--Jeanne--

Je me réveille en sursaut. Quelqu’un tambourine à la porte de l’appartement.
– Police spatiale ! Ouvrez !
L’espace d’un instant, on se regarde, interloqué.
– J’y vais.
Les coups de buttoir se font plus insistant. La police n’est pas réputée pour sa patience, où et quand que l’on soit ! Je soupire.
J’enfile vite fait quelques vêtements et obéis.
– Oui ? Questionné-je, pas bien assuré.
– Capitaine Lacroix ? Louis Lacroix ?
– Heu…. Oui.
La police entre sans en avoir été invitée. Ils commencent à faire le tour des lieux. Je ne sais pas ce qu’ils cherchent, mais…
– Attendez ! Non, pas la chambre ! Il…
Ils s’arrêtent et se retournent vers moi. Ils sont choqués et surpris que j’ose intervenir. Ils prennent même les choses très mal !
– Capitaine Lacroix, laissez-nous faire notre travail !
– Non, mais c’est juste que…
– Ecoutez ! Vous êtes soupçonné du braquage de la banque galactique ! On a des vidéos le prouvant. Vous n’êtes pas du tout en position de nous donner des ordres.
Je me décompose. Quoi ? Mais… qu’est-ce que c’est que…
– C’est bon Louis, on est habillé ! Ne t’inquiètes pas ! Répond Ariel, souriant, mais tendu.
Je me détends un peu. Je ne suis pas pudique, mais… j’ai toujours été trop protecteur. Et savoir que la Police aurait pu voir Ariel et Emma dans leur plus simple appareil, ça me panique totalement.,
– Ben alors Louis, on dévalise les banques ? Ironise Emma, sortant à son tour.
La Police se retourne comme un seul homme. Visiblement ils la prennent aux mots ! Super !
– Emma, s’il te plait ! Tu aides pas, là !
Elle lève les yeux au ciel.
– Et… C’est arrivé quand ? Interroge Ariel, toujours pragmatique et maître de lui.
La Police dirige son attention vers ce dernier. Elle détaille tour à tour Ariel et Emma.
– Cette nuit. Et… vous êtes ?
Je tique aussitôt.
– Pas concerné, je me trompe ?
Je m’interpose entre la Police et eux, sur la défensive. Trop protecteur, on disait ? Ouais, ben… j’ai pas vraiment envie de changer maintenant !
– Du calme, Louis !
Ariel pose sa main sur mon épaule, prenant une voix apaisante. Je me détends aussitôt. J’en reste tout de même sur mes gardes.
– Où étiez-vous, cette nuit ?
– Ici. Répond Emma, croisant les bras.
– Est-ce qu’on peut voir la vidéo, inspecteur ? Interroge Ariel.
Ils se regardent pendant quelques secondes, semblant se concerter. Puis, voyant que nous semblons coopératif, ils se détendent. L’un d’eux appuie sur sa montre et bascule la vidéo sur l’écran holographique de l’appartement.
En silence, nous me regardons en train de dévaliser la banque galactique. J’ouvre tous les coffres et mots leur contenu dans des sacs. Il y a des bijoux, de l’or, des pierres précieuses... La bouche ouverte, je n’en reviens pas. C’est bien moi que je vois sur cet écran. Mais… comment est-ce possible ?
– Bon ! Comme vous pouvez le constater, il s’agit bien de vous ! Vous allez donc nous suivre, sans résister.
Interdit, je ne hoche la tête. J’en viens à me poser des questions, à douter. Je sais pourtant que ce n’est pas moi.
Emma sursaute. Elle pointe du doigt l’écran.
– Là ! Regardez ! Il s’est cogné la cuisse ! Revenez en arrière ! Regardez !
La Police obtempère, ne voyant pas où elle veut en venir. Effectivement, à l’endroit indiqué, Je me heurte à un meuble sur la cuisse. Je ne comprends pas.
– Il n’y a rien, Emma.
– Oui ! Justement ! Tu t’es cogné et… rien !
Une lueur s’illumine en moi. Ça y est ! Je viens de comprendre ! Oh putain de merde ! Ca va me poursuivre, ça… Je place ma main sur ma bouche aussitôt, essayant autant que faire se peut de cacher mon sourire. Ariel, Emma et moi, nous échangeons un regard complice. Nous savons que ce n’est pas moi, sur la vidéo. Et nous pourrions le prouver, même si la Police aurait du mal à nous croire.
Je reporte mon attention sur l’écran. La ressemblance est frappante. Elle est même beaucoup trop parfaite pour… Mon sourire s’agrandit d’autant plus.
Un policier sort des menottes.
– Vos mains, s’il vous plaît. Vous êtes en état d’arrestation.
Les yeux pétillants de malice, je tends les mains, jointes.
– Arrêtez-moi, je vous en prie !
Je n’en peux plus. Je suis à deux doigts d’exploser de rire. Si on m’avait dit un jour que…
Le policier me met les menottes. Ils me poussent ensuite vers la sortie, sous les regards d’Ariel et Emma. Le fait qu’ils soient aussi stoïque et que nous prenions les choses aussi bien les interpèle. Il s’attendent à un loup. Et pourtant, il n’y en a aucun !
Je continue de sourire bêtement. Je n’arrive pas à m’en empêcher, c’est plus fort que moi ! Je me laisse emmener par la Police galactique, tout sourire, et chantonnant. Ariel passe un bras sur les épaules d’Emma, pour la rassurer et la retenir. Ils laissent les choses faire. Ils me font confiance. 
– Et je chante ma peine. Loin de celle que j'aime. L'âme pleine de mélancolie. Chantonné-je, reprenant le refrain.
Moi aussi, je fais confiance en Emma et Ariel pour comprendre. La chanson Jeanne de Laurent Voulzy. Je crois que je peux pas être plus clair, là ! Grâce à ma sœur, Jeanne, qui a voulu me jouer un tour, nous allons enfin pouvoir la retrouver. Merci Jeanne !
Je continue de chanter, l’âme à la fête. La journée s’annonce magnifique.

Et l'émotion est : la joie ! Il y a aussi beaucoup de surprise dans ce texte. Les deux émotions fonctionnent très bien, avec une prépondérance pour la joie.
Par contre, je crois que je n'ai pas du tout compris pourquoi ton personnage semblait aussi joyeux de se faire arrêter J'ai écouté la chanson "Jeanne" et je me dis... Voyage dans le temps ?
Au niveau stylistique, je n'ai pas grand chose à ajouter, c'est fluide. Quelques fautes d'orthographe qui se corrigent à la relecture
Bravo pour ton texte

Coucou!
J'ai été surprise de lire un texte se passant dans l'espace, mais quelle bonne découverte! J'ai été un peu perdue qu niveau des noms des personnages, mais sinon j'ai adoré le texte!

Ma première réaction, ça a été de me dire : " Y a du Laurent Voulzy dans l'Espace ???"   

Puis j'ai cru comprendre que c'était une histoire de voyage dans le temps, donc au fond c'est très logique et assez drôle. Par contre, pour l'émotion, j'hésite beaucoup. Sur la première moitié, c'est plutôt la peur qui prédomine avant de laisser place à la surprise. Je pensais vraiment que c'était cette dernière, mais est arrivée la toute fin et ça a tout chamboulé. Du coup je suis d'accord avec Ginevra, pour moi c'est plutôt la joie, mais dans ce cas, je pense que ça aurait peut être pu être mieux amené. Je pense que le problème vient de l'accusation contre lui : c'est difficile d'être heureux lors d'une arrestation pour braquage, surtout quand on se sait innocent (enfin, dans cette timeline bien sûr !). Un autre point de départ aurait mieux fonctionné selon moi (si c'est bien la joie du coup  ).

Hey !

Au début, l'émotion qui se dégageait de ton texte est la surprise et sur la fin, c'est la joie. J'imagine que c'est la joie l'émotion sur laquelle tu es tombée.
Et donc, si c'est la surprise, tu utilises "Ils sont choqués et surpris" ce qui n'est pas très subtil, mais même si ce n'était pas l'émotion du texte, déjà les deux mots sont vraiment synonymes, pas la peine de mettre les deux. Et de plus, là c'est du tell, un lecteur préféra découvrir leur choc par leurs actions, leur attitude, gestuelle, les conséquences physiques ou mentales que le choc entraîne.

Mais après ça, tu fais du show, c'était juste pour cet endroit là.

Après, pour la joie, ce n'est pas toujours subtil non plus (genre les rires et sourires), mais en même temps, je ne vois pas comment on pourrait faire autrement. et puis dans mon texte aussi c'est pas très subtil xD mais remarque, l'idée du personnage qui chante ça marche bien (ça change du sourire et du rire mais ça montre la joie du perso donc bien joué et autre exemple de truc bien c'est le "Il s’attendent à un loup. Et pourtant, il n’y en a aucun !", le fait que le narrateur prenne ça à la rigolade marche bien pour la joie.

Par contre, je n'ai pas compris la fin, sûrement car je n'ai pas la référence de la Chanson Jeanne !

La fin me laisse perplexe même après avoir lu les paroles de la chanson de Laurent Voulzy, pourquoi est-il heureux d'être arrêté?... mais merci pour ton texte que j'ai apprécié. Oui, c'est la joie à la fin et la surprise au début mais comment ne pas être surpris lorsque la police tambourine à votre porte.