- Samael0801
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Date d'inscription : 30/07/2023
Perdu dans le néant
Dim 30 Juil - 16:09
Quand on se réveille, la première chose qui nous vient en tête, c’est d’ouvrir les yeux. La lumière nous aveugle un instant, on respire à nouveau consciemment, et on s’étire aussi fort que l’on peut avant d’affronter une nouvelle journée. Mais cette fois, je n’ai pas les yeux éblouis. Ma respiration se coupe, mes membres engourdis s’agitent devant mes yeux, mais aucun résultat. Je ne vois rien. Seul reste la nuit, comme si je dormais encore. À cette idée je me mords la joue, fort, jusqu’à sentir le goût du sang inonder ma bouche. Pas de résultat, à part un filet poisseux coulant sur mes lèvres. Je me redresse brusquement me rappelant qu’un simple coup d’interrupteur peut arranger la situation, mais mes pieds rencontrent le vide et je m’effondre sur un sol froid comme la glace.
Où est mon lit ? Je tâtonne devant moi à la recherche de ma commode, m’attendant à rencontrer ce tiroir qui m’explose l’orteil tous les matins, mais sans succès. Tel un chiot affolé, je fais des tours sur moi-même dans l’espoir de sentir ne serait-ce qu’un objet sous mes doigts, mais rien ne vient épouser la forme de ma main. J’avance à grands pas, prêt à me prendre un mur en pleine tête s’il le faut, mais rien n’arrête ma course.
La peur finit de se répandre alors que j’avance sans fin parmi un néant inconnu. Je comprends enfin, je suis mort. Mes jambes s’affaissent sous le poids de la révélation et je pleure à chaudes larmes. Jamais je n’aurais imaginé finir mes jours dans mon sommeil, la vie à peine commencée, avec pour seul compagnie les ténèbres. Quelle injustice je ressens à ce moment, conscient de n’avoir personne à qui reprocher mon sort à part le destin.
Résigné à mon sort, j’embrasse le vide, et patiente en attendant la fin, n’écoutant que mon souffle irrégulier.
C’est alors que ce dernier m’apporte quelque chose d’inattendu. Une odeur de poussière. La mort ne nettoie pas ? Au début je n’y accorde pas d’attention, car peu importe, je ne suis plus. Mais cette odeur de poussière se fait insistante. Elle m’emplit le crâne et me fait même tousser, remettant en question ma situation. Que m’arrive-t-il vraiment ? Armé d’un nouvel espoir, je prends une grande inspiration et tente d’identifier la source. Mes pieds se remettent en marche, et le nez à l’air, je remplis mon rôle de chien de chasse. Ma cadence s’accélère, mes muscles se délient enfin, et je me rapproche de mon but.
Bientôt je ne sens plus la poussière, mais une multitude d’odeurs qui me passent sous le nez. De la transpiration, du bois mouillé et même de la bière ! C’est à en perdre la tête. J’ai l’impression d’être au beau milieu d’une salle, sans pouvoir ni la voir ni la toucher. Et soudain, miracle, le son revient aussi. Tout doucement au début, puis de plus en plus distinctement. Des voix qui circulent, des objets qui s’entrechoquent. Toute une vie qui s’anime autour de moi, mais qui m’est inaccessible.
La pensée d’être un fantôme s’insurge dans mon esprit mais je la chasse aussitôt. Je dois continuer d’y croire. Peu importe où je suis, il doit y avoir un moyen de rejoindre ce monde ci.
À nouveau ma concentration va vers mes autres sens, et je finis enfin par percevoir ce qui m’entourait dès le début : de l’énergie. Je nageais dedans sans le savoir. C’est comme être au fond de la piscine. L’eau nous entoure complètement, mais si on arrive à l’oublier, elle devient une partie de nous et on croit flotter naturellement. J’étends mes bras et effleure le courant. Le toucher est subtil, mais le contact me fait ressentir mille et une chose dans mon corps. Je ressens de la colère, de la peur. Une incroyable panique qui me pétrifie sur place. Ma gorge se noue, mon estomac se révulse. J’ai envie de m’écarter, de m’éloigner en courant pour rejoindre le néant, vide de douleur, mais je tiens bon. Ce chemin va me permettre de rentrer. La volonté m’aide à avancer, à marcher dans ce torrent d’émotions intenses, mais malgré cela, je me sens décrocher. Elles sont trop fortes pour moi, trop invasives, je ne peux les contrôler. Mon pied glisse, je me sens repoussé, vaincu. Puis un point blanc apparaît au milieu de ce chaos. De la taille d’une tête d’épingle, seul parmi le noir, il me confirme enfin que je ne suis pas aveugle, mais bien perdu. Je hurle vers lui, espérant attirer son attention, et grâce à Dieu il m’entend. Le point se met à grossir, de plus en plus, envahissant à son tour les ténèbres, repoussant la tornade de douleurs qui m’enserre. Je tends la main vers mon salut, et ouvre les yeux.
— Jonathann, tu m’entends ? Mon cœur, tu vas bien ? Tu as fait une crise de panique et tu ne répondais plus, j’ai failli appeler les secours. Tu es sûr que tu es prêt à monter sur scène ?
Cassandra, mon phare au milieu de l’océan, celle qui me ramène toujours à bon port. Mes souvenirs remontent à la surface. La guitare en main, prêt à en découdre, mes lèvres déposent un baiser sur son front.
— Merci pour tout mon amour. Ne t’inquiète pas, tout va bien maintenant que tu es là. Je vais y arriver.
Elle me sourit, franchement, et mon visage lui souris en retour. Enfin, je tourne les talons et rejoins la scène, laissant mes peurs sur le plancher froid.
Où est mon lit ? Je tâtonne devant moi à la recherche de ma commode, m’attendant à rencontrer ce tiroir qui m’explose l’orteil tous les matins, mais sans succès. Tel un chiot affolé, je fais des tours sur moi-même dans l’espoir de sentir ne serait-ce qu’un objet sous mes doigts, mais rien ne vient épouser la forme de ma main. J’avance à grands pas, prêt à me prendre un mur en pleine tête s’il le faut, mais rien n’arrête ma course.
La peur finit de se répandre alors que j’avance sans fin parmi un néant inconnu. Je comprends enfin, je suis mort. Mes jambes s’affaissent sous le poids de la révélation et je pleure à chaudes larmes. Jamais je n’aurais imaginé finir mes jours dans mon sommeil, la vie à peine commencée, avec pour seul compagnie les ténèbres. Quelle injustice je ressens à ce moment, conscient de n’avoir personne à qui reprocher mon sort à part le destin.
Résigné à mon sort, j’embrasse le vide, et patiente en attendant la fin, n’écoutant que mon souffle irrégulier.
C’est alors que ce dernier m’apporte quelque chose d’inattendu. Une odeur de poussière. La mort ne nettoie pas ? Au début je n’y accorde pas d’attention, car peu importe, je ne suis plus. Mais cette odeur de poussière se fait insistante. Elle m’emplit le crâne et me fait même tousser, remettant en question ma situation. Que m’arrive-t-il vraiment ? Armé d’un nouvel espoir, je prends une grande inspiration et tente d’identifier la source. Mes pieds se remettent en marche, et le nez à l’air, je remplis mon rôle de chien de chasse. Ma cadence s’accélère, mes muscles se délient enfin, et je me rapproche de mon but.
Bientôt je ne sens plus la poussière, mais une multitude d’odeurs qui me passent sous le nez. De la transpiration, du bois mouillé et même de la bière ! C’est à en perdre la tête. J’ai l’impression d’être au beau milieu d’une salle, sans pouvoir ni la voir ni la toucher. Et soudain, miracle, le son revient aussi. Tout doucement au début, puis de plus en plus distinctement. Des voix qui circulent, des objets qui s’entrechoquent. Toute une vie qui s’anime autour de moi, mais qui m’est inaccessible.
La pensée d’être un fantôme s’insurge dans mon esprit mais je la chasse aussitôt. Je dois continuer d’y croire. Peu importe où je suis, il doit y avoir un moyen de rejoindre ce monde ci.
À nouveau ma concentration va vers mes autres sens, et je finis enfin par percevoir ce qui m’entourait dès le début : de l’énergie. Je nageais dedans sans le savoir. C’est comme être au fond de la piscine. L’eau nous entoure complètement, mais si on arrive à l’oublier, elle devient une partie de nous et on croit flotter naturellement. J’étends mes bras et effleure le courant. Le toucher est subtil, mais le contact me fait ressentir mille et une chose dans mon corps. Je ressens de la colère, de la peur. Une incroyable panique qui me pétrifie sur place. Ma gorge se noue, mon estomac se révulse. J’ai envie de m’écarter, de m’éloigner en courant pour rejoindre le néant, vide de douleur, mais je tiens bon. Ce chemin va me permettre de rentrer. La volonté m’aide à avancer, à marcher dans ce torrent d’émotions intenses, mais malgré cela, je me sens décrocher. Elles sont trop fortes pour moi, trop invasives, je ne peux les contrôler. Mon pied glisse, je me sens repoussé, vaincu. Puis un point blanc apparaît au milieu de ce chaos. De la taille d’une tête d’épingle, seul parmi le noir, il me confirme enfin que je ne suis pas aveugle, mais bien perdu. Je hurle vers lui, espérant attirer son attention, et grâce à Dieu il m’entend. Le point se met à grossir, de plus en plus, envahissant à son tour les ténèbres, repoussant la tornade de douleurs qui m’enserre. Je tends la main vers mon salut, et ouvre les yeux.
— Jonathann, tu m’entends ? Mon cœur, tu vas bien ? Tu as fait une crise de panique et tu ne répondais plus, j’ai failli appeler les secours. Tu es sûr que tu es prêt à monter sur scène ?
Cassandra, mon phare au milieu de l’océan, celle qui me ramène toujours à bon port. Mes souvenirs remontent à la surface. La guitare en main, prêt à en découdre, mes lèvres déposent un baiser sur son front.
— Merci pour tout mon amour. Ne t’inquiète pas, tout va bien maintenant que tu es là. Je vais y arriver.
Elle me sourit, franchement, et mon visage lui souris en retour. Enfin, je tourne les talons et rejoins la scène, laissant mes peurs sur le plancher froid.
- Céhah
- Messages : 98
Date d'inscription : 25/09/2022
Age : 24
Localisation : Loire-Atlantique
Re: Perdu dans le néant
Lun 31 Juil - 21:33
Salut !
Ton idée de base est pas mal du tout, même si on devine un peu où ça va aller (perso je pensais qu'il était en train de faire un cauchemar, donc j'étais pas si loin que ça ) et ton texte se lit bien malgré son manque d'aération. Hésite pas à le diviser en paragraphes, ça sera un plus !
En revanche, je trouve qu'il y a un petit souci lié à la narration qui est omniprésente je trouve, un peu au détriment de l'action.
Ton idée de base est pas mal du tout, même si on devine un peu où ça va aller (perso je pensais qu'il était en train de faire un cauchemar, donc j'étais pas si loin que ça ) et ton texte se lit bien malgré son manque d'aération. Hésite pas à le diviser en paragraphes, ça sera un plus !
En revanche, je trouve qu'il y a un petit souci lié à la narration qui est omniprésente je trouve, un peu au détriment de l'action.
- Léna
- Messages : 3
Date d'inscription : 30/07/2023
Re: Perdu dans le néant
Jeu 3 Aoû - 23:30
Salut,
Je trouve ton idée très bonne : le fait que ses sens lui reviennent au fur et à mesure que ton personnage se concentre dessus.
En revanche, personnellement, j'imaginais pas une crise de panique mais quelque chose de plus... mortel :'D
Aussi, je ne suis pas entièrement d'accord avec Céhah, sur un texte aussi court la forte présence de la narration ne m'a pas dérangée,
bonne soirée
Je trouve ton idée très bonne : le fait que ses sens lui reviennent au fur et à mesure que ton personnage se concentre dessus.
En revanche, personnellement, j'imaginais pas une crise de panique mais quelque chose de plus... mortel :'D
Aussi, je ne suis pas entièrement d'accord avec Céhah, sur un texte aussi court la forte présence de la narration ne m'a pas dérangée,
bonne soirée
- Samael0801
- Messages : 3
Date d'inscription : 30/07/2023
Re: Perdu dans le néant
Ven 4 Aoû - 13:59
Hello,
Merci pour vos retours ! c'est très instructif. Je penserais bien à espacer mes paragraphes pour les prochaines fois, je n'y avais pas pensé.
Merci pour vos retours ! c'est très instructif. Je penserais bien à espacer mes paragraphes pour les prochaines fois, je n'y avais pas pensé.
Re: Perdu dans le néant
Ven 8 Sep - 14:39
Bravo pour ton texte ! L'idée est bien, tu as une bonne plume et ton texte se lit très bien. Mais je pense que tu pourrais aller plus loin avec un réécriture
on respire à nouveau consciemment : pas faux, mais je pense qu'il y a une manière plus jolie de le dire.
mais rien ne vient épouser la forme de ma main : pareil, on comprend très bien mais là dans le contexte pas terrible je pense.
j’avance : répétition.
J'ai apprécié l'image du chiot affolé, mais c'est vrai que je n'ai pas tellement retrouvé la peur/la panique dans le ton. Je pense que tes phrases sont bien rythmées pour une narration en temps normal, mais que là pour une scène d'angoisse, ce n'est pas raccord.
Quelle injustice je ressens à ce moment, conscient de n’avoir personne à qui reprocher mon sort à part le destin. : je pense que tu rationnalises un peu trop le personnage et ses réactions. Je n'arrive pas à "croire" à la scène, je ne suis pas dedans.
À nouveau ma concentration va vers mes autres sens : attention aux maladresses
Merci pour ta participation !
on respire à nouveau consciemment : pas faux, mais je pense qu'il y a une manière plus jolie de le dire.
mais rien ne vient épouser la forme de ma main : pareil, on comprend très bien mais là dans le contexte pas terrible je pense.
j’avance : répétition.
J'ai apprécié l'image du chiot affolé, mais c'est vrai que je n'ai pas tellement retrouvé la peur/la panique dans le ton. Je pense que tes phrases sont bien rythmées pour une narration en temps normal, mais que là pour une scène d'angoisse, ce n'est pas raccord.
Quelle injustice je ressens à ce moment, conscient de n’avoir personne à qui reprocher mon sort à part le destin. : je pense que tu rationnalises un peu trop le personnage et ses réactions. Je n'arrive pas à "croire" à la scène, je ne suis pas dedans.
À nouveau ma concentration va vers mes autres sens : attention aux maladresses
Merci pour ta participation !
Samael0801 aime ce message
- Samael0801
- Messages : 3
Date d'inscription : 30/07/2023
Re: Perdu dans le néant
Ven 8 Sep - 19:51
Merci beaucoup pour ton retour Christelle !
Je prends bonne note de tes remarques pour revenir plus fort à ton prochain atelier d'écriture !
Je prends bonne note de tes remarques pour revenir plus fort à ton prochain atelier d'écriture !
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