Du poison et un Lègue
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- Deraguone
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Date d'inscription : 07/10/2021
Age : 46
Du poison et un Lègue
Dim 1 Oct - 19:52
En ce moment j'essaye vraiment de me trouver un style d'écriture et un univers qui me correspond, ainsi que d'améliorer mon vocabulaire. N'hésiter à me dire si le texte ou le personnage vous a marquer d'une quelque manière. Bonne lecteur à vous.
Ce matin-là, mon univers fut brutalement interrompu par des coups sourds à ma porte. Des bruits si inopportuns, que je fus effrayée à la pensée de qui pouvait se trouver de l'autre côté. Mon assurance naturelle reprit le dessus très rapidement, et je m'approchai, prête à réprimander l'importun. Mais à ma grande surprise, ce furent des uniformes bleus qui se dressèrent devant moi. La police.
—Madame Charlotte Bronton?
—C'est bien moi, Que me voulez-vous? dis-je avec un ton glacial, mes yeux analysant leurs figures simplistes.
J'avais toujours pensé que leur métier était banal, si loin de mon univers d'excellence. L'un d'eux, un jeune agent visiblement mal à l'aise, tenta d'établir un contact visuel, sans succès.
—Nous avons une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Sa voix trembla.
Ma première pensée fut de m'interroger sur lequel de mes jouets, car c'était ainsi que je considérais les gens autour de moi, aurait pu me trahir. Cependant, ma façade resta immuable. Une nouvelle, bonne ou mauvaise, ne saurait ébranler mon monde. Après tout, c'était moi qui en tirais les ficelles.
—Parlez donc, dis-je en affichant un sourire narquois.
—Je suis au regret de vous annoncer la mort de votre père, déclara-t-il d'une voix mal assurée.
La nouvelle aurait dû m'abattre, mais un frisson délectable parcourut mon échine. À l'extérieur, je laissai échapper un soupir, affectant une douleur qui se devait d'être profonde. Mes yeux s'humidifièrent, non pas de chagrin, mais d'un plaisir sadique et secret. La disparition de cet homme, qui m'avait si souvent mise à l'ombre de sa grandeur, me libérait enfin. L'héritage était vacant, et j'étais prête à le revendiquer.
—Quelle tragédie, que s'est-il passé? murmurais-je d'une voix brisée, tandis qu'au fond de moi, un rire silencieux et malsain résonnait.
Je feignis d'essuyer une larme qui n'était pas venue, offrant au policier un visage décomposé par la nouvelle. Derrière ce masque de tristesse, une allégresse perverse me submergeait. La pièce d'échec était tombée, et je m'apprêtais à devenir la reine incontestée de ce jeu.
—Votre père est mort dans un accident de voiture, déclara-t-il d'une voix presque timide.
Je fus prise de court. Pourtant, intérieurement, une vague de satisfaction m'envahissait. Une sensation délicieuse que je dus rapidement enfouir sous une couche d'incompréhension. Ma surprise n'était pas tant liée à la nouvelle de la mort de mon père, car après tout, j'avais longtemps orchestré un plan pour évincer cet encombrant patriarche, mais plutôt au mode de son trépas. Un accident de voiture ? Ce n'était certes pas ce que j'avais anticipé. Un joueur invisible venait de bouger ses pions sur l'échiquier, mettant à mal mon stratagème si soigneusement élaborés. Le policier me scrutait, cherchant sans doute une émotion sincère. Je devais jouer ma partition à la perfection.
—Mais, je ne comprends pas, monsieur, m'écriais-je, ma voix vibrante. Mon père conduisait rarement et de plus il avait un chauffeur à sa disposition.
Les yeux du policier s'assombrirent un instant, perturbé par ma révélation. Étais-je devenue la victime ou demeurais-je le prédateur ? Dans ce jeu de dupes, je sentais que chaque mot, chaque geste allait définir la suite des événements. Et j'étais bien décidée à en tirer profit.
—Avait-il des ennemis, madame?
—Je n'en sais rien, je ne m'occupais pas de ses affaires. Mais il était très riche, alors forcément. Vous pensez que quelqu'un lui aurait fait du mal ? Demandais-je avec des trémolos dans la voie.
La pièce baignait dans une pâle lumière lorsque le policier se racla la gorge, un frisson de malaise dans la voix.
—Sa voiture montre des défauts techniques inhabituels. Mais ne vous inquiétez pas, nous menons l'enquête.
Son regard, lourd d'interrogations, tentait de sonder le mien, cherchant la douleur d'une fille endeuillée. Ce qu'il trouva, cependant, fut un masque parfait de détresse. Après quelques questions supplémentaires, et des formalités vides de sens pour moi, ils prirent congé.
À peine leur silhouette disparut-elle au bout du couloir que je fermais la porte, laissant échapper un sourire triomphant. La nouvelle de cette intervention extérieure titilla mon ego de manière délicieuse. Alors comme ça, d'autres joueurs sont de la partie. Mais il ne fallut qu'un instant pour mettre un nom sur cette intervention inattendue. Cela ne pouvait être que l'œuvre d'une de mes sœurs. Anne, avec ses airs de sainte-nitouche, ou Emily, toujours prompte à tirer la couverture à elle?
Et puis, un accident de voiture? Quelle méthode grossière, dénuée de toute finesse. L'ironie du sort voulait que moi, j'avais choisi une approche bien plus raffinée. J'ai eu au moins l'élégance de lui offrir du thé empoisonné, songeais-je avec délectation.
Cette senteur fruité, si subtilement mélangé au poison, flottait encore dans ma mémoire. Une note urgente surgit dans mon esprit. Il faudra que je récupère ma concoction avant que ces policiers maladroits ne mettent la main dessus.
En m'éloignant de la porte, une sensation euphorique m'envahit. La journée, qui s'annonçait monotone, prenait désormais une tournure des plus excitantes. Une journée qui, décidément, me mettait tout en joie.
Ce matin-là, mon univers fut brutalement interrompu par des coups sourds à ma porte. Des bruits si inopportuns, que je fus effrayée à la pensée de qui pouvait se trouver de l'autre côté. Mon assurance naturelle reprit le dessus très rapidement, et je m'approchai, prête à réprimander l'importun. Mais à ma grande surprise, ce furent des uniformes bleus qui se dressèrent devant moi. La police.
—Madame Charlotte Bronton?
—C'est bien moi, Que me voulez-vous? dis-je avec un ton glacial, mes yeux analysant leurs figures simplistes.
J'avais toujours pensé que leur métier était banal, si loin de mon univers d'excellence. L'un d'eux, un jeune agent visiblement mal à l'aise, tenta d'établir un contact visuel, sans succès.
—Nous avons une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Sa voix trembla.
Ma première pensée fut de m'interroger sur lequel de mes jouets, car c'était ainsi que je considérais les gens autour de moi, aurait pu me trahir. Cependant, ma façade resta immuable. Une nouvelle, bonne ou mauvaise, ne saurait ébranler mon monde. Après tout, c'était moi qui en tirais les ficelles.
—Parlez donc, dis-je en affichant un sourire narquois.
—Je suis au regret de vous annoncer la mort de votre père, déclara-t-il d'une voix mal assurée.
La nouvelle aurait dû m'abattre, mais un frisson délectable parcourut mon échine. À l'extérieur, je laissai échapper un soupir, affectant une douleur qui se devait d'être profonde. Mes yeux s'humidifièrent, non pas de chagrin, mais d'un plaisir sadique et secret. La disparition de cet homme, qui m'avait si souvent mise à l'ombre de sa grandeur, me libérait enfin. L'héritage était vacant, et j'étais prête à le revendiquer.
—Quelle tragédie, que s'est-il passé? murmurais-je d'une voix brisée, tandis qu'au fond de moi, un rire silencieux et malsain résonnait.
Je feignis d'essuyer une larme qui n'était pas venue, offrant au policier un visage décomposé par la nouvelle. Derrière ce masque de tristesse, une allégresse perverse me submergeait. La pièce d'échec était tombée, et je m'apprêtais à devenir la reine incontestée de ce jeu.
—Votre père est mort dans un accident de voiture, déclara-t-il d'une voix presque timide.
Je fus prise de court. Pourtant, intérieurement, une vague de satisfaction m'envahissait. Une sensation délicieuse que je dus rapidement enfouir sous une couche d'incompréhension. Ma surprise n'était pas tant liée à la nouvelle de la mort de mon père, car après tout, j'avais longtemps orchestré un plan pour évincer cet encombrant patriarche, mais plutôt au mode de son trépas. Un accident de voiture ? Ce n'était certes pas ce que j'avais anticipé. Un joueur invisible venait de bouger ses pions sur l'échiquier, mettant à mal mon stratagème si soigneusement élaborés. Le policier me scrutait, cherchant sans doute une émotion sincère. Je devais jouer ma partition à la perfection.
—Mais, je ne comprends pas, monsieur, m'écriais-je, ma voix vibrante. Mon père conduisait rarement et de plus il avait un chauffeur à sa disposition.
Les yeux du policier s'assombrirent un instant, perturbé par ma révélation. Étais-je devenue la victime ou demeurais-je le prédateur ? Dans ce jeu de dupes, je sentais que chaque mot, chaque geste allait définir la suite des événements. Et j'étais bien décidée à en tirer profit.
—Avait-il des ennemis, madame?
—Je n'en sais rien, je ne m'occupais pas de ses affaires. Mais il était très riche, alors forcément. Vous pensez que quelqu'un lui aurait fait du mal ? Demandais-je avec des trémolos dans la voie.
La pièce baignait dans une pâle lumière lorsque le policier se racla la gorge, un frisson de malaise dans la voix.
—Sa voiture montre des défauts techniques inhabituels. Mais ne vous inquiétez pas, nous menons l'enquête.
Son regard, lourd d'interrogations, tentait de sonder le mien, cherchant la douleur d'une fille endeuillée. Ce qu'il trouva, cependant, fut un masque parfait de détresse. Après quelques questions supplémentaires, et des formalités vides de sens pour moi, ils prirent congé.
À peine leur silhouette disparut-elle au bout du couloir que je fermais la porte, laissant échapper un sourire triomphant. La nouvelle de cette intervention extérieure titilla mon ego de manière délicieuse. Alors comme ça, d'autres joueurs sont de la partie. Mais il ne fallut qu'un instant pour mettre un nom sur cette intervention inattendue. Cela ne pouvait être que l'œuvre d'une de mes sœurs. Anne, avec ses airs de sainte-nitouche, ou Emily, toujours prompte à tirer la couverture à elle?
Et puis, un accident de voiture? Quelle méthode grossière, dénuée de toute finesse. L'ironie du sort voulait que moi, j'avais choisi une approche bien plus raffinée. J'ai eu au moins l'élégance de lui offrir du thé empoisonné, songeais-je avec délectation.
Cette senteur fruité, si subtilement mélangé au poison, flottait encore dans ma mémoire. Une note urgente surgit dans mon esprit. Il faudra que je récupère ma concoction avant que ces policiers maladroits ne mettent la main dessus.
En m'éloignant de la porte, une sensation euphorique m'envahit. La journée, qui s'annonçait monotone, prenait désormais une tournure des plus excitantes. Une journée qui, décidément, me mettait tout en joie.
Yoomise, ninja-janine et FunkyToc aiment ce message
- Yoomise
- Messages : 79
Date d'inscription : 30/01/2022
Re: Du poison et un Lègue
Lun 2 Oct - 0:31
Très sympa comme texte, très agréable à lire. J'aime beaucoup les effets de style typiquement le "Un joueur invisible venait de bouger ses pions sur l'échiquier" ca marche vraiment bien. Le style reste améliorable tout de même, mais si tu es en phase "d'essayage" de style, je pense que tu es sur la bonne voie
ninja-janine aime ce message
- Céhah
- Messages : 98
Date d'inscription : 25/09/2022
Age : 24
Localisation : Loire-Atlantique
Re: Du poison et un Lègue
Lun 2 Oct - 2:06
Sympa ce texte en effet ! On sent bien le côté limite sadique de ton personnage et ça donnerait envie d'en voir un peu plus sur tout ce qu'il se passe dans ce monde quasi-mafieux, ça a l'air assez intéressant !
Par contre, j'ai juste pas compris la première phrase : quel est cet "univers" dont parle Charlotte, au juste ? Ca m'intrigue un peu je t'avoue !
Par contre, j'ai juste pas compris la première phrase : quel est cet "univers" dont parle Charlotte, au juste ? Ca m'intrigue un peu je t'avoue !
- Deraguone
- Messages : 20
Date d'inscription : 07/10/2021
Age : 46
Re: Du poison et un Lègue
Mar 3 Oct - 2:45
Merci pour vos réponses.
Céhah : J'ai voulus mettre en scène une personne très narcissique et imbu d'elle-même. Elle est tellement centré sur elle-même qu'elle considère que tout ce qui l'entour est son univers.
Céhah : J'ai voulus mettre en scène une personne très narcissique et imbu d'elle-même. Elle est tellement centré sur elle-même qu'elle considère que tout ce qui l'entour est son univers.
Céhah et ninja-janine aiment ce message
- ninja-janine
- Messages : 107
Date d'inscription : 29/01/2023
Re: Du poison et un Lègue
Ven 13 Oct - 17:56
Super ton texte on sent bien la joie perfide (je reprends le terme de Funkytoc) de Charlotte Bronton. Pour un essai de style c'est pas mal du tout. De petites remarques cependant mais rien de graves:
mon univers fut brutalement interrompu / si loin de mon univers d'excellence: répétitions
brutalement / rapidement 2X / visiblement / intérieurement / soigneusement / rarement / forcément / subtilement / décidément: peut-être un peu trop d'adverbes en -ment
Ma première pensée fut de m'interroger sur lequel de mes jouets... aurait pu me trahir: phrase à améliorer
Sinon j'ai beaucoup apprécié te lire.
mon univers fut brutalement interrompu / si loin de mon univers d'excellence: répétitions
brutalement / rapidement 2X / visiblement / intérieurement / soigneusement / rarement / forcément / subtilement / décidément: peut-être un peu trop d'adverbes en -ment
Ma première pensée fut de m'interroger sur lequel de mes jouets... aurait pu me trahir: phrase à améliorer
Sinon j'ai beaucoup apprécié te lire.
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