Célosie et sa batte de baseball

Quelqu’un tambourinait à la porte. Il regarda l’heure, 6h du matin, elle était en avance. Il balança la couette de côté et sortit du lit en bougonnant, les traits empreints d’anxiété. Qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter un jogging à une heure aussi matinale un dimanche, cette femme était une vraie calamité ? À vrai dire elle avait des arguments convaincants reconnut-il en passant un index délicat sur son œil au beurre noir tout frais. Soit il acceptait soit elle faisait en sorte qu’il soit renvoyé. Malgré ses démarches auprès de la direction, elle conservait un mystérieux pouvoir en haut-lieu et il se demandait pourquoi personne au bureau ne s’apercevait de sa duplicité.

— Police, ouvrez !

Allons bon, la police à cette heure de la matinée. Il dégringola les escaliers, pas question qu’ils défoncent la porte ça lui avait coûté une fortune de la changer. En apercevant la jeune femme serrée entre deux gendarmes, son cœur se gonfla d’allégresse.

— Célosie, s’exclama-t-il.

Son visage s’illumina d’une joie pure et authentique. Célosie le défiait du regard ; il fixa les menottes, les yeux brillant d’espoir.

— Nous vérifions son identité. Vous la connaissez ? C’est votre petite amie ?

— Hein quoi ? Jamais de la vie, s’offusqua-t-il, c’est ma supérieure hiérarchique.

— Les voisins ont appelé, elle rôdait dans la rue. Ils l’ont reconnue, d’après eux ce n’est pas la première fois. Ils n’ont pas osé lui demander ce qu’elle faisait là, elle les a menacés d’une batte de baseball.

Le policier lui montra l’engin, il eut un mouvement de recul involontaire en réprimant un petit rire nerveux. Il se rassura, elle était attachée il n’avait rien à craindre. Le plus grand des gendarmes décrocha son téléphone.

— C’est la personne contre laquelle vous avez porté plainte ? demanda-t-il.

À ces mots un tourbillon d’émotions l'envahit de la tête aux pieds. Il acquiesça dans un état d’euphorie ; il flottait sur un petit nuage.

— Salopard ! cria Célosie.

Il fixa les menottes ; il était au bord des larmes mais de joie cette fois. Elle fit le mouvement de se précipiter vers lui, il ne bougea pas. Madame Coursié, sa voisine, intervint tout en se tenant à une distance respectueuse.

— C’est elle ! C’est elle qui a détruit la porte de monsieur Charles. Ça fait des semaines qu’elle le menace, lui et tout le quartier… Mais c’est bien fini tout ça, ajouta-t-elle en pointant un index vengeur à l’adresse de la délinquante.
L’interpellée se contenta de cracher dans sa direction.

— Son identité a été vérifiée, nous l’embarquons.

Une vague d’exhaltation déferla dans sa poitrine d’abord de soulagement suivi d’une immense gratitude envers ceux qui avaient contribué à l’arrestation de son bourreau. Un sentiment de légèreté l’animait comme si le poids qui pesait sur ses épaules depuis des mois se dissipait enfin.

— Venez déposer à la gendarmerie dans la matinée, lui lança le grand gendarme avant de claquer la porte sur la détenue.

Malgré l’heure matinale, son corps tout entier fut animé d’une énergie nouvelle comme si un fardeau avait été ôté de épaules, comme si les chaînes qui le retenaient avaient été brisée. Il avait enfin l’opportunité de reprendre sa vie en main. Sa joie était aussi intense qu'un rayon de soleil à la fin d’un hiver sombre et froid. La lumière avait chassé les ténèbres de son âme. Lundi il retournerait au boulot le cœur léger, en attendant il se prépara pour un jogging tonique.

Bravo pour ton texte, il est assez fun et très agréable à lire ! Le ton est bien, tout comme le rythme qui est vraiment bon.

En vrai, le seul véritable reproche que j'aurais à faire, c'est d'avoir directement donné l'émotion vu que "joie" est présent deux fois dans ton texte. Bon... L'émotion était évidente ici, mais ça aurait été sympa de ne pas pleinement la valider, en tout cas pas aussi frontalement   

Mais à part ça, vraiment, y a rien à redire.

Très aérien ! Et j'ai ris, de joie !

Et nous avons ici la joie !
Elle est bien maîtrisée tout au long du texte, la plume est fluide. Quelques erreurs de ponctuation qui se corrigent à la relecture.
Bravo pour ce texte !

Bravo pour ton texte que j'ai beaucoup apprécié. L'idée développée dans ton texte est très intéressante et bien amenée. La joie est bien représentée et ressentie à la lecture.

Merci à vous tous de votre retour!

Bravo pour ton texte. Je l'ai trouvé cool et bien écrit. C'était assez marrant. L'émotion est la joie.