Grincement et grognement

Un grincement strident, mes nerfs tressaillent comme des ressorts d’acier. Où suis-je ? Ma mémoire flanche. Mes paupières closes m’empêchent de voir la lumière. Pour vérifier le bon fonctionnement de ma vision, mon index se lance à l’assaut d’un œil. Une chance j’ai les ongles coupés ras depuis hier — comment puis-je me souvenir d’un détail aussi anodin et ne pas me rappeler l’endroit où mon postérieur baigne dans une humidité suspecte ? — mais l’entrave du bracelet d’amitié de Gustav fait dévier mon doigt de sa destination initiale pour atterrir dans mon œil grand ouvert.

— Aïe, quelle idiote !

Mes paroles résonnent et me reviennent en écho. Dans une tentative de me libérer le bracelet d’amitié, mes doigts se figent. Mon bracelet a disparu, une fine chaîne le remplace et entre dans ma chair au moindre mouvement. Lorsque mon corps se penche en avant, ma joue droite est inondée de chaleur. Un appareil de chauffage ou un climatiseur ? Je tends l’oreille. Rien, pas un souffle, juste le grincement métallique agaçant. Si le soleil chauffe mon visage, il m’est impossible de l’apercevoir. De chaque côté de mon corps la paume de mes mains s’enfonce dans une sorte de mousse mais est-ce vraiment de la mousse ? En les portant à mon nez, une odeur âcre d’urine me fait grimacer. Je n’ose pas me lever. Bon dieu, qu’est-ce que je fais dans cet endroit sordide ? Un frisson me parcourt l’échine.

Un frôlement sur mon poignet accompagné d’un couinement. Était-ce un rat, une souris ? Je bondis sur mes pieds. Un début de panique m’étreint. Mon cœur joue du tam-tam contre mes côtes. Concentrée j’avance un pied après l’autre, les bras tendus devant moi à la recherche d’un mur, d’une porte de sortie mais le crissement métallique vrille mon corps et brouille mes pensées.

Une musique s’ajoute aux sons métalliques, le Boléro de Ravel. Ça ne va pas m’aider. Gustav et moi adorons l’écouter pendant que nos moments intimes. Où est-il d’ailleurs ? N’était-il pas sensé veiller sur moi ? Des clapotis, des pas pressés en s’approchent en courant. Un hurlement s’échappe de ma poitrine.

— Gustav, viens me sortir de là !

Un sourire étire mes lèvres ; Gustav est là, il saura quoi faire.

La course s’arrête net derrière moi. Un grognement. Un souffle chaud dans mon cou. Deux grosses paluches me soulèvent de terre et me propulse dans les airs. Mon corps heurte une paroi rocheuse, trente-six chandelles apparaissent devant mes yeux, un grognement sourd répond à mon cri de terreur.

Très sympa ta réécriture de la Belle et la Bête  !  

Plus sérieusement, bah y a pas grand chose à dire honnêtement. C'est bien écrit, bien rythmé et au niveau de la consigne, c'est bien respecté et bien amené. Je l'ai juste trouvé un peu court et j'aurais aimé un peu plus de développement, mais franchement c'est pas très grave