La painpauté
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Hypallage
Hypallage
Messages : 3
Date d'inscription : 22/02/2022

Le plus sage des guerriers Empty Le plus sage des guerriers

Dim 2 Juil - 23:09
Environ 1050 mots (et j'ai fait des coupes sombres !)
Merci pour le délai supplémentaire, votre Miettejesté.

Saurez-vous dénicher l'hypallage qui s'est malencontreusement (ou pas) glissée dans ces lignes ?  Wink

PS : Je déteste les premiers jets. Je vis pour la réécriture.




Le plus sage des guerriers

La flèche attendrait sa cible. Il ne manquait jamais sa proie. Le bras tendu, il accrut la tension de la corde mais à l’instant de décocher la flèche un craquement le surprit, et en dévia la trajectoire. L’animal, alerté, s’engouffra dans la profondeur des bois. Ren secoua la tête, et resserra son catogan.

« Ne crois pas que je ne t’ai pas vu. »
Il sauta de la souche sur laquelle il s’était installé, et s’approcha d’un tronc d’arbre recouvert de lierre.
« Combien de fois t’ai-je dit de ne pas me suivre dans la forêt, Osham ! Rentre au village ! »

Elle croisa les bras sur sa poitrine, et le fixa, la défiance dans le regard. Tout le monde à Ayoum était attendri par l’admiration qu’elle portait à son cousin. Lui avait plus l’impression qu’elle cherchait à l’imiter. Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, elle le suivait. Parfois, un homme avait besoin d’intimité.

Il s’agenouilla devant elle, prit ses mains dans les siennes. « La forêt recèle de nombreux dangers. Je n’aime pas t’y savoir seule. S’il t’arrivait malheur, je— »
Elle essuya une larme, émue par ses paroles et leur sincérité, et se jeta dans ses bras qu’il en perdit l’équilibre et bascula en arrière. Elle resserra son étreinte, petit koala pendu au cou de sa mère.
« Si tu veux que je rentre à Ayoum, dit-elle en se relevant, tu dois rentrer avec moi. »
Elle épousseta les aiguilles de pin de son jupon, et lui adressa un sourire enjôleur.
« Je ne peux pas, j’ai une proie à capturer.
— Dans ce cas, il va falloir m’attraper ! »

Agile comme la gazelle, rapide comme le torrent, en un instant, elle disparu de son champ de vision.
Ren n’en était pas moins astucieux. L’arbre le plus proche dominait la forêt, sa cime s’élevait si haut, qu’il lui octroierait une vue d’ensemble des alentours. Il y grimpa et repéra aisément Osham, petit point pourpre perdu dans les pins.

Des ombres sombres l’attirèrent : des soldats du seigneur Artok. Ils frappaient leur monture à coups d’éperons et de fouets et se dirigeaient droit sur Osham.

Elle courait à sa perte.

Ses instincts de chasseurs couplés à ses qualités de guerrier la sauveraient. Il s’agrippa aux branches qui griffaient ses membres meurtris de fatigue et fouettaient ses joues, réveillant les douleurs d’anciennes cicatrices.

Il vit l’horreur. Un des gardes saisit Osham. Elle se débattait, à coups de pied, à coups de poings, sans rien pouvoir contre sa force. La gifle qu'il lui asséna lui coupa la respiration, et elle s’effondra, inanimée.

Ren se mordait les lèvres pour contenir ses larmes, rongé de culpabilité.
Sortir une flèche de son carquois et la ficher dans le cœur du bandit qui avait osé frapper Osham ?
Sortir son couteau de son étui de cuir, et planter la lame dans le cœur de ce soldat sans âme ?
Sortir de sa cachette et rentrer au village où des guerriers plus vaillants parviendraient à la sauver des griffes des soldats d’Artok ?
La peur lui sciait l’estomac. Il vomit, le remugle de la honte souillant ses vêtements.

***

Il interrompit le conseil. Sa pâleur à faire peur, poussa son père à ajourner la séance. Une première.
« Parle, fils. Que t’arrive-t-il donc ?
— Osham. Les soldats l’ont enlevée. »
Sa tête basse ; ses yeux fermés n’auguraient rien de bon.
« C’était à craindre, fils. La sélection approche. »

La sélection. Sa mère en avait réchappé. Avant sa naissance. Elle n’en avait jamais parlé. Son œil incolore l’avait sauvée. Le seigneur avait eu peur de la malédiction.

Ren tournait en rond, et cette information ne l’aida pas à se rasséréner.
« La sélection !  Raison de plus !
— Je ne peux accéder à ta requête, fils. Le chef doit privilégier l’intérêt de la communauté. Je ne peux risquer d’autres morts.
— Ils l’ont tué selon toi ? »
Olen se tut, le regard perdu au loin.
« Ou ils ont fait pire encore. La mort éteint les souffrances, la violence les amplifie. »

***

Ren avait promis à son père, à son chef, de ne pas intervenir. Qui sait ? Osham leur serait peut-être rendue, comme l’avait été sa mère autrefois.

Mais, il ne pouvait se résoudre à la laisser seule. Il devait agir en guerrier. Dans le calme de la nuit, il rassembla ses affaires et son courage, et se dirigea vers la sortie du village.

Des gardes l’interceptèrent et le ramenèrent auprès de son père. Ils l’immobilisèrent sur un tapis au centre de la hutte, et le laissèrent seul. Il tendit l’oreille. Des bribes de conversation, les suppliques de sa tante Kalys implorant son frère, son chef, de retrouver sa fille.

Olen campait sur sa position.

Ren rampa comme un vers dans leur direction. Mal attachés, les liens qui enserraient ses mains cédèrent facilement à ses assauts. Il libéra ses pieds. Le garde à l’entrée s’était assoupi. Il lui emprunta ses armes et couru à la lisière de la forêt où se trouvait l’enclos des chevaux.

En un temps record, il atteignit la clairière.
A l’abri de l’ennemi, il fomentait son attaque : les prendre par surprise dans leur sommeil.
Si le premier dormait, le second affutait son épée à la lueur du feu qu’ils avaient allumé.

Ren se jeta sur lui. Le soldat se défendait et assénait ses coups avec véhémence. Il le retourna et le plaqua au sol. A l’instant où la lame ennemie allait s’enfoncer dans son cou, le soldat s’effondra, une flèche en plein cœur. Ren se dégagea, encore tremblant. Il essayait de maitriser sa respiration, cacher ses émotions. Qui était son sauveur ? Le guerrier à qui il devait la vie ?

Osham sortit de la tente, portée par des bras valeureux.
Ren n’en crut pas ses yeux.
Il s’agenouilla, vaincu, piètre guerrier ayant eu besoin du secours d’un autre. Un autre guerrier. Le plus grand des guerriers. Le plus sage des guerriers.
Olen.
Son père lui tendit une main pacifique. « Lève-toi, fils. Sois digne ! Ton désir de vengeance obscurcit tes décisions. Tes erreurs d’aujourd’hui construiront tes victoires de demain. »

Ren comprit alors les liens mal attachés, le gardien ensommeillé, le cheval facile à dérober.

Le plus grand atout d’un chef : la stratégie.

Fin

ladyhana aime ce message

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ladyhana
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Le plus sage des guerriers Empty Re: Le plus sage des guerriers

Lun 3 Juil - 0:15
J'adooooooore ton texte. Je te jure que tu n'as pas à rougir de ton "1er jet". J'écris ceci à 00h12 je vois que je ne suis pas la seule à avoir posté son texte au dernier moment (23h59 pour moi) ! Bref bravo c'est vraiment réussi ! J'ai particulièrement rement aimé la phrase "l'homme avait besoin d'intimité" j'étais morte de rire 😂 Tu as vraiment mené une vraie mini intrigue de bout en bout et une fin maîtrisée ! Voilà voilà je vais aller me coucher maintenant 😅
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Le plus sage des guerriers Empty Re: Le plus sage des guerriers

Ven 7 Juil - 15:20
Bravo pour ton texte ! La narration est bonne, tu as ta propre interprétation de Ren mais pourquoi pas. L'action est bonne, les dialogues aussi.

Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, elle le suivait. Parfois, un homme avait besoin d’intimité. : manque une contradiction pour amener la 2e phrase.

Elle essuya une larme, émue par ses paroles et leur sincérité, : un peu rapide la larme, l'émotion ne marche pas je pense. N'a pas été bien amené.

sa cime s’élevait si haut, qu’il lui octroierait une vue d’ensemble des alentours. : la virgule est en trop je pense.

ls frappaient leur monture à coups d’éperons et de fouets et se dirigeaient droit sur Osham. : deux fois "et" -> , se dirigeant droit vers Osham

ombres sombres : un peu lourd, pléonasme ?

Il s’agrippa aux branches qui griffaient ses membres meurtris de fatigue et fouettaient ses joues, réveillant les douleurs d’anciennes cicatrices. : manque un passage où on le voit avancer à toute vitesse pour se rapprocher de sa cousine.

Ren se mordait les lèvres pour contenir ses larmes, rongé de culpabilité / Il vomit,. : un peu rapide, et ne semble pas coller au personnage pour moi

Des gardes l’interceptèrent et le ramenèrent auprès de son père. : un peu rapide, il aurait fallu plus développer la scène je pense.

Merci pour ta participation !
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Le plus sage des guerriers Empty Re: Le plus sage des guerriers

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