L'entraînement

Pas franchement inspiré cette fois. 806 mots




- Tu aimes le goût de la terre on dirait. Heureusement que ce sont des armes en bois, sinon tu serais déjà mort trois fois. Allez, debout, relève-toi, on reprend !


Ren recracha la poussière qui lui emplissait la bouche. Furieux, il se releva et récupéra son arme. Il n'allait pas se laisser faire. Il allait bien finir par le battre. Sans attendre le signal de la reprise, il se rua sur son père. Ce dernier esquiva promptement l'attaque et, dans le même mouvement, faucha les jambes de Ren qui tomba lourdement sur le dos.


- Pas de précipitation. Observe ton adversaire. Utilise ta tête au lieu de foncer dans le tas comme un sanglier énervé ! C'est avec ce genre d'attaques irréfléchies que tu as récolté ta cicatrice au menton, Tu tiens tant que ça à en avoir une autre ?


De rage, Ren frappa le sol du poing. Il voulut sortir une réplique acerbe, mais un cri au loin le devança.


- Chef, chef ! Vous pouvez venir ? On a un problème avec la dîme !


Olen fit un signe au villageois, déposa ses armes et ôta son armure d'entraînement.


- On fait une pause. Reprends ton souffle, bois un peu. On continuera après, je ne devrais pas en avoir pour longtemps.


A la fois soulagé et frustré, Ren se dirigea vers le banc où l'attendait sa cousine qui le regardait avec de grands yeux admiratifs. Elle lui tendit une outre pleine et une serviette.


- T'es trop fort ! Tu l'a presque touché !

- Ouais, presque. Encore quelques entraînements et je vais le battre, ce n'est qu'une question de temps.

- Ça c'est sûr !


Il essuya la sueur qui coulait de son front grêlé d'acné et but une longue rasade. Observant son père au loin, il fit une moue méprisante et le pointa du doigt.


- Regarde-le se pavaner ! Il joue au gros dur, mais c'est juste pour épater la galerie. En vrai c'est une lavette, il s’aplatit devant le seigneur, s'en est pathétique. Un problème avec l'impôt et il court comme un petit chien. Pourquoi on paye d'abord ? On devrait refuser de se soumettre et combattre. Et quand je serai chef, c'est ce qu'on fera.

- Quand tu seras chef ? Ce serait bien ! Mais tu crois que le conseil va te désigner ?

- Il faut que ce soit moi ! C'est pour ça que je dois, moi, défaire mon père en duel cérémonial. Qu'ils sachent tous ce que je vaux et que je ne suis pas juste le "fils d'Olen", ce pauvre petit qui a grandi sans sa mère. Je sais bien ce qu'ils pensent, tous : qu'il aurait mieux valu qu'elle me perde et qu'elle vive plutôt que...


Sa phrase mourut sur ses lèvres, inachevée. Il resta un moment à regarder le vide. Osham s'empressa de détourner son attention de ses vieux démons.


- Ça c'est pas vrai ! Papa n'a jamais rien dit de méchant sur toi, et pourtant c'était sa sœur ! Mais même si c'est toi qui gagne, rien ne dit que c'est toi qu'ils vont choisir, c'est toujours des vieux d'au moins 30 ans les chefs. Ils risquent de choisir quelqu'un d'autre !

- Suffit d'être adulte, et c'est mon cas, dit-il en désignant l'os de cerf taillé qu'il portait dans les cheveux.

- Oui, t'as passé le rite de passage avec deux ans d'avance, mais tu crois que ça peut suffire ?

- Il faudra bien, et si c'est moi qui le défait, cela appuiera ma candidature. De toute façon, on ne peut pas continuer à donner nos récoltes sans rien faire, comme ça. On court tout droit à la disette.

- Aucun risque avec un chasseur comme toi !

- La chasse c'est bien, mais on ne peut pas se nourrir uniquement de gibier. Et si on en ramène trop, la dîme va augmenter, donc ça ne règlerait pas le problème. Il nous faut un chef fort ! Mais ne dit rien. Garde tout ça pour toi tant que je ne suis pas prêt à le défier.

-Pas de problème !


Malgré ce qu'il affirmait à sa cousine, il était encore loin d'avoir le niveau pour vaincre à la loyale. Il se mis à réfléchir. Après tout, c'est ce qu'il était sensé faire lors d'un combat, non ? Comment battre le meilleur guerrier du village ? Il faut qu'il soit affaibli. Attendre qu'il se soit blessé ? Ça pouvait prendre du temps. Ou une maladie ? Même problème. A moins de provoquer le destin. Mais comment s'y prendre ?

Ses pensées furent interrompue par une grosse main caleuse sur son épaule.


- Et bien alors ? On rêvasse ? Il suffit que je m'absente cinq minutes et tu bayes aux corneilles ? Allez, on reprends !

Coucou Tharmine,
Bravo pour ton texte. Il est fluide et agréable à lire et les indications de la fiche personnage sont respectés.
J'ai une remarque à te faire concernant les dialogues: j'ai du mal à adhérer à la conversation entre Osham et Ren, il y a peut-être trops d'informations à l'intérieur. Du coup, ça a un côté presque forcé.
Mais le reste est très bien. Bravo.

Ton texte est fluide et se lit facilement. Je suis impressionnée par le nombre d'informations de la fiche personnage que tu réussis à intégrer dans tes dialogues. Je n'ai pas trouvé que la conversation de Ren avec Osham contenait trop d'infos. C'est simplement une conversation entre cousins.
Texte très bien malgré ton manque d'inspiration

Super texte !!
Comme toujours, je suis très admiratif de ceux qui parviennent à faire des dialogues réalistes ^^
Et au delà du dialogue entre cousin, je trouve que ton texte exprime bien la relation conflictuelle entre le père et son fils.

Bravo pour ton texte. Il se lit très bien, les dialogues sont bien vivants, le rythme est bon. Je trouve que que le caractère de Ren est un peu effacé au niveau de son tempérament, mais le personnage devient intéressant avec sa réflexion sur le meurtre de son père.

ce pauvre petit qui a grandi sans sa mère. Je sais bien ce qu'ils pensent, tous : qu'il aurait mieux valu qu'elle me perde et qu'elle vive plutôt que... : un peu trop info dumping je trouve ici, n'est pas tellement justifié
"épater la galerie"/"lavette" : ne fonctionnent pas avec l'univers je trouve

Merci pour ta participation !