer la scène où Maurice est blessé, car ça reste assez marquant comme évènement, mais il est moins traité que le reste (après, je pense que tu n'as pas eu le temps).

Merci pour ta participation !