Le piège de Ren

LE PIÈGE
Une colonne de fumée s’élevait au loin.

— Olen, le village ! Ils ont besoin de nous, s’écria Ren. Rentrons !

Il faisait déjà demi-tour, son père l’attrapa par son habit, les traits durcis.

— Depuis quand est-ce que tu commandes ici ?... Pour t’inquiéter, tout a été mis à l’abri depuis hier ils ne trouveront rien, n’est-ce pas les amis ?

Les vieux hochèrent la tête avec des ricanements et des sourires de connivence. Stupéfaits, Ren les observa à tour à tour.

— Vous étiez au courant et vous avez laissé le village sans défense.

— Rien ne dit que NOTRE village est attaqué. Tu n’es pas le chef, tu te souviens… Nous sommes sur la piste du grand cerf, il est tout près, on ne va pas perdre une bête de cette taille pour des suppositions.

— Ton père a raison Ren, on a cruellement besoin de nourriture.

— Tu vois, le sujet est clos. Poursuivons la traque ! décida Olen. Et tu viens avec nous, ajouta-t-il en traînant son fils par son habit de coton.

Ren attrapa les poignets de son père et se libéra. Pris par surprise, Olen n’eut pas le temps d’assurer sa prise.

— Bande de lâches, je ne les laisserai pas détruire ce que nous venons de reconstruire. Pas cette fois.

Des chasseurs tentèrent de lui barrer la route. Ren se mit en position de défense, le corps courbé, jambes pliées, il tira une flèche de son carquois, l’engagea dans l’arc, peu lui importait d’avoir devant lui des chasseurs aguerris. Sur un signal d’Olen ils lui laissèrent la voie libre.

— Tu n’en fais qu’à ta tête… Mais ne crois pas t’en tirer à si bon compte nous règlerons nos comptes à mon retour, si le Seigneur et ses guerriers ne t’ont pas donné une bonne correction avant notre retour.

Des rires saluèrent ses mots. Ren sauta par-dessus les branches tombées sur le sol, les ronces s’enfonçaient dans la plante de ses pieds, il n’en avait cure. Le récit de sa cousine Osham brouillait son esprit, l’attitude du seigneur lorsqu’il l’avait remarquée lors de son dernier passage n’augurait rien de bon. Il enjamba une souche. Depuis quand les sorties-chasse de son père coïncidaient-elles avec les rafles du Seigneur Outhre sur leur village ? Y avait-il une quelconque implication de sa part ? Cette seule pensée faillit le jeter à terre, il se baissa, évita de justesse une branche à hauteur de son front. Il n’en pouvait plus de subir les décisions de son père et les rafles du seigneur. Il était prêt. Prêt à prendre la relève. Il enjamba une souche, contourna un rocher. Tout était en place et pourtant la rage et l’appréhension hâtaient sa course. Pourvu qu’Osham ait pu atteindre la source avant leur arrivée.

Dissimulé dans un fourré aux abords du village, il évalua la situation. L’assaut touchait à sa fin. Les derniers guerriers lancèrent des torches enflammées sur la case du chef, la sienne, là où il conservait les maigres souvenirs de sa mère qu’il n’avait jamais connue. Ses yeux s’embuèrent. Pas question de se laisser aller, il devait rester fort. Parmi les personnes rassemblées devant les cases, il chercha Osham elle n’était nulle part. L’un des guerriers resté à l’arrière bouscula une vieille dame, le sang de Ren ne fit qu’un tour, il visa en direction de l’ennemi mais un bras fit dévier la course de la flèche au dernier moment. Il pivota sur lui-même, reconnu sa cousine, la serra dans ses bras.

— Pourquoi tu as fait ça ?

— Tu veux remplacer ton père à la tête du village ? demanda-t-elle les mains sur les hanches.

Il hocha la tête.

— Alors c’était la meilleure chose à faire. Réfléchis avant d’agir, Ren.

Du haut de ses 12 ans elle lui semblait parfois d’une infinie sagesse. Tandis qu’il échangeait avec sa cousine rien ne lui échappait de ce qui se passait dans l’enceinte du village.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— J’ai pris la fuite dès que j’ai entendu le martellement des chevaux. J’ai fait comme tu m’as dit, je suis allée me cacher dans notre repaire et puis je t’ai vu arriver.

— Ça ne peut plus durer !

— Regarde !

Il baissa les yeux, les releva sur sa cousine qui hocha la tête avec un sourire complice. De l’eau mouillait ses orteils, submergeait ses chevilles. Plus haut dans la montagne ils avaient découvert une source souterraine abondante juste à l’endroit adéquat pour pièger le Seigneur et son armée dans un bourbier dont ils se souviendraient.

Bonjour,
j'ai beaucoup aimé ton texte. Je l'ai trouvé top, il y a de bonnes descriptions et surtout le personnage de Ren est bien respecté pour moi. Bravo pour ton texte !

Hello.
Histoire très sympa à lire. C'est fluide et rythmé. Les moments d'actions sont bien narrés. Et, la fiche personnage est bien respectée !

Quelques petites remarques cependant : il y a une répétition au moment de l'action avec « Il enjamba une souche » On peut aisément supposer qu'il n'y a pas que ça dans la forêt !

Aussi, au niveau du dialogue, le niveau de familiarité et de désinvolture me perturbe un peu. Ceci dit, cela peut être un choix et auquel cas ce n'est pas dérangeant. Mais, je trouve le chef bien frivole face à un rapt de son village !

Il manque quelques virgules ici et là, mais ce n'est pas trop gênant

Beau travail sinon !

Salut !

J'ai lu ton texte, alors si ça ne te dérange pas, j'aimerai te laisser un petit commentaire.

J'ai beaucoup aimé le rythme du récit, ça bouge, il se passe des choses. Truc à part, mais pour tester, j'ai lu ton texte à haute voix, et la narration se fait extrêmement fluidement, comme si ton texte était fait pour être raconté

Les descriptions des actions sont aussi très agréables selon moi, et se lient bien au dialogue entre tous les personnages.

Bref, je pense qu'on peut dire que j'ai apprécié ta vision de cet atelier !

Ma parole les textes des miettes sont vraiment bons cette fois ! Franchement bravo, ton texte est bien écrit, fluide, on a envie d'aller jusqu'au bout. Que Ren se rebelle un peu contre son père est une bonne idée (ceci dit on sent moins le côté "crainte de son père" c'est vrai). C'est touchant que la première chose à laquelle il pense c'est de trouver Osham. La chute est cool également, c'est un piège intelligent.

Bravo pour ton texte ! Le caractère de Ren est bien retransmis, l'enchainement d'actions fonctionne bien, le rythme est bon.

Pour t’inquiéter, tout a été mis à l’abri depuis hier ils ne trouveront rien, : la phrase est confuse

Ren se mit en position de défense, le corps courbé, jambes pliées, il tira une flèche de son carquois, l’engagea dans l’arc, peu lui importait d’avoir devant lui des chasseurs aguerris. : trop de constructions différentes dans la phrase

Ren sauta par-dessus les branches tombées sur le sol, les ronces s’enfonçaient dans la plante de ses pieds, il n’en avait cure. : Ren sauta par-dessus les branches tombées sur le sol ; les ronces s’enfonçaient dans la plante de ses pieds, il n’en avait cure.

Le récit de sa cousine Osham brouillait son esprit, l’attitude du seigneur lorsqu’il l’avait remarquée lors de son dernier passage n’augurait rien de bon. ; tu lances une idée cool mais peut-être une phrase ou deux en plus aurait permis de faire augmenter la tension à ce sujet

rien ne lui échappait de ce qui se passait dans l’enceinte du village :une phrase ou deux en plus pour expliciter, dire ce qu'il se passe du coup

— Ça ne peut plus durer !
— Regarde ! : en trop je pense, le dialogue fonctionne bien sans et ne sert pas à grand-chose

Merci pour ta participation !