Mes chères sœurs...

Le reste du monde est contre nous mes chères sœurs. Hier encore, leurs torches pointaient en notre direction. Déterminées à leur échapper, nous étions unies face à la menace qu'ils représentaient. Et puis après cela, nos mains se sont détachées et le brouillard a pris possession de mon esprit.  Aujourd'hui, je ne sais pas où vous êtes. Alors par la pensée, je vous partage mon témoignage dans l'espoir que vous le recevrez.

Lorsque je me suis réveillée, les ténèbres m'entouraient. C'était comme si on avait posé une épaisse pellicule noire sur ma cornée. Une odeur de vinaigre imprégnait mon visage. Mes yeux me brûlaient atrocement. Impossible de voir et de savoir ou je me trouvais. Il s'agissait sûrement là de l’œuvre d'un fanatique d'Eugène. Me blesser pour m'abaisser.

Essayant de bouger, je remarquai par la suite que j'étais plaquée à un tronc d'arbre, mes bras et mes pieds étant ligotés. Je me suis alors débattue de toutes mes forces, mais impossible de me défaire de ces cordes, leurs liens se resserrant de plus en plus à chacun de mes mouvements.

Mes chères sœurs, quel sort peut-on réserver à des filles comme nous ?
Des filles portant notre particularité ?
Des filles dotés de singulières capacités ?

Une certaine agitation semble prendre place en ce lieu inconnu. De nombreuses chaussures marchent sur ce que je suppose être au son, de la boue. Des mères sermonnent leurs enfants un peu trop agités. Une mise en garde parmi tout ce bruit focalise mon attention :

- Ma fille regarde la lune jaune sur son front. Jamais tu ne dois t'en approcher, elles sont dangereuses. Ce sont des...

Ses derniers mots furent inaudibles ayant été chuchotés. Mais il est inutile de les entendre, nous savons ce que nous sommes. Depuis notre jeunesse, on n'a cessé de nous le répéter.

Des applaudissements m'encerclent. Je pense être l'actrice principale d'un étrange spectacle.

- En ce jour de résurrection de notre Sauveur Eugène, nous nous devons d'être tous exemplaires. Son âme, comme chaque 20 avril, est ici parmi nous pour veiller à ce que chacun ait une attitude irréprochable. Toutes les personnes déviantes, comme Il nous l'a ordonné, devront être réduite en cendres.

Chaque consonne prononcée par cette voix masculine et froide sonne comme un violent coup de tonnerre. Désagréable et effrayant. C'est à n'en pas douter le discours d'un prêcheur eugéniste. « Purifier l'espèce humaine de ses éléments perturbateurs » telle est sa volonté. Une doctrine que nous avons toujours combattue pour défendre notre cause.

Mais une jeune fille en feu, voilà ce que je ne serai pas aujourd'hui.
S'ils pensent pouvoir mettre un terme à ma vie en me brûlant, ils n'ont pas véritablement compris notre nature.
Mes chères sœurs, nous sommes de fabuleuses sorcières et nous avons plus d'un tour dans notre sac.

Bravo pour ton texte ! L'idée est vraiment chouette, j'ai beaucoup aimé le fait que ce soit une sorcière arrêtée pour le bûcher. Juste, je regrette le manque d'émotion et une scène qui se révèle au final un peu trop tiède. je pense que tu aurais pu aller plus loin sur plain de choses.

Je me suis alors débattue de toutes mes forces, : vu que c'est raconté, on n'est pas tellement dans la scène. On ne va pas ressentir les émotions et ça va rester un peu factuel. C'est un choix, mais je ne sais pas si c'est le meilleur.

Merci pour ta participation !