La malette

Dédé, la sardine se réveille en sursaut. Quelqu’un tambourine à la porte de son appartement. C’est la police. Ils ont une nouvelle difficile à lui annoncer.

Il se réveille et renverse la lampe de la table de chevet. Dédé prend son arme et la glisse à l’arrière de son survêtement, qu’il enfile avec la rapidité d’un chat sauvage. Comment ils ont fait pour me retrouver aussi rapidement ? pensa-t-il. Sa planque était pourtant sure. Elle était située dans les beaux quartiers et Monsieur Dupont était parti pour un an en voyage d’affaire. L’appartement situé au dernier étage ne lui donnait pas d’occasion pour se sauver. Sauter par la fenêtre serait du suicide, se dit-il. Resigner, il enfila une robe de chambre, et se dirigea vers l’entrée. Il glissa au passage son pistolet dans la plante grâce de l’entrée. Dédé la sardine ouvrit la porte et lança un magistral.

_ Bonjour messieurs.
Deux policiers se tenaient devant lui habillés en costume cravate.
_ Bonjour, Monsieur Dupont, excusez-nous de vous déranger, mais nous avons trouvé une mallette vous appartenant.

Le policier tenait l’attaché de caisse en cuir dans sa main gauche, attachée à son poignet avec une menotte.
Les battements du cœur de Dédé, la sardine s’arrêtèrent brutalement, ce qui lui fit comme un pincement au cœur. Il prit une grande respiration, l’émotion lui avait coupé le souffle. Ses yeux s’écarquillaient malgré lui comme s’ils voulaient sortir de ses orbites. Les policiers le prenaient pour le véritable propriétaire de l’appartement. Comment cela pouvait être possible, sa photo était dans tous les journaux, se demanda-t-il. La douceur de la robe de chambre en soie qui frottait contre son cou lui rappela qu’il était dans la peau d’un autre. L’habit fait vraiment le moine s’étonna-t-il. Dédé rentra dans son personnage.

— Merci beaucoup de vous être déplacé, mais il ne fallait pas, déclara-t-il en prenant un accent bourgeois.
— D’habitude, on ne se déplace pas, mais là c’est un peu délicat. Votre mallette contient un million d’euros, dit l’autre flic en baissant le ton de sa voix.

Dédé n’en crut pas ses oreilles. S’il n’était pas en cavale depuis un an, il aurait pris cela pour une blague. Des policiers venaient lui apporter une mallette pleine d’argent. Il se retint de rire et de leur crier « c’est moi l’ennemi public n°1 et vous venez m’apporter de l’argent ». Dédé s’émerveilla de la situation et se dit que cela fera une belle histoire à raconter.
L’étonnement était tellement fort qu’il ne trouva plus ses mots.


Émotion : la surprise.